Prophète pour notre temps (3 B): Daniel Chap. 8

Série: Prophète pour notre temps

Série de quatre études bibliques sur les prophéties révélées principalement dans le livre de Daniel. Ces conférences ont été enregistrées en mai 1992.

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Texte

Prophète pour notre temps (3)

Daniel 8

 

Nous lisons tout le chapitre 8 de Daniel.

De la part de Dieu, Daniel avait eu vocation de mettre pleins feux sur l'Antéchrist à partir de personnages qui portaient en eux certaines caractéristiques de l'Antéchrist final et ont été des types en même temps que des prototypes de l'Antéchrist.

 

La troisième année du règne du roi Belschatsar, moi, Daniel, j'eus une vision, en plus de celle que j'avais eue précédemment. Lorsque j'eus cette vision, il me sembla que j'étais à Suse, la capitale, dans la province d'Élam. Et pendant ma vision, je me trouvais près du fleuve d'Ulaï. Je levai les yeux, je regardai, et voici, un bélier se tenait devant le fleuve, et il avait des cornes ; ces cornes étaient hautes, mais l'une était plus haute que l'autre, et elle s'éleva la dernière. Je vis le bélier qui frappait de ses cornes à l'occident, au septentrion et au midi ; aucun animal ne pouvait lui résister, et il n'y avait personne pour délivrer ses victimes ; il faisait ce qu'il voulait, et il devint puissant.

Comme je regardais attentivement, voici, un bouc venait de l'occident, et parcourait toute la terre à sa surface, sans la toucher ; ce bouc avait une grande corne entre les yeux. Il arriva jusqu'au bélier qui avait des cornes et que j'avais vu se tenant devant le fleuve, et il courut sur lui dans toute sa fureur.

Je le vis qui s'approchait du bélier et s'irritait contre lui ; il frappa le bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier ait la force de lui résister ; il le jeta par terre et le foula, et il n'y eut personne pour délivrer le bélier. Le bouc devint très puissant ; mais lorsqu'il fut puissant, sa grande corne se brisa. Quatre grandes cornes s'élevèrent pour la remplacer, aux quatre vents des cieux.

De l'une d'elles sortit une petite corne, qui s'agrandit beaucoup vers le midi, vers l'orient, et vers le plus beau des pays.

Elle s'éleva jusqu'à l'armée des cieux, elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les foula. Elle s'éleva jusqu'au chef de l'armée, lui enleva le sacrifice perpétuel, et renversa le lieu de son sanctuaire. L'armée fut livrée avec le sacrifice perpétuel, à cause du péché ; la corne jeta la vérité par terre, et réussit dans ses entreprises.

J'entendis parler un saint ; et un autre saint dit à celui qui parlait : Pendant combien de temps s'accomplira la vision sur le sacrifice perpétuel et sur le péché dévastateur ? Jusqu'à quand le sanctuaire et l'armée seront-ils foulés ? Et il me dit : Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié.

Tandis que moi, Daniel, j'avais cette vision et que je cherchais à la comprendre, voici, quelqu'un qui avait l'apparence d'un homme se tenait devant moi. Et j'entendis la voix d'un homme au milieu de l'Ulaï ; il cria et dit : Gabriel, explique-lui la vision. Il vint alors près du lieu où j'étais ; et à son approche, je fus effrayé, et je tombai sur ma face. Il me dit : Sois attentif, fils de l'homme, car la vision concerne un temps qui sera la fin.

Comme il me parlait, je restai frappé d'étourdissement, la face contre terre. Il me toucha, et me fit tenir debout à la place où je me trouvais. Puis il me dit : Je vais t'apprendre ce qui arrivera au terme de la colère, car il y a un temps marqué pour la fin.

Le bélier que tu as vu et qui avait des cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses. Le bouc, c'est le roi de Javan. La grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. Les quatre cornes qui se sont élevées pour remplacer cette corne brisée, ce sont quatre royaumes qui s'élèveront de cette nation, mais qui n'auront pas autant de force.

A la fin de leur domination, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux. Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force ; il fera d'incroyables ravages, il réussira dans ses entreprises, il détruira les puissants et le peuple des saints. A cause de sa prospérité et du succès de ses ruses, il aura de l'arrogance dans le cœur, il fera périr beaucoup d'hommes qui vivaient paisiblement, et il s'élèvera contre le chef des chefs ; mais il sera brisé, sans l'effort d'aucune main. Et la vision des soirs et des matins, dont il s'agit, est véritable. Pour toi, tiens secrète cette vision, car elle se rapporte à des temps éloignés.

Moi, Daniel, je fus plusieurs jours languissant et malade ; puis je me levai, et je m'occupai des affaires du roi. J'étais étonné de la vision, et personne n'en eut connaissance.

 

Après ces textes, lisons ensemble quelques autres textes au livre de l'Apocalypse (chapitre 13 à partir du verset premier) qui vont tout à fait dans le même sens :

 

Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes (ceci reprend la vision de Daniel au chapitre 7) et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. La bête que je vis était semblable à un léopard (il est question de léopard en Daniel 7) ; ses pieds étaient comme ceux d'un ours (il est question d'un ours en Daniel 7) et sa gueule comme une gueule de lion (il est question d'un lion en Daniel 7). En quelque sorte, la dernière bête d'Antéchrist réunira les caractéristiques de tous ces empires dont il est déjà question en Daniel 2 à propos de cette grande statue, en Daniel 7 à propos des quatre bêtes et dont il est question en Apocalypse 13. L'Antichrist final réunira les caractéristiques des rois de tous ces empires. Le dragon lui donna sa puissance, son trône, et une grande autorité. Ceci nous fait savoir que l'ennemi sera la force de l'Antéchrist, toute sa puissance. Et nous l'avons entendu en Daniel 8 à propos de ce roi qui se lèvera de façon artificieuse et impudente : il sera puissant, non pas par sa propre force mais bien entendu par la force de l'ennemi qui le suscitera.

Et puis au verset 3, il est dit que Toute la terre était en admiration derrière la bête. Ils adorèrent le dragon parce qu'il avait donné l'autorité à la bête ; ils adorèrent la bête, en disant : Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ? Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel. La bête s'en prendra donc jusqu'à ceux qui habitent dans le ciel. Un peu comme nous l'avons vu de cette corne qui s'est élevée après les quatre cornes qui ont succédé à la corne du bouc, nous allons étudier ces choses dans un moment, et qui s'en était pris à l'armée des cieux. Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation (un gouvernement mondial). Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dans le livre de vie de l'Agneau qui a été immolé dès la fondation du monde. Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende.

 

Tout d'abord, quelques préliminaires concernant Daniel 8. Le livre de Daniel a été écrit en deux langues. Il a été écrit au chapitre 1 en langue hébraïque, du chapitre 2 au chapitre 7 en langue araméenne, et à partir du chapitre 8 jusqu'au chapitre 12, le livre de Daniel a été de nouveau écrit en hébreu.

 

La question qui nous vient de façon irrésistible : pourquoi ce livre a-t-il été écrit en araméen du chapitre 2 au chapitre 7 ? L'araméen ayant été la langue officielle en même temps qu'internationale de cette région du monde, c'était une langue couramment parlée en Babylonie déjà, et la Babylonie l'avait étendue à tous les pays sur lesquels elle avait régné. Tandis qu'à partir du chapitre 8, le message est toujours adressé aux païens mais en rapport avec leur relation et leur lien avec Israël.

