Une Église en marche 4 Aimer

Série: Une Église en marche

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Une Église en marche (4) : Aimer

Message donné en juin 1987 Montréal Québec (Canada)

Je forme des vœux de riches bénédictions sur votre Union baptiste au Québec. Que Dieu la bénisse et lui donne de prospérer par l'assistance de son Saint Esprit en même temps que de sa Parole !

Un grand merci à vous tous pour les marques d'affection et de sympathie que vous m'avez témoignées à l'occasion du décès de ma chère maman, la semaine dernière. Merci infiniment.

Nous développons ce soir une méditation sur le premier, le plus grand de tous les commandements, conclusion assez heureuse à tout ce que nous avons entendu depuis hier.

Évangile selon Marc au chapitre 12 à partir du verset 28 :

Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s'approcha et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ? " Jésus répondit : " Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur et Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.

Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. Le scribe lui dit : Bien, Maître ; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu'il n'y en a point d'autre que lui, et que l'aimer de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme, et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. Jésus, voyant qu'il avait répondu avec intelligence, lui dit : Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n'osa plus lui proposer de questions.

Le premier de tous les commandements, le plus grand : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, de toute ta force.

Très souvent, nous aimons rappeler tout l'amour dont nous sommes l'objet de la part de Dieu et je pense que nous faisons bien. Oui, nous faisons bien de nous souvenir de tout cet amour que nous continuerons d'apprendre à connaître au cours de l'éternité. Mais il est plus rare que nous entendions dire que nous devons aimer Dieu en retour et d'un amour de premier plan. Pourquoi ? Parce que précisément, Dieu est amour.

On rapporte qu'une fillette dotée de certaines dispositions pour la peinture et le dessin, était allée un jour vers sa maman pour lui dire : " Maman, je voudrais dessiner Dieu, comment est-Il ? " Surprise par la question, sa maman, qui était chrétienne, répondit : " Écoute, ma fille, tu ne peux pas dessiner Dieu parce que Dieu, c'est précisément ce qui est de plus beau, d'extraordinaire, d'infini, de parfait ! Comment veux-tu tenter de le dessiner ? Dieu ne se dessine pas ! " Écoutant ainsi sa maman, la petite fille de réfléchir et de dire : " Si Dieu c'est tout cela, je n'essaierai pas de le dessiner parce que je Lui ferai certainement trop de mal ! "

Dieu est tellement extraordinaire que nous ne pouvons pas même tenter de nous le représenter dans nos esprits. Notre imagination ne peut pas nous donner de nous figurer ce Dieu-là : Il est trop grand, trop immense, trop extraordinaire, trop beau et sa beauté, c'est sa sainteté.

La Bible affirme que Dieu est amour, et quand on veut dessiner l'amour, que faisons-nous généralement ?

Quand Alain Choiquier était fiancé et qu'il écrivait à sa douce Jeanne (Jeanne est aujourd'hui ma femme et ce, depuis 27 ans, ceci pour que vous ne vous posiez pas toutes sortes de questions !), voulant alors dessiner l'amour, que dessinait-il en haut et à gauche ? Un cœur ! J'ajoutais parfois une flèche à travers ce cœur parce que mon épouse et moi avons été séparés longtemps à cause de la guerre d'Algérie. Depuis Paris, j'avais été envoyé en Algérie pour la guerre et mon épouse était restée dans la capitale. Nous nous écrivions tous les jours ! Combien d'entre vous sont fiancés, ici ? Levez la main ! Une main ? Deux, trois mains, heureusement ! Vous qui êtes fiancés, sachez que mon épouse, ou plutôt ma fiancée et moi, nous nous écrivions tous les jours, tous les jours, tous les jours ! Et puis je dessinais ce cœur…

Quand on veut dessiner Dieu, c'est aussi un cœur que l'on peut dessiner, mais ce cœur-là est bien sûr trop grand ! Trop grand pour la feuille de papier, trop grand pour le Québec qui peut contenir quatre France (c'est fou !), trop grand pour le monde, un cœur immense que les cieux des cieux ne peuvent contenir ! Quelle bénédiction que ce cœur de Dieu batte pour nous ce soir ! Et parce que Dieu est un cœur, Il a besoin que nous L'aimions en retour.

