Une génération en mal de changement

Série: Une génération en mal de vivre

Une série de messages d'évangélisation sur le sujet: "une génération en mal de vivre" donnés à Tavanes (Suisse) en 1982.

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Texte

Une génération en mal (6) de changement

Tavannes (Suisse) avril 1982

Bonsoir à tous !

En introduction nous allons nous pencher sur un texte de la Parole de Dieu sur laquelle se fondera le message. Évangile de Jean, chapitre 3 à partir du verset 3 jusqu'au verset 13 :

Il s'agit de l'entretien de Jésus avec Nicodème :

Jésus répondit : " En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. Nicodème lui dit : Comment cela peut-il se faire ? Jésus lui répondit : Tu es le docteur d'Israël et tu ne sais pas ces choses ! En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu ; et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je parlerai des choses célestes ? Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel.

Autre texte dans l'épître de l'apôtre Paul aux Romains au chapitre 12, les deux premiers versets :

Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, sain, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait.

Je voudrais simplement vous relire ce verset 2 tel qu'il se présente à nous, au niveau du texte original, c'est-à-dire du texte grec :

N'ayez pas les schémas du siècle présent, mais soyez métamorphosés par le renouvellement de l'intelligence afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait.

Dernier texte qui parle de changement précisément, dans la deuxième lettre de Paul aux Corinthiens au chapitre 5, versets 17 et 18 :

Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui par Christ.

Nous avons prié que Dieu opère des nouvelles naissances parmi nous ce soir parce que le changement de Dieu est véritablement la nouvelle naissance, il consiste en la nouvelle naissance. Que la Parole de Dieu, que la parole de changement nous soit en bénédiction et qu'elle produise en nous son fruit à salut pour la gloire de Dieu !

Nous parlons aujourd'hui d'une génération en mal de changement parce qu'il semble qu’un peu partout sur la surface de la terre, le goût soit au changement. C'est fou ce que l'on peut nous entretenir de changement en ce moment. Ainsi, par exemple en France il y a peu de temps, on nous a entretenu de changement dans le calme, de changement sans risque, de changement tranquille et puis aussi de changement par la révolution violente. Il semble donc qu'on n'ait jamais autant parlé de changement qu'aujourd'hui. Mais comme le dit à juste titre le vieil adage français : " Plus ça change et plus c'est la même chose " !

Il y a quelque temps, je me suis trouvé dans l'Ontario pour une série de réunions dans ce Canada anglais à l'Est du Québec, et au terme de mon séjour, la famille chez laquelle j'avais passé ces quinze jours m'avait proposé de me conduire dans un magasin afin que je choisisse un objet, n'importe lequel, ou un vêtement en souvenir de mon passage chez eux. J'avais accepté cette offre de leur part et nous étions allés ensemble dans un grand magasin et là, pour ne pas les ruiner, mon choix s'était fixé sur une cravate. Mes amis ont accepté me disant : " C'est bien, vous aurez une cravate canadienne pour changer ! "

Une fois à Paris, je l'ai sortie de ma valise pour la montrer à mon épouse :

Tiens, regarde donc cette belle cravate canadienne que ces amis m'ont offert à l'occasion de mon passage chez eux. Une cravate canadienne pour changer !

Et mon épouse qui est un peu comme toutes les femmes (en d'autres termes, plus proche des choses matérielles que nous, les hommes), de prendre cette cravate, de la retourner en tous sens, puis de venir vers moi avec ces mots :

Une cravate canadienne pour changer ? Regarde donc ceci : Yves Saint-Laurent, Paris !

Plus ça change et plus c'est la même chose.

Voilà les changements de l'homme d'une façon générale. Mais sommes-nous condamnés à toujours chercher l'introuvable, c'est-à-dire le changement, le vrai changement ? La Bible dit des hommes qui parlent de changement : Il n'y a point en eux de changement (Psaumes 55/20). Il n'y a point de changement en eux et ceci nous conduit de façon toute naturelle à nous poser la question de savoir ce qu'est, vraiment, un chrétien.

Qu'est-ce qu’un chrétien ?

Il y a peu de temps, encore à Paris, dans un ministère sédentaire, nous étions allés dans la rue avec des jeunes, micro en main pour une enquête. Là, nous avions directement posé la question : " Dites monsieur, pour vous, un chrétien c'est quoi ? Et pour toi, jeune, c'est quoi un chrétien ? " Nous avons obtenu toutes sortes de réponses excepté la vraie !