 

La vision du chapitre 8 ainsi que celle du chapitre 7 sont antérieures au chapitre 5. Il est important de le souligner parce qu'au chapitre 5 verset 30, Belschatsar fut tué par les armées des Mèdes et des Perses, alors que les visions du chapitre 8 s'étaient situées lors de la troisième année du règne de Belschatsar et celle du chapitre 7, lors de la première. Nous comprenons pourquoi ce roi avait lancé à Daniel : " Si tu m'interprètes la vision que j'ai eue de cette main… " Belschatsar régnait donc sur Babylone comme vice-roi. Il était le deuxième, son père était un certain Nabonide. Belschatsar ne doit pas être confondu avec le nouveau nom qui fut donné à Daniel, Beltschatsar. Souvent ceci échappe et l'on pourrait confondre Daniel avec le roi.

 

Cette vision s'était donc produite pendant la troisième année du règne de Belschatsar, tandis que la vision du chapitre 7 remontait à la première année du règne de ce vice-roi et nous saisissons mieux pourquoi ce roi Belschatsar avait proposé à Daniel : Si tu m'interprètes la vision que j'ai eue de cette main écrivant sur la muraille pesée et trouvé léger etc., tu seras le troisième dans mon royaume. Il aurait pu lui proposer la deuxième place comme le fit Nebucadnetsar pour Daniel. Nous disions que Nebucadnetsar avait nommé Daniel comme son premier ministre mais qu'en fait, Daniel avait accepté de cohabiter avec un roi païen. Puisque Belschatsar l'occupait en tant que vice-roi de son père, Nebucadnetsar ne pouvait pas lui attribuer la deuxième place, par conséquent il lui avait fallu proposer la troisième place à Daniel, qui lui avait révélé et expliqué la vision ; ce qui fut fait. Belschatsar fut tué la nuit même de l'explication de cette vision.

 

C'est donc lorsque Babylone existait encore que Daniel eut ces visions et en particulier celle du chapitre 8. Il est important de le souligner, parce que Daniel avait pu ensuite vivre quelque chose des prédictions qui lui furent données à partir du chapitre 6 quant à l'invasion des Mèdes et des Perses. Lorsque Belschatsar tomba sous les coups des armées des Médo-Perses, c'est Darius qui prit les commandes à Babylone mais ce Darius était contrôlé par un certain Cyrus dont il sera question un peu plus loin. Daniel qui avait prédit l'avènement de l'empire médo-perse avait pu en connaître quelque chose, en tous cas le commencement de cet empire. Si Nebucadnetsar en soi avait été un type de l'Antéchrist au travers de son image, cette statue qu'il avait fait dresser pour se faire adorer par son biais, ces autres rois (comme Darius ou ceux qui ont suivi) ont été eux aussi des types et des prototypes de l'Antéchrist. Au chapitre 6, Darius avait mené une vie difficile à Daniel qu'il appréciait pourtant énormément. Mais une fois en place, on lui avait soufflé l'idée qu'il pouvait se faire passer pour Dieu pendant un mois et il avait lancé cet ordre selon lequel pendant un mois, on n'adorerait et on ne prierait que sa personne. En cela nous pouvons dire que Darius avait eu lui aussi une dimension d'Antéchrist avant l'heure. Mais ce n'est pas tellement Darius ni Cyrus, lequel avait été appelé l'oint de l'Éternel, le berger même que l'Eternel avait pu susciter en faveur d'Israël. D'autres après eux ont été des figures tellement caractéristiques et tellement précises de celui qui doit venir et qui n'est pas encore venu pour dominer ce monde et le conduire à sa perte…

 

Pourquoi donc Dieu avait-Il révélé à Daniel cette prophétie ? Pour préparer son peuple, à Babylone, aux persécutions qu'il allait devoir subir assez vite de la part du roi destiné à dominer sur la Babylonie et le monde connu d'alors. Pour donner aussi aux Juifs, ceci est intéressant, une idée générale de la marche de l'Histoire en même temps qu'une idée de la marche de leur Histoire en particulier. En cela je dirai que l'étude est tout à fait passionnante, elle m'a passionné, je dois dire que j'en ai retiré énormément de profit.

 

Oui, dans le but d'indiquer aux Juifs une idée générale de leur Histoire jusqu'à la fin des temps, jusqu'à la fin, jusqu'à l'avènement de l'Antéchrist final, et de leur permettre aussi de prendre conscience de la main de Dieu sur eux. C'est important ! Dieu a-t-Il abandonné son peuple ? Loin de là, a dit l'apôtre aux Romains. Certains pensent que Dieu a fini par abandonner son peuple et que l'Église a supplanté Israël de façon définitive. Certainement pas ! Dieu a-t-Il abandonné son peuple ? Loin de là. Et si son peuple a manqué, a péché, si pendant un temps il a été mis à l'écart et qu'il a dû souffrir les conséquences de ses inconséquences, la faute n'en avait certainement pas été imputable à Dieu : au contraire, il y a (non seulement dans l'Ancien mais aussi dans le Nouveau Testament, sous la plume du grand apôtre en Romains 9, 10 et 11), la promesse de réintégration de ce peuple juif. C'est tout à fait magistral, ces exposés sur Israël et sa réintégration dans ses prérogatives premières, mais aussi l'annonce à ce même peuple d'Israël sur le royaume messianique, puis le règne du Messie : non seulement sur ce peuple qui l'avait rejeté, mais le royaume messianique sur toute la terre dont il est abondamment question dans les Saintes Écritures, assorti de la promesse que l'Antéchrist sera brisé, que la venue de Christ, du Messie sur cette terre, entraînera sa ruine et que sa fin doit arriver.

Alors pour résumer tout cela, nous pouvons dire que, de la part de Dieu, Daniel a constitué pour Israël des oracles d'espoir, un message d'espérance pour un peuple qui pouvait verser dans le désespoir compte tenu de tout ce qu'il avait eu à vivre déjà dans cette captivité à Babylone et puis dans tout ce que Daniel avait annoncé de difficile pour lui dans cette prophétie.

 

Voilà donc pour ce qui est des préliminaires à cette vision de Daniel 8.

 

Au verset 2, Daniel dit qu'il a été transporté, en songe certainement, à Suse, la capitale.

 

Gardons toujours à l'esprit que Daniel prophétisa cette vision, ce rêve, du temps de l'empire babylonien. Or, en ces temps, la capitale de l'empire était cette ville de Babylone qui régnait. Daniel, lui, était transporté à Suse qu'il qualifie de capitale. Quelle capitale ? Babylone était cette capitale, ce n'était pas du tout Suse ! Comment Daniel a-t-il pu parler de Suse comme d'une capitale ? On comprend pourquoi Daniel avait tenu secrète cette vision-là. Parce que s'il avait révélé cette vision et s'il avait été chanter à son roi Belschatsar : " Bientôt, des étrangers, des ennemis viendront et la capitale ne sera plus Babylone mais Suse ", je crois qu'il l'aurait été à nouveau jeté dans la fosse aux lions. Enfin il aurait subi… Encore que la fosse aux lions était intervenue après Belschatsar, sous Darius. Il est certain que Belschatsar n'aurait pas du tout apprécié ce genre de prophétie, mais qui a pu lui révéler que Babylone cesserait d'être la capitale et que Suse remplacerait Babylone ? En effet lorsque les Mèdes et les Perses ont pris et envahi Babylone, ils ont établi leur capitale royale à Suse sur les bords de la rivière Oulaï. Ceci est impressionnant ! Les détracteurs de la Bible disent : " Non ce n'est pas possible, c'est tellement précis que Daniel n'a pas existé avant ces événements-là, il a dû les connaître et les lire pour écrire ce genre de chose ! " Bien entendu, il s'agit de détracteurs, de théologiens libéraux. Mais pour nous, nous croyons que Dieu est capable d'inspirer un prophète pour lui annoncer avec précision des choses qui doivent arriver.