Dieu est un Père. Je suis père, j'ai des enfants et j'ai besoin de l'amour de mes enfants. Un cœur a vocation d'aimer, c'est clair ! Mais si un cœur qui aime n'est pas aimé en retour, eh bien il est triste. Il me semble que le cœur de Dieu est triste face à ces foules qui se comptent aujourd'hui par milliards, bientôt cinq, vivant comme s'Il n'existait pas ou se contentant comme cela d'adhérer intellectuellement ou sentimentalement à des formes religieuses qui ne leur accordent pas une relation personnelle et vivante avec Lui. Dieu veut donc que nous L'aimions en retour et pas n'importe comment. D'un amour de premier plan. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. De quelle manière ? De tout ton cœur.

Examinons cela en détail quelques instants. De tout ton cœur ? Le cœur passe généralement pour être le siège des sentiments. En d'autres termes, tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tous ces sentiments que nourrit ton cœur ! Dieu voudrait que notre cœur batte pour Lui en retour. Pour qui bat notre cœur ce soir, puisque le sien bat pour nous ?… Et puis ensuite de toute ton âme. L'âme, qu'est-ce que c'est ? Il y a souvent confusion entre le sang et l'âme, particulièrement chez les Témoins de Jéhovah qui pensent que l'âme, c'est le sang, ce liquide nourricier de nos cellules de couleur rouge. L'âme n'est pas le sang. L'âme, c'est le sang personnalisé. Je m'explique : il est courant que l'on dise d'Untel qu'il "a du sang- froid ". Si vous pouviez prendre la température habituelle de cet homme, vous verriez pourtant qu'elle est exactement la même que celle d'un homme de sang chaud ! On peut dire "avoir le sang chaud" et en parlant de cette manière-là, on ne parle plus du liquide rouge mais du tempérament. On parle de la personnalité et le sang ainsi personnalisé devient l'âme, mais l'âme n'est pas le sang physique. On dit aussi de quelqu'un qui peut-être n'a pas de personnalité ou bien alors une personnalité délavée : il n'a "pas de sang dans les veines". Heureusement, il en a ! D'un autre, on peut dire encore : il "se fait du mauvais sang". Si vous preniez son sang, le portiez au laboratoire en disant au laborantin : " veuillez chercher les soucis de cet homme ", mais vous ne les trouveriez pas ! La Bible parle de la voix du sang. Le sang parle.

Répétons que tout ceci personnalise le sang et le sang ainsi personnalisé devient l'âme. Mais l'âme n'est pas le sang physique, ce liquide nourricier qui coule dans nos veines. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme c'est-à-dire de tout ce qui t'anime. Pour comprendre ce que l'âme signifie, il faut revenir au latin et pour autant qu'il m'en souvienne, j'ai appris au lycée que le mot âme en français vient du latin "anima" ou du verbe latin "animare " qui signifie "animer" car l'âme, c'est ce qui nous anime. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ce qui t'anime, est-ce ainsi que nous L'aimons ? Et puis encore : Tu l'aimeras de toute ta pensée. De toute ta pensée ? La pensée est généralement synonyme d'intelligence. En d'autres termes, tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ta tête : Dieu ne veut pas qu'il y ait divorce entre le cœur et la tête ou bien encore comme disent nos théologiens, dichotomie entre le cœur et la tête. Dieu veut que nous L'aimions de tout notre cœur mais aussi de toute notre intelligence et de tout notre génie, que nous mettions toute notre intelligence à Lui montrer que nous L'aimons. Et puis encore, Tu l'aimeras de toute ta force, de toute ta force physique. Ton énergie physique, eh bien tu manifesteras que tu aimes ton Dieu en la mettant à Son service. Est-ce ainsi que nous aimons Dieu ? Dieu donc veut être aimé d'un amour de premier plan et tout notre être est concerné par l'amour que nous devons Lui vouer. Mais comment L'aimer de cette manière-là ? Dieu donne toujours ce qu'Il ordonne. Si Dieu nous demande de L'aimer ainsi, du même coup Il nous en donne les moyens et nous pouvons compter sur Lui pour L'aimer de cette façon-là, parce que, de nous-mêmes, nous ne pourrons jamais L'aimer ainsi. Et c'est précisément en L'aimant ainsi que Dieu prend chez nous la première place. C'est ce que nous aimons le plus qui tient chez nous cette première place, et puis aussi c'est ce que nous aimons le plus que nous adorons.

