Une langue pour Christ

Série: Posséder son corps dans la sainteté

Groupe de messages d'évangélisation sur le thème de posséder son corps dans la sainteté, donnés à Béthoncourt (France) en 1984.

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Texte

Posséder son corps dans la sainteté (5)

Une langue pour Christ

Reconvilier (Suisse) 1977

Je suis heureux de vous retrouver si nombreux et nous allons ouvrir maintenant la Bible pour y lire quelques versets dans l'épître de Jacques au chapitre 3, du verset 1 au verset 12 :

Mes frères, qu'il n'y ait parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement. Nous bronchons tous de plusieurs manières. Si quelqu'un ne bronche point en parole, c'est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride. Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu'ils nous obéissent, nous dirigeons ainsi leur corps tout entier. Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote. De même la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! La langue aussi, est un feu ; c'est le monde de l'iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne.

Toutes les espèces de bêtes, d'oiseaux, de reptiles et d'animaux marins, sont domptés et ont été domptés par l'homme ; mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; c'est un mal qu'on ne peut réprimer ; elle est pleine d'un venin mortel. Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l'image de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par la même ouverture l'eau douce et l'eau amère ? Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues ? De l'eau salée ne peut pas non plus produire de l'eau douce.

Après la lecture de ces textes, nous aurions envie de nous taire et de nous laisser sonder par le Seigneur. Je dirais que ces textes sont presque sans commentaire. Dernièrement alors que je traitais « Des pensées pour Christ », je montrais que c'est un cadeau royal que Dieu nous fit en nous accordant la faculté de penser. Eh bien c'est un cadeau plus que royal que celui de pouvoir exprimer notre pensée par la parole ! Parce que Dieu parle, Il a voulu que l'homme parlât aussi. Dieu parle aujourd'hui, Il parle très fort et Il voudrait que ce monde L'entende, que l'homme L'entende, malheureusement, il se fait souvent que nous n'ayons pas d'oreille pour Dieu, que nous soyons ouverts à une multitude de choses, sauf à la Parole de Dieu. Dieu parle et parce qu'Il parle, nous parlons aussi, et la toute première personne à laquelle le premier homme s'est adressé, c’est Dieu son Créateur. J'espère que, tous les jours, il en est de même pour nous et que, le matin, c'est à Dieu que nous adressons nos premiers mots quand nous nous réveillons.

L'homme est le seul être à pouvoir exprimer sa pensée par la parole, ce qui marque bien sûr du même coup sa supériorité sur l'animal, qui peut émettre des sons signifiant quelque chose mais loin d'être ce que la parole est. Nous pouvons parler, exprimer, matérialiser, concrétiser nos pensées par la parole et Dieu nous a donné cette parole comme moyen d'expression mais aussi comme moyen de communication dans le sens vertical, avec Lui et dans le sens horizontal, entre nous ; lorsque deux personnes se brouillent, elles commencent par cesser toute communication verbale entre elles, et c'est ce qui se passa un jour en Éden entre l'homme et Dieu, lorsque par cet événement qu'il est convenu d'appeler la chute, l'homme s'est séparé de Dieu. Dieu s'est séparé de l'homme et toute communication a été interrompue. Aujourd'hui, peu d'hommes et de femmes s'adressent à Dieu. Peut-être pourrai-je vous poser cette question : " Depuis quand n'avez-vous pas parlé à Dieu ? " Que d'hommes et de femmes ne Lui parlent pas, ne Lui parlent plus, comme fâchés avec Lui, ayant cessé toute conversation avec Lui, quel dommage ! Peut-être dans leur enfance ont-ils régulièrement parlé à Dieu dans leur jeune cœur, peut-être ont-ils été élevés chrétiennement qu'ils soient catholiques ou protestants mais depuis leur enfance, plus rien. Ils nous donnent l'impression de bouder Dieu littéralement, d'être brouillés avec Lui et que d'hommes et de femmes me disent qu'ils sont fâchés avec Dieu parce qu'ils ont vu que le Seigneur n'était pas intervenu dans leur vie comme ils l'auraient désiré, comme ils l'auraient aimé. C'est peut-être votre cas, vous avez donc cessé toute communication et toute conversation avec Dieu depuis hier ou depuis bien longtemps et comme c’est dommage parce qu’il me semble que parler à Dieu est l'un des plus grands privilèges accordés à l'homme par son Dieu qui l'aime.