Un chrétien c'est quelqu'un venu au monde dans une famille chrétienne.

Vous pensez donc que l'on peut venir au monde en chantant un cantique ?

Est-ce que réellement, nous pouvons venir au monde chrétien parce que nous avons eu des parents chrétiens ?

Beaucoup pensent que le christianisme, que la foi est héréditaire et que, pour finir, si nos parents, nos ancêtres ont été d'authentiques chrétiens, automatiquement, nous le devenons, ceci fait de nous forcément des chrétiens : mais quelle erreur ! Nous pouvons avoir les meilleurs parents chrétiens qui soient et ne pas être chrétiens nous-mêmes. Nous pouvons être chrétiens par éducation, beaucoup le sont. Nous pouvons être chrétiens par tradition, nous pouvons même l’être par culture. Le Christ dans les textes lus précédemment, voudrait que nous le soyons par nouvelle naissance et tant que quelqu'un n'est pas né de nouveau, il n'entrera pas dans le royaume de Dieu, il ne verra pas même ce royaume. Jésus a insisté sur cette seconde naissance parce qu'elle est importante. Jésus n'a pas dit : " Il serait bon que vous naissiez de nouveau, cela vous ferait peut-être du bien ", mais Il a dit : " Il faut que vous naissiez de nouveau. " Cela est impératif, c'est nécessaire, autrement c'est la perdition, c'est la mort, qui que nous soyons avec les meilleurs parents qui soient.

Un cher ami, officier de l'Armée du Salut du pays de Montbéliard, m'a raconté qu'il existait un homme, ivrogne invétéré, qui marchait à l'alcool, quand un jour, cet ivrogne qui semait l'enfer dans son foyer et dans son cœur, s'était présenté à une réunion pour s'asseoir au dernier rang. En réalité, cet homme voulait simplement passer quelques heures au chaud. Et là, dans ses vapeurs, cet ivrogne reçut l'Évangile en pleine face et au moment de l'appel, il se leva et titubant de tout son corps, il s'avança par l'allée centrale pour s'écrouler, là, devant. A partir de ce jour, il fut radicalement changé par la puissance de Jésus-Christ : plus une goutte de vin ne passa dans sa bouche, tout avait changé, non seulement en lui mais aussi dans sa famille ; à partir de ce jour-là, il ne manquait plus une réunion. Mais voilà qu'un dimanche, cet homme fut cloué au lit par une mauvaise grippe de sorte que, malade, il ne put se rendre à la réunion habituelle à laquelle son fils avait coutume de l'accompagner et ce jour-là, cet enfant alla vers lui pour lui demander :

Tu ne vas pas à la réunion aujourd'hui ?

Non, je ne peux pas.

M'autorises-tu à y aller seul ?

Bien sûr, mais surtout fais bien attention en traversant les rues et que Dieu te bénisse.

Et notre petit garçon d'y aller tout seul, comme un grand. Une fois dans cette salle de réunion, il prit place là où il avait coutume de s'asseoir avec son père. Ce jour-là, l'officier de l'Armée du Salut avait invité les personnes présentes à rendre témoignage mais personne n'osa le faire. Il arrive que l'on n'ose pas rendre notre témoignage pour des raisons qui peuvent se comprendre comme pour des raisons qui ne peuvent pas se comprendre. Personne ce jour ne voulut rendre son témoignage au grand désespoir de cet officier qui faisait chanter un cantique, puis un autre, pour donner le temps de réfléchir aux amis venus. Toujours personne ! Le petit garçon se dit dans sa petite tête : " Ah, si papa était là, il se serait certainement levé pour rendre son témoignage ! ", et cette idée faisait son chemin quand le petit garçon en vint à penser : " Et si je faisais comme si papa était là ? " Alors il leva la main. L'officier le vit et le fit avancer parce que l'on peut être chrétien et enfant, enfant et chrétien, et voilà notre petit garçon sur la tribune. On dut baisser le micro à son niveau, et puis il fit comme si son père avait été là. L'air sérieux et grave, il s'adressa à l'auditoire avec ces mots : " J'étais un gros buveur ; chaque soir en rentrant chez moi je battais ma femme… " Et il était parti à rendre le témoignage de son père, ce qui, bien sûr, sonnait faux dans sa bouche puisque que ce témoignage n'était pas le sien. Son père avait été un chrétien remarquable après sa conversion, un chrétien bouillant, et ce chrétien qu'il avait été n'avait pas automatiquement fait de son fils un authentique chrétien et ce témoignage sonnait faux dans la bouche de cet enfant et tous, évidemment, s'étaient mis à rire parce que c'était risible.

