Zachée

Audio

Texte

Zachée

Novembre 1976 à Couvet (Suisse)

Luc 19/1 à 7 :

Jésus, étant entré dans Jéricho, traversait la ville. Et voici, un homme riche, appelé Zachée, chef des publicains, cherchait à voir qui était Jésus ; mais il ne pouvait y parvenir, à cause de la foule, car il était de petite taille.

Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’Il devait passer par là. Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, Il leva les yeux et lui dit : Zachée, hâte-toi de descendre, car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison.

Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie.

Voyant cela, tous murmuraient, et disaient : Il est allé loger chez un homme pécheur.

Chers amis, je suis très heureux de vous retrouver ce soir dans ce lieu. Soyez les bienvenus. Sentez-vous tout à fait à l'aise et prions que cette rencontre vous profite au maximum, qu'elle puisse même marquer une date dans votre vie, dans votre existence.

Comme vous venez de l'entendre, j'ai choisi devant Dieu de vous parler d'un homme dont la Bible nous rapporte l'histoire au dix neuvième chapitre de l'Évangile de Luc. Il s'agit de Zachée. Zachée est dans ce lieu ce soir.

Cette histoire est tellement actuelle que nous nous retrouverons tous, un tant soit peu dans la peau de cet homme. De cet homme qui est allé un jour à la rencontre du Christ, et quelle rencontre ! Il en sortit tout changé, tout neuf et tout différent. Ce soir donc je vous appellerai à une rencontre avec le Christ. Je vous inviterai à entrer dans une relation vivante, personnelle avec le Christ ressuscité et pour ce faire, je vous demanderai d'aller au-devant du Seigneur comme Zachée l'a fait. Vous irez donc au-devant du Seigneur dans votre cœur mais vous le traduirez de façon visible, vous quitterez votre place au moment voulu, à l'instant où je vous le demanderai, pour venir jusqu'ici, devant, manifestant ainsi et de manière claire et visible que ce soir vous vous décidez pour Christ, que ce soir, vous allez à la rencontre du Christ, que ce soir vous Lui dites le "oui" clair, profond, ce "oui" de la foi et de la confiance. Ce "oui"-là, vous le direz ce soir parce qu'il peut changer votre vie.

Au texte entendu tout à l'heure, nous en ajouterons un autre se situant au troisième chapitre du livre de l'Apocalypse et au verset vingtième. C'est Jésus qui parle : Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.

Zachée était en son temps un homme très mal dans sa peau, un homme très mal dans sa peau de Juif, un homme très mal dans sa peau de fils d'Abraham, un homme en crise, un homme en difficulté dans la vie comme il y en a tant. Un homme bourré de contradictions, de paradoxes, de disharmonie, un homme comme on en voit partout, un homme dont l'histoire est très actuelle et nos savants nous disent généralement, qu'ils soient psychologues, sociologues ou autres, que la contradiction est une source d'angoisse considérable.

Une première contradiction chez lui se situait au niveau du nom qu'il portait, le beau nom de Zachée. Un beau nom, n'est-il pas vrai ? Vous n'avez pas l'air convaincus, personne ne bouge ! Si vous saviez ce que ce nom signifie en hébreu, vous le choisiriez peut-être pour un garçon à venir. En tous cas si vous étiez en peine pour trouver un nom, je vous souffle celui-là : Zachée, un beau nom, il signifie en hébreu : "le Pur". Cet homme donc portait un beau nom mais sitôt que l'on creusait davantage dans son existence, on était en présence de tout autre chose. Cet homme avait les mains sales, le cœur sale, la conscience chargée, tout simplement parce qu'il avait tout misé sur l'argent et l'argent lui avait sali les mains, le cœur et la conscience. Il y avait donc disharmonie et contradiction entre ce beau nom de "pur" qu'il portait et l'état de ses mains. Il est un dicton qui court volontiers la France : " Quand la main gauche démange, c'est l'argent qui rentre, quand la droite démange, c'est le contraire : c'est l'argent qui sort. " Je suppose que chez notre ami Zachée, ce devait être constamment la gauche qui lui démangeait. Un homme qui affectionnait particulièrement l'argent mais cet argent lui faisait énormément de mal.