La toute première personne à laquelle l'homme s'est adressé fut son Créateur, fut Dieu Lui-même mais malheureusement, cet organe nommé langue, à l'origine fécond pour le bien est devenu par la chute fécond pour le mal, organe depuis très dangereux. La langue est aujourd'hui un fléau considérable dans notre société et un fléau souvent considérable jusque dans nos Églises.

Il parait qu'un jour, on a demandé au célèbre fabuliste grec Ésope quel était son plat préféré entre tous les plats que l'on avait coutume de lui présenter tous les jours et celui-ci de répondre sans aucune hésitation : " La langue de bœuf ". (Je ne sais pas si vous aimez ce plat mais personnellement, je l'aime ; c'est une question de goût, mais il faut dire qu'une langue de bœuf aux petits oignons, ce n'est pas mauvais du tout.) Et sitôt après cette question, on lui en posa une autre : " Que craignez-vous le plus aujourd'hui, autour de vous, Monsieur Ésope ? " et Monsieur Ésope de répondre : " La langue de l'homme… " C'est ainsi que cet homme a écrit un jour : " La langue est la meilleure et la pire des choses. " Nous sommes-nous déjà demandé ce qu'il peut y avoir de bon et d'édifiant dans ce flot de paroles qui coule journellement de nos bouches ? A considérer seulement ce jour, depuis ce matin, depuis nos premiers mots, avec notre épouse peut-être, avec notre Dieu, surtout, j'espère, nous sommes-nous demandé ce qu'il peut y avoir de bon, d'édifiant ? Ah ! si à la fin de la journée, nous essayions de faire un bilan de tout ce qui a été dit, nous en serions humiliés, n'est-il pas vrai ?

La langue est une puissance, une puissance capable de tout. La langue peut : captiver, haranguer, subjuguer, persuader, mentir, entraîner ; elle peut blesser, déchirer, diviser, tuer et la Bible affirme dans le livre des Proverbes au chapitre 18 verset 21 : La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. Aucun homme ne peut la dompter, il nous semble que c'est avec cet organe que Dieu a le plus de peine avec nous, je suis persuadé en tout cas qu'avec moi-même, c'est à ce niveau-là que Dieu a le plus de peine. La langue, aucun homme ne peut la dompter. Quelle puissance, et dans notre siècle, quelle puissance de tromperie, de mensonge, de calomnie, de médisance ! Dans le livre du Lévitique au chapitre 19 verset 11 : Vous n'userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. Il est un proverbe que nous connaissons bien : un coup d'épée vaut mieux qu'un coup de langue et la Bible exprime à peu près la même chose en Proverbes 12/18 : Tel qui parle légèrement blesse comme un glaive. De leur bouche, ils font jaillir le mal, des glaives sont sur leur langue.

Savez-vous que des Églises ont disparu à cause de ce fléau de la langue ? A cause de la médisance et de la calomnie, des Églises ont cessé d'exister et j'en ai à l'esprit quelques-unes au sein desquelles on ne cessait de critiquer, de calomnier, de juger… Il est en effet des bouches qui crachent le feu, le venin de la médisance. Ce texte biblique nous le confirme au Psaume 57/5 : Je me suis couché au milieu de gens qui vomissent la flamme, au milieu d'hommes qui ont pour dents la lance et les flèches, et dont la langue est un glaive tranchant. Quel dommage que très souvent cet organe, à l'origine conçu pour le bien, conçu pour une réelle bénédiction, soit devenu une source de troubles considérables ! Il nous faut donc absolument veiller sur notre langue, il nous faut absolument dominer cette partie du corps que la Bible présente comme indomptable. Heureusement qu'il est possible mes amis, en Christ, d'avoir sa langue crucifiée, afin qu'elle ne serve qu'à la gloire de Dieu et à l'avancement du règne de Christ.