Il avait donc reçu cette révélation d'En-Haut. Il aurait pu passer pour fou ! Babylone était tellement impressionnante, tellement puissante qu'en annonçant une autre capitale pour peu de temps après, on l'aurait pris pour fou, on l'aurait peut-être interné à Babylone dans un asile psychiatrique s'il en existait !

Et ceci s'est effectivement concrétisé avec l'invasion médo-perse. Ce fut tellement vrai qu'Esther, fille adoptive de Mardochée, quand elle devint l'épouse de Xersès, Assuérus, et devint reine du royaume de l'empire médo-perse, ce fut à Suse qu'elle monta sur le trône d'Assuérus, trône que Darius premier avait justement établi avant même l'avènement d'Assuérus.

 Je vous invite, si vous étudiez Daniel, surtout à partir du chapitre 6 et de l'avènement de l'empire médo-perse, à vous en référer aussi au livre d'Esther tellement intéressant à cet égard. Et c'est aussi de Suse (quelle prophétie !) que Néhémie put revenir à Jérusalem avec la permission d'Artaxerxès qu'il servait (il était son échanson) et lorsque Néhémie était sur le point de rentrer en Israël et à Jérusalem en particulier, il s'était trouvé à Suse : il est précisé que Suse était la capitale. Donc ces expressions étaient reprises en leur temps par des livres comme ceux d'Esther, comme ceux de Néhémie tandis que Daniel, lui, les avait annoncés et il aurait pu passer à son époque comme totalement fou tandis qu'il recevait ces révélations. Donc, après Babylone et après ces rois, les Mèdes et les Perses avaient fait de Suse la capitale royale de leur empire.

 

Dans ce chapitre 8 du livre de Daniel, nous rencontrons huit cornes. Je propose que nous les passions en revue, et je veux expliquer pourquoi j'eus le désir d'entrer dans une analyse de ces choses parce que très souvent nous passons sur ces textes comme "chat sur braise" tellement ils peuvent être mystérieux à nos yeux, à nos cœurs et à nos esprits.

 

Pour commencer, la corne est dans la Bible synonyme de puissance, de domination, elle est synonyme d'autorité et de force, autant pour ce qui est de pays et de leur puissance que pour ce qui est d'individus, de leur force et de leur puissance. Par exemple au Psaume 148 verset 14, le psalmiste a pu déclarer : Il a relevé ma corne. Évidemment, la plupart du temps, cela est traduit par force, car la corne est synonyme de force. Toutes ces cornes que nous allons passer en revue, ont été, je le répète, des types et des prototypes de l'Antéchrist. Voilà pourquoi il est intéressant de nous pencher sur la question de ces cornes et ensemble, ces cornes nous permettent de comprendre, de saisir ce que sera en fait la dernière corne c'est-à-dire l'Antéchrist final, sorte de synthèse de toutes les précédentes. Daniel a pour vocation de mettre pleins feux sur la dernière corne, celle de l'Antéchrist qui n'a pas encore paru et dont il a donné certaines révélations ; je vous laisse des textes en Daniel 7/23-26 ; Daniel 8/23-26 ; Daniel 9/26-27. Il avait mis pleins feux sur quatre empires en Daniel 2 (l'empire babylonien symbolisé par la tête en or massif, puis l'empire médo-perse fait d'argent et l'empire grec d'airain, enfin l'empire romain fait de fer, les jambes de cet empire romain se terminant par dix orteils en partie faits de fer et en partie d'argile). Il avait donc prophétisé sur quatre empires et c'est très exactement ce qui s'est passé après Daniel et des siècles après lui, et de façon absolument époustouflante.

Je vous invite à considérer de près ces choses et vous en serez vraiment béni en même temps que nourri avec l'aide de notre Dieu.

 

Quatre empires. Ces quatre empires sous la forme d'un homme, d'un homme énorme dont Nebucadnetsar eut la vision : cette statue s'est trouvé être projetée au chapitre 7 sous la forme de bêtes. Quatre animaux : un lion ailé, Babylone ; un ours, les Mèdes et les Perses, avec trois côtes dans sa gueule ; ensuite un léopard ailé, la Grèce et pour finir une bête indéfinissable, monstrueuse, écrasant tout sur sa route, Rome. La Rome impériale qui avait mis sous ses pieds la Grèce impériale au bout de quelques années, vers l'an trente avant Jésus-Christ.

 

Alors pourquoi disons-nous à propos de cette forme humaine que ces quatre empires se sont retrouvés sous la forme de bêtes ? Précédemment nous disions ce qui suit : humanité (la statue d'un homme) sans divinité (car tous ces empires ont cru devoir faire leur route sans Dieu) égale bestialité. Tandis qu'au chapitre 8, il n'est pas question de quatre empires, mais de deux : l'empire médo-perse sous la forme d'un bélier et de l'empire grec sous la forme d'un bouc. Tout à fait intéressant. Pourquoi donc ces deux empires ? Simplement parce que, sous la forme d'un bélier, le premier, l'empire médo-perse, devait apporter la délivrance du peuple d'Israël afin de lui donner de réintégrer son pays : ceci s'est déroulé sous Artaxerxés et sous Cyrus. C'est de cette façon que Esdras et Néhémie ont pu réintégrer le plus beau des pays. Il est remarquable que ces rois aient pu faire tomber ces rideaux de fer et d'airain comme le dit le chapitre 45 d'Ésaïe le prophète ; ce qui est remarquable là encore, c'est qu'Ésaïe avait cité le nom du roi qui permettrait à Israël de rentrer (Cyrus au chapitre 44 verset 28, au chapitre 45 verset 1) ; dans ces textes, à propos de la libération du peuple juif aux fins de lui permettre de réintégrer son pays, ce Cyrus a été présenté par Ésaïe le prophète comme un berger suscité par Dieu pour son peuple, et au chapitre 45 verset 1, comme l'oint de Dieu : c'est curieux mais c'est pourtant vrai.

 

Alors d'abord le royaume médo-perse, celui qui avait permis à Israël de rentrer, et puis le deuxième, celui de la Grèce sous la forme du bouc, devant être le royaume qui le persécuterait à mort et ferait justement figure prophétique de ces temps difficiles vers lesquels nous marchons, la Grèce.

Parlons du bélier. Daniel transporté à Suse vit un bélier, un animal à deux cornes. L'une de ses cornes était plus haute que l'autre, elle s'éleva pourtant la dernière. Quelle explication trouver à cela ? Point n'est besoin de spéculer puisqu'il nous est déjà signalé au verset 20 du chapitre 8 que les deux cornes sont les rois des Mèdes et des Perses. On apprécie beaucoup lorsque la Bible elle-même donne explication de ces mystères ! Deux royaumes qui s'étaient unis en une seule bête, le bélier.