Adorer, c'est aimer au plus haut point. L'adoration étant un jaillissement d'amour du fond de notre cœur vers Dieu, adorer, c'est être ravi en amour auprès du Seigneur pour Lui dire toute notre reconnaissance. L'aimons-nous de cette façon-là ? Il y a tant de choses qui prennent chez nous la place qui revient à Dieu !…

Je me souviens : au terme d'une réunion à la Convention de Guebwiller, une jeune fille était venue vers moi pour me dire, à la suite de ce message :

Je suis reprise !

Pourquoi Mademoiselle ?

Simplement… parce que j'adore le chocolat.

Et en effet elle grignotait du chocolat pendant les réunions et les activités de la journée, elle grignotait du chocolat constamment ! Je lui répondis :

Le chocolat chez vous prend la place de Dieu. Il n'est pas interdit de manger du chocolat, mais accordez au chocolat la place qui lui revient et mettez Dieu à la première place dans votre vie.

En ajoutant ce qui suit : le premier amour est perdu toutes les fois où Dieu n'est pas le premier aimé dans notre vie. Très souvent on entend dire (je pense qu'il y a peut-être quelque chose de vrai dans ces propos) que le premier amour était l'amour que nous éprouvions et que nous nourrissions à l'égard de Dieu au tout début de notre conversion. Mais en avançant au fil des années, je suis persuadé que le premier amour, c'est davantage que cela. C'est aimer Dieu le premier. Lui dans notre vie. Le premier amour est l'amour premier. Dieu est-Il aimé le premier dans notre vie ? Et toutes les fois où Dieu perd cette première place, nous avons perdu notre premier amour. Nous nous souvenons de ce que Jésus Lui-même a déclaré à l'Église d'Éphèse en Apocalypse 2/4 : Ce que j'ai contre toi, c'est que tu as perdu ton premier amour. Dieu n'avait plus la première place dans le cœur de cette Église. Christ n'avait plus la première place dans le cœur de ces chrétiens d'où, justement, cet avertissement du Seigneur. Lui aimé le premier. Et quel bonheur que de Lui céder la première place ! Dieu veut la première place dans nos cœurs, Il ne veut pas une autre place que la première, et déjà dans l'Ancien Testament, Il l'avait enseigné en ces termes. Nous connaissons le Décalogue, comment commence-t-Il ? De qui Dieu parle-t-Il en premier lieu ? De Lui-même. Il parle très exactement de quatre domaines. Il parle d'abord de Lui-même : Je suis l'Éternel ton Dieu, tu n'auras pas d'autre Dieu devant ma face. S'Il parle donc d'abord de Lui-même, c'est parce qu'Il doit être en tête, le premier aimé, le premier servi sinon le reste ne peut pas suivre normalement. Ensuite Il parle du travail, de la famille et du prochain. Il parle des quatre choses nécessaires de la vie. Mais la plupart du temps, nous, que faisons-nous ? Nous mettons le travail en tête, la famille ensuite, le prochain et… en queue de liste… quand c'est vrai - ça n'est pas toujours vrai - Dieu Lui-même ou une religion quelconque. Comment voulez-vous que les choses aillent normalement, qu'elles tournent normalement ? Mais ce n'est pas possible quand Dieu n'est pas le premier dans une vie. Voilà pourquoi notre monde souffre au plan professionnel, ces crises du travail viennent de là, souvent. Je prêche sur cette grande question du travail, du chômage, cette crise économique, mais Dieu traite-t-Il du travail dans les Saintes Écritures ? Certainement ! Et nous devons approcher ce problème dans nos prédications, mais avec le travail, qui est une institution de Dieu, Dieu a donné aussi les lois du travail. Le travail n'est pas une institution d'homme, c'est Dieu qui l'a institué et avec le travail, Il a donné toute une série de lois. Mais, en révolte contre Lui, ces hommes que nous sommes ne veulent rien faire, et surtout pas compter avec ces lois du travail instituées par Dieu, énoncées dans les Saintes Écritures.