A quoi sert-il de porter un beau nom quand, derrière ce beau nom, on a une telle vie, une telle existence, un cœur corrompu ? Nous ne voudrions pas lui jeter la pierre, Jésus l'a aimé et reçu tel qu'il était. N'est-il pas vrai que, pour ce qui nous concerne aussi, nous portons un beau nom ? En nous disant chrétiens, c'est un beau nom que nous portons. Nous nous souvenons que c'est à Antioche que pour la première fois les disciples du Christ ont été appelés "chrétiens" et chrétien est un beau nom, un nom magnifique qui renferme le nom de "Christ" dont il vient tout droit. C'est un beau nom que celui-là mais n'est-il pas vrai aussi que, sitôt que l'on aille un tout petit peu plus loin que ce beau nom que nous portons, nous sommes en présence, comme chez Zachée, de tout autre chose ? Il y a disharmonie, contradiction entre ce beau nom de "chrétien"que nous portons et notre vie de tous les jours, l'état de notre cœur et l'état de notre conscience.

Que cette histoire est actuelle ! Zachée est dans ce lieu ce soir.

Une seconde contradiction chez notre ami Zachée se situait cette fois au niveau du lieu qu'il habitait, Jéricho. En hébreu, Jéricho signifie "lieu parfumé". Les Juifs n'étaient pas des hommes à donner des noms n'importe comment, aux endroits, aux hommes ou aux choses ; la plupart du temps les noms qu'ils donnaient signifiaient et représentaient quelque chose ou encore, étaient porteurs de message. En tous cas, si Jéricho s'est appelé Jéricho c'est tout simplement que dans cette région il devait se trouver de ces fleurs orientales qui dégageaient un parfum à vous enivrer, de ces fleurs que l'on aime respirer, sentir le soir aux premières brises dans ces pays où il fait généralement très chaud. Si Jéricho s'est appelé ainsi, c'est qu'il devait se trouver dans ce lieu de ces sortes de fleurs aux couleurs extraordinaires, aux couleurs flamboyantes. Jéricho avec ses palmiers, Jéricho avec son ciel bleu, son soleil devait être un vrai coin de paradis terrestre, une oasis des plus magnifiques, des plus splendides et c'est dans ce coin de ce paradis terrestre que notre ami Zachée connaissait un enfer intérieur. C'était un coin de paradis terrestre au dehors mais au-dedans, Zachée vivait l'enfer. Comme beaucoup de Suisses qui habitent un endroit particulièrement beau de l'Europe... La Suisse est un pays admirable, j'aime y venir. Mais n'est-il pas vrai que dans ce beau pays, nous vivons, vous vivez un enfer intérieur, un enfer fait d'angoisse, d'anxiété, de difficulté, de lutte, de combat, de soucis surtout dans la conjoncture actuelle où rien n'est plus sûr du tout ?

Coin de paradis terrestre au-dehors, enfer au-dedans.