 

Pour mieux cerner la situation géographique de ces régions, la Mède, la Médie plutôt, s'étendait sur le territoire de l'Irak actuel, et puis la Perse, dans l'Iran actuel. Comme cela, nous situons mieux puisque nous n'avons pas de carte. Selon nos historiens, les soldats de l'empire médo-perse portaient un bélier ou une tête de bélier sur leur armure ou sur les roues de leurs chars de guerre quand ils allaient au combat. Dans le zodiaque, le bélier a toujours été lié à la Perse et nous savons que l'astrologie a vu le jour dans cette région du monde. Le bélier a donc longtemps symbolisé la Perse, d'où cet animal pour parler de l'empire médo-perse. Une corne était plus haute que l'autre. Cette corne plus haute s'éleva donc la dernière pour rattraper la première et la dépasser. Quelle explication ? La Médie, et ceci est reconnu par l'Histoire, fut pendant longtemps l'empire le plus grand au nord de la Babylonie. Un empire puissant, un empire qui aida même Babylone à conquérir la Syrie en 612 avant Jésus-Christ. Elle fut la corne la plus grande pendant un temps. Quant à la Perse, elle fut précédemment un petit pays désertique plus à l'est de la Médie, mais un certain Cyrus arriva (tout ceci est attesté par l'Histoire qui corrobore tout à fait ce que la Bible nous enseigne, je dirais là encore que c'est impressionnant !). Un certain Cyrus arriva, donc, un véritable génie dans bien des domaines et en particulier dans le domaine militaire. Il avait pu s'emparer de la Médie en l'an 550 avant Jésus-Christ et il fit de la Perse la puissance la plus forte du Moyen-Orient, d'où cette corne partie la dernière, rattrapant la première pour la dépasser ensuite. Nous voilà donc éclairés, et ce, également grâce à nos historiens et à nos archéologues, sur la signification de cette corne venue la dernière pour être la plus puissante. Sous son gouvernement, la Perse se poussa vers l'occident, c'est écrit textuellement dans ce que nous avons entendu tout à l'heure, elle poussa donc vers l'ouest, elle s'empara de Babylone en 539 avant Jésus-Christ, elle s'empara de l'Asie mineure en 546, elle s'empara de la Syrie. La Perse !

 

A propos d'Asie mineure, il y avait là un roi puissant, le roi de Lydie, le roi Crésus, réputé pour ses richesses, surtout en or. Et ce roi avait pu soumettre l'Asie mineure toute entière alors que pour commencer il ne régnait que sur la Lydie. Eh bien, Cyrus ne fit qu'une bouchée de ce roi et il put s'emparer de toute l'Asie mineure. Le verset 4 entre autres, affirme que personne ne pouvait résister à ce Cyrus, dans quelque direction que ce fût, car il était réellement le plus puissant. Au nord, il s'empara de l'Arménie, et de régions autour de la mer Caspienne, au sud, cet ours bancal (c'est ce qui nous est rapporté, puis avec une corne plus haute que l'autre) avait pu envahir l'Égypte, l'Éthiopie jusqu'à l'Assyrie et il poussa donc ses conquêtes dans trois directions. Vous savez, ces idées d'empire un peu bancal, nous les retrouvons au chapitre 7 comme au chapitre 8 : on voit un ours qui ne se tenait que sur un pied, bancal en raison de l'inégalité entre la puissance perse et la puissance des Mèdes dans ce même empire médo-perse. Et puis là, une corne plus haute que l'autre signifiait que la Perse dépassait en puissance le royaume de Médie.

 

Cet ours du chapitre 7 (l'image est reprise au chapitre 8 sous la forme de ce bélier), poussa vers l'occident, vers le nord et vers le midi. Dans les trois directions pour s'emparer de régions-clés, d'où ces trois côtes dans sa gueule : l'occident, le nord et le midi. Il est question des ces trois directions.

 

Le bouc à présent : verset 5 au chapitre 8. La Bible nous en donne l'explication au verset 21. Le bouc, c'est le roi de Javan. En hébreu, Javan c'est la Grèce. Il s'agissait d'un bouc qui n'avait qu'une seule corne. Si l'autre était aussi une drôle de bête parce qu'ayant une corne plus haute que l'autre, nous avons cette métaphore du bouc : là aussi il y a anomalie, parce que généralement, le bouc a deux cornes. Mais étant donné l'homme qu'Alexandre le Grand a représenté, il n'avait pas pu souffrir un autre puissant à ses côtés. Il avait été donc la seule corne de ce bouc au milieu des yeux de la bête. Il vint de l'occident (c'est écrit verset 5). Il venait de l'occident. Il parcourait toute la terre à sa surface sans la toucher. Quelle explication donner à cela ? Ceci peut nous donner de mesurer la rapidité avec laquelle Alexandre le Grand s'était emparé du monde connu d'alors : en dix ans, il s'imposa comme le maître incontesté du monde et avait même débordé les limites du royaume médo-perse : personne n'avait pu lui résister ! Beaucoup plus puissant que Cyrus ! Alors le bouc symbolisait la Grèce (il faut savoir qu'en grec, la mer Egée c'est littéralement la mer du bouc). Le bouc venait de la Grèce, ceci pour confirmer l'enseignement des Saintes Écritures. Le bouc est généralement plus fort et plus agile qu'un bélier. La Grèce avait été inquiète de la puissance médo-perse dont la civilisation était allée jusqu'aux portes de la Grèce et de la Macédoine. Le père d'Alexandre le Grand, un certain Philippe de Macédoine, voulait combattre cet empire, mais il n'en eut pas le temps parce qu'il fut assassiné et c'est Alexandre le Grand, son fils, qui lui succéda en 336 avant Jésus-Christ. Savez-vous à quel âge ? 21 ans. 21 ans, c'est jeune ! Je voudrais que nous soyons conscients de l'homme qu'il fut, beaucoup plus que les autres avec Antiochus Épiphane, un type prophétique de l'Antéchrist, quelque chose d'absolument remarquable. Très rapidement, cet homme mit sur pied une armée de trente-cinq mille hommes, une armée absolument imbattable, une armée tellement motivée qu'elle avait littéralement écrasé l'armée médo-perse qui lui était cependant de loin supérieure en nombre. Lisez les textes rapportés par nos historiens, c'est absolument fabuleux ! Au point que certains d'entres eux ont pu dire que l'armée d'Alexandre le Grand combattait d'une façon qui n'était ni normale, ni habituelle de la part d'un soldat. Imaginez qu'il sortit de son pays à l'âge de 23 ans, qu'à l'âge de 33 ans le monde lui était soumis et que la Perse n'avait pas pu lui tenir tête : il avait donc détruit le bélier, l'avait mis complètement par terre en très peu de temps, il avait franchi les frontières du royaume médo-perse dans toutes les directions. Il s'était rendu jusqu'aux frontières de l'Inde, était allé jusqu'en Afghanistan, descendu sur l'Égypte et avait poussé jusqu'en Afrique du Nord qu'il avait occupée. Vraiment remarquable aussi dans la direction de l'ouest vers l'Europe, un empire beaucoup plus grand que celui des médo-perses, et ceci en dix ans ! A 33 ans, il était le maître du monde connu d'alors. Nos historiens reconnaissent que ce fut un génie, sur le plan militaire principalement, comme sur beaucoup d'autres plans. Un génie beaucoup plus remarquable que Cyrus, qui en fut un lui-même. Et certains vont jusqu'à penser qu'il a été un génie au plan militaire comme personne depuis, surtout en raison de sa jeunesse. Nous n'avons pas de généraux de 23 ans. A 33 ans, Alexandre avait conquis le monde. Il avait pu franchir l'Hellespont pour battre dans un premier temps les Perses à Granique, puis à Issus près de Tarse ; il s'empara ensuite de Damas, Sidon, Tyr, Jérusalem. De Jérusalem il descendit en Égypte où il battit Alexandrie. Il repassa par la Palestine pour aller en Perse où il vainquit Darius III de Mèdes. Il prit alors Babylone, Suse, Persépolis, et après de nouvelles conquêtes, il se rendit à Babylone où il mourut au cours d'une orgie à l'âge de 33 ans. Il était alors à son apogée, il était l'homme le plus puissant du monde, la corne qui dévastait tout sur son passage. Mort à Babylone subitement… Que nous en dit la Bible ? Voilà ce que nous en dit la Bible au chapitre 8 : Le bouc devint très puissant ; mais lorsqu'il fut puissant, la grande corne se brisa. Mais il mourut pour ses propres fautes. C'était un homme qui aimait festoyer, ce n'était pas pour rien que la Grèce était symbolisée dans la statue par le ventre. Quand Alexandre le Grand faisait le siège d'une ville, avant même de s'en emparer, il pouvait accorder de négocier avec cette ville pour ne pas la réduire, mais il exigeait énormément de nourriture pour ses soldats. Les historiens nous le rapportent. Ce n'est pas sans raison qu'il est symbolisé dans la statue par le ventre et les cuisses qui représentent la puissance et surtout la marche en avant, les conquêtes. Son empire s'était étendu de l'Europe aux frontières de l'Inde, de l'Égypte à toute l'Afrique du Nord. Mais ses conquêtes s'étaient accomplies tellement vite que Daniel l'avait vu, là, dans cette vision du bouc courant sur toute la surface de la terre comme si ce bouc ne la touchait pas, pour parler de la rapidité de sa conquête du monde. Savez-vous que c'est à partir de là qu'il ne revint plus jamais dans son pays ? Mais voilà quelqu'un qui massacra énormément, avec lui ce fut un bain de sang de toutes parts ! Lorsqu'il arriva à Jérusalem, les Juifs en avaient été réellement effrayés parce qu'ils avaient eu connaissance par ouï-dire de ses massacres partout. Il pouvait proposer la paix mais si la paix ne lui était pas accordée, il rasait alors tout devant lui. Il installa une structure grecque païenne en Israël pour gouverner la Palestine. Mais pour ce qui nous concerne, cet homme devrait nous renseigner déjà sur ce que sera l'Antéchrist au plan militaire dominant sur toute la terre. Voilà donc de quoi nous parle Alexandre le Grand : tout d'abord un génie, mais un homme remarquable aussi militairement parlant et la Bible nous fait savoir qu'il en sera ainsi de l'Antéchrist.