Avec la famille, c'est la même chose : c'est Dieu qui a institué le mariage en même temps que la famille, et comme nous ne voulons précisément rien entendre des lois de la famille et du mariage, nous sommes en pleine crise et le mariage est en chute verticale, c'est le cas aussi chez vous au Québec.

Dieu d'abord ! Mais est-Il réellement le premier servi dans nos vies, le premier aimé ? Oh l'amour premier, mon premier amour : Jésus-Christ. Pouvons-nous parler ainsi ?

Ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. Mais suffit-il de dire à Dieu, au Christ que nous L'aimons pour que ce soit vrai et pour qu'Il le croie ? Vous savez, il est tellement facile de dire je t'aime. Suffit-il que nous disions à Dieu que nous L'aimons pour que ce soit vrai et pour qu'Il en soit sûr ? Certainement non ! Dieu peut utiliser au moins trois tests pour évaluer et estimer l'amour que nous Lui portons. Peut-être ces trois tests dérangeront-ils quelque peu (mais croyez que je serai le premier dérangé !) et nous les passerons rapidement en revue.

Jésus a dit en Jean 14/21 : Celui qui a mes commandements (c'est-à-dire ma Parole, mes enseignements) et qui les garde, c'est celui qui m'aime. Gardons-nous les commandements du Seigneur ? Les aimons-nous, les serrons-nous sur notre cœur ? Aimons-nous la Parole de Dieu ? Fait-elle chez nous l'objet d'une méditation presque continuelle jusqu'au niveau de notre inconscient ? Jérémie déclare à Dieu dans son livre au chapitre 15 et au verset 16 : J'ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées ; Tes paroles ont fait la joie et l'allégresse de mon cœur. En est-il ainsi pour nous, par exemple, aux études bibliques hebdomadaires, où la plupart du temps, peu de personnes sont présentes ? Dieu a qualifié des hommes pour nous expliquer et nous enseigner et nous ne sommes pas là ! Pouvons-nous dire que nous aimons Dieu quand nous ne nous précipitons pas aux études bibliques chaque semaine dans notre Église ? Parce que cette Parole de Dieu nous fait connaître et nous révèle la personne de Jésus-Christ, la personne de Dieu.

Les lettres de Jeanne me faisaient connaître Jeanne dans sa vie de tous les jours, moi aussi, et - je l'ai dit dans certains messages donnés ici au Québec et un peu partout -, nous recevions chacun, chaque jour, une lettre et nos lettres se croisaient au dessus de la Méditerranée. Dès qu'Alain Choiquier recevait les lettres de sa Jeanne, il se précipitait dans sa chambre pour les ouvrir rapidement et les lire… Je les lisais et les relisais, ses lettres, je les dévorais littéralement. Et pour quelle raison ? Simplement parce que les lettres de Jeanne me permettaient de la connaître davantage puisqu'elle me parlait de son travail, de sa famille, de l'Église et de toutes sortes de choses. Alors j'aimais les lettres de Jeanne parce qu'aimant Jeanne, j'aimais son courrier.

