L'évangélisation 3 Profil d'une église vivante

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L'évangélisation (3)

(Message donné en 1996 à Carnières Belgique)

Profil d'une Église vivante

Actes des Apôtres 2 versets 42 et suivants :

Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.

La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.

Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun.

Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.

Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés.

Il se dégage de ces lignes un modèle absolument remarquable de vie d'Église, celui que nous devrions tenter de copier parce que c'est le modèle biblique sur lequel se calquer au mieux si l’on veut réellement expérimenter une Église vivante !

A propos d'Église vivante, ce qui ressort de ce que nous venons de lire, c'est que cette première Église était une Église prospère. Question : mon Église est-elle prospère ? Vivons-nous une prospérité spirituelle comme c'était le cas des premiers chrétiens ?

Un jour où j’avais à parler devant un parterre de pasteurs et de serviteurs de Dieu, j'avais interpellé chacun : " Croyez-vous, dans notre conjoncture actuelle, que l'Église de Jésus-Christ devrait être prospère ? " On avait senti des remous dans la salle, certains se montraient d'accord avec cela et quant aux autres… Cela n'avait pas été reçu favorablement par tous, aussi avais-je dû reformuler la question :

" Représentant le corps de Christ, l'Église a-t-elle vocation à être prospère ? Peut-on imaginer le corps de Christ malade, atteint de toutes sortes de maux, de difficultés ? En effet, l'Église en tant que corps de Christ a pour mission de poursuivre l'œuvre du Seigneur ici-bas, le Christ est présent sur cette terre par Son Église, ce corps dont Il est la tête. " Alors cela a été un peu mieux reçu.

" Oui, mais Alain Choiquier, vous savez dans quelles conditions, nous, dans tel endroit de France, nous travaillons, à quel point ce peut être ardu, difficile ! Nous avons en France des régions qui correspondent à de vrais déserts spirituels… " Bien entendu, c'est la vérité, mais pour en revenir à l'Église primitive, dès sa naissance, elle connut nombre de difficultés, et il en coûtait de devenir chrétien : on risquait sa tête. Je ne pense pas qu'à Carnières ou alentours, à l'heure qu'il est, on puisse risquer sa tête si l’on vient à Christ pour être sauvé ! Mais cette Église primitive avait su tirer profit des persécutions qu'elle avait dû subir de la part des chefs, des Juifs et aussi du peuple qui n'avait apprécié ni ce message ni Christ Lui-même ; il n’en demeure pas moins qu'il se produisit une explosion absolument remarquable qui fit que, très vite, on fut des milliers. Des milliers, nous l'avons lu tout à l'heure. Au verset 41 : Ceux qui reçurent la parole furent baptisés et ce jour-là, le nombre des disciples augmenta de trois mille âmes au jour de la Pentecôte. La Pentecôte évidemment : nous n'avons plus de Pentecôte aujourd'hui ! Il n'y aura plus jamais de Pentecôte c'est clair, mais le Saint Esprit descendu sur la terre au jour de la Pentecôte reste toujours présent sur la terre pour attirer des hommes et des femmes au salut.

Actes 2/47 : Le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés. Actes 4/4 : Beaucoup crurent et le nombre des hommes s'éleva à environ cinq mille.

Actes 5/14 : Le nombre augmentait de plus en plus.

Il y a de quoi faire des complexes pour ce qui nous concerne ! Où en sommes-nous lorsque nous lisons ce récit ? Je vais vous donner un conseil : votre feu sacré a tendance à s'éteindre ? Relisez les Actes des Apôtres ! Vous retrouverez ce feu, ce feu sacré au service du Seigneur.

Actes 6/7 : En ce temps là, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et un grand nombre de sacrificateurs obéissaient à la foi.

Nous pourrions poursuivre ainsi presque jusqu'au terme du livre des Actes des Apôtres, en commençant par Jérusalem et ensuite la Judée, la Samarie, Antioche et d'autres pays païens que les équipes apostoliques avaient pu visiter pour leur annoncer l'Évangile. Oui, comme je le disais, il y a de quoi retrouver le feu sacré dans une lecture du livre des Actes des Apôtres et refuser précisément de se laisser envahir par le découragement, par la défaite ou par un esprit de défaite : l'Évangile ne souffre ni défaite ni esprit de défaite, ceci est contraire à l'Évangile.

