Une génération en mal d'identité

Série: Une génération en mal de vivre

Une série de messages d'évangélisation sur le sujet: "une génération en mal de vivre" donnés à Tavanes (Suisse) en 1982.

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Texte

1 Une génération en mal d'identité

Avril 1982 - Tavannes (Suisse)

Bonjour à tous !

Je forme le vœu que le Seigneur nous bénisse dans cette soirée, non pas parce que c'est Alain Choiquier qui prêchera dans ce lieu mais parce qu'ensemble nous aurons entendu la voix de Dieu : c'est là ce qui importe.

J'aimerais donc introduire cette première conférence du cycle "Une génération en mal d'identité" par la lecture du livre de Job chapitre 3, versets 20 à 26 :

Pourquoi donne-t-Il la lumière à celui qui souffre et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme, qui espèrent en vain la mort, et qui la convoitent plus qu'un trésor, qui seraient transportés de joie et saisis d'allégresse s'ils trouvaient le tombeau ? A l'homme qui ne sait où aller, et que Dieu cerne de toutes parts ? Mes soupirs sont ma nourriture, et mes cris se répandent comme l'eau. Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive ; ce que je redoute, c'est ce qui m'atteint. Je n'ai ni tranquillité, ni paix, ni repos, et le trouble s'est emparé de moi.

Dans l'Évangile de Jean chapitre 14, versets 5 à 7 :

Thomas dit à Jésus : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez et vous l'avez déjà vu.

Enfin un dernier texte dans la première lettre de l'apôtre Paul aux Corinthiens au chapitre 16 versets 13 et 14 :

Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous.

Que tout ce que vous faites se fasse avec amour !

Que Dieu bénisse la lecture de sa Parole pour chacun d'entre nous et que pour ce soir, elle nous soit bienfaisante.

Ces dernières décennies ont changé le siècle de façon étourdissante et l'homme moderne, où qu'il vive sur la surface de la terre, s'est donné aujourd'hui un confort sans précédent dans toute l'histoire de son espèce. Au plan matériel, cet homme moderne vit mieux que jamais auparavant et les progrès en tout domaine et en tout genre lui laissent espérer pour bientôt ce qu'il est convenu d'appeler l'âge d'or du matérialisme, cet âge d'or dans lequel certains pays sont déjà entrés, tels les États-Unis et la Suède par exemple. Notre siècle est donc époustouflant de technologie, il est époustouflant d'électronique et de biologie et cependant malgré ces progrès, ce siècle en pointe, nos savants contemporains, qu'ils soient psychologues, sociologues, anthropologues, futurologues… et tout le catalogue d'une manière générale, dès lors qu'ils se penchent sur l'homme et ses problèmes, s'accordent pour dire que cet homme moderne est entré aujourd'hui dans la phase la plus critique, la plus périlleuse de son histoire et que si, par certains côtés, il est assez impressionnant, par d'autres, il connaît une détresse profonde. Nos savants nous disent que l'homme d'aujourd'hui est mal, très mal dans sa peau, qu'il est atteint d'un mal qu'il ne cerne pas, qu'il ne définit pas, dont l'origine lui échappe souvent, de ce mal que ces mêmes savants appellent le "mal de vivre" et qui le ronge dans ses profondeurs. Lorsque nous parlons de ce mal de vivre, certains parmi nous comprennent ce que nous disons. Oui ce mal de vivre qui fait que nous sommes mal dans notre siècle, tout moderne qu'il soit, que nous sommes mal dans notre profession, mal dans notre famille et mal jusque dans notre religion ; la crise est telle chez certains qu'ils en ont perdu jusqu'à leur goût de vivre, leur appétit de vivre. Il saute aux yeux que nous souffrons de la rupture d'un équilibre vital essentiel et que si, aujourd'hui, nous nous sommes remplis les mains (car nous en possédons des choses ! nous vivons un siècle matérialiste sans précédent lui aussi dans toute l'histoire de notre espèce), si nous nous sommes donc rempli les mains, nous nous sommes semble-t-il, du même coup vidé le cœur. Jean Jaurès, homme de la gauche française du début du XXe siècle a observé : " Je ne crois pas du tout que la vie naturelle et sociale suffise à l'homme. Dès que l'homme aura, dans l'ordre social, réalisé la justice sur la terre, il s'apercevra qu'il lui reste encore un immense vide à remplir. " Quand je pense à ce Jaurès qui fut l'un des fondateurs du journal communiste français "l'Humanité", imaginez ! Et ce Jean Jaurès, tribun socialiste des premières années du siècle en France d'écrire encore : " Lorsque vous aurez donné à l'ouvrier de quoi vivre largement, vous n'aurez pas encore fait son bonheur, parce qu'il existe des biens essentiels dont il ne saurait se passer. "