 

En Daniel 8/8, quatre grandes cornes s'élevèrent après lui pour tenter de le remplacer. C'est alors que quatre grandes cornes s'élevèrent aux quatre vents des cieux pour remplacer celle d'Alexandre.

Ces quatre grandes cornes ont représenté les quatre grands généraux d'Alexandre qui s'étaient partagé son empire. L'histoire vérifie cela. Alors Daniel, quel homme de Dieu ! Depuis si longtemps (Alexandre n'était pas encore venu au monde) Daniel parlait de cet homme, c'est fou ! comme d'une corne très puissante au milieu des yeux de ce bouc. Et il avait même annoncé que quatre grands généraux s'empareraient de son empire pour se le partager. Et voyez-vous, ces quatre généraux n'avaient pas fait le poids. Ils avaient été loin de cet Alexandre le Grand. Ils durent palabrer, discuter, se chamailler et même se battre pendant 22 ans après Alexandre le Grand pour en arriver au partage de son empire. 22 ans ! Des généraux ! Des hommes qui n'étaient pas idiots et qui avaient entouré Alexandre le Grand. C'est vous dire qu'Alexandre les dépassait non seulement d'une tête mais de plus que cela encore.

 

A l'ouest, ce fut le général Cassandre qui régna sur la Macédoine, la Grèce et l'Europe. Ces quatre généraux représentaient les quatre vents des cieux autour de la Méditerranée et ceci est expliqué en Daniel 8 au verset 8 : Quatre grandes cornes s'élevèrent pour la remplacer, aux quatre vents des cieux. Ces quatre vents des cieux constituent une autre métaphore de ces quatre généraux, de ces quatre cornes. Cassandre, disais-je, avait régné sur la Macédoine, la Grèce, l'Europe. Lysimaque au nord, la Thrace, la Bithynie, l'Asie mineure. Séleucus à l'est, la Syrie, Babylone, la Perse. Et Ptolémée au sud, l'Égypte, Israël, l'Arabie. Voilà donc comment ces quatre généraux se partagèrent l'empire de la première corne, vingt-deux ans après sa disparition.

 

Mais alors, nous est-il précisé au verset 9, de l'une de ces quatre cornes sortit une corne. Nous allons reprendre ces textes : De l'une d'elles sortit une petite corne qui s'agrandit beaucoup vers le midi, vers l'orient, et vers le plus beau des pays. Ah ! il s'agit à présent d'Israël au regard de ces puissances. Et c'est une raison qui explique ce retour à l'hébreu à partir du chapitre 8 et jusqu'au bout, car il est question d'Israël au regard de ces puissances.

 

Alors cette petite corne sortie de ces quatre cornes, que signifie-t-elle ? Cela veut dire qu'elle sortit de l'empire grec (gardons cela à l'esprit) parce qu'avec Alexandre le Grand, ce fut la Grèce, le partage de son empire, quatre généraux grecs et cette petite corne sortant de ces quatre cornes, eh bien un roi grec. Et cette corne eut des prétentions dans quelques autres directions pour s'en emparer. Mais elle crût (du verbe croître) très vite pour devenir une grande corne, une corne puissante. Il faut tout à fait la distinguer pour comprendre les textes relatifs à cette autre corne, petite, sortie des dix cornes (en Daniel 7 chapitre précédent) : ces dix cornes que possédées par cette bête indéfinissable qui venait de l'occident mais représentait Rome : dans les quatre empires figurait Rome. Dans ce que nous sommes en train d'expliquer, Rome n'est pas là, il y a juste deux empires médo-perse et grec. Gardez cela à l'esprit. Alors nous comprenons ces visions, ces métaphores. Elle sortit de l'empire grec mais elle ressemblait tellement à la petite corne qui était sortie de l'empire romain, des dix cornes. Elle sort de quatre cornes. Cette petite corne en Daniel 8 ne pouvait être autre qu'Antiochus Épiphane. Oui, il fut donc annoncé, ce tyran, cette petite corne qui crût rapidement jusqu'à dominer bien des régions dans cet endroit du monde. Antiochus Épiphane régna de 175 à 164 avant Jésus-Christ. Il connut donc onze ans de règne. Il n'avait eu aucun droit au trône, il y accéda, ainsi que le font savoir les textes et l'Histoire le confirme, d'où la vérité de la Parole de Dieu ; il y accéda à la suite de l'assassinat de son frère Séleucus IV Philopator. Mais à la suite de l'assassinat de son frère, son neveu (du nom de Demetrius I Soter), aurait dû normalement hériter du trône. Il faut dire que les Séleucides régnaient en Syrie. Mais ils étaient grecs car la Syrie avait été conquise par la Grèce lorsqu'Alexandre le Grand battit les Perses. Ils étaient grecs : le royaume du nord vis-à-vis d'Israël était donc un royaume grec. Souvent ceci échappe à nos esprits quand nous étudions la Parole de Dieu. Il est important de l'avoir constamment en tête lorsque nous examinons les prophéties. Cet homme ne représentait pas grand-chose pour commencer, il en est à nouveau question (je vous invite à lire le chapitre 11 à partir du verset 21) : Un homme méprisé prendra sa place, sans être revêtu de la dignité royale. Il n'avait aucun droit au trône, il y était arrivé comme par accident ! Il paraîtra au milieu de la paix, et s'emparera du royaume par l'intrigue. Ce qu'il fit, tout à fait ! Il en est donc question encore plus loin, dans le livre de Daniel pour préciser certaines choses surtout quant à sa dimension d'Antéchrist, d'anti-Dieu.

