Une Église en marche 3 Investir
Série: Une Église en marche
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Une Église en marche (3) Investir
(Message donné en juin 1987 - Québec Canada)
Nous avons parlé de l'Évangile et insisté sur l'importance d'être, en tant que chrétiens, des flambeaux de l'Évangile. Nous avons parlé de la saveur de l'Évangile, et nous allons parler d'investir pour l'Évangile et pour l'avancement de l'Évangile. Dans ce sens, nous lirons un texte du deuxième livre des Rois, chapitre 4 verset 8 :
Un jour Élisée passait par Sunem. Il y avait là une femme de distinction qui le pressa d'accepter à manger. Et toutes les fois qu'il passait, il se rendait chez elle pour manger.
Elle dit à son mari : " Voici, je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu. Faisons une petite chambre haute avec des murs, et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu'il s'y retire quand il viendra chez nous. "
Élisée, étant revenu à Sunem, se retira dans la chambre haute et y coucha. Il dit à Guéhazi, son serviteur : Appelle cette Sunamite. Guéhazi l'appela et elle se présenta devant lui. Et Élisée dit à Guéhazi : Dis-lui : Voici, tu nous as montré tout cet empressement, que peut-on faire pour toi ? Faut-il parler pour toi au roi ou au chef de l'armée ? Elle répondit : J'habite au milieu de mon peuple.
Et il dit : Que faire pour elle ? Guéhazi répondit : Mais elle n'a point de fils, et son mari est vieux. Et il dit : Appelle-la. Guéhazi l'appela et elle se présenta à la porte. Élisée lui dit : A cette même époque, l'année prochaine, tu embrasseras un fils. Et elle dit : Non ! Mon Seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante !
Cette femme devint enceinte, et elle enfanta un fils à la même époque, l'année suivante, comme Élisée le lui avait dit.
Nous lisons un autre texte au livre des Actes des Apôtres au chapitre 6, du verset premier jusqu'au verset 4 :
En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour.
Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent : Il n'est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. Et nous nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole.
Et puis un troisième texte que je citerai de mémoire en Colossiens 3/23 :
Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes.
Avec la Sunamite et son mari, nous sommes en présence d'un couple de foi, qui ne s'était pas contenté d'avoir la foi mais la traduisait de manière concrète et de façon vivante. Ayant discerné les besoins d'un homme de Dieu, en l'occurrence Élisée, ils le reçurent dans un premier temps à leur table, manifestant ainsi leur foi dans l'Éternel.
Jacques nous enseigne en Jacques 2/ 17 et 2/26 : La foi sans les œuvres est morte. Et puis encore en Jacques 2/20 : La foi sans les œuvres est inutile. Alors une question pour commencer. Nous avons la foi et si je vous demandais : " Combien êtes-vous ici à posséder la foi ? ", je crois que toutes les mains se lèveraient ! Nous avons tous la foi, cette foi qui nous a sauvés, cette foi en Christ qui se nourrit de la Parole de Dieu et grandit chaque jour. Cette foi qui fixe Christ. Nous avons tous la foi ! Mais une autre question : y a-t-il des œuvres qui s'attachent à notre foi et quelles sont-elles ? Nous avons tellement mis l'accent sur le salut par la seule foi que nous en oublions très souvent les œuvres qui doivent s'attacher à notre foi. Or, une fois sauvés, il y a des œuvres dans lesquelles il importe que nous entrions pour glorifier notre Dieu, pas n'importe lesquelles, selon Éphésiens 2/10, mais des œuvres préparées d'avance par Dieu pour chacun d'entre nous, afin que vous entriez dans ces œuvres et que vous les réalisiez dans la force qu'Il donne. Êtes-vous précisément, vous situez-vous dans ces œuvres préparées d'avance, y a-t-il des œuvres s'attachant à votre foi ? Il est tellement important de poser la question ! Moi qui cours le monde comme vous le savez, j'ai déjà pratiquement fait le tour de la terre depuis le premier janvier, à commencer par mon pays la France. Au passage, je suis très heureux de saluer parmi nous un français ainsi que son épouse. Il y en a peut-être d'autres ? Levez la main pour voir… Oh je ne le croyais pas !… Je ne pensais pas que nous étions si nombreux au Québec ! Pour ce qui me concerne, je m'y trouve très provisoirement, j'y reviendrai, Dieu voulant, fin août, avec mon épouse cette fois, pour un mois et douze campagnes à tenir. (Pensez-y un peu partout dans la province...) Mais c'est en France évidemment que je passe le plus clair de mon temps pour environ trente ou trente-cinq campagnes par an, quatre par mois en général. C'est la France que je visite une vingtaine de fois, puis la Suisse, la Belgique, l'Afrique, les Antilles etc.