Et pourquoi cette histoire ? Parce que, très souvent, quand je me trouve en région catholique par exemple, en France ou ailleurs, on me lance : " Savez-vous que dans ma famille, nous avons le privilège d'avoir deux prêtres et trois religieuses, alors imaginez-vous à qui vous vous adressez ! " Quand il m'arrive de me trouver en pays protestant, dans les Cévennes en particulier, ou encore en Alsace, on me fait la même réponse : " Tout ce que vous allez nous dire, nous l'avons reçu au biberon, oui, nous avons littéralement "têté" l'Évangile et puis nos ancêtres étaient des Huguenots alors toutes ces choses, nous les connaissons ! " Cela vous sauve-t-il d’avoir eu des parents huguenots, cela fait-il de vous de nouvelle créature, cela vous sauve-t-il ?

La foi est une affaire très personnelle, la nouvelle naissance également. Personne ne peut naître de nouveau à ma place, personne ne peut avoir la foi à ma place, pour mon salut.

Alors qu'est-ce qu'un chrétien ? Nous avons encore entendu cette réponse : C'est un baptisé. Nous acceptons qu'un baptisé puisse être vraiment chrétien mais il peut aussi se faire qu'un baptisé ne le soit pas. Vous savez qu'Hitler a été baptisé, mais si vous me dites qu'il a été chrétien et qu'il est aujourd'hui au ciel, moi je vais en enfer ! Encore que nous ne sachions pas ce qu'il s'est passé dans son cœur au tout dernier moment. Mais cet homme a été baptisé ! La Bible nous raconte aussi l'histoire de ce brigand crucifié à côté du Seigneur qui perdait son sang en abondance : cet homme avait, dans un premier temps, injurié le Seigneur mais avait été touché par Dieu dans son cœur et, en s'adressant au Christ, il s'était repenti de ses péchés en ces termes : " Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne ". Là, sur la croix, que répondit Jésus ? Trop tard, mon gars, arrange-toi comme tu peux pour descendre de ta croix et cours vers le Jourdain, vers un baptiste par là qui pourrait t'immerger dans les eaux du Jourdain ! Tu t'y prends trop tard !

Heureusement, telle ne fut pas la réponse du Seigneur ! Bien au contraire, le Christ lui a déclaré : Je te le dis en vérité, aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. Sans baptême, sans œuvre aucune, sinon ses œuvres criminelles pour lesquelles il était en train de mourir. Il reçut la promesse de la vie éternelle. Alors, on peut être chrétien et sauvé sans être passé par le baptême.

Peut-être que ce message va nous bousculer dans nos conceptions, tout ce que nous avons pu apprendre et recevoir depuis le commencement.

Alors, qu'est-ce qu'un chrétien ? Il nous faut y répondre à présent. Jésus répond avec une netteté et une clarté qui devraient nous faire accepter sa Parole. Un chrétien, dit-Il à Nicodème en substance, c'est un homme, une femme, un jeune homme, une jeune fille nés deux fois.

Parce vous, vous êtes né deux fois ?

Oui, je suis né deux fois.

Mais l'air de notre vallée ne semble pas vous convenir !!! Vous êtes né deux fois ?

Certainement, et pour vous en persuader, avec moi, tous ceux et celles qui, en ce lieu ce soir, sont nés deux fois, levez la main !… C'est la grande majorité ! Voyez que je ne suis pas le seul fou dans ce lieu ce soir, et cela me rassure.

Oui, Jésus dit : Ce qui est né de la chair est chair (première naissance), ce qui est né de l'esprit est esprit (seconde naissance). Nicodème, ne t'étonne pas de ce que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. C'est urgent, c'est un impératif, parce que si quelqu'un n'est pas né de nouveau, il n'entrera pas dans le royaume de Dieu. Il ne le verra pas.

Un chrétien, c'est un homme, une femme, un jeune homme, une jeune fille, nés non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme mais de Dieu. Êtes-vous né de Dieu ?

Si vous n'êtes pas né de Dieu et même si vous pensez avoir la meilleure religion, vous irez en enfer. Pourquoi ? Parce qu'aucune religion, aucune dénomination ne sauve ; ce qui sauve, c'est toujours une personne, c'est Christ, le seul nom qui nous est donné parmi les hommes par Lequel nous devions être sauvés. Seul Christ sauve. Aucune Église ne sauve, aucune dénomination ne sauve, aucune religion ne sauve, pas même la meilleure.