Il semble que ce Jean Jaurès qui a marqué la France ait compris en son temps que la vie naturelle et sociale n'est pas toute la vie. Mais bien avant Jean Jaurès, Christ énonçait dans l'Évangile de Matthieu au chapitre 4 et au verset 4 une parole plus que jamais vraie pour nous : L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu, et du même coup, Christ affirme que l'homme ne peut se passer de Dieu.

Il y a quelques temps, sur un campus universitaire en Alsace, j'ai traité de la nécessité de Dieu dans l'existence humaine et la vie quotidienne de l'homme moderne aujourd'hui. L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Si nous n'étions que de chair et d'os, je crois que, dans cette partie du monde que nous habitons ensemble et qu'il est convenu d'appeler l'Occident, nous aurions de quoi être satisfaits. Mais les savants constatent le phénomène suivant et il est intéressant d’en faire part : ils soutiennent que, plus la société est aisée, opulente et riche, et plus ce mal de vivre est ressenti, plus il est aigu, plus il est éprouvé. Et nous constatons aussi que des phénomènes comme le mouvement hippie ont vu le jour dans un pays entré dans cet "âge d'or du matérialisme" ; des jeunes en grand nombre aujourd'hui se révoltent contre un siècle qui les comble au point de vue matériel mais les prive de l'essentiel : la joie de vivre et surtout la joie de se connaître eux-mêmes.

Pour comprendre ce mal de vivre, il est important d'en venir à l'homme, j'allais dire, pas seulement à l'homme philosophique, mais à l'homme tout court, c'est-à-dire à l'homme, à ce qu'il représente, d'où il vient, le sens à donner à son existence, et puis aussi parler de son avenir.

Qu'est-ce que l'homme ? Puisque l'homme aujourd'hui souffre de ne pas se connaître lui-même, vous êtes-vous déjà posé la question de savoir ce que vous êtes ? qui vous êtes ? le pourquoi de votre existence ? et comment vivre de façon heureuse et vraie quand nous ne savons pas ce que nous sommes, quand le sens à donner à l'existence nous échappe, quand nous ne savons pas d'où nous venons ? Ce qui m'étonne c'est que des millions d'êtres humains sur la terre aujourd'hui accusent une existence qu'ils n'ont pas demandée. Ils l'accusent, et tentent de la vivre, vaille que vaille, sans chercher à comprendre. Qu'est-ce que l'homme ?

Quand j'étais étudiant, j'ai consulté mon dictionnaire pour savoir ce que j'étais. Il est bien évident que je n'avais pas cherché Alain Choiquier dans le dictionnaire (je n'y suis pas et n'y serai jamais !), mais j'ai cherché une définition de l'homme et savez-vous ce que j'y ai trouvé ? Une définition qui m'a laissé sur ma faim de me connaître moi-même. Voilà très exactement ce que j'ai découvert dans mon Larousse :

" L'homme : mammifère, bipède (deux pieds), bimane (deux mains), capable d'industrie (c'est moins sûr chez moi…) et doué de parole. "

Vous comprenez bien que cela ne m'a pas satisfait comme cela ne peut satisfaire l'homme d'une manière générale !

Qu'est-ce que l'homme ? Notre crise fondamentale est une crise d'identité.

Dans l'avion qui m'emportait vers l'Amérique du Nord il y a quelques années, j'avais en main quelques réflexions d'un éminent psychologue américain du nom de Skinner, lequel est de réputation non seulement américaine mais aussi mondiale. Il est spécialiste des états d'âme. Voici ce que j'ai pu lire de lui textuellement : " Tous nos maux viennent de ce que nous avons inventé l'homme, parce que l'homme n'existe pas. " Il est psychologue ! Je me demande ce qu'il pense de ses patients (qui n'existent pas !) qui viennent le consulter ! Et de poursuivre : " L'homme est une super machine. " Un super moulin à café ! C'est lui qui le dit, je n'invente rien ! Vous ne le saviez pas en entrant dans ce lieu ce soir, vous n'êtes qu'un moulin à café…

En réfléchissant sur la pensée du docteur Skinner, je me suis dit qu'il n'avait peut-être pas tort, n'est-il pas vrai que nous ressemblons souvent à un moulin à café avec nos questions, nos problèmes : à tourner en rond et surtout à broyer du noir, nous faisons effectivement comme le moulin à café ! Mais c'est une définition qui ne peut pas nous satisfaire ! Skinner ne voyant entre l'homme et le moulin à café qu'une différence de complexité, alors qu'est-ce que l'homme ? Quand on se met à l'écoute des grands courants de pensées qui ébranlent notre siècle aujourd'hui, il y a de quoi frémir !