Peut-être allez-vous penser : au sein de l'Église primitive, on ne comptait pas autant de problèmes que nous en comptons de nos jours ! Que de problèmes il y a dans les Églises ! Aussi, est-il normal que nous en ayons autant ? Je dis : oui, c'est normal ! l'Église primitive avait connu des problèmes (Ananias et Saphira), puis, en Actes 6, elle avait risqué le schisme, la première division entre Hellénistes (Grecs) et Hébreux : pour quelle raison ? Parce que les veuves des Hellénistes étaient négligées aux tables du réfectoire de l'Église. Pour schématiser, une veuve des Hébreux pouvait recevoir deux louches de soupe quand une veuve des Hellénistes n’en recevait qu’une : on faisait donc des différences. A la suite de quoi se manifesta une effervescence au sein de l'Église primitive et l’on aurait pu risquer réellement une division entre Hellénistes et Hébreux.

Quelle leçon, ici, sur la façon dont la première Église réglait ses difficultés ! Et pour le savoir, lisons ensemble Actes 6/1 :

En ce temps-là, le nombre des disciples allait en augmentant, les Hellènes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. Les douze convoquèrent la multitude des disciples et dirent : " Il n'est pas convenable que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C'est pourquoi frères, choisissez parmi vous sept hommes de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. "

Vous savez, les hommes peuvent aussi se rendre dans les cuisines, trop souvent nous pensons que non !

Il avait fallu des hommes d'une dimension spirituelle exceptionnelle pour régler le problème parce que, à la racine de cette difficulté, il se posait bien entendu une question spirituelle.

Choisissez parmi vous sept hommes, nous en tant qu'apôtres, nous ne pouvons pas laisser notre travail, nous sommes trop chargés, alors essayez de trouver parmi vous des hommes d'une dimension spirituelle exceptionnelle. Pourquoi faire ? Pour prêcher ? Non ! Pour tenir les réunions de l'assemblée ? Non ! Pour aller au-dehors ? Non ! Pour prendre en main une louche !

Vous savez, si l’on songe que, dans l'Église primitive, pour servir aux tables, il était nécessaire de rendre un bon témoignage, d’être rempli de l'Esprit et de sagesse, on voit comment se réglaient les problèmes au sein de cette Église ; mais aujourd'hui on veut être rempli de ces choses éventuellement pour parader, pour se faire un nom, pour se faire connaître : eh bien non, c’est pour entrer dans des ministères tout à fait humbles et cachés. Alors qui avait-on élu ? Cette proposition plaisant à toute l'assemblée, Étienne avait été choisi. Étienne ! Premier martyr de l'Église, homme plein de foi et d'Esprit Saint, imaginez-le aux tables, en train de servir afin que cette discorde fût évacuée. Philippe, l'évangéliste, cela me parle beaucoup ! Comme ma femme a été opérée cet été, j'ai dû m'occuper de tout, servir aux tables, m'occuper des petits dont elle a la charge, leur donner à manger, faire du ménage : l'évangéliste n'est pas exempté de ces choses ! C'est fou comme la Bible est précise à bien des égards ! Et ma femme ne me reconnaissait pas ! Je l'aide de temps en temps quand je suis chez moi, c'est clair, elle pourrait vous le dire, mais cette fois-là, plus que jamais, puisqu'elle était immobilisée dans son lit. Mais ce n'est pas parce que l'on est un évangéliste, un ancien, un docteur de la Parole dans l'assemblée que l'on est dispensé de ce type de ministère, au contraire.

Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d'Antioche. Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. Voilà comment le problème fut réglé et résolu.

Quelles conséquences ? Actes 6/7 : La parole de Dieu se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait. Cette expression revient tant de fois ! Puissions-nous, devant un tel exemple, régler nous aussi nos problèmes de cette façon-là, de manière si hautement spirituelle, car l'œuvre de Dieu avance avec des hommes et des femmes spirituels sinon les situations peuvent réellement se corrompre et se détériorer.



Au chapitre 7/59, toujours à propos de ces problèmes posés à l’Église primitive, nous lisons qu'Étienne fut lapidé : Ils lapidaient Etienne, qui priait et disait : " Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! " Puis s'étant mis à genoux, il s'écria d'une voix forte : " Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! " Et, après ces paroles, il s'endormit. Saul avait approuvé le meurtre d'Étienne, il y eut ce jour-là une grande persécution contre l'Église de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie. Des hommes pieux ensevelirent Étienne et le pleurèrent à grand bruit. Saul, de son côté, ravageait l'Église ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison. Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu…Ils se lamentaient et pleuraient car ils avaient tout perdu à Jérusalem… Si nous étions à la place de ces disciples, aurions-nous apprécié d'être arrachés de nos pantoufles et de nos confortables maisons ?