L'apôtre Paul enjoint à Timothée : Sois un modèle en parole (1 Timothée 4/12). Le chrétien peut-il laisser aller sa langue au gré de ses sentiments, de ses humeurs ? Certainement pas ! En Proverbes 30/32, la Bible conseille : Si tu as de mauvaises pensées, mets ta main sur ta bouche. Le chrétien devrait faire attention à son langage, il devrait le châtier, il devrait y veiller. Comment se fait-il que très souvent, tout chrétien que nous soyons, nous nous permettions un langage grivois, égrillard qui n'est certainement pas à la gloire de Dieu ? La Bible affirme en Proverbes 10/19 : Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher. Il est dans la Bible, énormément de textes qui nous invitent à la prudence dans ce domaine.

Proverbes 10/13 : Celui qui veille sur sa bouche garde son âme.

Psaumes 141/3 : Éternel mets une garde sur ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres.

Psaumes 39/2 : Je veillerai sur mes voies de peur de pécher par ma langue ; Je mettrai un frein à ma bouche.

Celui qui retient ces paroles est un homme prudent...

Le chrétien donc, avec l'aide de Dieu et du Saint Esprit qui l'habite, doit absolument veiller sur ses paroles et son langage : il lui faut les châtier, les corriger. La Bible nous enseigne que nous avons tous autant que nous sommes, sous notre langue, deux glandes à venin. Celle de la médisance et celle de la flatterie.

Tout d'abord, la glande de la médisance. Romains 3/13 le confirme : Ils se servent de leur langue pour tromper. Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic. La médisance : savez-vous qu’en grec, le médisant et le diable ont même racine ? En d'autres termes, celui qui médit fait le jeu du diable, il joue au diable parce que c'est le travail du diable que de médire constamment et qu'il est dommage que très souvent nous laissions justement aller nos langues à cela. Très souvent aussi, alors que nous nous surprenons à médire, nous avons coutume de nous défendre ainsi : " Je ne critique pas, je ne médis pas, je constate ! " En réalité, il s'agit souvent d'une médisance et la médisance ressemble à une vraie lapidation morale, nous lapidons ceux que nous médisons. Une vraie lapidation morale, mes amis, que c'est dangereux, que c'est grave devant Dieu !

Dans son épître chapitre 4 verset 11, Jacques nous prévient : Ne parlez point mal les uns des autres. Nous faisons donc le jeu du diable en médisant, nous jugeons nos frères et nos sœurs faits à l'image de Dieu… Nous ne savons pas voir chez eux l'œuvre du Christ. Quand nous pensons que le Christ nous a accueillis, tous autant que nous sommes, tels que nous sommes, pourquoi ne pas nous accepter les uns les autres, comme le Christ nous a accueillis. Ah ! si Christ avait eu des réserves à notre égard, et Il aurait eu de quoi en avoir, où serions-nous aujourd'hui ? Je vous livre un secret : si nous sommes enclins à médire sur quelqu'un ou quelqu'une de façon presque irrésistible parce qu’avec celui-là ou celle-là, nous n'avons pas d’atomes crochus, le contact est difficile, nous avons de la peine à nous rejoindre sur un certain point, un certain problème, une certaine question : prions pour eux ! Prions pour celui-là, pour celle-là, c'est ainsi que l'on échappe à la médisance et si l'on vient vers nous pour nous parler d'un tel ou d'une telle dans un esprit de médisance, eh bien ayons la liberté de lui dire : " Voudrais-tu que nous priions ensemble avant d'en parler, pour que nous puissions en parler de façon constructive, édifiante et non pas négative ? "