Un certain Karl Marx a avancé ceci : " L'homme est issu de la contradiction ", il a émergé de la contradiction… J'ai étudié Marx au plan économique lorsque j'étais étudiant en Sciences Politiques voilà bien des années, mais il m'a plu aussi de l'étudier au plan philosophique : Marx a pensé que l'homme est sorti du magma, de la contradiction, il a pensé que l'homme se crée lui-même chaque jour au fil des siècles. L'homme se crée lui-même et sans outrepasser la pensée de Karl Marx, nous pouvons dire que selon lui, l'homme est issu de la contradiction. Que voulez-vous qu'il enfante s'il est issu de la contradiction, sinon la contradiction ! Plus que jamais nous vivons aujourd'hui la contradiction. L'homme a donc pour mère la contradiction.



Pour Jacques Monod, anciennement Président de l'Institut Pasteur à Paris, l'homme est le produit d'une somme incalculable d'événements fortuits, d'événements hasardeux : sans dépasser la pensée de Monod, nous pouvons dire que, pour lui, l'homme a pour père le hasard. Il est issu de là.

Pourquoi faire appel à tous ces courants de pensée ? Parce qu'aujourd'hui nous les respirons, ils sont dans cet air ambiant, idéologique qui nous empoisonne et ébranle fortement la conscience chrétienne. Nous sommes issus du hasard, nous avons pour père le hasard. Alors, pour vous détendre, ce fâcheux mariage entre le père hasard d'une part et la mère contradiction d'autre part, a produit l'accident que vous êtes, l'accident que je suis, cet accident dont nous a parlé Jean Rostand, lui aussi éminent biologiste, naturaliste, lequel a posé : " L'homme est accident entre les accidents et il traverse la vie dans l'épouvante de la mort. "

Comment pouvez-vous être bien dans votre peau lorsque vous pensez n'être qu'un accident ?

Quand nous savons ce que notre Larousse donne comme définition au mot accident, nous ne nous étonnons plus de ne pas être heureux : "Accident = événement généralement malheureux". Nous n'en sortons pas, n'est-il pas vrai ?

Et la question est toujours là : que sommes-nous ? Au plan chimique, je vous donne la formulation de l'homme : 66 % d'eau ; 16,8 % d'albumine ; 10,5 % de graisse (s'il n'est pas trop obèse) ; 1,2 % d'hydrates de carbone. Nous pourrions poursuivre mais au plan chimique, l'homme ne représente pas grand-chose ! L'homme est certainement bien plus que cela.

Qu'est-ce que l'homme ? La question est posée. Tant que l'homme ne sait pas ce qu'il est, tant qu'il n'a pas trouvé une définition de lui-même, il ne peut pas être heureux et ne peut pas trouver de sens à son existence. C’est pourquoi j'ai pensé qu'il était bon de commencer par ce thème : l'homme en crise d'identité.

Alors qu'elle était encore en primaire, une de mes filles est rentrée de classe avec cette question :

Papa, saurais-tu m'aider à rassembler le maximum de documents sur nos origines ? La maîtresse le demande.

Tu sais d'où tu viens ?

Oui papa.

Tu pourrais donc te rendre en classe avec ta Bible dans le cartable et le moment venu, tu pourrais lire à la maîtresse ainsi qu'aux autres élèves, les textes concernant la création de l'homme.

Le lendemain matin, elle est allée en classe avec sa Bible sous le bras pour en revenir avec un air très triste :

Sylvie, que s'est-il passé ?

J'ai bien essayé de lire les textes de la Genèse concernant la création de l'homme quand la maîtresse m’a demandé :

Qu'as-tu en main, Sylvie ?

La Bible Madame !

La Bible ? en classe ? Mais ferme donc ce livre, c'est un livre des plus compliqués qui soit !