Voyez-vous, je voyage énormément, et partout où j'ai l'occasion de me trouver, sous quelques cieux que ce soit, les hommes sont persuadés qu'ils sont en possession de la meilleure religion. Voilà deux mois, j'étais en pays oriental et là, j'ai entendu ce qui suit : l'Islam est la meilleure religion pour telle et telle bonne raison. Je pense que ces gens qui parlaient ainsi étaient sincères, mais la sincérité ne suffit pas en matière de foi ou de religion parce que l'on peut se tromper sincèrement et il n'est jamais dit dans les Saintes Écritures que la sincérité sauve qui que ce soit. Encore qu'il faille être sincère dans notre recherche de Dieu, et il faut être sincère dans la bonne direction, c'est-à-dire dans la direction de la vérité, laquelle vérité est Christ : une personne, pas quelque chose, mais quelqu'un. Et quand je me trouve en région protestante ou ailleurs j'entends le même refrain : " Le protestantisme, c'est ce qu'il y a de meilleur ! " A cela je réponds : " Le protestantisme ne sauve personne, ce qui sauve, c'est Jésus-Christ…" Quand je suis en région catholique, j'entends à peu près la même chanson et je dis que le catholicisme ne sauve personne, ce qui sauve, c'est Jésus-Christ. Jamais une religion, jamais un rite, jamais une tradition, jamais une éducation, jamais une culture, c'est Christ et Christ, il faut Le recevoir, en nous, dans notre coeur, par la foi, selon ce que l'apôtre écrit aux Éphésiens 3/17 : … en sorte que Christ habite dans votre cœur par la foi.

Voilà donc ce qu'est un chrétien, c'est une personne née deux fois et pour ne vous laisser aucune excuse et pour tenter de vous expliquer l'inexplicable, permettez que je vous dise ceci, parce que peut-être dans votre esprit, vous vous posez la question : mais comment arriver à cette nouvelle naissance, comment faire pour qu'elle se produise dans notre cœur ? Parce que le changement de Dieu c'est la nouvelle naissance et ce changement-là n'est pas un changement en surface, c'est un changement en profondeur, jusqu'aux racines de l'être. Dieu nous change au plus profond de nous-mêmes par la nouvelle naissance.

La nouvelle naissance s'opère dans le cœur d'un homme lorsque celui-ci s'ouvre au message de l'Évangile qui présente Christ crucifié pour ses péchés, Christ ressuscité pour sa justification. Alors ce message reçu, Il entre dans le cœur, un peu comme une semence. Le message de l'Évangile, Parole de Dieu, est une semence de vie, la Bible l’affirme. Cette semence de vie une fois reçue parce que nous ayant trouvé ouverts, vient en nous comme fécondée au plan spirituel par le Saint Esprit, d'où cette parole du Christ : ce qui est né de l'Esprit. Cette parole de vie vient être comme fécondée, au plan spirituel bien sûr, par le Saint Esprit et le résultat de cette fécondation spirituelle en nous produit cette nouvelle naissance et surtout cet homme nouveau qui porte l'image du Christ.

Cette opération s'est-elle produite dans votre cœur ? C'est une opération qui change la vie complètement, qui l'oriente différemment, qui nous change le cœur, qui nous change la mentalité, qui nous change l'esprit, et voilà pourquoi ce texte d'Ézéchiel 36/26 : Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. Voilà pourquoi aussi cette parole de Dieu au livre de l'Apocalypse chapitre 21/ 5 : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Dieu parle de changement et son changement n'a rien à faire avec le changement que l'homme nous propose. Cette nouvelle naissance n'est pas non plus du rafistolage, ça n'est pas non plus du replâtrage parce lorsque l'on parle de nouvelle naissance on nous renvoie généralement la balle en ces termes par exemple : " Nous essayons de nous rendre meilleurs ". Naître de nouveau n'est pas essayer de se rendre meilleurs : l'éducation, l'instruction, la culture, tant de choses peuvent nous rendre meilleurs, mais tout ceci nous laisse tels que nous sommes dans nos profondeurs. Il existe ce proverbe que vous connaissez : " Chassez le naturel, il revient au galop ", car ce naturel colle à nous comme notre peau et au fond, pourquoi vouloir chasser ce naturel ? Ne disons-nous pourtant pas généralement que ce qui est naturel est le meilleur ? Eh bien parce que nous sommes persuadés qu'il y a dans ce naturel hérité de nos pères, de nos ancêtres, quelque chose qui n'est pas en ordre, qui ne tourne pas rond : le péché. Naître de nouveau n'est pas du tout essayer de se rendre meilleur, naître de nouveau c'est passer, dit la Bible, des ténèbres à la lumière, c'est passer de la mort à la vie, c'est passer de Satan à la puissance de Dieu, c'est changer de monde, c'est changer d'univers, c'est recevoir la vie de Dieu en nous, c'est changer de vie par la puissance de Dieu. Voilà ce qu'est naître de nouveau.