Je me souviens, au départ de notre Église de Nation, nous avons eu énormément de peine. J'ai eu l'occasion de vous présenter un aspect assez spectaculaire du travail, de l'œuvre et des encouragements mais je ne voudrais pas passer sous silence qu’au départ, nous avions eu énormément de difficulté parce qu’à l'origine de cette œuvre, le groupe que nous formions venait d'horizons évangéliques différents. Il y avait parmi nous un soldat de l'Armée du Salut habitant le quartier et qui tenait à ce qu'une œuvre puisse être fondée dans ce quartier de la Nation ; il avait une certaine vision du travail et des choses, avec lui j'ai eu assez de peine, comme je suis sûr qu'il en a eu avec moi, mais au départ, dans cette salle qui avait servi un certain temps à l'Armée du Salut et où trônait un drapeau de l'Armée du Salut, je lui avais demandé d'ôter ce drapeau puisque nous n'appartenions pas à l'Armée du Salut ; et choqué et vexé, ce frère, ce soldat de me dire : " Mais non, jamais, prêchons sous ce drapeau, nous sommes des soldats du Christ même si nous ne sommes pas là pour l'Armée du Salut ! " J'ai eu du mal à avaler cela, je puis vous dire, non que je n'aime pas les gens de l'Armée du Salut, au contraire, mais je ne voulais simplement pas tromper les gens qui venaient à nos rencontres en leur faisant croire par ce drapeau dressé, là, devant tous, que nous appartenions à l'Armée du Salut. Quand le Seigneur m'a dit : " Mon cher, prêche sous ce drapeau le temps qu'il faudra ", j'ai dû donc me taire à l'égard de ce frère et prêcher sous ce drapeau.

Nous étions cinq au départ de cette œuvre, et savez-vous ce qui se passait très souvent lorsque deux d'entre ces cinq se rencontraient ? Ils parlaient du troisième ; quand trois d'entre ces cinq que nous formions se rencontraient, inévitablement ils parlaient du quatrième, puis quand quatre se rencontraient, il s'agissait du cinquième. Et que se passait-il quand tous les cinq étaient ensemble ? devinez ! plus personne ne parlait. Et ainsi sommes-nous mes amis. Savez-vous qu'il a nous a fallu nous rencontrer dans l'humiliation et l'amour pour commencer réellement de voir l'action du Saint Esprit dans ce quartier de la Nation ? Savez-vous que cette même semaine où nous nous étions "raccordés" , nous avions vu la première conversion ? C'est donc que nous étions nous-mêmes un obstacle sérieux au travail du Saint Esprit dans ce quartier. A cause de la médisance, que de fois nous sommes précisément des obstacles à la conversion, à l'action du Saint Esprit dans nos villes, dans nos villages, là où Dieu nous place ! La Bible nous demande de couvrir les fautes des autres et de ne pas les étaler, de ne pas les éclabousser. Il nous faut aussi apprendre à voir chez nos frères et sœurs chrétiens ce qu'il y a de bon chez eux parce que Christ y habite et en procédant de cette façon-là, nos langues cessent de médire pour louer le Seigneur.

La seconde glande à venin est celle de la flatterie. La flatterie est aussi dangereuse que la médisance, flatter n'est pas dire du bien c'est l'exagérer au risque de faire chuter celui que nous flattons. La Bible énonce en Proverbes 29/5 : Un homme qui flatte son prochain tend un filet sous ses pas.

Un jour que je m'étais surpris en train de médire de quelqu'un (cela m'arrive malheureusement), pour tenter de me rattraper, je m'étais alors mis à dire du bien de cette personne jusqu'à l'exagération, jusqu'à la flatterie pratiquement. Ainsi sommes-nous. Soit que nous médisions, soit que nous flattions, nous faisons le mal et qui peut prétendre n’avoir jamais médit, jamais flatté ? Médire et flatter, c'est pécher devant Dieu, c'est faire l'œuvre de l'ennemi. En Proverbes 26/28 il est écrit : La langue fausse hait ceux qu'elle écrase et la bouche flatteuse prépare la ruine. Dieu nous garde de médire comme de flatter.