Et, lui tendant une feuille de papier, de lui assener encore : Tiens, voilà d'où tu viens et tu diras à ton père que lui aussi vient de là ! "

Sur cette feuille de papier étaient dessinées deux images, celle d'un primate et celle d'un hominidé ou d'un hominien, et ma pauvre Sylvie, bousculée par toutes ces choses d'ajouter : " La maîtresse m'a même affirmé que pendant des siècles nous étions des singes, est-ce vrai papa ? "

Imaginez une enfant à laquelle on enseigne ces choses en classe ! Aussi pour la faire sourire, je lui répondis : " C'est peut-être ce qui explique que, comme les singes, aujourd'hui nous faisons souvent la grimace ! "

A propos de singe et pour vous détendre, j'ai avec moi un texte savoureux qui m'a été remis il y a peu de temps par une Québécoise à Montréal : il s’agit de l'homme et de sa création, du point de vue de trois singes discutant sur leur cocotier :

Trois singes dans un arbre discutaient

Et de bien de choses s'entretenaient.

Il semblerait, dit l'un d'entre eux, qu'il court une rumeur

Qui me met, moi, de bien mauvaise humeur.

On prétendrait, et cette injure m'agace,

Que l'homme descend de notre noble race !

Mais jamais singe ne laisse femme et enfants

Mourir de faim ou dans le dénuement !

Jamais non plus, la dernière des guenons

Ne laisse ses enfants dans un grand abandon !

Elle ne les enverrait pas de foyer en foyer,

Jusqu'à ce qu'ils ne sachent plus qui les a procréés !

Jamais non plus on ne vit singe ou guenon,

Revenir tard le soir, aussi saoul qu’un cochon,

Ou faire passer les autres de la vie au trépas,

Avec un bâton, un fusil ou je ne sais trop quoi…

Que l'homme soit descendu : ça c'est vraiment un fait, 

Mais que ce soit de nous, alors ça ! Jamais !…

(Adapté de l'anglais par Samuel Coppiéters de Montréal)

Oui j'ai trouvé cela savoureux !

Alors qu'est-ce que l'homme ?

La question est toujours posée mais nous allons, à présent, y répondre.

Pour le savoir, il faut en venir à la Bible et seule la Bible nous révèle avec précision d'où nous venons. Elle nous fait savoir que nous sommes créatures de Dieu, faites à l'image de Dieu. Dans quel but ? dans quelle intention ? C'est là qu’alors tout à coup la vie prend un sens et c'est là que tout à coup la vie s'oriente de façon précise.

La Bible nous apprend que Dieu nous a créés à son image pour nous aimer et pour que nous L'aimions en retour, d'où le plus grand commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, de toute ta force (Marc 12/30). La Bible nous montre aussi que le secret du bonheur c'est non seulement découvrir Dieu mais encore c'est L'aimer, c'est apprendre à L’aimer : tel est le secret du bonheur. En effet nous pouvons lire dans l'Ancien Testament : Que demande de toi l'Éternel ton Dieu, sinon que tu l'aimes afin que tu sois heureux ? (Deutéronome 10/12) Si l'homme n'est pas heureux de nos jours, s'il éprouve ce mal de vivre dont nous avons parlé c'est simplement qu'il n'a peut-être pas encore entendu que Dieu l'aime, qu'il a été fait pour vivre d'amour. Qu’attend Dieu de l'homme en retour ? Dieu a besoin d'être aimé de l'homme aujourd'hui, pourquoi ? Parce que Dieu est un coeur. La Bible nous fait savoir qu'Il est amour.

Si vous me demandiez de vous dessiner Dieu, que pourrais-je dessiner ? Dieu ne se dessine pas. On rapporte qu'une fillette qui avait des dispositions pour la peinture et le dessin est allée vers sa maman :

Maman je voudrais dessiner Dieu. Pourrais-tu me dire comment Il est, pourrais-tu m'en parler quelques instants afin que je tente de le peindre, de le dessiner ?

Mais tu ne peux pas dessiner Dieu, parce que Dieu c'est tout ce qu'il y a de beau, de parfait, de grand, d'immense, de saint, de majestueux ! Tu ne peux pas dessiner Dieu.

Et cette fillette de réfléchir et de répondre à sa maman :

Ah bon ! Dieu c'est tout cela ? Oui en effet je n'essaierai pas de le dessiner parce que certainement je Lui ferais trop de mal !