Mais puisque nous aimons Dieu, Sa Parole devrait réellement nous intéresser au plus haut point. Premier test. Alors je suppose que nous allons reprendre une lecture suivie des Saintes Écritures pour nous-mêmes, et puis fréquenter l'étude biblique, sauf évidemment empêchement majeur, afin d'apprendre à connaître Jésus-Christ et ce Dieu qui est l'amour dans sa personne.

Deuxième test : si quelqu'un dit "j'aime Dieu" et qu'il haïsse son frère, comme on dit en France, c'est du baratin. Et pourquoi cela ? Car celui qui ne voit pas son frère qu'il voit, montre 1 Jean 4/20, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Et nous avons reçu de Lui ce commandement : Celui qui aime Dieu aime aussi son frère. Le frère, la sœur, où les trouvons-nous dans l'Église ? Ceci est un encouragement à aimer notre Église. Aimons-nous notre Église, faite de frères, de sœurs ? Ou bien y a-t-il dans notre Église des frères et des sœurs que nous ne pouvons pas "voir en peinture" ? Que faisons-nous alors ? Nous allons à l'Église quand cela nous chante. C'est grave ! Et nous disons que nous aimons Dieu ! Le frère est dans l'Église, lui… " Oui mais Alain Choiquier si vous saviez, mon Église, elle n'est pas du tout parfaite ! " L'Église parfaite ? Où est-elle sur la surface de la terre ?

Il y a quelque temps, en France, Billy Graham nous a parlé de chrétiens qui cherchent l'Église parfaite : ils butinent, courent d'une Église à l'autre, puis ensuite, ils ont enfin trouvé l'Église "parfaite" ; Billy Graham leur dit alors : " Elle cessera d'être parfaite à partir du moment où vous y entrerez ! " J'ai trouvé cela beau…

Cette Église bien imparfaite, Jésus l'aime telle qu'elle est, alors nous, pourquoi ne pas l'aimer ainsi ? Et savez-vous qu'elle est précieuse au Seigneur : l'Église est ce que le Seigneur possède de plus précieux sur cette terre. Elle est la prunelle de son œil. Ne lui faisons pas de mal, à notre Église, elle est la prunelle de l'œil du Seigneur. Parce que son épouse, sa fiancée (vous savez, je vous ai parlé de ma Jeanne !), surtout n'y touchez pas ! Mais il en est ainsi de l'Église, alors que des chrétiens font tellement de tort à l'Église en la jugeant ou en la critiquant alors que nous avons pour vocation de l'aimer. Et puis Jésus a rappelé ce commandement qui pose que nous devons aimer notre prochain pour manifester que nous aimons vraiment Dieu ! Ce prochain (le collègue de travail, le voisin, l'homme que nous rencontrons couramment dans le métro ou ailleurs), tu l'aimeras lui aussi comme toi-même. Tu aimeras aussi l'étranger dans tes portes et je sais que vous avez ici des étrangers, nous en avons beaucoup en France, parce que Dieu dit dans Sa Parole, dans le livre du Deutéronome : l'Éternel aime l'étranger et Jésus nous a demandé d'aimer jusqu'à nos ennemis. Quelle merveilleuse vocation qui nous est assignée que celle d'aimer, d'aimer encore, d'aimer toujours ! Je trouve cela extraordinaire et souvent nous ne l'avons pas saisi.