J'aimerais que ce soit clair ce soir pour que chacun puisse faire le point devant Dieu à la lumière des Saintes Écritures. Naître de nouveau c'est renaître ! Ah que d'hommes et de femmes voudraient recommencer !

Un jour nous sommes allés dans une maison de personnes âgées et nous avons posé la question :

Madame, si c'était à refaire ? et vous Monsieur, si c'était à refaire ?

Et nous avons obtenu presque toujours la même réponse :

Nous vivrions autrement, mais il est trop tard !

Je me souviens de ce vieux médecin de quatre-vingt dix ans que j'avais coutume de visiter dans son hôtel particulier du seizième arrondissement lorsque j'étais pasteur à Paris. Il me demandait de le visiter souvent parce qu'il n'avait aucune assurance quant à l'éternité, il se savait au seuil de l'éternité ; ce médecin qui avait été aussi une sommité au plan médical, président de l'Académie de médecine de Paris, inventeur du trocard de Kuss. Je l’entendis me dire :

Me voilà à quatre-vingt dix ans passés, sans aucune certitude, sans aucune assurance, avec devant moi, simplement le trou béant et croyez-vous qu'il peut se passer quelque chose à mon âge ?

Docteur, je me sens tellement petit en face de vous, vous avez été un éminent chirurgien, mais je puis vous affirmer que vous pouvez renaître à votre âge.

Pardon ? A quatre-vingt dix ans passés ?

A quatre-vingt dix ans passés, mais oui, vous pouvez renaître.

Et ce médecin a ouvert son cœur au Seigneur, il s'est confié en Christ et je me souviendrai toujours du moment où il s'est mis à pleurer, où il s'est levé de son siège en s'appuyant sur sa canne, j'étais assis en face de lui, pour tomber littéralement dans mes bras et me dire :

Mais, Monsieur Choiquier, ce que vous venez de me dire, mais voilà quatre-vingt dix ans que j'aurais dû l'entendre. Mais pourquoi ne l'ai-je pas entendu ?

Et cet homme s'est confié en Christ, il s'est repenti de ses péchés, à quatre-vingt dix ans, il est né de nouveau. Trois semaines après, je recevais son faire-part de décès. Tout juste ! In extremis ! Mais il était né de nouveau.

Quel que soit votre âge, jeune ou moins jeune, la nouvelle naissance vous concerne. Alors que je me trouvais dans l'Ontario, quelqu'un dans la rue s'est approché de moi, il s'agissait d'un ancien hippie devenu chrétien né de nouveau, il distribuait des invitations pour une réunion, il s'est approché de moi pour me tendre un traité d'invitation qui se présentait de cette manière-là : " Si une première naissance ne vous a pas satisfait, essayez donc la seconde ! " Que j'ai aimé cela ! Et il en est un par millier, par million, qu'une première naissance n'a pas satisfait, qu'il essaie donc la seconde ! Vous êtes peut-être ici un certain nombre qu'une première naissance n'a pas satisfaits, vous pourriez être satisfaits de la seconde. Jésus assure : Il faut que vous naissiez de nouveau. Et pour mieux comprendre ce que représente la nouvelle naissance, parlons quelques instants de métamorphose.