Mais enfin la Bible nous dit que Dieu c'est l'amour-même. Et quand on veut dessiner l'amour, que dessine-t-on ? Un cœur ! Nous pourrions dessiner Dieu en dessinant un cœur mais ce cœur serait trop grand pour la feuille de papier, trop grand pour cette salle, trop grand pour la ville, trop grand pour le pays. Le cœur de Dieu est immense ! La Bible assure que les cieux des cieux ne peuvent contenir Dieu. (1Rois 8/27)

Dieu c'est un cœur, un immense cœur qui ne peut pas se dessiner. Quelle joie de savoir que ce cœur de Dieu bat ce soir pour l'homme moderne dans ses crises, dans ses problèmes, dans ses fardeaux ! Dieu aime cet homme, Dieu vous aime, Dieu m'aime, Dieu est un immense cœur… Mais vous conviendrez avec moi que si un cœur a vocation d'aimer, un cœur a aussi vocation d'être aimé ; si un cœur n'est pas aimé en retour, il n'est pas heureux ! Voyez par exemple la demoiselle qui aime un jeune homme et n'en est pas aimée en retour, elle n'est certes pas heureuse, elle est triste !

Au fond ces rencontres ont été organisées afin que vous veniez vers Dieu et que vous appreniez à L'aimer. Car la véritable religion, celle que Dieu veut nous voir pratiquer n'est pas en réalité la religion ceci ou cela (encore que j'ai ma propre dénomination et que vous pourriez avoir la vôtre) mais celle qui consiste en une véritable relation d'amour avec Lui, Dieu nous aimant, et nous, L'aimant en retour.

Nous L'aimons dit la Bible parce qu'Il nous a aimés le premier.

Notre amour à l'égard de Dieu n'est jamais à notre initiative mais vient toujours en réponse au sien. Si nous L'aimons c'est parce qu'Il nous a aimés le premier et Dieu voudrait voir s'établir entre l'homme, où qu'il vive, où qu'il soit, quelques soient sa race, sa couleur de sa peau ou sa condition sociale, Dieu voudrait voir s'établir entre Lui et l'homme, l'homme et Lui, une relation d'amour. Nous ne pouvons pas nous passer de Dieu, le savez-vous ? Vous ne pouvez pas vous passer de Dieu sans risquer de grandes crises intérieures, à vous perturber, à vous ronger intérieurement. Le docteur et psychologue viennois Victor Frankl, a affirmé :

" Si l'homme est aujourd'hui malade, c'est parce que Dieu lui manque ".

En effet, si aujourd'hui nous sommes malades, c'est parce que Dieu nous manque, Lui qui peut réellement nous dire ce que nous sommes par sa Parole et donner alors un sens à l'existence. Vous êtes donc aimés de Dieu mais vous êtes aussi là ce soir pour aimer Dieu en retour et ce que Dieu veut de chacun d'entre nous, c'est que nous apprenions à L'aimer et à L’aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée, de toute notre force.

S'il n'en est pas ainsi, notre cœur est vide et plus que jamais aujourd'hui, nous éprouvons un vide intérieur considérable sur lequel se penchent nos savants. Pourquoi ce vide qui nous jette dans un vertige considérable, qui jette des foules dans un vertige considérable ? Parce que Dieu manque, parce que Dieu fait défaut, Dieu est plénitude, le saviez-vous ? Il est plénitude, Il est harmonie, Il est vie. Au milieu de l'abondance, nous ressemblons à des morts (Ésaïe 59/10) et dans le livre de Job (20/22) : Au milieu de l'abondance nous sommes dans la détresse. Cette explosion d'abondance et de matérialisme qui nous environnent et que nous connaissons ne peuvent pas remplir ce vide intérieur.

Selon un auteur anglais s'inspirant d'une pensée de Pascal :

" Ce vide, dans le cœur de l'homme, tellement éprouvé de nos jours, ce vide-là a la forme de Dieu. "

S'il est vrai que dans le cœur de Dieu il y a une place qui a la forme de l'homme, il y a dans le cœur de l'homme un vide qui a la forme de Dieu.

C'est dans la mesure où nous prenons notre place dans ce cœur de Dieu qui est amour, qu'alors ce Dieu-là, qui est plénitude, vient remplir ce vide qui est en nous.