Nous en arrivons presque naturellement à la politesse. Quelqu'un disait que la politesse, c'est l'art habile de dire de manière très élégante ce que l'on ne pense pas du tout : " Ah madame, ce beau chapeau que vous portez, où l'avez-vous donc acheté ? " Or ce chapeau on ne l'a pas du tout avalé, mais on se croit obligé de complimenter, je ne sais pas pourquoi, pour s'attirer des faveurs peut-être. Et nous, messieurs, que de fois nous sommes-nous sentis obligés de complimenter un plat qui en réalité n'était pas à notre goût ? " Votre repas était bon, madame, je vous en remercie ", alors que nous ne l'avons pas du tout apprécié et que nous nous en serions vraiment passé et avec joie. Il nous faut être vrais. Je ne suis pas contre la politesse bien sûr, on a toujours du plaisir à être en contact avec un monde bien éduqué, mais il faut être vrai jusque dans la politesse et pourquoi ne pas se taire plutôt que de complimenter pour quelque chose que l'on n'a pas apprécié ?

Jusque dans la prière, notre langue peut être fausse. Spurgeon observait un jour : " Il existe deux sortes de sermons, ceux que l'on dit les yeux ouverts et ceux que l'on dit les yeux fermés. " Il est certaines choses que l'on a du mal à dire à quelqu'un ou à quelqu'une et nous profitons de la prière pour le lui dire, cela ne vous est-il jamais arrivé ? Tiens, il est à côté, eh bien il va m'entendre… et nous nous mettons à prier et cette prière n'est pas du tout pour Dieu, elle est pour celui d'à côté afin qu'il l'entende, qu'il puisse la recevoir réellement comme une gifle peut-être, une humiliation. Jusque là, il peut se faire que nos langues trompent, qu’elles agissent mal. La Bible dit que nous sommes enregistrés, où que nous soyons, dans ce que nous disons, nous sommes enregistrés. Vous pensez bien que si nous qui avons été capables de créer le magnétophone, le mini-cassette, Dieu dispose, Lui, de bandes magnétiques célestes et qu'Il nous enregistre dans tout ce que nous disons quotidiennement ! Oui nous sommes enregistrés et dans l'Évangile selon Matthieu au chapitre 12 et au verset 36 nous pouvons lire : Au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée, car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné.

Chaque parole dite en cachette ou au grand jour, un jour nous l'entendrons dans la lumière, ce sera notre joie ou notre honte, à moins que nous ne mettions en règle ces choses avec le Christ. La Bible dit que le sang de Christ efface nos paroles mauvaises des bandes magnétiques célestes. Oui le sang du Christ efface nos paroles, nos médisances, il efface notre jugement, notre critique, il efface notre péché. Quelle chance pour nous, aujourd'hui, d'avoir le sang de Christ auquel en appeler pour être purifié de toute parole mauvaise ! Oui, ces bandes magnétiques célestes ce soir, pourraient être vierges, comme si rien n'avait jamais été enregistré sur elles. Le sang de Christ peut donc tout effacer.

Il parait que l'homme qui introduisit la Réforme en Angleterre, il y a plusieurs années, fut traduit devant un tribunal pour hérésie et tandis qu'il prononçait sa défense, il entendit très distinctement le grattement d'une plume quelque part autour de lui, il essaya de la situer mais rien à faire, il fut persuadé d'être enregistré dans tout ce qu'il disait, dans tout ce qu'il affirmait et ceci le porta à plus de vigilance pour que toutes ses paroles fussent à la gloire de Dieu.