C’est pourquoi je vous disais : " Surtout ne laissez pas l'Évangile aux spécialistes et aux évangélistes ! " Chacun et chacune là, diffusait la Parole au travers de son témoignage. Et c'est ainsi que le nombre des chrétiens augmentait, la Parole de Dieu se répandait et des hommes et des femmes étaient gagnés. Philippe, lui, l'évangéliste qui avait servi aux tables, fut également dispersé, descendit vers le désert, sur un chemin inspiré par le Saint-Esprit et nous connaissons la rencontre avec l'Éthiopien au chapitre 8. Avant cela, nous le voyons prêchant dans une ville de Samarie avec une grande puissance remarquable : grâce à un réveil formidable, il s'ensuivit une grand joie dans la ville.

Ce qui est surprenant, c'est que les premiers chrétiens étaient prêts à tout endurer pour la meilleure d'entre toutes les causes, et c'est peut-être à ce niveau-là que nous ne leur ressemblons pas. Quelle différence entre les premiers chrétiens et nous ? Tout était mis en œuvre afin de réduire les premiers chrétiens au silence (lisez les premières pages du livre des Actes des Apôtres) et on n'y parvenait pas. Et ces premiers chrétiens disaient : Nous ne pouvons pas ne pas parler… C'est de l'abondance du cœur que la bouche parle (Matthieu 12/34). Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons lu et entendu, ce n'est pas possible, il faut que ça rayonne, il faut que ça sorte ! Mais en ce qui nous concerne, la plupart du temps tout est mis en œuvre pour que les chrétiens puissent parler, rien à faire, ils n'y parviennent pas, c'est le contraire ! Alors qu'est-ce qui a changé ? Est-ce l'Évangile qui a changé ? Non ! Ou alors le Seigneur ? Non plus ! Alors pourquoi ne leur ressemblons-nous pas ? Il y aurait tant à dire à cet égard…

Cette première Église prospérait de la même manière en des temps de persécution qu'en des temps de paix, parce que cette Église avait aussi connu des temps de paix. Lisant Actes 9, nous ne pouvons pas affirmer que la persécution ait constitué une réelle occasion de croître. Beaucoup disent qu’il nous faudrait un temps de persécution ! Non ! Reportons-nous au verset 31 du chapitre 9 des Actes : L'Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, s'édifiant et marchant dans la crainte du Seigneur, et elle s'accroissait par l'assistance du Saint-Esprit. Elle prospérait donc en toute occasion. Le Seigneur nous accorde des temps de paix en France ou en Belgique, mais il existe à l'heure qu'il est des pays où il est difficile de prêcher l'Évangile, et où distribuer un traité peut réellement représenter un risque considérable ! Un de nos amis s'était rendu au Maroc avec quelques traités en langue arabe dans la poche et en avait distribué de façon discrète autour de lui, mais un policier s'en était aperçu. Notre homme fut jeté en prison, lui de son côté dans la prison des hommes et sa femme du sien dans celle des femmes. Il nous raconta par la suite qu’il avait dû faire intervenir son ambassade et ce qu'il avait pu vivre là. Pour un traité distribué, c'est inimaginable, impensable ! De longues journées dans des cellules archi-pleines de monde, sans même pouvoir s'asseoir, des journées et des nuits entières, debout, debout ! Certains perdaient connaissance simplement parce qu'un traité avait été distribué…

Nous bénéficions de temps de paix, mais alors, profitons-en ! Faisons comme cette Église des Actes au chapitre 9 qui avait continué de progresser, de prospérer en temps de paix. Puis en Actes 9/42 : Beaucoup crurent au Seigneur à Joppé. Actes 11/24 : Une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur. Où ? A Antioche ! Il est assez intéressant de voir comment cette Église d'Antioche avait pu naître à partir de ce martyre et de cette mort d'Étienne ; regardons au chapitre 11, par exemple et au verset 19, toujours dans ce même livre :

Ceux qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l'occasion d'Étienne allèrent jusqu'en Phénicie, dans l'île de Chypre et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs.

Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, étant venus à Antioche, s'adressèrent aussi aux Grecs, et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus.