La métamorphose est un prodige de la nature voulue de Dieu, créée par Dieu, et c'est Viney qui s’exclamait : " La nature, la Création est comme une parabole de la grâce. "

Un papillon c'est quoi sinon un insecte né deux fois ? Une première fois chenille et une seconde fois papillon. On ne devient jamais papillon du premier coup, on le devient par la métamorphose. Et regardez une chenille dans votre potager qui se tortille dans tous les sens pour avancer, dans sa peau de chenille, à un certain moment de son existence, elle s'enferme dans une chrysalide ou dans un cocon et quelque temps après, ce même être est métamorphosé, on ne le reconnaît plus, il sort de la chrysalide ou du cocon changé, transformé, métamorphosé. Et la métamorphose nous parle de nouvelle naissance. Voilà pourquoi j'ai eu à cœur de vous lire Romains 12/2 traduit du texte grec : Ne vous conformez pas au siècle présent, n'ayez pas les schémas de ce siècle, mais soyez métamorphosé (littéralement en grec) par le renouvellement de l'intelligence. La métamorphose spirituelle que Dieu peut opérer dans une vie humaine ! C'est le plus grand des miracles qui se puisse vivre sur cette terre, parce que cette métamorphose fait d'un homme ou d'une femme, un enfant de Dieu. Un homme ou une femme changé, sauvé, sauvé pour l'éternité. Êtes-vous né de nouveau ?

Et peut-être en est-il du monde des chenilles un peu comme du nôtre ? Dans notre monde, il y a toutes sortes de personnes, toutes sortes de gens, vous en avez qui sont bien, respectables, honorables, et puis vous en avez d'autres qui sont impossibles à vivre, qui sont turbulents… Il y a des hommes de toutes sortes. Peut-être en est-il ainsi du monde des chenilles, nous n'en savons rien au fond ! Peut-être il y a-t-il dans cet univers des chenilles, des chenilles du type Nicodème. Des chenilles bien, des chenilles respectables, des chenilles honorables. Et peut-être il y a-t-il dans ce même univers des chenilles, des chenilles impossibles à vivre, des chenilles violentes, des chenilles querelleuses, des chenilles discos, que sais-je encore ? Nous ne le savons pas ! Mais vous conviendrez avec moi qu'autant les chenilles bien que les autres, toutes ont besoin de la nouvelle naissance, de la métamorphose, pour devenir papillon. Peut-être qu'une chenille à force d'instruction et d'éducation, peut devenir meilleure chenille, c'est encore possible mais en restant chenille, et vous conviendrez encore avec moi qu'il y a une grande différence entre une meilleure chenille et un papillon. Trop tentent de devenir chenilles meilleures à force d'éducation, d'instruction et de culture mais ils restent chenilles tandis que Dieu voudrait que nous devenions papillons ! Au plan spirituel bien sûr...

Pour ce faire, Il doit, Lui, nous changer dans nos profondeurs. C'est Lui qui peut opérer en nous cette nouvelle naissance qui sauve, qui change la vie et ce, pour qui que nous soyons dans ce lieu, catholique, protestant, ou même athée comme je l'étais, parce que celui qui vous parle n'est pas venu au monde en chantant un cantique… Je n'ai rien reçu de mes parents au plan religieux jusqu'à dix-huit ans parce que l'on ne nous avait pas éduqués en ce sens à la maison et c'est à dix-huit ans que j'ai découvert l'amour de Dieu, que j'ai découvert le message de l'Évangile, mais quelle transformation dans mon cœur ! Mon père était un intellectuel, d'origine je suis kabyle, donc mes ancêtres très lointains étaient chrétiens comme Saint Augustin qui était kabyle, mais ensuite est arrivé l'islam en Afrique du Nord qui nous a tous convertis à l'islam par la force, mais enfin à la maison, nous ne parlions pas d'islam ; cependant, très souvent je pense aux gens de ma race, je résulte en quelque sorte d'un mélange de berbère d'Afrique du Nord et d'européen, et ces kabyles, je les ai à cœur et souvent je prie pour eux, mais je suis de culture française et que de fois je prie pour eux… Ici, en ce lieu, un kabyle s'est donné au Seigneur, à ma grande joie. Et il est passé par la nouvelle naissance, il était travaillé depuis longtemps…

La métamorphose, la nouvelle naissance qui fait de nous d'authentiques enfants de Dieu.

Il faut naître de nouveau parce que nous ne naissons pas chrétiens.

Il faut aussi naître de nouveau parce que nous naissons pécheurs.