Mes amis, pensons à cette plume divine qui note chacune de nos paroles dans la gloire. Au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole qu'ils auront proférée. Ceci nous fait trembler et je sens que vous avez envie de me dire : " Votre Dieu n'est pas marrant du tout, Il est gênant, difficile à supporter ! " Il vous faut savoir que si Dieu nous enregistre, c'est parce que nous aurons des comptes à rendre au sujet de cette langue qu'Il nous a donnée, de cette faculté de parler. Dieu nous a donné le don de la parole pour que nous en usions à sa gloire. Il nous a donné la possibilité de parler pour Le glorifier, pour nous faire du bien les uns aux autres et non pas pour nous faire du mal. Or aujourd'hui, la langue est employée la plupart du temps à cet effet, quelle puissance que la langue de nos jours, quelle force !

La mort et la vie sont au pouvoir de la langue, déclare la Bible.

J'aimerais terminer en évoquant l'usage béni de la parole car nous ne pouvons pas rester sur quelque chose de négatif.

Dieu nous a donné cette possibilité de Lui dire nos fautes, de les Lui confesser de nos lèvres. 1 Jean 1/9 : Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. Nous avons donc cette possibilité de confesser nos péchés au Christ, de Lui dire, par nos lèvres, par notre langue, par notre bouche, ce qui est en nous : c'est ainsi que l'on commence le dialogue avec Dieu. C'est de cette façon-là qu'on Le retrouve en Lui confessant nos péchés parce que ce sont nos péchés qui font écran entre Lui et nous, ce sont nos péchés qui L'ont crucifié, c'est à cause d'eux que le Christ est mort sur la croix ; il nous faut commencer par Lui confesser nos péchés par notre langue, par nos lèvres, par notre bouche.

Dieu nous a donné une langue pour que nous puissions parler de Lui autour de nous. Matthieu chapitre 10 verset 33 : Celui qui me confessera devant les hommes, je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; celui qui me reniera devant les hommes, je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux. Une langue pour confesser le Christ devant les hommes. Il arrive souvent que nous disposions de paroles pour toutes sortes de circonstances sauf pour rendre témoignage au Christ ! Je puis vous dire que, pour ce qui me concerne, mes plus grandes joies, je les connais dans ces moments où je peux parler du Christ autour de moi. J'en suis comme rafraîchi, renouvelé… Savez-vous que le témoignage est une source de renouvellement spirituel considérable ? C'est souvent parce que les chrétiens ne rendent pas témoignage de leur bouche ou ne confessent pas le Christ autour d'eux qu'ils éprouvent une certaine sécheresse spirituelle intérieure. Le témoignage est une source de bénédiction, de rafraîchissement extraordinaire. Je puis dire aussi que lorsque nous nous intéressons à ceux qui se trouvent autour de nous pour leur rendre notre témoignage et pour vivre notre témoignage aussi au milieu d'eux, nous en oublions nos problèmes, nos crises, nos luttes, nos difficultés, qui disparaissent... Ceci me fait penser à un certain Camille, un jeune homme qui vint un jour vers moi pour me dire :

Tu me pardonneras mais aujourd'hui, je ne pourrai pas sortir avec vous pour rendre témoignage dans la rue.

Nous avions coutume de lancer un coup de filet sur la rue avant nos réunions hebdomadaires d'évangélisation à Paris lorsque j'étais encore pasteur.

Et pourquoi donc Camille ?

Parce que j'ai plein de problèmes aujourd'hui, cela ne va pas, j'ai eu une très mauvaise journée, alors ce sera pour une autre fois.

Comme tu le voudras.

Je resterai quand même à la réunion.

Bien sûr, si tu le désires !

Alors que je m'apprêtais à sortir pour rejoindre le groupe de jeunes, Camille s’approcha pour me dire :

Mais je vais rester là à tourner en rond à ne rien faire ? Je vais quand même aller avec vous mais je n'inviterai pas, je ne donnerai aucun tract.

Comme tu le voudras, viens.

Et voilà Camille avec nous, sur la rue, sans distribuer de traité alors que d'habitude, pour ce genre de chose, il était le premier. A un certain moment il vint vers moi :

Écoute, dans le fond, je suis ici maintenant, passe moi un paquet de tracts.