La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur.

Je frémis quand je lis cela ! Et voyez-vous, quand nous réfléchissons à la mort d'Étienne, aux conséquences heureuses de ce martyre (la première fut l'évangélisation de la Samarie, de la Judée, de la Phénicie, d'Antioche et de l'île de Chypre, tout cela ayant jailli du martyre d'Étienne), alors nous nous disons : pourquoi n'y a-t-il plus de martyrs ? Qui parmi nous se sent prêt à mourir pour Carnières ? L'apôtre Paul, lui, avait déclaré aux Thessaloniciens : Nous étions prêts par amour pour vous à vous donner jusqu'à nos vies. Pour que l'Évangile puisse avancer jusque-là ! Des sacrifices nous sont réellement demandés, seulement voilà ! Quand je pense que parfois, nous ne nous montrons pas même capables de fréquenter une réunion par semaine de prière ou d'étude biblique, et que l’on ne nous voit que le dimanche matin (il peut y avoir des cas de force majeure, c'est clair, par exemple une maman de jeunes enfants ne pouvant pas se libérer pour aller à une réunion… Mais quand même, ceci ne représente pas le cas général !) Nous ne sommes pas prêts au sacrifice de nos vies aussi pour mettre en mouvement l'œuvre de Dieu.

Alors premièrement : l'évangélisation de contrées qui n'avaient pas encore reçu la Parole.

Deuxième conséquence heureuse issue du martyre d'Étienne, chapitre 9 : la conversion de Saul de Tarse.

Et troisième conséquence du martyre d'Étienne, elle aussi tellement heureuse : la création de l'Église d'Antioche.

L'Église d'Antioche a vu le jour comme par extension de l'Église de Jérusalem. Dans une mesure tellement plus modeste, nous avons tenté d’imiter cela et c'est sur ce modèle-là qu'il nous faut nous calquer si l’on veut avancer. Et puis ce qui est également intéressant, c’est que non seulement l'Église d'Antioche fut fondée, mais qu’aucun ténor n'est cité quant à la fondation de cette assemblée. Ceux qui annonçaient l'Évangile étaient précisément ceux qui avaient été dispersés et allaient de lieu en lieu, et c'est par leur moyen qu'un grand nombre de personnes crurent au Seigneur ! Cela me fait du bien, c'est bien la preuve que c'est dans une Église en marche que l'Église d'Antioche a pris son origine. Pas de serviteur de Dieu particulier, pas d’Étienne, pas de Philippe, le Seigneur les employait ailleurs ; Étienne était déjà décédé pour la gloire de Dieu, Philippe avait choisi une autre direction. C'est fantastique, cela ! Une sorte d'Église qui se déplace à la suite d’une persécution, va plus loin, crée une autre Église avec de nouvelles personnes et même avec des païens. En effet, Antioche, en ce temps-là, était une ville grecque, il ne faut jamais l'oublier. Alors nous voici encouragés : des chrétiens, des chrétiennes aussi simples que nous, pas de ténor parmi eux, les disciples quant à eux n'avaient pas quitté Jérusalem et les apôtres. Des chrétiens tout à fait humbles avaient donc lancé cette nouvelle Église d'Antioche, devenue une plate-forme missionnaire ouverte sur le monde païen d'alors, et c'est d’Antioche qu'étaient parties les premières équipes apostoliques : Paul et Barnabas, puis Paul et Silas etc. Oui, c'est fantastique !