 

Cet Antiochus Épiphane, Antiochus IV, poussa vers le sud et put conquérir l'Égypte. Il poussa vers l'est (nous faisons de l'Histoire mais nous y sommes obligés parce que Daniel était un historien. Mais avant le temps de l'Histoire, les historiens rapportaient l'Histoire après-coup, lui a pu la rapporter "avant-coup" en tant que prophète. Nous sommes contraints de faire de l'Histoire lorsque nous étudions Daniel, Ézéchiel et certains prophètes. C'est incontournable et si nous ne le faisons pas, nous ne pouvons rien comprendre aux textes, absolument rien ! Quand on étudie la prophétie, il faut immanquablement en arriver à l'Histoire et ce qui nous émerveille, c'est que l'Histoire confirme couramment ce que la Bible avait écrit à l'avance). Il poussa donc vers l'est, la Mésopotamie, il poussa vers l'Arménie et Israël, il faut le savoir aussi parce que, ces quatre rois, très souvent se firent la guerre, cela ne s'était pas passé dans l'harmonie. Il nous est précisé : 22 ans pour diviser le royaume d'Alexandre le Grand en quatre empires. Mais les Ptolémée avaient reçu en héritage Israël, ils régnaient sur Israël, cela n'avait pas plu à Antiochus Épiphane, alors il fit une descente sur l'Égypte pour la conquérir (au passage ce fut d'abord son père Antiochus III qui put conquérir Israël pour tenter de s'emparer de l'Égypte et après lui Antiochus Épiphane fut même appelé roi d'Israël. En cela il fut un type de l'Antéchrist parce que le véritable roi d'Israël ne fut pas un roi païen. Le véritable roi d'Israël fut David, David aussi dans sa projection, David en Christ.

Antiochus Épiphane, ayant poussé vers Israël, à la suite d'Israël, entreprit d'helléniser, de rendre grecque Israël. Ceci avait été sa vision. Alors si Alexandre le Grand nous entretient de l'aspect-génie de l'Antéchrist à venir, Antiochus Épiphane, pour sa part, nous parle de ce même Antéchrist dans sa dimension, non seulement tyrannique mais religieuse. A cet égard, je voudrais vous lire quelques extraits du livre des Maccabées : " Il se proclama le roi d'Israël. " Il est curieux d'observer qu'Antiochus Épiphane laissa la paix à la Mésopotamie, la paix à la Syrie, la paix à d'autres régions du monde qui étaient des régions païennes, et même la paix à l'Égypte dont il aurait pu prendre tellement de richesses. Tandis que pour ce qui fut d'Israël, pas du tout : Israël adorait l'Éternel, il s'en était donc pris à Israël de façon toute spéciale pour l'helléniser et la rendre païenne ; à ce propos, je vous lis ces quelques textes. Ils ne sont pas inspirés mais au point de vue historique, ils sont excessivement précieux. Les catholiques l'ont dans leur Bible. Si nous ne les avons pas dans nos Bibles, c'est tout simplement parce que ces livres ne figurent pas dans le canon juif, dans l'Ancien Testament bien entendu : les Juifs n'ont pas considéré ces livres des Maccabées comme étant inspirés de Dieu et ce fait nous a poussés nous aussi à ne pas les considérer comme tels.

Voici ce qui est rapporté au chapitre premier, à propos du règne d'Alexandre le Grand : " Après qu'Alexandre, fils de Philippe de Macédoine, sortit du pays de Kittim et qu'il eut battu Darius, roi des Perses et des Mèdes, il devint roi à sa place, tout d'abord sur l'Élam (contrée toute proche de la Grèce.) Il poussa jusqu'au bout du monde, prit les dépouilles de multitudes de nations, la terre s'est tue devant lui, son cœur s'exalta et s'enfla d'orgueil, il rassembla une armée très puissante et soumit provinces, nations, dynasties qui durent lui payer tribut. Après cela il s'alita et comprit qu'il allait mourir (à Babylone justement). Il convoqua ses officiers, ceux qui avaient été élevés avec lui depuis sa jeunesse, et il partagea son royaume avant de mourir. " Là, il faut dire qu'il y eut davantage que ces quatre généraux, il y en eut d'autres et c'est après bien des années que pour finir le royaume fut partagé en quatre."

 

Nous en arrivons à Antiochus Épiphane. Voici ce que dit le premier livre des Maccabées au verset 10 du chapitre premier : " Il sortit d'eux un rejeton impie Antiochus Épiphane, fils du roi Antiochus, qui après avoir été otage à Rome (il avait été otage à Rome ? N'oublions pas que lorsque Antiochus Épiphane s'évertuait à conquérir des terres et des pays autour de lui, Rome était en pleine ébullition et donnait du fil à retordre, non seulement à Antiochus Épiphane au niveau des frontières de son empire, mais aussi du côté de l'ouest et le père d'Antiochus Épiphane avait été battu par les Romains vers une frontière grecque, à l'ouest ; les Romains avaient cette coutume : quand ils étaient vainqueurs, par exemple lors de guerres, ils imposaient une vingtaine d'otages et parmi ces otages, il devait se trouver une personnalité très proche du roi venant d'être battu et Antiochus III, père d'Antiochus Épiphane, battu par les Romains, avait dû céder à Rome ; aussi Antiochus Épiphane était-il resté quinze ans otage à Rome avant de revenir dans son pays, d'où cette allusion), devint roi en l'an 137. En ces jours-là des impies surgirent d'Israël et ils séduisirent beaucoup de gens en disant : " Allons faisons alliance avec les nations, ces nations grecques qui nous envahissent avec ce roi impudent, car depuis que nous sommes séparés d'elles, bien des maux nous ont atteints. " Ce discours plut à plusieurs dans le peuple juif et ils s'empressèrent de se rendre auprès du roi qui ordonna d'observer les pratiques des nations (c'est cela l'apostasie, lorsque l'Église commencera à accepter les pratiques des nations, elle connaîtra l'apostasie, et je peux vous dire que nous y allons à fond déjà) : selon les usages de celles-ci, ils bâtirent donc un gymnase, ils se refirent le prépuce (vous savez que le judaïsme recommandait avec insistance la circoncision. Alors on accordait à ces Juifs qui étaient circoncis de pouvoir se faire opérer pour ôter toute trace de circoncision. Antiochus Épiphane avait été jusque là, vous imaginez ! On voulait ôter toute trace des ordonnances du Seigneur ! Voilà pourquoi ce livre est très intéressant à lire pour se rendre compte de l'Antéchrist qu'a pu représenter ce roi impudent). Quand il vit son règne affermi, Antiochus projeta de devenir roi d'Égypte afin de régner sur les deux royaumes. Il avait eu cette pensée de reconquérir tout ce qui appartenait à Alexandre le Grand. De là, les Romains avec une armée imposante sur Jérusalem entrèrent dans le sanctuaire avec arrogance (une des caractéristiques de l'Antéchrist, l'arrogance qui est rappelée en Apocalypse) et Antiochus fit main basse sur l'autel d'or, le candélabre de lumière et tous les accessoires, les vases à libation, les coupes, les cassolettes d'or, le voile et les couronnes ; quant à la décoration d'or sur la façade du temple, il l'enleva en entier, il vola aussi l'argent, l'or et les objets précieux et s'empara de tous les trésors cachés qu'il trouva. Ayant tout pris, il s'en alla dans son pays (un peu comme Nebucadnetsar). Mais avant de quitter ce pays, il se livra à un véritable carnage et proféra des paroles d'une extrême arrogance. Je vous disais précédemment, à propos de Qumran, que Qumran a pu exister en raison d'Antiochus Épiphane parce que ses façons d'agir à l'égard d'Israël avaient suscité une résistance, un peu comme nous l'avons connue, nous, en France du temps des Allemands. Une résistance avec surtout un certain Judas Maccabée qui avait réussi à reconquérir le Temple et puis ensuite le pays d'Israël. Mais dans un premier temps, Antiochus Épiphane avait été tellement dur et violent, que beaucoup de ces Juifs qui n'avaient pas voulu pactiser avec le paganisme durent quitter la ville sainte et même Israël pour se retrouver dans le désert et certains s'étaient réfugiés à Qumran. Et on a retrouvé à Qumran dans les grottes 1, 4, 6, 11, des textes de Daniel en abondance, des manuscrits : pourquoi ? Parce que les Maccabées (il s'agissait d'eux, ce fut la résistance contre Antiochus Épiphane) s'étaient réfugiés là et avaient perçu que Daniel avait parlé d'eux de façon tellement claire et précise que ceci les avait encouragés et qu'il avait parlé aussi de celui qui les persécutait. Les Maccabées avaient compris cette petite corne qui devait régner sur le pays d'Israël. Voilà de quelle façon nous devons, nous aussi, comme les Maccabées qui ont été des témoins remarquables (ils sont appelés les Maskilim) dans les textes hébraïques, mot qui signifie des hommes sages, des témoins qui, favorables à la vérité et à la justice, avaient refusé de se souiller, préférant mourir plutôt que d'offrir un culte à Jupiter dont la statue avait été dressée dans le Saint des Saints par Antiochus Épiphane. Et puis les ruses… Là nous allons aussi comprendre pourquoi cet homme est une préfiguration de l'Antéchrist qui procèdera de la même façon.