Ceci me fait penser au voyage que j'ai effectué il y a peu de temps en Guadeloupe. J'ai eu l'occasion d'annoncer l'Évangile au pied de la Soufrière et je fus étonné de constater un auditoire très fourni, très abondant : on trouvait difficilement de la place au pied de cette Soufrière qui avait tremblé onze fois avant mon arrivée. Je pense que ces tremblements de terre étaient pour quelque chose dans le grand nombre de personnes venues à la campagne d'évangélisation. Dans cette belle île, ce coin de paradis terrestre, sous ces cocotiers, sous son soleil permanent, sur cette belle île, que d'hommes et de femmes sont venus vers moi pour me parler de leur enfer au-dedans, de leurs crises et de leurs difficultés ! Ma femme qui m'accompagnait a eu cette réaction : " Mais c'est presque impensable que dans un si beau coin il y ait autant de souffrances intérieures ! " Quel beau pays, quelle belle île, quel coin de paradis terrestre ! Jusqu'aux cimetières, que nous avons admirés avec mon épouse, je n'ai jamais vu d'aussi beaux cimetières que sur cette île des Antilles françaises, à ce point beaux qu'ils pourraient vous donner envie d’y mourir ! Tout fleuris, et puis, quelle propreté, quelle verdure ! Eh bien jusque dans ces pays-là, on peut connaître l'enfer intérieur. D'une façon générale, le bonheur au-dedans ne dépend donc pas de ce qui est au-dehors. Et n'est-il pas vrai que nous aussi, quand bien même nous n'habiterions pas une belle île comme celle-là ou encore un beau pays comme le vôtre (Parisien que je suis dans ma cité, je suis constamment encadré de béton, d'acier, de verre, de plastique et j'ai parfois le mal du béton qui est un mal reconnu et qui s'appelle la "bétonite". Je suis atteint de bétonite et c'est pour cela qu'avec ma femme, nous avons parfois comme des envies de fuir, de partir, de quitter cette immense agglomération parisienne où grouillent à présent plus de dix millions de personnes : au dernier recensement, dix millions deux cent mille personnes !) quand bien même, donc, nous habiterions comme c'est mon cas une cité de béton, n'est-il pas vrai que tous les jours, nous essayons, nous tentons nous aussi de nous parfumer, , au-dehors nous tentons de nous parfumer d'honorabilité, de respectabilité, de religiosité même, tout parfumés au-dehors de religiosité tandis qu'au-dedans, il se dégage une toute autre odeur, une odeur de corruption, de mensonge, d'adultère, une odeur de péché alors en disharmonie, en contradiction avec ce dont nous nous parfumons au-dehors.

Pierre Daninos, que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, cet humoriste contemporain qui a pour profession de nous amuser et de nous faire rire, ce Pierre Daninos, dans son livre "Le trente sixième dessous", dépeint d'une façon très honnête ce qui est réellement en lui. Il explique : " Je me sens tellement mal dans ma peau, dans ma peau d'humoriste, d'homme qui fait rire, je me sens tellement mal dans ma peau qu'il me vient des envies d'être n'importe qui, n'importe quoi, plus moi. " En voilà un autre atteint de ce phénomène qui tend à se généraliser de plus en plus et qu'il est convenu d'appeler le phénomène de "ras-le-bol" (vous le connaissez peut-être aussi en Suisse). Et cet humoriste d'ajouter : " La mort dans l'âme, je m'efforce de paraître l'homme le plus heureux au monde. "

Extérieurement tout parfumé, bien sûr, mais intérieurement quelle odeur ! Ceci est vrai pour le Suisse, le Français, l'Américain, le Russe, le Chinois, l'Arabe, le Juif, c'est vrai pour tous qui vivent sans Christ.

Une troisième contradiction cette fois au niveau de la taille de Zachée : Un homme petit de taille, nous informe la Bible. Il paraît que les hommes petits de taille font généralement des complexes. Pourquoi en font-ils ? Le bonheur sur la terre ne dépend pas de nos dimensions physiques ni même de nos dimensions intellectuelles, le bonheur sur la terre dépend d'une présence en nous, de la présence du Christ en nous. Je ne sais si Zachée faisait des complexes du fait de sa petite taille, mais dans ce petit bonhomme qu'il était, figurez-vous qu'il y avait un grand monsieur et c'est là encore une contradiction. Zachée était un grand monsieur, il était inspecteur des impôts. A l'époque cette profession situait son homme ! Aujourd'hui, inspecteur des impôts ne représente pas grand-chose alors que du temps de Zachée cela situait son bonhomme ! Zachée était un grand monsieur mais dans une petite taille. Imaginez, cela ne pouvait pas aller comme il voulait, cela ne pouvait pas aller tout seul, il devait se sentir à l'étroit dans ses dimensions physiques, ce grand monsieur qu'il était. Si encore de son temps on fabriquait les talons que l'on fabrique de nos jours, je pense que notre ami Zachée aurait pu essayer de se hausser au niveau de la moyenne. Le pauvre, il dû rester dans ses dimensions.