Nous n'avons pas été créés pour rien. Nous ne descendons pas du singe, les schémas qui nous sont donnés de la part de philosophes ou de biologistes ne représentent pas le schéma véritable. Nous nous souvenons ce que représentent ces schémas qui sont couramment enseignés dans le primaire, le secondaire et jusque dans les universités. On veut nous mettre dans le crâne aujourd'hui que nous descendons des primates ou des hominidés et que, une fois debout, l'homme a été appelé "homo erectus" : cet homo erectus issu des primates a donné naissance, bien longtemps après, à ce qu'il est convenu d'appeler l'"homo sapiens", doté du langage articulé mais tout cela par pur hasard. Puis l'homo sapiens a donné naissance à l'"homo faber", l'homme qui fabrique. Cet homme fabrique (ce que je vais dire est très personnel) et quand on fabrique, il faut consommer, beaucoup même, aussi l'homo faber a-t-il donné naissance à ce que nous pourrions appeler l’"homo boulimus", nous sommes saisis de boulimie aujourd'hui dans tous les domaines !

Mais revenons au schéma tel qu'il est enseigné à nos enfants, l'homo faber a donné naissance à l'homme que nous sommes aujourd'hui et que nos savants appellent l'"homo technicus". Aujourd'hui il faut être technicien ou disparaître, plus que jamais notre siècle veut pousser la spécialisation en tout domaine et ceci nous fait trembler et nous laisse entrevoir ce que nous pourrions appeler (ceci est encore très personnel) l'ère de l'"homo extinctus", l'homme qui risque de disparaître à cause de sa science…

Mais ceci ne peut pas nous satisfaire, nous préférons ce que la Bible dit de l'homme et c'est tellement vrai que les savants affirment aujourd'hui que c'est à partir du moment où l'individu a le sentiment de ne plus vivre d'amour que lui viennent des idées de suicide. Dès que l'homme a le sentiment qu'il n'est plus aimé de personne et qu'il n'aime plus, alors des idées de suicide lui trottent dans la tête. Savez-vous que l'enfer est une privation d'amour et qu'au fond, l'enfer peut commencer de se vivre ici-bas ? Que d'hommes et de femmes, à la suite de mes émissions à la radio ou à des conférences de ce genre viennent vers moi pour me parler de leur enfer quotidien ! Il y a peut-être ici quelqu'un qui vit cet enfer, parce que son enfer consiste à une privation d'amour, il éprouve une solitude qui l'ébranle. Savez-vous que Christ détient la réponse à cette solitude ? Ou bien alors il y a une personne qui connaît des problèmes desquels il n’est pas possible de parvenir à sortir ? Vous est-il déjà arrivé de penser que vous êtes dans ces problèmes-là parce que vous avez compté avec tout sauf avec Dieu, avec Christ, avec sa Parole ? Dieu vous manque. Je ne dis pas qu'une fois chrétien dans notre cœur, les problèmes sont immédiatement résolus, non ! mais sur-le-champ, quand nous faisons la paix avec Dieu par Christ, quand nous retrouvons notre Dieu et quand nous faisons notre vie avec Lui, pour commencer, Dieu met en nous sa paix qui est facteur d'équilibre psychique, psychologique, mental. Nous ne pouvons nous passer de la paix de Dieu. Une fois dans cette paix que Christ nous a acquise en mourant sur la croix, nous commençons avec Dieu chaque jour, avec l'aide de son Esprit nous habitant et celle de sa Parole, de résoudre ces problèmes, l'un après l'autre. Dieu nous manque, seul Il peut faire que nous retrouvions notre vraie dimension d'homme et c'est en ce sens qu'il faut comprendre la venue du Christ il y a deux mille ans parmi nous.

Le Christ est venu nous rendre notre vraie dimension d'homme d'où le texte de l'apôtre Paul : Soyez des hommes (1 Corinthiens 16/13). Des hommes comme Dieu les veut… Il est venu nous rendre notre vraie signification d'homme, le Christ est venu parmi nous en homme. La Bible nous déclare qu'Il a pris une forme semblable à la nôtre. Pourquoi donc est-Il venu ? Pour que nous nous situions totalement, entièrement en Lui parce que Lui a été l'homme comme Dieu le veut sur cette terre dans son humanité. Il est venu vivre ce que nous aurions dû vivre, Il est venu nous dire ce que Dieu attend de chacune de nos existences. Irénée, l'évêque de Lyon, a eu ces mots : " Le Christ est venu pour que nous sachions qui est Dieu. Il est venu nous montrer le véritable visage de Dieu, mais Il est aussi venu sur cette terre pour montrer à Dieu le vrai visage de l'homme. "

Oui, Il a été homme parmi nous, Il est venu pour nous rattraper sur ces chemins de perdition et d'errements dont nous venons de parler et qu'enseignent ces courants de pensées, ces philosophies darwiniennes qui empoisonnent notre atmosphère, qui nous font tant de mal ! Il est venu nous rendre Dieu, ce Dieu que nous avons perdu, nous L'avons égaré aujourd'hui semble-t-il ! Il est venu nous rendre Dieu et Il est aussi venu nous rendre, nous ces hommes égarés, à Dieu son Père.