Deux ans après, le roi renvoya un percepteur dans l'Église de Juda. Ce percepteur vint à Jérusalem avec une armée imposante. Il adressa aux habitants de fausses paroles de paix… Quand les hommes diront paix et sûreté, une ruine soudaine les surprendra. Voilà ce que fit Antiochus Épiphane avec les Juifs de son temps. Puis, une fois la paix acceptée, il se jeta sur la ville à l'improviste, lui portant un coup fatal, et fit périr énormément de gens en Israël. Il pilla Jérusalem, l'incendia, en détruisit les maisons et l'enceinte, puis réduisit en captivité les femmes et les enfants et s'appropria le bétail. Mais c'est tout à fait ce que fera l'Antéchrist ! Dans le livre de Zacharie le prophète, la Bible dit même qu'il détruira les deux tiers des enfants d'Israël, et qu'il sera beaucoup plus impitoyable qu'Antiochus Épiphane.

Pourquoi ai-je eu à cœur que nous nous intéressions à ce genre de corne ? Parce qu'Antiochus nous donne une idée de celui qui vient. Ce ne sera pas du tout facile pour le monde. Des temps de détresse comme le monde n'en a jamais connu, non seulement contre Israël mais contre le monde tout entier. Ensuite Antiochus interdit la religion juive comme bientôt la religion chrétienne sera interdite, il ne faut pas se faire d'illusion. Mais je crois, je suis de ceux qui pensent (et j'espère que je ne me trompe pas, mais il faut rester très prudent quand il faut expliquer la prophétie), je pense néanmoins que nous serons enlevés avant que l'Antéchrist n'impose sa religion à toute la terre comme le fit Antiochus : écoutez la suite ! Le roi ordonna que dans tout son royaume, tous ses peuples (non seulement en Israël mais ailleurs aussi) n'en forment plus qu'un et renoncent chacun à leurs coutumes. Exactement ce que fera l'Antéchrist (Apocalypse chapitre 13)… Toutes les nations se conformèrent aux prescriptions du roi, beaucoup d'Israélites acquiescèrent volontiers à son culte. Il ne faut pas oublier que bien des Juifs avaient accepté de se soumettre. C'est comme cela que l'apostasie d'Antiochus Épiphane était entrée au sein des peuples d'Israël, sacrifiant aux idoles et profanant le shabbat. Par des messagers, le roi envoya aussi, des lettres à Jérusalem et aux villes de Juda leur prescrivant de suivre des coutumes étrangères au pays, de bannir du sanctuaire holocaustes, sacrifices, élévations, de profaner shabbat et fêtes, de souiller le sanctuaire et les choses saintes, d'élever autels, sanctuaires et temples d'idoles, de sacrifier des porcs et des animaux impurs sur les autels, de laisser leurs fils incirconcis et de se rendre abominables par toute sorte d'impuretés et de profanations. Voilà ce que la Bible appelle la véritable apostasie. Devant altérer toutes les pratiques de la Loi de Moïse, quiconque n'agirait pas selon ces décrets serait mis à mort. C'est en ces termes que le roi écrivit à tous ses sujets. Il créa des inspecteurs pour tout le peuple et ordonna aux Juifs de Juda de lui offrir des sacrifices dans chaque ville, des sacrifices de porcs (quand on sait ce que pouvait représenter le porc aux yeux d'Israël…) ; entendant tout ceux qui abandonnèrent la Loi beaucoup de gens du peuple se rallièrent à eux, ils firent du mal dans le pays, ils contraignirent Israël à se cacher dans tous les lieux de refuge et en particulier dans les grottes de Qumran. Les livres de la Loi qu'ils trouvaient étaient déchirés et jetés au feu (or que nous dit Daniel ici dans le chapitre 8 verset 12 ? L'armée fut livrée avec le sacrifice perpétuel à cause du péché. La corne jeta la vérité par terre et réussit dans ses entreprises). Les textes disent que les Livres de la Loi qui se trouvaient là furent jetés au feu. Si ce roi parvenait à découvrir chez quelqu'un un livre de l'Alliance et si quelqu'un se conformait à la Loi, le décret du roi causait sa perte. Il sévissait chaque mois contre ceux d'Israël qui avaient été pris en infraction. Le 25 du mois, on sacrifiait sur l'autel des holocaustes, des porcs ; les femmes qui avaient circoncis leurs enfants étaient, conformément au décret, mises à mort et leur nourrisson pendu à leur cou. Mais avant d'être mises à mort, ces femmes devaient parcourir toute la ville de Jérusalem avec leur enfant égorgé à leur cou, ainsi que leurs proches et ceux qui avaient opéré la circoncision. Toutefois, plusieurs en Israël restèrent fermes. Toujours un reste… Ils eurent la force de ne pas manger des choses impures et acceptèrent de mourir plutôt de consommer des mets impurs et de profaner la vie. Ce fut des jours de grande colère sur Israël et Jésus a parlé aussi de grande colère sur le peuple saint. Et c'est alors qu'un certain prêtre du nom de Mattathias réagit et, après lui, un certain Judas Maccabée. Mais lisons avant que nous ne terminions et que nous parlions un peu de notre actualité vis-à-vis de ce que nous venons d'entendre, parce que nos temps sont sérieux : j'ouvre maintenant l'Écriture au second livre des Maccabées chapitre 4 avec l'avènement de ce grand prêtre du nom de Jason, un Juif qui avait pactisé avec Antiochus Épiphane et avait été souverain sacrificateur. Et c'est comme cela que dans ce même temps l'apostasie avait crû.

 