Troisième test : l'amour se prouve par le don, le don étant produit par l'amour. L'amour donne et se donne. Ainsi pouvons-nous lire dans 1 Jean 3/16 : Nous avons connu l'amour en ce qu'Il a donné Sa vie pour nous. Nous aussi nous devons donner notre vie pour les frères. Avez-vous donné votre vie à vos frères dans l'Église ? Le Seigneur le voudrait. L'amour donc se mesure par le don, je dirais mieux que cela, Jésus nous enseigne la véritable mesure de l'amour en Luc 21 à partir du premier verset : à l'issue d'un service religieux, les treize - Jésus et les disciples - s'étaient dirigés vers la sortie pour observer les gens mettant leur offrande dans le tronc. Je suppose que ces gens devaient être un peu gênés du regard de Jésus et Ses disciples, là, devant eux et à la lumière de quelques Évangiles, nous pouvons savoir que certains avaient mis beaucoup, d'autres plus modestement, quand une pauvre veuve s'est présentée à son tour avec deux petites pièces, toute sa fortune : Jésus l'a alors pointée du doigt en faisant remarquer à Ses disciples : regardez donc cette pauvre femme, c'est elle qui a mis le plus ! J'imagine ce qui a pu passer par la tête de Pierre ou des disciples : le Maître est fatigué, Il a besoin de repos, n'a-t-Il pas vu tous les autres mettre ces énormes pièces qui sont tombées dans un bruit terrible ? Comment peut-Il dire que c'est elle qui a mis le plus ? " Et Jésus d'ajouter : " Elle a tout donné. " Au fond Jésus n'avait pas tant regardé à ce que les gens avaient mis, mais à ce qu'ils avaient conservé pour eux après Lui avoir donné. Oh mes amis, ça c'est une mesure de l'amour qui ne trompe pas. Qu'avons-nous gardé pour nous après avoir donné ? Pas simplement dans les questions financières, mais celles du temps que nous consacrons à Dieu, et que gardons-nous pour nous-mêmes d'une manière générale ?

Je me souviens d'une dame qui, dans notre Église, a raconté un jour cette histoire : sitôt reçu le salaire de son mari (il était payé à la semaine), elle avait pour habitude de remplir deux enveloppes, l'une pour la dîme et l'autre pour vivre toute la semaine. Cette semaine-là, le Seigneur avait brouillé les cartes, ou plus exactement, les enveloppes. Pensant prendre l'enveloppe de la dîme, cette dame s'était rendue au culte en emportant dans son sac celle de la somme pour vivre durant la semaine. Arrivée au culte, elle mit généreusement cette enveloppe-ci dans l'offrande et une fois rentrée à la maison, s'apercevant de son erreur, elle était allée, désolée, vers son mari : " Chéri, j'ai mis l'enveloppe de la semaine dans le tronc, nous allons devoir nous débrouiller avec la dîme. Dois-je aller voir le trésorier pour lui expliquer mon erreur ? Nous n'en sortirons pas ! " Son mari lui répondit : " Non, l'argent est donné, il restera dans les caisses de l'Église, nous allons nous débrouiller avec la dîme ; prions ensemble pour présenter cette situation critique au Seigneur. " Tandis qu'ils priaient, le Seigneur les convainquit d'une chose, comme s'Il leur avait dit : " Jusqu'à ce dimanche, régulièrement, vous Me donniez la dîme et vous gardiez le reste ; aujourd'hui, c'est Moi qui vous donne la dîme et Je prends le reste. " Quelle leçon ! A partir de ce jour, tous deux comprirent que la dîme était un point de repère, mais qu'elle faisait partie de l'ombre des choses à venir. Une institution de Dieu, une indication pour les cœurs qui n'étaient pas régénérés dans l'Ancien Testament : en tant qu'enfants de Dieu, ils devaient reconsidérer cette question financière. Et Dieu les a bénis.

(Je pense à une chose : j'eusse souhaité que l'offrande eût lieu après le message, peut-être aurait-elle doublé ! )

Dieu veut que nous L'aimions de tout notre cœur, Il voudrait que Lui donnions tout. Bien sûr, Dieu sait qu'il nous faut de quoi vivre, au plan financier, au plan matériel, Il sait toutes ces choses. Mais chacun avec Lui, nous pouvons étudier à propos de notre temps, de notre argent, ce que nous avons à Lui accorder.