Très souvent, je suis en présence de chrétiens en crise simplement parce qu'il n'y a pas d'œuvre traduisant leur foi. C'est peut-être votre cas, et parce que justement vous n'êtes pas entrés dans ces œuvres que Dieu a préparées d'avance pour vous, vous êtes en crise, et il est tout à fait normal que vous connaissiez ce genre de crise. Alors quand nous n'entrons pas dans ces œuvres préparées d'avance, la plupart du temps, ces œuvres que nous ne faisons pas, d'autres essaient de les accomplir à notre place et ceci les charge davantage. Qu'est-ce que je constate très souvent ? Étant évangéliste interdénominationnel, je passe d'une assemblée à l'autre et j'ai un contact avec les pasteurs de toutes sortes de dénominations : je constate que la plupart sont plus que chargés. Ils croulent littéralement sous le travail alors qu'il y a tant et tant de choses que d'autres pourraient traiter pour nous afin de nous décharger et que nous nous consacrions comme serviteurs de Dieu à l'essentiel de notre ministère. Quand je pense qu'un pasteur m'a dit : " Je suis obligé de mettre de l'ordre dans la salle de réunion avant les réunions de la semaine ou du dimanche matin ", j'en ai les bras qui tombent !
Il y a tant et tant d'œuvres que nous pouvons accomplir pour glorifier le Seigneur. Il y a-t-il des œuvres qui s'attachent à notre foi ? Il ne s'agit pas simplement d'œuvres comme celles que je viens d'évoquer, mais d'autres encore. Nous pourrions établir une liste de tous les services nécessaires dans une Église : pour ce qui me concerne, j'avais noté ce genre de choses, et j'avais trouvé plusieurs dizaines de services possibles, voulant ainsi partager ma responsabilité avec d'autres et travailler en équipe. Je trouve qu'il y a beaucoup trop de chômage dans l'Église. Vous ne trouvez pas ?
Je m'adresse à ceux qui, trop souvent, n'apparaissent que le dimanche : il faut dire aussi que pour beaucoup, il n'est pas possible de venir à l'Église en dehors du dimanche, ce qui peut se comprendre : il y a des empêchements qui peuvent être majeurs. Mais si l'on regardait de près, je considère que ceux qui se rendent seulement le dimanche au culte viennent simplement, comme on dit en France, "pointer". Pointer pour montrer qu'ils sont toujours là, qu'ils n'ont pas abandonné l'Église, mais au cours de la semaine, ils nous donnent l'impression d'avoir déjà été enlevés ! Où sont-ils passés ? Alors qu'il y a tant et plus à faire dans nos communautés, dans nos Églises !
Que se passe-t-il généralement dans nos Églises ? Brièvement dit, un noyau autour du pasteur porte l'ensemble des fardeaux, des responsabilités, des services. Un noyau. Autour de ce noyau gravite un certain nombre de chrétiens que personnellement j'ai coutume d'appeler les chrétiens "satellites" ! Ils tournent autour : n'est-ce pas s'intégrer au noyau ? Et quand cela tourne trop vite, quand le noyau tourne trop vite, alors ces chrétiens satellites disparaissent petit à petit tout autour, ils disparaissent je ne sais où. Mais qu'il est dommage d'être chrétien satellite quand nous pourrions être chrétien engagé dans l'œuvre du Seigneur, venant partager avec les autres toutes ces responsabilités au niveau de tâches très humbles qui surchargent nos responsables, nos pasteurs, nos anciens, nos diacres. Je veux croire que nous allons saisir que nous avons certainement un service précis à accomplir dans notre Église pour la gloire de Dieu.