Alors, surtout, ne nous attendons pas aux spécialistes. Et je crois que l'on a tendance dans nos Églises à regarder vers eux, à nous attendre à eux. La Bible insiste : nous devrions tous être des témoins du Seigneur… Certes, des échos de ce réveil étaient parvenus à Jérusalem, on s'en était inquiété parce que l'on n'en avait pas connu d’expérience semblable, aussi s'était-on posé la question : cela vient-il de Christ ou pas ? De Dieu ou pas ? Alors la décision fut prise d'envoyer Barnabas pour rendre compte de ce qui s'était passé. Un choix judicieux car Barnabas était originaire de Chypre et nous avons lu que des chrétiens étaient venus de Chypre pour évangéliser cette région d'Antioche. Et Barnabas, admirable homme de Dieu, avait discerné la grâce divine. A ces chrétiens nouvellement convertis à la suite de la première vague de persécution, il n'avait pas dit, par exemple : " Non ce n'est pas de cette manière qu'il faut marcher, parce qu'à Jérusalem les choses vont ainsi, faisons tout pour ressembler à l'Église de Jérusalem ! " (C'est ce qui se passe très souvent avec nous !) Eh bien non, cet homme de Dieu avait discerné la main du Seigneur et vu l'action du Saint Esprit parmi les Juifs et parmi les païens. Vous savez, il nous faut des Barnabas, en avons-nous dans nos Églises ? Barnabas s'était appelé avant Joseph, en Actes 4, et nous savons comment cet homme s'était signalé dans sa consécration totale au Seigneur. Il avait vendu tout ce qu'il possédait et en avait remis le fruit aux apôtres. Par la suite, ce Barnabas avait partagé d'autres expériences étonnantes avec l'apôtre Paul. C'était un homme de courage et un homme de discernement. Il avait constaté l'action de Dieu sur Saul de Tarse, qu'il avait reçu à Jérusalem pour le rencontrer tandis que les autres s'étaient débinés. Évidemment, Saul de Tarse avait fait peur, on savait de quelles persécutions il s’était rendu coupable contre les chrétiens, et à Jérusalem, nos frères se demandaient si ce Saul s'était réellement converti. Il s'était converti, en effet, et c'est Barnabas qui l'accueillit à Jérusalem et l’amena vers les autres disciples, lesquels se méfiaient tout de même un peu de lui… Mais que serait-il advenu peut-être de Saul de Tarse sans Barnabas ? Quel ministère d'encouragement, de consolation, d'exhortation ! Il nous faut des Barnabas. Prions pour que nous ayons de ces hommes qui savent discerner la grâce de Dieu et l'action du Saint Esprit !

Barnabas a fait partie de ce qu'on pourrait appeler cette équipe d'as. Il a été le deuxième as après Ananias qui conduisit Saul de Tarse au Seigneur. Après la conversion de Saul de Tarse, ayant été aidé dans ce sens par Ananias, il y eut Barnabas avec lequel faire équipe. Après Barnabas, Silas troisième as. Vous commencez à comprendre pourquoi je parle d'as, mais d'as du Seigneur ! Puis Ensuite, voici les as que l’on trouve : Epaphras, Aquilas, Stéphanas. Il faut prier pour que nous connaissions ce type d'as dans nos Églises ! Les as des Actes des apôtres ont suivi l'apôtre Paul et ont beaucoup aidé, surtout au début, à son lancement. Reprenons le cas de Barnabas, homme considérable. A Antioche, à un certain moment, que constate-t-il ? Un besoin d'enseignement. Soucieux que cette Église puisse réellement se fonder sur le roc de la Parole de Dieu, il s'était donné la peine d'aller chercher Saul chez lui, à Tarse, afin de l'entraîner à Antioche et de travailler en équipe avec lui. Un lanceur d'hommes, un animateur de premier ordre dans l'assemblée d'Antioche. Nous avons besoin de ce ministère. Faisons ensemble cette observation : sortie d'Antioche, l'équipe est constituée de la manière suivante : Barnabas et Saul, Barnabas et Saul, Barnabas et Saul puis tout à coup, Paul et Barnabas ; Paul est lancé maintenant. De ces lanceurs, de ces animateurs qui font prendre leur essor aux hommes de Dieu, nous continuons d’en avoir besoin dans nos Églises. Et ce qu'on apprécie, c'est que Barnabas, initialement en tête de l'équipe, avait accepté ensuite de marcher dans la foulée du grand apôtre. On sait quels sont les problèmes apparus entre eux, mais ce fut l'occasion pour Dieu de créer deux équipes pour la continuation de Son œuvre au milieu des païens. Oh ! Cette Église d'Antioche, absolument remarquable car pourvue en as ! Prions le Seigneur qu'Il nous envoie des as comme Epaphras, illustre inconnu qui apparaît soudain dans quelques versets des lettres de l'apôtre, principalement aux Colossiens, à Philémon : mais quel homme de prière ! Voilà donc un as dans la prière. Parmi tous ces as, nous pourrions poursuivre avec Silas, un homme de caractère à Jérusalem, qui fut désigné pour aider à Antioche l'apôtre Paul et les autres au milieu de terribles difficultés.