Savez-vous que sans Christ, nous ne sommes pas des hommes comme Dieu les veut, nous sommes des hommes manqués ? Savez-vous ce qu'est un garçon manqué ? C'est une fille qui aurait dû être un garçon de par son tempérament, ses manières d'être, mais qui est une fille et se sent mal dans sa peau de fille. Mes amis, nous sommes des hommes manqués sans Dieu, sans Christ, d'où ce texte en Romains : Tous ont péché… nous aurions pu rendre ce texte par "tous sont manqués" et du même coup sont privés de la gloire de Dieu. Que d'hommes et de femmes dans mon courrier m’écrivent : " Nous avons le sentiment de vivre à côté. A côté d'une existence qui devrait être la nôtre, nous avons le sentiment de passer à côté…" A ceux qui me tiennent de tels propos je réponds : " Mais vous y êtes, parce qu’au sens étymologique du terme grec, "péché" signifie "passer à côté", manquer le but, louper la cible ; si nous étions des grecs, en loupant une rue à la recherche d'une adresse, nous pourrions dire couramment : nous avons péché à tel endroit. Un joueur de pétanque ratant la boule visée pourrait dire, s'il était Grec : j'ai péché, je suis passé à côté. Les Grecs usaient très souvent de ce terme lorsqu'ils tiraient à l'arc et quand la cible n’était pas atteinte, ils pouvaient dire : j'ai péché, j'ai manqué.

Nous avons péché, c'est-à-dire que nous avons manqué cette vie que Dieu a pour nous, nous sommes passés à côté et le Christ est venu pour nous rattraper et nous replacer sur orbite, pour nous remettre sur ce chemin de la vie. Le Christ est venu proclamant : Je suis la vie. L'homme aujourd'hui veut vivre de toutes ses forces, la jeunesse en particulier mais en général, l'homme veut vivre. En affirmant Je suis la vie, Jésus nous fait savoir du même coup que la vie, à sa source, n'est pas un ensemble de choses bien agencées qui travaillent ensemble dans un but précis. A sa source, la vie c'est quelqu'un, c'est Christ, c'est Dieu. A ces hommes, ces femmes déboussolées que nous sommes, le Christ a dit : Je suis la vérité. Et aussi : Je suis le chemin. De sorte qu'en Lui nous commençons à revivre, nous nous refaisons une existence toute neuve. Christ nous est nécessaire, nous en avons besoin, Il est venu dans ce sens et Il est allé jusqu'à la Croix du Calvaire sur laquelle Il a souffert atrocement à cause de nos errements, de nos égarements, à cause de notre corruption, de notre péché, de nos manquements, Il est allé jusqu'à la Croix pour nous rattraper sur notre chemin de perdition et cette Croix a été dressée comme pour faire barrage à la perdition de l'homme et nous ramener sur le chemin de la vie. Il est venu pour faire de nous de vrais hommes, de vraies femmes. Il est venu pour faire de nous des hommes selon le cœur de Dieu, des hommes aimés de Dieu et aimant Dieu en retour. Mais cette relation d'amour ne peut passer que par la Croix, laquelle nous ouvre l'accès qui conduit à Dieu, laquelle nous rend ce Dieu que nous avons perdu. Nous avons besoin de la Croix : elle nous dégage de tout ce que nous avons pu apprendre et qui nous nuit, de tout ce que nous avons pu vivre et qui nous hante. La Croix a porté nos péchés, elle a porté ces problèmes que nous portons aujourd'hui, ces problèmes qui nous pèsent en ce moment, la Croix a porté ces fardeaux, ces luttes, ces angoisses, la Croix a tout porté et la Croix nous réconcilie avec ce Dieu que nous avons perdu, la Croix nous donne accès à Lui, la Croix nous vient en aide de façon merveilleuse, la Croix dispose de toute la puissance nécessaire pour faire de nous des hommes nouveaux, la Croix étant le départ de la nouvelle Création de Dieu. Par elle, Dieu reprend tout à Lui, et si ce soir nous voulons nous laisser reprendre à Lui, il faut donc passer par cette Croix venue pour faire barrage à une vie inutile, une route inutile, une existence perdue : alors apprenez-le dès ce soir et que cela vous reste !