Et puis ensuite, ce couple, que nous enseigne-t-il ? Après s'être orientés vers l'hospitalité, vers cet accueil, ce ministère d'accueil du prophète Élisée, tous deux avaient décidé ensemble d'aller plus loin, d'investir davantage pour l'œuvre de Dieu. (Il importe que nous apprenions à investir toujours plus dans l'œuvre du Seigneur et pour l'Évangile.) Ils décidèrent d'investir davantage, alors ils entreprirent de construire une chambre haute, d'y placer un lit, une table, un siège, un chandelier pour que le prophète puisse s'y retirer toutes les fois où il passait à Sunem. De sorte qu'ils travaillaient de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur. Admettons que nous ayons un service dans notre Église, avons-nous pensé à nous investir nous-même davantage dans ce service, afin que ce service ne devienne une sorte de routine au point d'en être peut-être lassé. Essayons de voir comment investir, et nous investir nous-mêmes davantage, au plan de notre temps, de nos moyens, de notre force, de nos biens. L'apôtre Paul écrivit aux Corinthiens en 1 Corinthiens 15/58 : Travaillez de mieux en mieux (est-ce notre cas ?) à l'œuvre du Seigneur. Il n'a pas écrit ces choses à des pasteurs, des anciens, des responsables, non ! Il a écrit cela à l'Église de Corinthe, à des fidèles, à des disciples, à des chrétiens, à des membres de cette Église. Travaillez de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur. Investissez-vous davantage dans cette œuvre et faites ce travail de tout votre cœur.
Voilà pourquoi j'ai cru devoir vous lire ces textes d'Actes 6 parce que ces textes nous font part de la première crise que l'Église de Jérusalem connut après avoir pris un départ foudroyant.
Crise dans l'Église de Jérusalem. Les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, pourquoi ? Parce que leurs veuves étaient négligées aux tables. Pour que nous comprenions la situation (ceci n'est pas écrit), à la salle à manger de cette Église (je ne sais pas qui devait servir), lorsqu'une veuve des Hébreux passait, elle avait droit à deux louches et quand une veuve des Hellénistes passait, il n'était versé qu'une louche seulement. Alors on faisait des distinctions dans la salle à manger de la première Église et ceci avait conduit cette Église à une crise très sérieuse qui divisait l'élément helléniste, grec donc, de l'élément hébreu. Alors pour régler ce problème, on était allé voir les apôtres : voilà ce qui se passe. Les apôtres qui étaient des hommes spirituels avaient discerné là, à l'origine de cette crise, un problème spirituel. A l'origine de nos crises de quelque nature qu'elles soient, et je dis même en tant qu'évangéliste, à l'origine de toutes nos crises dans le monde, il y a toujours un problème spirituel. Aussi, ayant identifié ce problème spirituel, ces apôtres avaient, en hommes sages, observé cette précaution de ne prendre parti ni pour les uns, ni pour les autres face à cette crise. Attitude très sage. Et ensuite de dire : " Si vous voulez que cette crise se règle, choisissez parmi vous des hommes, pas n'importe lesquels, des hommes desquels on rende un bon témoignage, pleins du Saint Esprit, pleins de sagesse (c'est écrit, cela), pleins de foi. Pourquoi ? Pour tenir une louche en main. Est-ce que j'invente quelque chose ? Pour tenir un instrument de cuisine en main ! Voilà de quoi, mesdames, dans vos cuisines, vous encourager à travailler et à servir le Seigneur de cette manière-là : il vous faut être remplies du Saint Esprit, remplies de sagesse, remplies de foi, rendant un bon témoignage en tous cas ! Jusqu'aux tâches les plus humbles de l'Église, il faut être, comme nous l'avons vu, rempli du Saint Esprit et rempli de sagesse pour servir aux tables. Vous n'en croyez pas vos oreilles, vous venez de l'entendre, reprenez ces textes.