Silas ! Un homme d'un équilibre doctrinal impressionnant : des Silas sont nécessaires dans nos Églises pour régler les problèmes lorsque survient la menace de verser d'un côté ou de l'autre, à l’extérieur de cette ligne de crête qu'il n'est pas évident de suivre...

Mais ainsi se sont déroulées les choses et le monde païen a été atteint à partir de cette assemblée d'Antioche. Cela me rend jaloux !

Nos Églises deviennent-elles des plaques tournantes missionnaires pour la constitution d'équipes allant au loin dans le monde païen ? Eh bien cela continue, il n'y a pas d'arrêt en quelque sorte par rapport à Actes 16/5 : les Églises se fortifiaient dans la foi et augmentaient en nombre. C'est fou !

Toujours par le livre des Actes des apôtres, nous savons comment Paul avait été conduit par le Seigneur à se rendre jusqu'en Europe, en Macédoine. Cela continue. L'esprit de Dieu œuvre, des Églises sont fondées, implantées.

Chapitre 17 : Nous sommes à Thessalonique, et là, une grande multitude de grecs craignant Dieu et beaucoup de femmes de qualité se donnèrent au Seigneur.

Chapitre 17 toujours, au verset 12 : Plusieurs d'entre eux crurent, ainsi que beaucoup de femmes grecques de distinction et beaucoup d'hommes à Bérée. Chapitre 19/18 : Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait à Éphèse.

C’est étonnant !

C’est ainsi qu'à partir de cette étude du livre des Actes des Apôtres, nous avons dégagé le schéma suivant en ce qui concerne l'Église d'une façon générale dans le Nouveau Testament. Quatre points à examiner :

Premièrement, implantation : aucune implantation d'Église ne peut se faire sans luttes, combats, larmes, pleurs ! Cela ne peut pas se faire autrement. Implantation.

Ensuite, croissance : cette Église implantée, il lui faut croître et être réellement enseignée pour reposer sur le fondement de la Parole de Dieu. Croissance.

Troisièmement, maturation : il faut que l'Église devienne mature, devienne majeure. Maturation.

Quatrièmement : reproduction, multiplication : c’est là un point qui nous échappe très souvent alors que c'est tellement évident dans le livre des Actes des Apôtres ! Et pas seulement là, mais aussi dans tous les enseignements qui nous sont donnés dans le Nouveau Testament. Reproduction, Multiplication.

Et telle fut ma découverte : si l'Église n'a pas cette vision de se reproduire, elle peut avoir déjà commencé son déclin.

Il est donc impératif de se doter d’une vision de la multiplication, tout simplement parce que la stérilité spirituelle est une honte alors que nous sommes encouragés à porter du fruit. Voilà donc pour le premier point.

Deuxièmement : une Église irrésistible ! Là encore nous sommes stupéfaits. Nos Églises sont-elles irrésistibles ? Que signifie cela ? Se dispute-t-on à l'extérieur pour entrer dans nos Églises ? C'est cependant ce qui se vivait dans la première Église à Jérusalem, et même à Antioche ! La marque de cette Église rayonnante, prospère, en bonne santé spirituelle, morale, était celle de l'amour. Les chrétiens s'aimaient réellement d'un amour qui irradiait et rendait l’Église irrésistible, le Seigneur lui ajoutant chaque jour ceux qui étaient sauvés. Dans un siècle des plus froids, des plus cruels, des plus violents, voici une vie d'Église qui attire les perdus et les conduit au Seigneur en même temps que dans l'Église,

Vivant en profondeur un amour authentique, quel était en fait son secret ? Justement sur cette toile de fond :

En premier lieu, son amour.

En second lieu, son unité. Je vous invite à chercher dans les Actes des Apôtres ces expressions qui reviennent : tous ensemble… tous ensemble, ou encore : l'Église n'était qu'un cœur, qu'une âme, cette unité qui apparaît là de façon tellement surprenante, car il en venait pourtant de tous côtés !

En troisième lieu : sa joie. Je vous suggère de souligner toutes les fois où sa joie nous est rapportée : une Église qui était donc joyeuse dans le rassemblement. Joyeuse dans la persécution (Actes 2/46) : les disciples avaient été remplis de joie en raison de l'honneur qui leur avait été accordé de souffrir pour Christ. Joyeuse dans la prédication de l'Évangile (8/8), joyeuse dans toutes ses activités : la joie ! ! ! Nous vivons dans un monde triste, caractérisé par la déprime, l'angoisse : si nous vivions cette joie du Seigneur, nous deviendrions irrésistibles. Je me souviens : dans les débuts de Nation, quand nous brassions beaucoup de monde, une dame était entrée et me dit à la fin de la réunion : " C'est curieux, chez vous, on dirait que vos yeux sont allumés ! " J'ai dit oui parce dès que nous avons mis le contact avec le Seigneur, c'est Lui qui allume nos cœurs d'abord et puis ensuite vient la joie. Comme c'est important !