Je ne sais ce que vous pensez de vous-même. Voilà encore une contradiction que nous retrouvons chez l'homme du vingtième siècle, l’homme de notre génération, et quand je parle de l'homme, je pense aussi à la femme, au jeune homme ou à la jeune fille, bien sûr. Que pensez-vous de vous-même ? Par exemple, vous les jeunes ici présents, que pensez-vous de vous-mêmes quand vous vous regardez dans une glace ? De cette image que ce miroir vous renvoie ? Ça va encore, ce n'est pas mal… Pal mal du tout ?

Je me souviens : quand j'avais dix-huit ans, que de temps je passais devant la glace parce qu’au niveau de mon crâne, ça ondulait… J'étais étudiant, issu de bonne famille, papa dans l'enseignement, des frères et sœurs aux études, ces enfants sont des enfants très bien, très bien élevés… De surcroît j'étais sportif, j'ai disputé en France des championnats de volley, j'étais quelqu'un de bien. J'étais, si vous le voulez, un grand monsieur et l'image que me renvoyait mon miroir était justement cette image-là. Un grand monsieur, mais en réalité dans quelle taille ? Je n'ai pas une petite taille, il est vrai, mais enfin, qu'est-ce que l'homme sur cette terre ? Il n'y a pas encore tellement longtemps, seize ans environ, nous n'avions pas encore d'enfants et j'entends encore ma femme me dire, nous étions là l'un en face de l'autre : " Écoute chéri, relève donc tes cheveux ! " J'avais une mèche rebelle qui venait devant et que je renvoyais d'un coup de tête. Savez-vous ce que ma femme m'a dit il y a peu de mois alors que nous étions dans l'avion qui nous emportait vers Pointe-à-Pitre ? Nous étions en train de prendre notre repas quand tout à coup elle me regarda au niveau du crâne pour me dire tout autre chose cette fois : " Écoute chéri, relève ton cheveu ! " Il est vrai que j'ai un cheveu qui fait partie de l'ancienne mèche et qui a tendance à me venir sur le front et ce cheveu, quand il est là, irrite mon épouse et elle m'avertit : " Relève ton cheveu sinon je l'arrache ! " Je lui réponds alors : " Surtout pas, il résiste celui-là, c'est un souvenir !!! "

Mais oui voilà ce qui ce passe dans l'existence, ce jeune homme bien avec tous ses cheveux, toutes ses dents, ce jeune homme que l'on disait honorable, s'est vu renvoyer un jour une autre image de lui-même par ce livre, la Bible, que j'ai eu sous les yeux une première fois il y a vingt-cinq ans. Ce livre ne m'a pas trompé sur mon propre état, sur ma véritable image. Il n'est pas du tout un miroir déformant. Dans un premier temps, j'ai eu de la peine à accepter ma propre image, mais pour finir j'ai dû convenir qu'il disait vrai, qu'il fouillait dans mon cœur et me mettait réellement en face de moi-même ; j'ai vu que je me considérais comme un grand monsieur, moi aussi, à la façon de Zachée. Alors qu'en réalité qu'est-ce que l'homme ? Et si vous voulez savoir ce que les hommes et les femmes pensent généralement d'eux-mêmes, ayez un jour en main ce qu'il est convenu d'appeler les "journaux matrimoniaux", ces journaux qui vous aident à rencontrer l'âme sœur en vue d'un mariage éventuel, ces journaux qui vous présentent alors des gens impeccables ! Des gens extraordinaires ! Si vous voulez savoir ce que les hommes et les femmes pensent d'eux-mêmes, lisez un jour un journal matrimonial. Il n'y a pas très longtemps, j'en ai reçu dans ma boîte aux lettres, je ne cherche pas à me marier, mais c'était là.