J'aimerais vous raconter ce qui m'est arrivé à Nation alors que je fondais l'Église et que l'œuvre se déployait de façon rapide et considérable au point de dépasser tout ce que nous pouvions espérer. Moi aussi j'ai dû aligner les chaises en rang d'oignons avant les réunions. J'ai dû aussi faire très souvent le ménage dans notre salle de réunion. J'ai dû en faire tant et plus, et puis un jour, n'en pouvant plus parce que très chargé, j'avais demandé des volontaires pour l'entretien de nos locaux de culte avec ces mots : " Vous trouverez à la sortie une feuille de papier sur laquelle vous pourriez inscrire votre nom et nous pourrions avec ces noms organiser un tour de rôle. " Aucun nom ! Aucun nom, mes amis ! La feuille étant restée vierge, j'en avais éprouvé un certain dépit et puis en réfléchissant à toutes ces questions matérielles de notre Église, ce texte d'Actes 6 m'était venu à l'esprit et le dimanche suivant, j'avais prêché sur Actes 6 et la nomination des diacres. Et j'ai dit très gentiment à mon Église : " Personne n'a osé mettre son nom, le mien y est toujours et tout seul. Alors, à la lumière d'Actes 6, il me semble que nous ayons manifestement fait la preuve que nous ne sommes pas remplis du Saint Esprit, que nous ne sommes pas remplis de foi, que nous ne rendons pas un bon témoignage et que nous manquons de sagesse. Parce que dans l'Église primitive, pour tenir un balai en main, faire le ménage, prendre une louche et servir aux tables, il fallait être rempli du Saint Esprit, rempli de sagesse et de foi et rendre un bon témoignage : cela prouve que nous n'en sommes manifestement pas là et tant pis pour nous ! " Mais alors, après le culte, plus aucune place sur cette feuille blanche ! Les noms débordaient de partout ! Tout à coup, tous étaient remplis du Saint Esprit !
Nous pensons très souvent que pour servir le Seigneur, il faut témoigner, prêcher, enseigner : non ! Le Seigneur voudrait que nous commencions à Le servir dans de petits services très humbles qui Lui sont agréables et s'Il nous trouve fidèles dans ce genre de service, alors Il nous en confiera d'autres, c'est comme cela que le Seigneur procède.
Revenons à cette Sunamite convoquée par Élisée désireux de la récompenser : Tu as montré à notre égard tant d'empressement que nous voudrions faire quelque chose pour toi. Faut-il que nous parlions au chef de l'armée, au roi ? As-tu besoin que nous intervenions au plus haut niveau pour toi ? Et cette Sunamite de lui répondre : Mais non ! Mais pas du tout ! J'habite au milieu de mon peuple, je n'ai besoin de rien et si j'ai fait cela pour toi, Élisée, c'est pour Dieu que je l'ai fait, et je ne veux rien recevoir en retour…
Oh mais quelle foi ! Je dirai que c'est là la qualité d'une foi d'un grand prix, d'un grand parfum devant Dieu. Le désintéressement de la foi. Elle a voulu œuvrer pour Dieu sans rien espérer en retour. Quelle leçon de la part de cette femme ! Car bien souvent, tout chrétien que nous soyons, c'est toujours "donnant, donnant" (c'est vrai, n'est-ce-pas ?) et très souvent aussi, nous pensons que notre foi nous a été donnée pour que nous nous servions de Dieu à des fins personnelles, à nos fins, comme il nous plaît. Mais la foi ne nous a jamais été donnée pour que nous nous servions de Dieu comme il nous plaît ! La foi nous a été donnée afin que nous servions Dieu ; non pas pour que nous nous servions de Lui, mais pour que nous Le servions. Elle nous a été accordée pour que nous accomplissions sa volonté et rendre gloire à Dieu. Notre foi rend-t-elle gloire à Dieu ? Notre foi nous a-t-elle donné d'investir et de nous investir pour Dieu ? Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes. Et l'apôtre de préciser : sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage pour récompense. En effet, la Bible affirme en Hébreux 6/10 : Dieu n'est pas injuste pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. La récompense, Dieu la donnera en son temps, et Dieu n'oubliera pas de nous récompenser parce que Dieu récompense. Seulement, n'ayons pas la récompense pour point de mire mais servons Christ le Seigneur, Lui rendant gloire pour que son œuvre avance et que sa gloire éclate, non seulement au Québec mais encore ailleurs.
Servez Christ le Seigneur ! Investissez-vous entièrement dans son œuvre afin que l'Évangile avance dans votre pays et qu'Il avance aussi dans le mien.
Alors il y a-t-il des œuvres qui s'attachent à notre foi ? A partir de maintenant n'allons-nous pas réfléchir aux œuvres qui devraient être les nôtres devant Dieu ? Afin que nous puissions les accomplir dans la force qu'Il donne, dans l'obéissance et dans un parfait désintéressement, dans une foi de qualité, qui Lui est d'une agréable odeur.
Que Dieu soit béni pour sa parole et l'exemple de cette Sunamite !
Que Dieu vous bénisse.
Amen !