Nous ne devenons pas pécheurs, nous sommes pécheurs. La Bible l'affirme en Job 14/4 : Comment d'un être souillé sortira-t-il un être pur ? Cela ne se peut pas et David a avoué au Psaume 51/7 : Je suis né dans l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché. Voyez-vous, même ces beaux bébés que Dieu nous a donnés sont des pécheurs, tout beaux qu'ils sont, tout potelés qu'ils sont, avec leurs fossettes. Combien êtes-vous ici à avoir été parents, vous qui avez eu des enfants ? Franchement, est-ce que ce sont des petits saints que nous avons mis au monde ? Des petits saints auréolés ? Ah que de fois mes deux filles m'ont fait tourner en bourrique ! Tout bébés qu'elles étaient, elles nous piquaient de ces colères et de toute roses qu'elles étaient, elles devenaient toute bleues, s'arrachant les cheveux, les chaussettes…nous savons ce que c'est, et nous pensons que ces petits bébés sont venus au monde chrétiens ? D'où vient cette colère ? Je me souviens lorsque mes deux filles étaient dans leur tendre enfance (histoire que je raconte dans mon livre "Un seul chemin"), la plus jeune, Élisabeth, mordit au bras Myriam, sa sœur aînée, d'un coup de quenottes, et Myriam était venue vers nous le bras douloureux. Nous avons mis alors de l'ordre dans cette histoire et avec Jeanne, mon épouse, nous nous sommes demandé : " Mais où donc Élisabeth a-t-elle appris à mordre ? " Parce qu'à l'époque, elle était trop jeune, elle n'allait pas même encore à la maternelle, elle était toujours avec nous, toujours avec ses parents ; les seules personnes sur lesquelles elle aurait pu copier ce geste étaient ma femme et moi ! Mais avec ma femme je vous assure que l'on ne se mord pas, on ne se mord jamais ! Mais c'était déjà, chez Élisabeth un expression de ce péché qui l'habitait.

Nous ne naissons pas chrétiens, par contre nous le devenons par la nouvelle naissance, nous naissons pécheurs, nous ne devenons jamais pécheurs, on est, on naît pécheurs et parce que l'on est pécheur, Jésus insiste : Il faut que vous naissiez de nouveau. C'est la nouvelle naissance qui peut vous changer, c'est la seule issue, c'est la seule porte de sortie, le seul espoir de changement et de salut.

Le docteur Pierre Daco, éminent psychologue de ce temps, a écrit à propos de changement : " Le tréfonds d'un Papou, c'est-à-dire d'un homme primaire, est à peu près semblable à celui d'un homme habitant une région des plus civilisées du globe ." Ceci pour vouloir affirmer qu'au fond de nous-mêmes, nous n'avons pas changé, nous sommes restés ce que nous étions voilà des milliers d'années. L'homme n'a pas changé, il a changé ce qui est autour de lui, il a changé la face de ce qui est autour de lui mais il n'a pas changé dans ses profondeurs, dans son cœur. D'ailleurs nous nous souvenons que, d'une manière générale, les civilisations qui ont précédé la nôtre ont pour la plupart d'entre elles fini lamentablement dans des bains de sang. A l'occasion d'un énième anniversaire, mon épouse m'a offert l'histoire comparée des civilisations et j'ai remarqué en lisant ces ouvrages que, pour finir, l'homme est resté le même. Il s'est peut-être davantage raffiné mais dans ses profondeurs, il est toujours resté ce qu'il a été. Il a versé le sang dans les siècles passés, énormément de sang, aujourd'hui encore il verse énormément de sang et il en verse plus que jamais. Nous n'avons pas changé, voilà pourquoi nous parlons de nouvelle naissance.

Un jour un jeune homme trotskiste, maoïste est venu vers moi pour me dire :

C'est nous qui apporterons la révolution en France tandis que vous les chrétiens, vous êtes des bourgeois, on va vous faire sauter ! m'a-t-il dit en ricanant.

Moi aussi ?

Tu prêches le changement ?

Oui, si tu voulais simplement venir entendre une fois.

Moi, vous entendre ? ça, jamais !

Mais tu acceptes que nous dialoguions ensemble ?

Oui, cela je veux bien. Et puis si j'acceptais de venir dans ta salle de réunion, accepterais-tu de venir dans une réunion marxiste ?

D'accord !

Nous nous sommes revus plusieurs fois, et puis un jour je lui demande :

Franchement, es-tu changé pour me prêcher un changement, toi, trotskiste, maoïste, communiste ?

Je ne peux pas te répondre en ce moment, je vais réfléchir, et nous nous retrouverons plus tard.

Nous nous sommes retrouvés et il m'a avoué :

Je reconnais que je ne suis pas changé, je le reconnais, mais je vais vers un changement, j'y vais.

Mon cher, tu es bien en retard sur celui qui te parle, parce que moi, le changement il est déjà derrière, je suis changé, le Christ m'a changé, regarde donc ces textes.