J'ai commencé par les dames. Mais dites-moi, quelles dames il y avait là présentées dans ces lignes ! Entre autres : " Dame bien, abord agréable, bonne présentation, bonne éducation, douce, etc. " Et que de fleurs cette dame se jetait, une dame extraordinaire ! J'ai tourné quelques pages et je me suis retrouvé en face de la colonne des messieurs, pas mieux : " Monsieur bien, athlétique, six mille par mois, bien sous tous les rapports, cherche dame même gabarit etc. " Cela n'est pas croyable ! On peut se demander pourquoi ils ont besoin de tels journaux pour se rencontrer, pour se marier s'ils sont aussi bien qu'ils le disent ! Cela est une autre affaire.

On est toujours de grands messieurs et de grandes dames dans de petites tailles et c'est notre orgueil qui nous aveugle sur notre propre compte, c'est lui qui nous envoie cette image déformée sur nous-mêmes. Quand cela ne va pas, c'est toujours celui qui est en face qui a tort, qui porte la responsabilité, ce n'est jamais notre faute. Si les choses ne vont pas en Suisse, c'est la faute des autres, nous, à leur place, nous ferions autre chose et cela irait mieux, on connaîtrait peut-être un âge d'or, c'est toujours les autres qui ont tort, jamais nous-mêmes. Or Dieu veut que nous commencions avec nous-mêmes parce que le problème c'est nous-mêmes, et non pas celui qui est en face, ceux qui sont autour, c'est nous-mêmes, c'est chacun tout seul qui réellement ne va pas dans sa vie, dans son existence, dans son cœur et dans sa conscience. Toujours de grands messieurs, de grandes dames dans de petites tailles, n'est-il pas vrai ?

Une autre contradiction : la Bible nous apprend que Zachée était un homme riche au-dehors, certainement très riche, mais en réalité, quel pauvre homme ! Il était pauvre au-dedans, c'était encore là une contradiction. Un homme très pauvre au-dedans, pauvre en quoi ? Pauvre en paix d'abord : il faut savoir que ces gens, ces chefs des publicains, ces inspecteurs des impôts étaient des hommes qui s'enrichissaient sur les masses, sur la levée des impôts qu'ils devaient ensuite rendre à l'administration en place, Rome à l'époque, pour ce qui était de Zachée, et la plupart du temps, ces publicains demandaient bien plus que ce qu'ils devaient. On convenait généralement avec l'administration d'une somme forfaitaire à lui remettre, prise sur la levée des impôts et toute la différence était pour leur poche ! L'électronique, la technologie n'étaient pas là pour assurer un contrôle comme nous le faisons de nos jours, ces gens s'enrichissaient beaucoup, ils étaient généralement des voleurs et c'est la raison pour laquelle, quand Jésus est entré chez Zachée, tous à Jéricho se sont écrié : Il est allé loger chez un homme pécheur. Un homme riche au-dehors mais combien pauvre au-dedans, pauvre en paix, pauvre en conscience, pauvre en joie, pauvre en affection, un homme terriblement pauvre dans son cœur bien que riche au-dehors : comme tant et tant de personnes, il avait les mains pleines et le cœur vide. Les mains pleines et le cœur vide : vous vous reconnaissez peut-être dans cet homme mal dans sa peau.

Un auteur anglais s'inspirant d'une pensée de Pascal a dit : " Il y a dans le cœur de l'homme un vide, mais un vide qui a la forme de Dieu. " Ce vide n'a pas la forme du franc suisse, ni celle du franc français ou du dollar américain, ce vide intérieur a la forme de Dieu, il n'y a que Dieu qui puisse vraiment le remplir.