J'aimerais que nous agissions tous comme un certain François Coillard qui fut un grand missionnaire. On rapporte qu'il se trouvait dans une réunion où l'on ramassait une offrande missionnaire. Il brûlait pour l'Évangile, il cherchait à se donner complètement à Dieu, il ne savait pas de quelle manière le manifester, mais cela brûlait dans son cœur. Pour l'offrande, on avait fait passer un plateau et quand ce plateau arriva devant lui, François Coillard le regarda et demanda à celui qui le présentait : " Monsieur, mettez-le par terre. " Dans la tête de notre ami tenant ce plateau, tout étonné (peut-être se posait-il la question : " mais a-t-il un tel magot à mettre dans le plateau que je n'aurais sûrement pas la force de le porter ? Pourquoi le mettre par terre ? "), toutes sortes de choses ont pu être pensées. François Coillard, lui, avait autre chose à l'esprit… Lorsque le plateau a été déposé au sol, François Coillard s'est placé lui-même dans le plateau ! Mais que j'ai aimé cela ! Et c'est à partir de là qu'il est devenu le serviteur que nous savons, missionnaire des Missions de Paris afin de porter l'Évangile aux extrémités de la terre…

Je vous pose une question : avez-vous mis votre vie en offrande dans le plateau du Seigneur ? Ne voudriez-vous pas, ce soir au terme de cette journée et surtout au terme de cette Assemblée annuelle, annoncer au Seigneur : " Oh Seigneur, je fais de ma vie une offrande que je veux mettre dans Ton plateau ! Et puis Tu pourras faire de cette offrande d'amour ce que Tu voudras. "

Sommes-nous prêts à offrir nos vies ainsi au Seigneur ? Peut-être avez-vous envie de me rétorquer : " Mais Alain Choiquier, moi je ne suis pas destiné au ministère pastoral ! " Peu importe, vous mettez votre vie dans le plateau du Seigneur ! Il y a peut-être ici un jeune appelé par Christ pour se former d'abord, pour Le servir ensuite afin de remplir les bancs de l'école biblique : une vraie vocation, un véritable appel. Jeune homme, jeune fille, mettez vos vies dans le plateau du Seigneur !... En couple, mettez vos vies dans le Seigneur… Vous êtes fiancés, mettez ensemble vos vies dans le plateau du Seigneur… Faites-le dès à présent. Seigneur voilà ma vie, je Te la livre en offrande !

Nous allons tous nous plonger dans un moment de silence et de recueillement, et vous qui décidez de donner votre vie au Seigneur dans une offrande d'amour, mettez-la dans le plateau du Seigneur. Priez d'abord en disant :

" Seigneur, pardon parce que Tu n'es pas le premier aimé dans mon cœur.

J'ai perdu mon premier amour, je voudrais que tu retrouves cette première place. Seigneur, je viens dans la repentance, pardon, tout chrétien que je suis… Seigneur, je décide ce soir de T'offrir ma vie, je fais don de ma vie entre Tes mains pour qu'elle T'appartienne toute entière. Seigneur, je mets ma vie dans Ton plateau et Tu feras de moi ce que bon Te semblera, mais je décide de Te donner ma vie, de Te la consacrer. "

Et vous qui maintenant venez de prier, parce que c'est vrai, parce que vous l'avez fait, là où vous êtes, levez-vous et tenez-vous debout quelques instants.

" Seigneur voici ma vie, je Te l'offre, accepte-la. Une offrande d'amour à ton service. Seigneur, je me mets debout ! "

Vous vous levez aussi en couple… Il me semble que le cœur du Seigneur est inondé de joie. Si votre offrande est vraie, si vous la placez dans le plateau du Seigneur, votre vie va changer, votre vie chrétienne va changer et vous serez en bénédiction à vos Églises respectives. Je vous demande une chose, inscrivez la date d'aujourd'hui dans vos Bibles et vous irez voir vos pasteurs pour leur dire ce que avez fait ce soir. Étudiez avec eux la possibilité de traduire cette consécration, ce don de votre vie au Seigneur dans le cadre de votre communauté.

Que Dieu soit béni pour cette gerbe de vie qui s'offre à Lui !

Seigneur, prends tout !

Que Dieu vous bénisse !