Séleucus ayant quitté cette vie, Antiochus surnommé Épiphane lui ayant succédé sur le trône, Jason frère d'Onias usurpa le souverain pontificat. Ayant, au cours d'une entrevue, promis au roi 360 talents d'argent et 80 talents à prélever sur quelques autres revenus, il s'engageait en outre à faire inscrire à son compte 150 autres talents s'il lui donnait pouvoir d'établir un gymnase et une éphébie contiguë au temple, au Saint des Saints (une note ici dit que le gymnase réunissait des jeunes pour des exercices sportifs, mais généralement, ces exercices se pratiquaient nus. Les jeunes se recouvraient d'une huile spéciale et se livraient nus à leurs exercices). Imaginez, tout à côté du Saint des Saints, mais quel affront à l'Éternel Lui-même ! Nous savons ce que la Bible enseigne à propos de la nudité de l'homme, qui doit être protégée. Mais ce genre d'exercice se terminait de façon très misérable, disent les textes. L'éphébie, en général, virait à l'homosexualité et ceci toujours tout près du Saint des Saints. Il y avait dans ce gymnase des statues de divinités grecques et ce Jason avait accepté que l'on érigeât, dans le Saint des Saints, la statue de Zeus olympien, c'est-à-dire la statue de Jupiter dominant le Saint des Saints ! Le roi y ayant consenti, Jason, dès qu'il eut saisi le pouvoir, amena ses frères de race, des Juifs, à échanger leur façon de vivre contre celle des Grecs : il supprima les franchises que par humanité les rois avaient consenti aux Juifs (il y avait eu quand même précédemment des endroits prévus pour les Juifs, et l'exercice de leur culte en toute liberté) puis d'autres franchises également parce qu'ils étaient Juifs. Certains rois en Grèce comme Cyrus, Assuérus, Artaxerxès avaient accepté que d'autres que les Juifs aient eu la possibilité d'exercer leur culte de façon assez libre, mais dans certaines régions du royaume. Ce Jason détruisit les institutions légitimes et inaugura des usages contraires à la Loi. Il se fit plaisir en construisant un gymnase au pied de l'Acropole où il conduisit les meilleurs des éphèbes. L'hellénisme et la pénétration étrangère atteignirent un tel degré par suite de l'excessive perversité de Jason que les prêtres ne montraient plus aucun empressement pour les services de l'autel. Tous versèrent alors justement dans l'apostasie. Et puis, après tout cela, Antiochus revint à Jérusalem et lorsqu'il y entra, il reçut un accueil absolument remarquable de la part des Juifs qui avaient versé dans l'apostasie.

 

C'est tout à fait ce que la Bible nous fait savoir de l'Antéchrist qui doit arriver, qui ira jusqu'à se placer dans le Temple de Dieu, s'asseoir comme Dieu Lui-même et même au-dessus de Dieu Lui-même dans son Temple, lequel nous le pensons, sera reconstruit dans la première partie de son règne quand Il apparaîtra.

 

Il faut aussi savoir que cet Antiochus Épiphane fut un prototype de l'Antéchrist parce que 126 pièces de monnaie furent retrouvées dans son ancien royaume par nos historiens et nos archéologues et sur chacune de ses pièces, il avait fait graver ce qui suit : Théos Antiochus Épiphane. Ce qui signifie en grec : Antiochus manifesté comme Dieu. Le mot Théos comme vous le savez signifie Dieu en grec. La Bible nous renseigne sur le fait que l'Antéchrist lui-même se dira Dieu aux yeux du monde entier, il se proclamera Dieu lui-même et ce, à Jérusalem, à la place du vrai Dieu, c'est-à-dire du Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ…

 

A propos d'Alexandre le Grand et en le comparant au Christ, un certain Charles Ross Wild a pu dire ce qui suit :

Jésus et Alexandre sont morts tous deux à l'âge de 33 ans.

Alexandre a vécu et a décédé pour lui, pour sa propre gloire.

Jésus a vécu et est mort pour nous.

Le Grec est mort sur un trône.

Le Juif sur une croix.

L'un a semblé avoir triomphé.

L'autre a semblé avoir perdu.

L'un a lancé ses armées sur toute la terre.

L'autre a marché seul.

L'un a versé le sang du monde entier.

L'autre a versé son propre sang.

Alexandre le Grand et Jésus-Christ sont morts tous deux à l'âge de 33 ans.

L'un est mort à Babylone.

L'autre est mort à Jérusalem.

L'un a œuvré pour lui en égoïste.

L'autre a œuvré pour les autres.

L'un s'est fait lui-même Dieu.

L'autre, de Dieu qu'Il était, s'est fait Lui-même homme.

L'un est mort pour toujours sur son trône.

L'autre est mort au calvaire pour vivre à jamais, mais en Seigneur des Seigneurs.

Le Grec a fait de tous les hommes des esclaves.

Le Juif est venu pour libérer les esclaves.

L'un a bâti son trône sur le sang.

L'autre a bâti son trône sur l'amour.

Alexandre le Grand et Jésus-Christ sont morts tous deux à l'âge de 33 ans.

 

Oui, et comme ce doit être différent selon que l'on ne pense qu'à soi ou que l'on ne pense qu'aux autres, ce qui fut le cas de Christ !

En ce qui nous concerne aujourd'hui, où en sommes-nous quand justement l'Europe est en marche, quand la conjoncture mondiale passe par les tempêtes que vous savez, que nos médias nous rapportent à l'heure actuelle sans cesse ? Il faut savoir que les grandes crises du passé ont toujours, pour les résoudre, fait appel à des hommes d'une dimension exceptionnelle. Encore pas si loin de nous, au cours de la dernière guerre mondiale, il a fallu des hommes comme De Gaulle pour la France, Churchill pour l'Angleterre etc., lesquels ont été quand même des hommes de grande dimension politique ; sitôt leur mission accomplie, ils étaient retournés incognito en tous cas pour le Général de Gaulle, de même pour Churchill, l'Angleterre n'en ayant plus voulu après la guerre. Nos grandes crises appellent un homme. Paul-Henri Spaak disait en substance : il nous faut un homme d'une dimension exceptionnelle, au plan politique, au plan économique, qui puisse nous tirer de la crise, qui puisse mettre en place cette Europe tant souhaitée. Qu'il soit civil ou militaire peut importe, de quelque race qu'il puisse être, nous voulons un homme exceptionnel, qu'il soit Dieu ou diable, peu importe, pourvu qu'il soit l'homme de la situation !

Voilà donc un homme politique qui, a quand même prononcé des paroles auxquelles il est important que nous réfléchissions sérieusement.

Un article dans l'Événement du Jeudi a pu rapporter : du temps d'Hitler, il n'y avait en Allemagne qu'un seul million de chômeurs, mais nous, où en sommes-nous ? Adolf Hitler, petit agitateur d'origine autrichienne, n'en lança pas moins son imparable illogisme : un million de Juifs d'un côté, un million de chômeurs de l'autre donc chassons les Juifs et il n'y aura plus de chômage ! Ce fut cela. Ce discours à l'époque restait encore marginal mais en six ans, une aggravation considérable le rendit d'abord audible, puis séduisant et enfin acceptable. Vous savez, quand le monde vous parle de cette façon-là, il y a réellement de quoi en frémir ! Or le monde, et singulièrement l'Europe, vient de nouveau d'entrer dans une zone de tempête. Il ne faut pas se faire d'illusion à cet égard, la crise frappe la plupart des pays industrialisés, ceux qui avaient été jusque-là relativement épargnés ; en France, la crise n'est pas simplement de caractère conjoncturel ou cyclique : comme dans les années trente, elle témoigne d'une profonde déstabilisation mondiale ou plus exactement d'un faisceau de causes conjoncturelles. Ampleur des déficits américains entre autres, coût en capitaux de la réunification allemande, essoufflement de l'économie japonaise, nouveaux dérapages de l'Amérique latine… S'ajoutant à cela, les événements suivants : conséquences de catastrophes plus globales, naufrage du continent africain, effondrement de l'empire communiste, gonflement des flux migratoires, ainsi que des facteurs purement structurels : hypertrophie des endettements, manque de capitaux mais en raison de l'internationalisation des marchés financiers, accentuation de la mobilité des masses monétaires errantes… Un total chambardement des équilibres économiques traditionnels par suite d'une double mutation technologique et géographique des industries classiques qui constituaient le moteur de la croissance occidentale : les économies s'effondrent, ici parce qu'elles sont devenues caduques et obsolètes, là parce que leur centre de gravité s'est déplacé vers les pays en voie de développement. En apparence, le cyclone économique est moindre que celui de 1929, politiquement moins redoutable (toujours apparemment) qu'en 1939, mais sont réunies pour la première fois depuis un demi-siècle, à la fois les conditions de 1929 et celles de 1939. Ce sont nos hebdomadaires qui jouent les prophètes de malheur…