Il y a dans votre cœur une place pour Dieu, que rien ne peut occuper, absolument rien et voilà pourquoi de nos jours ce sentiment du vide. Ce qui compte dans l'existence, c'est d'avoir une vie riche au-dedans. Est-ce que c'est votre cas ? Une vie riche du salut du Christ, une vie riche de la présence du Christ, une vie riche intérieurement des bienfaits du Christ. Si cette richesse intérieure n'est pas, c'est le grand vide, le grand vide qui nous jette dans un vertige épouvantable bien que nos mains dans cet Occident où nous vivons soient la plupart du temps bien remplies, bien pleines… Les mains pleines et le cœur vide, c'est là un peu la définition de l'homme de notre Occident. Alors à quoi sert-il d'avoir les mains pleines quand son cœur est vide ? Nos savants se penchent sur ce phénomène "vide" qui fait que parfois, nous en perdons jusqu'à notre appétit de vivre et on note que la plupart des suicidaires sont des nantis, des hommes qui, sur un plan matériel, ne manquent de rien. Il y a encore là une contradiction. Si l'homme n'était fait que de chair et d'os, il y aurait de quoi être heureux avec tout ce que ce matérialisme lui donne aujourd'hui, mais il n'est pas que de chair et d'os, il a une âme et cette âme qui l'habite a besoin de Dieu. L'homme a été fait jusque dans ses moindres fibres pour vivre en relation avec Dieu. Coupé de Dieu, l'homme est pris de vertige même s'il possédait le monde entier.

Vous êtes peut-être ce soir, dans ce lieu, pris de vertige, dans une existence tourbillonnante, dans une existence qui vous pèse, qui vous écrase, vous avez envie de la quitter, de la fuir mais vous ne le pouvez pas : en réalité vous avez besoin de Dieu, vous avez besoin d'une relation avec Dieu, vous avez besoin d'une communion avec le Christ. Le Christ a affirmé : Je suis la vie. Aller à Lui c'est vivre réellement, vivre de toutes ses forces, c'est vivre en majuscules. Vivez-vous en majuscules ou bien en minuscules ? Que d'hommes et de femmes vivent en minuscules, en réalité ils ne vivent pas, ils végètent, ils vivotent, tout ce que vous voulez mais ils ne vivent pas.

Un apôtre a dit : Pour moi, vivre c'est Christ. Je puis parler également de cette même façon, pour moi, vivre c'est Christ et je puis dire que depuis que j'ai rencontré le Christ sur ce terrain de volley-ball, je vis vraiment de Sa vie, Sa vie a fait irruption en moi le jour où je me suis ouvert au Christ ; c'est à partir de là que j'ai commencé une vie en relation avec Lui, une relation de tous les jours, une relation de tous les instants, non pas une relation du dimanche matin seulement mais une relation vivante, une relation d'amour, alors cela change la vie, cela la transforme, cela lui donne une dimension toute nouvelle. Le Christ voudrait entrer chez vous ce soir comme Il est entré chez Zachée.

Une autre contradiction : Zachée avait une religion, la religion de Moïse, mais il n'avait pas Dieu. C'est encore là une contradiction, une religion, mais pas Dieu. Que d'hommes et de femmes aussi, adhèrent je ne sais comment, intellectuellement, sentimentalement ou par obligation, à une religion mais sans plus, tandis qu'ils n'entretiennent aucune relation avec Jésus-Christ sur un plan personnel. C'est peut-être votre cas ? Si tel était votre cas, franchement, chrétien pourquoi faire ? Savez-vous que si vous êtes chrétien, vous devriez donner envie à d'autres de le devenir ? Si le Christ vous habite, s'Il est avec vous tous les jours, s'Il remplit votre existence, si vous vivez de ce qu'Il vous donne, ceux qui vous entourent finiront par vous envier. C'est irrésistible ! Nous ne pouvons trouver ce genre de chose que dans une relation, une rencontre vivante avec Jésus-Christ.