Vous n'êtes pas sur cette terre par pur hasard, vous y êtes parce que Dieu l'a voulu.

Vous y êtes parce Dieu vous aime, parce qu'Il a un plan pour vous, un plan d'amour, non pas fait de ces schémas dont nous avons parlé et qui nous perdent mais d’un schéma divin : un schéma de vie, un schéma de rédemption, un schéma de paix, un schéma d'amour, un schéma de joie, la vraie vie en Christ qui a dit : Je suis la vie.

Ce soir, il faut encore entendre qu'il importe de changer de route, de venir au Christ venu vers nous, d'aller à Lui dans notre cœur, dans la repentance parce que nous nous sommes égarés. Il faut venir à Lui dans la repentance parce que nous sommes des pécheurs, parce que nous avons manqué le but, la cible. Il faut venir à Lui dans la repentance parce que nous sommes des hommes et des femmes corrompus par leur péché, meurtris et blessés par ce péché qui a crucifié le Fils de Dieu. Il faut donc venir dans la repentance mais aussi dans la confiance. Autrement dit, il faut venir pour nous jeter dans les bras du Seigneur. Si ces bras d'amour se referment sur nous afin que nous voyions, comprenions et saisissions combien nous sommes aimés de Lui, c'est alors que notre vie change, c'est alors que nous sommes orientés sur une route nouvelle, vers un nouvel horizon.

Puisse le Seigneur faire que, ce soir, quelques-uns changent de route, quelques-uns viennent au Christ !

J'aimerais vous en donner l'occasion.

Nous allons verser dans un moment de silence au cours duquel je vais dire une prière que vous allez reprendre après moi, phrase après phrase, faisant comme si elle jaillissait du fond de vous-même, comme si elle vous appartenait, comme si elle était à vous et puis la réunion se terminera.

Tandis que nous allons entrer dans ce moment de silence, jetez-vous de tout votre cœur dans les bras du Seigneur, venez dans la repentance, la foi et la confiance.

Que Dieu vous aide ! Je prie qu'Il vous aide.

Seigneur ce soir, j'ai compris que Tu m'es nécessaire, indispensable.

J'ai compris que le chemin sur lequel je suis est un chemin de perdition, d'égarement. J'ai compris également que Tu es venu sur cette terre pour me rattraper sur ce chemin d'égarement et de perdition qui ne m'apporte rien et me perd. J'ai compris ce soir que Tu es la chance de ma vie et qu'en dehors de toi, la vie ne peut pas vraiment avoir de saveur, qu'elle ne peut pas avoir de sens véritable. Seigneur Tu m'as voulu sur cette terre pour m'aimer, Tu m'as voulu sur cette terre pour que je T'aime en retour : ça, je l'ai compris et Seigneur à partir de ce soir, je veux apprendre à T'aimer, je veux apprendre à Te connaître dans ton livre, ta Parole.

Mais j'ai compris aussi que, pour commencer, je dois venir à Toi tel que je suis, avec mon péché, mon passé, ma corruption, mais dans la repentance, regrettant tout cela pour me jeter dans tes bras. Seigneur, c'est ce que je fais maintenant, Seigneur pardon. Je viens avec tout ce qui me charge sachant que tout a été pris sur la Croix au calvaire et je me jette dans tes bras d'amour. Seigneur accueille-moi, sauve-moi maintenant, je veux Te faire confiance comme jamais auparavant. Seigneur sauve-moi, rencontre-moi maintenant.

Seigneur je veux Te prier pour ceux et celles qui viennent de reprendre après moi la prière, Tu les connais et cela suffit. Nous Te demandons de les bénir ce soir, de les exaucer, de les rencontrer. Seigneur attire-les à Toi et que déjà dès ce soir, ils goûtent dans leur cœur combien Tu es bon ; qu'ils entreprennent une vie nouvelle avec Toi, sur une route nouvelle vers un nouvel horizon.

C'est la prière que nous T’adressons de tout notre cœur en Jésus-Christ.

Amen !