Il les a lus et s'exclame :

Ce n'est pas possible ! Le christianisme parle de révolution, il parle de changement, de révolution d'amour, de changement dans l'amour et dans la puissance de Dieu.

Si tu veux avoir une idée de ce qui se passe, viens donc et vois ! Je ne te promets pas la perfection, tu ne verras pas des gens parfaits mais tu verras. Tu verras des patrons et des ouvriers qui fraternisent en Jésus-Christ, tu verras des blancs et des noirs qui s'aiment dans le Seigneur.

Ce n'est pas possible !

Il est venu et il a vu. Puis il a disparu. Un mois plus tard, il est venu chez moi pour me dire " C'est ton Évangile qui est la vérité. Parce que depuis que j'ai vu cela, je suis troublé et tourmenté et j'ai prié. Il semble que Dieu m'ait répondu, il se passe quelque chose, j'ai lu un peu ce que tu m'as donné et j'aimerais que tu m'aides davantage." Aujourd'hui, cet homme est ancien d'une Église, il annonce la révolution par Christ et quand il a l'occasion de prendre la parole pour un témoignage, il annonce : " J'étais trotskiste, maoïste, révolutionnaire engagé. Maintenant je suis chrétien et c'est Christ qui opère la révolution dans l'homme, la vraie révolution. " Quel témoignage !

Êtes-vous né de nouveau ? Christ vous a-t-Il révolutionné dans l'amour ? A-t-Il fait de vous une nouvelle créature ? Ce qui importe, dit Paul aux Galates, c'est d'être une nouvelle créature. L'homme change ce qui est autour de lui, Dieu change le cœur de l'homme. Einstein, le grand savant de l'atome, a soutenu qu’"il est plus facile de désintégrer un atome de plutonium que de changer le cœur de l'homme ! " Ce que l'homme ne peut pas faire, Dieu le fait. Il change l'homme, Il le sauve et Il s'est fixé l’objectif de faire des hommes des chefs d'œuvre. Dieu S'est fixé dans son plan d'amour et de rédemption à notre égard le dessein de faire de vous personnellement, mon ami, un chef d'œuvre. Je ne dis pas que ce chef d'œuvre se réalisera sur cette terre mais il se réalisera un jour en Jésus-Christ et notamment au jour du retour du Christ. Prenez donc Philippiens 3/20 : Nous sommes concitoyens des cieux d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'Il a de s'assujettir toutes choses. Christ voudrait faire de nous un chef d'œuvre, Il voudrait que nous cessions avec ces vies mesquines que nous connaissons quotidiennement. Il voudrait que pour le temps présent, nous naissions de nouveau avec au cœur, l'espoir de cette rédemption totale de notre être au jour de son retour. Dieu donc a décidé de faire de l'homme, un chef d'œuvre à l'image de Son Fils. Et Jean reprend cette idée en 1 Jean 3/2 : Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; mais nous savons que lorsqu'Il paraîtra, nous serons semblables à Lui parce que nous Le verrons tel qu'Il est. Avez-vous pensé une seule fois que Dieu a décidé dans son plan d'amour de faire de vous un chef d'œuvre à l'image de son Fils, ressemblant à son Fils pour l'éternité ? Voilà où conduit la nouvelle naissance.

On dit de Michel-Ange, peintre, architecte, sculpteur, que tout ce qu'il touchait se transformait en chef d'œuvre. Mais qu'est-ce que Michel-Ange à côté du Christ qui est l'artiste par excellence et qui voudrait nous transformer à son image pour l'éternité, en commençant par la nouvelle naissance ?

Voudriez-vous naître de nouveau ? Vous ne vous attendiez pas à entendre ce message ce soir, c'est pourtant le message de l'Évangile, c'est le conseil de Dieu. Alors, comment naître de nouveau ? Il faut le vouloir. Il faut venir au Christ, conscients que nous sommes personnellement pécheurs. Que nos péchés personnels ont été déposés sur Lui, au calvaire, afin d’être réglés et il faut aussi croire dans son cœur que la Croix qui a été plantée à Golgotha l'a été pour faire de nous de nouvelles créatures selon le cœur de Dieu.

Seigneur, Tu viens d'entendre ces prières qui sont montées de ce lieu vers Toi, Seigneur visite ces cœurs, sauve-les, qu'ils passent par la nouvelle naissance, c'est notre prière, nous Te la disons de toute notre force en Jésus-Christ.

Amen.