Le Christ maintenant lance à Zachée : Hâte-toi de descendre, car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison. Zachée Le reçut avec joie, il s'est donc passé un certain moment entre Zachée et Jésus, un tête-à-tête, un face-à-face, une rencontre, une rencontre qui a été percutante dans la vie de Zachée. Une rencontre qui l'a complètement changé et j'en veux pour preuve ce qu'il dira ensuite au Christ, après ce tête-à-tête, ce face-à-face, ou plutôt dans ce tête-à-tête, dans ce face-à-face : Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et si j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple. Ce n'est plus le même homme, ce n'est plus l'homme dont nous parlions tout à l'heure, il est complètement changé. Nous disions que c'était la main gauche qui le démangeait, maintenant c'est la droite ! Il donne ! Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et si j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple. Ce n'est plus le même homme.

Avez-vous l'expérience d'un tête-à-tête, d'un "en direct" avec Christ, l'expérience d'un face-à-face comme Zachée a pu l'avoir ? Voilà qui introduit dans cette relation dont nous parlons, cette relation qui réellement permet à la vie du Christ de faire irruption en nous. Avez-vous une telle expérience ? Êtes-vous déjà allé à la rencontre du Christ comme Zachée ? Il est écrit que Zachée reçut le Christ avec joie, dans sa maison et quand il ouvrit la porte de sa maison, qu'est-il entré ? Une belle histoire ? Non ! Quoi donc ? Une belle image ? Non plus. Le plus beau des tableaux sur le Christ ? Pas même cela. Ce qui est entré chez Zachée, c'est le Christ en personne. C'était pourtant là le dernier endroit à Jéricho où le Christ pouvait mettre les pieds, c'est là qu'Il est allé ! Se trouve-t-il ici, dans ce lieu ce soir, pire que Zachée ? Si le Christ est entré chez cet homme, à plus forte raison chez vous ce soir, si vous Lui ouvrez la porte de votre cœur.

Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui.

Zachée est sorti tout neuf de cet entretien. Vous sortiriez vous aussi, tout neuf, tout changé, de cet entretien. Cet homme n'a plus les mêmes mains. Ses mains qui étaient des grippe-sous, maintenant ses mains donnent et s'il a d'autres mains, c'est parce que le Christ lui a changé le cœur. Si quelqu'un rencontre le Christ, il est changé, il est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées et voici, tout est devenu nouveau.

Ceci n'est pas du baratin chers amis, c'est la réalité. Si je ne l'avais pas expérimenté pour mon propre compte, je ne pourrais pas me tenir ici devant vous. Je ne suis pas venu au monde en chantant un cantique, loin de là, ni même en criant Alléluia ! Absolument pas. Je suis venu au monde dans une famille qui n'était même pas chrétienne et j'ai entendu l'Évangile à l'âge de dix-huit ans. Je commençais de devenir athée quand tout à coup le Seigneur m'a attrapé, m'a saisi par cet homme qui est l'auteur du livre "Si tu veux aller loin", Ralph Shallis que j'ai rencontré un jour et c'est lui qui m'a annoncé l'Évangile, je l'entendais pour la première fois. Mon père jusqu'à dix-huit ans ne m'avait jamais parlé de Dieu. Je puis dire que de cet entretien avec le Seigneur, sur ce terrain de volley, je suis sorti, moi aussi, tout neuf, tout changé, tout transformé. Sa vie est venue en moi par Son esprit, j'ai écouté Sa Parole et je me suis ouvert à Son Esprit et Dieu a opéré en moi l'extraordinaire miracle de la nouvelle naissance. Il a fait de moi un homme nouveau, un homme neuf.

Voudriez-vous comme Zachée recevoir le Christ dans votre cœur ce soir ? Ouvrez Lui la porte de votre cœur.