Et le voilà distribuant autour de lui quand une personne vint vers lui s'informant des raisons de ces réunions.

Monsieur, nous annonçons l'Évangile, c'est à cette adresse, vous y êtes cordialement invité.

Il s'agit de qui, de quoi, de quelle religion s'agit-il ?

De fil en aiguille, Camille dut lui rendre son témoignage.

Après la réunion, je m'approche de lui pour l'inviter à me parler de ses problèmes, lui affirmant que j'étais à son écoute toute la nuit s'il le fallait. Et quelle ne fut ma stupéfaction lorsque j'entendis ce jeune m’affirmer qu'il n'avait plus de problème.

Comment ? Tout à l'heure tu étais écrasé de problèmes, tu ne pouvais pas sortir avec nous !

Mais non, j'ai rendu mon témoignage, j'ai invité telle personne et ceci m'a fait un bien fou, ceci m'a renouvelé, non, je n'ai plus de problème, je crois que je les ai laissés sur la rue.

Il est rentré chez lui, complètement changé. Bien sûr, ses problèmes ne l'avaient pas quitté mais disons qu'ils n'avaient plus l'acuité qu'ils avaient auparavant.

Si nous nous mettions à parler du Christ autour de nous ! Souvent nous savons parler pour une foule de sujets, mais pour ce qui concerne le témoignage du Christ, nous sommes un peu comme Joseph d'Arimathée, Nicodème : muets, disciples en secret, en silence pour toutes sortes de choses. Une langue pour confesser Christ au monde. Quelle bénédiction ! C'est le plus beau nom qui se puisse trouver sur une langue, sur une bouche humaine. Et puis encore une langue exercée comme celle d'Ésaïe au chapitre 50 et au verset 4, Une langue exercée pour relever l'esprit abattu, une langue pour encourager, pour fortifier, pour consoler, une langue pour exhorter, une langue pour bénir, autant de façon de glorifier le Christ par sa langue, oui, une langue pour Christ.

La Bible affirme en Proverbes 12/6 : La bouche des hommes droits est une délivrance. En Proverbes 16/24 : Des paroles agréables sont un rayon de miel pour l'âme. Savez-vous qu'il existe dans notre génération, des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes qui attendent une parole de nous, une parole agréable, parce qu'ils n'en entendent pas : cela ne court pas les rues, ces paroles ! Ils attendent des paroles de paix, de consolation, des paroles douces, l'homme aujourd'hui parle brutalement, difficilement parce qu'il est dur de cœur.

Si nous pouvions réellement user notre langue dans ce sens ! Une réponse douce calme la fureur (Proverbes 15/1).

Ceci me fait penser à un événement qui s'est produit dans une ville au sud de la France tandis que je m'y trouvais pour une réunion destinée à annoncer l'Évangile. Un homme qui y avait assisté la veille était venu sonner chez le pasteur pour me rencontrer dans l’intention de me casser la figure. Il n'avait pas été d'accord avec ce que j'avais dit à la réunion. Cet homme était dans une colère épouvantable, criant :

Où se trouve Monsieur Choiquier, je veux absolument lui casser la figure, je n'accepte pas ce qu'il a dit hier soir, nous ne sommes pas de ces hommes pécheurs, perdus…

Entendant ce qu'il se passait, je me suis présenté :

Bonjour Monsieur, je suis à vous, je commençais justement à prendre mon petit déjeuner, avez-vous pris un café ?

Non pas encore !

Eh bien c'est le moment, entrez et prenez-le avec moi.

Oui, ce serait le moyen de vous dire ce que je pense.

Il s'est assis, nous lui avons servi un café, puis cet homme s’adoucit :

Allons, oublions, ce n'est pas si grave que ça, vous êtes des gens sympathiques, je ne m'attendais pas à ce que vous m'invitiez. Je voulais vous rencontrer pour vous dire vraiment ce que …

Monsieur, nous sommes des pécheurs comme vous, nous sommes tous des pécheurs, dit la Bible, alors pourquoi s'énerver ? Il faut simplement faire la paix avec Dieu par le Christ.

Et cet homme s'est calmé, sa colère est tombée.

Une parole douce calme la fureur.

Nous avons besoin d'entendre de ces paroles douces.

Colossiens 4/6 nous invite à avoir des paroles toujours accompagnées de grâce, assaisonnées de sel.

Et pour finir : une langue pour raconter ses merveilles. Psaume 45 verset 2 : Que ma langue soit comme la plume d'un habile écrivain ! En d'autres termes, le Saint Esprit voudrait se saisir de nos langues comme d’une plume pour exalter le Seigneur, pour décrire ses perfections. Nos langues sont-elles dans la main du Saint Esprit pour une louange à Dieu ?

Une langue pour chanter aussi. Psaumes 51/17 et Psaumes 40/4 : Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau… Autant d'usages de notre langue qui glorifient le Seigneur, Le louent, L’exaltent, réjouissent son cœur.

Je vous pose alors la question : " Qu'en est-il de nos langues ce soir ? " Des instruments de malédiction ou de bénédiction ? Sont-elles là pour faire le bien ou pour faire le mal ? Nos langues sont-elles dans la main de Dieu pour proclamer le beau message de l'Évangile, le témoignage de Christ ou bien pour médire, pour calomnier, critiquer et juger ? Où en sommes-nous ? Ce soir nous pourrions avoir des langues qui Le glorifient le Christ, qui L'honorent. Nous pourrions dire au Christ : " Pardon pour ma langue qui T'a fait tant de mal, qui T'a crucifié, qui T'a mis en croix. Seigneur pardon, donne-moi, à partir de ce soir, une autre langue afin que je puisse réellement annoncer autour de moi tes vertus, faire du bien à ceux qui souffrent. Oh Seigneur, viens-moi en aide et sauve-moi. " Ainsi pourrions-nous Lui parler. Peut-être y-a-t-il ce soir quelqu'un que ce péché accable ? Il pourrait le confesser au Christ et Lui dire : " Seigneur, que ma langue, à partir de ce soir, soit purifiée, que mon cœur le soit, que ma conscience, mon esprit le soient également. Sauve-moi. "

J'aimerais inviter ceux qui éprouvent en ce moment ce poids de leur péché à cause de leur langue. Je voudrais les inviter à le dire au Christ, à confesser dans leur cœur, silencieusement, de leur bouche, tout le mal qu'ils ont fait, afin que Christ les sauve, les rencontre, les change. J'en appelle aussi aux chrétiens qui pourraient être sous ce même poids de culpabilité parce que dans l'Église, ils ont peut-être dit quelque chose qui a blessé, meurtri, déchiré, divisé, ils pourraient aussi confesser leur péché et demander au Christ, une nouvelle langue pour Sa gloire.

J'aimerais ce soir, aider ceux et celles qui éprouveraient intérieurement le besoin de confesser au Christ leur péché, entre autres celui de la langue, et pour ce faire, après un moment de silence dans lequel nous allons maintenant glisser, je leur demanderai, une fois qu’ils auront, dans leur cœur, confessé au Christ leur péché, de me le faire savoir par un simple geste, je voudrais prier pour eux, là où ils sont assis. Leur main se lèvera, un court instant, le temps de la voir, je prierai pour eux, je demanderai à Dieu de leur venir en aide, de les rencontrer, de les bénir, de les sauver.

Prenez courage : si vous étiez vraiment sous le poids de votre péché, Christ est là, Il veut maintenant vous délivrer, vous sauver, faire de vous quelqu'un de neuf, de différent par sa puissance. Il est mort pour vous et son esprit est présent pour vous ce soir, pour vous habiter et vous aider à changer de vie, à entrer dans une vie nouvelle, priez donc !

Que Dieu vous aide !