Cet homme riche au-dehors, pauvre au-dedans, le voilà maintenant riche au-dedans, du salut du Christ, à ce point riche, qu'à présent il se rend pauvre au-dehors. Il a compris ce que sont, ce que peuvent être les vraies richesses, le salut du Christ.

Dites-moi : êtes vous riche de ce salut ? Êtes vous en possession de ce salut ? Il est gratuit, ce salut qui vous est offert, c'est le Christ mort pour vos péchés, ressuscité pour votre justification. Ce salut se trouve dans cette communion de tous les jours avec le Christ, c'est un salut gratuit, entièrement gratuit, il ne vous est demandé que de le prendre en disant merci ! Ce salut qui est entré chez Zachée était le Christ Lui-même. Le salut c'est Christ Lui-même offert pour nous, ressuscité, vivant pour nous. L'avez-vous reçu ce Christ-là ?

J'aimerais vous donner une occasion de Le recevoir. Vous ne pouvez pas dire non quand vous savez ce que Christ a fait pour vous. Vous ne pouvez que vous ouvrir à Son appel, à Son amour, à Son invitation pour Lui dire : " Seigneur, entre, je suis en effet quelqu'un de très mal dans ma peau et même, Seigneur, Tu le vois, je suis très mal dans peau de chrétien et je voudrais tellement que ça change. Viens au-devant de moi Seigneur, je T'ouvre la porte de mon cœur. Je mets ma confiance en Toi, je veux, à partir de ce soir, la main dans la main avec Toi, faire la route de la vie, Seigneur viens vers moi et entre chez moi. Quand le Christ entre chez nous, Il y reste. Je L'ai dans mon cœur et dans ma vie depuis vingt-cinq ans, Il est là, fidèle, malgré mes infidélités, présent malgré mes absences, Il est là constamment. S'Il entrait chez vous ce soir, Il ferait Sa demeure dans votre cœur, c'est ce qu'Il souhaite ardemment. Il le voudrait tant !

Je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui. Dites-moi, serez-vous ce soir de ceux qui Lui ouvriront ? Je crois qu'il y en aura qui ouvriront la porte de leur cœur pour qu'Il entre.

Voudriez-vous vous ouvrir au Christ ce soir ? Il vous sauve, Il vous accueille, Il veut faire de vous un authentique chrétien. Un chrétien n'est pas tant quelqu'un qui adhère intellectuellement, sentimentalement à une forme chrétienne de religion, un chrétien est par définition quelqu'un qui a reçu le Christ dans sa vie. L'avez-vous reçu ? Sinon, n'hésitez pas ce soir. Voilà qui sauve, voilà qui change la vie, voilà qui transforme, c'est le seul chemin.

Prière :

Seigneur notre Père, nous Te remercions pour cette soirée, nous Te bénissons parce qu'il T'a plu de parler à quelques cœurs ici, dans cette salle, merci parce que Tu as lancé le même appel qui fut entendu par Zachée, aujourd'hui chez Toi. Seigneur nous Te demandons d'entrer dans la vie de ceux qui se sont avancés ici. Nous Te demandons de les sauver parfaitement ce soir, de les rencontrer et qu'à partir de ce soir, ils deviennent Tes enfants, Tes disciples, d'authentiques chrétiens qui Te portent dans leur cœur. Nous Te prions aussi pour ceux et celles qui n'ont pas osé s'avancer et qui peut-être dans leur cœur, T'ont appelé. Néanmoins, Tu les as entendus, Seigneur sauve-les aussi, nous Te prions pour eux. Merci pour la soirée, nos cœurs sont réjouis parce que nous savons le Tien dans la joie. Nous Te demandons de nous garder avec Toi pour le reste de la nuit. Seigneur bénis sois-Tu et loué sois-Tu pour cette soirée au nom de Jésus !

Amen !