En dernier lieu : voilà une Église qui aimait la Parole de Dieu et persévérait dans l'enseignement des apôtres. Qu'est-il affirmé ? Tous ensemble tous les jours, assidus au temple ou assidus dans les maisons pour écouter la Parole de Dieu. Bien entendu, nous ne vivons pas une époque semblable à celle des premiers chrétiens et il ne faut pas tenter d'en arriver jusque là parce que eux vivaient ensemble et avaient tout mis en commun. Mais quand même, est-ce que l'on sait-on ce que l'on demande lorsqu'on s’adresse au Seigneur avec ces mots : " Seigneur, envoie nous un réveil " ? Nous ne savons pas ce que nous demandons. Parce que si le Seigneur envoyait ce réveil, je crois que nous répondrions au Seigneur : " Mais arrête, Seigneur, non ! Nous n'en pouvons plus, ce n'est pas possible ! " Et pourtant, nous voudrions tous vivre un tel réveil spirituel. Cela va loin : à Nation par exemple, nous ne pouvions plus avoir aucune soirée à la maison, alors j'ai commencé à comprendre ce que cela signifiait tous les jours au temple, dans les maisons…

Nous les responsables, nous devions ouvrir le lundi soir nos maisons pour recevoir et d’écouter ceux que préoccupaient problèmes ou questions. Nous étions cinq, le lundi soir, nos cinq maisons étaient donc ouvertes.

Mardi soir, réunion de prière, d'étude biblique.

Mercredi soir, formation de visiteurs et visiteuses ; vous comprenez bien que je ne pouvais pas tout faire, nous brassions des centaines de personnes ! En tant qu'ancien homme d'affaires, je tenais un fichier-clients, et puis un autre fichier de clients potentiels, j'avais donc un peu copié sur mes affaires précédentes pour essayer de constituer un secrétariat. Pourquoi ? Parce que dans cette évangélisation tous azimuts, nous avions établi des centaines de contacts, il fallait faire en sorte que chaque contact puisse recevoir du secrétariat de l'assemblée, au moins une fois par mois, un bon traité d'évangélisation accompagné d’une invitation, soit aux réunions de personnes âgées (le Club de l'Espérance), soit aux réunions de dames, soit aux réunions de jeunesse : mais c'est une tâche considérable. Il fallait mettre en route des visiteurs et des visiteuses et leur assurer une formation sur ce plan-là pour les envoyer ensuite deux à deux vers des contacts qui nous paraissaient réellement intéressés ; c'est comme cela que nous avons pu nous multiplier : il n'y a pas de secret ! Nous ne sommes pas restés dans la salle en disant : " Seigneur sauve des âmes ! ", ce n'est pas ça !

Le jeudi soir, nous sortions avec toute cette équipe mise sur pied, les dames vers les dames, les hommes vers les hommes, et les couples, il fallait démarrer tout cela, mais quel travail !

Et puis aux réunions de jeunesse, parce qu'il n’y avait plus de place, nous étions obligés d'enlever toutes les chaises pour que s’asseoient par terre ces foules de jeunes qui venaient. Combien de temps après ma mise en route de l'Église ? Trois, quatre ans… Cent cinquante jeunes le samedi soir ! Il nous fallait donc être capables d'animer, premièrement, et deuxièmement, nous montrer en mesure de conduire ces jeunes au Seigneur de façon dynamique, dans une approche appropriée. J'ai décidé de me rendre dans un centre de formation d'animateurs de jeunesse pour y décrocher un diplôme. Plusieurs ayant voulu à leur tour disposer de ce diplôme d'animation, une fois ces diplômes acquis, nous nous étions réunis pour savoir comment les mettre en pratique dans ce groupe de jeunes : nous étions dépassés par les événements ! Ce n'était pas évident. Nous avions appris énormément de choses dans ces stages, entre autres que le jeune se lasse vite des activités qui lui sont offertes et qu'il fallait les modifier d'un samedi sur l'autre afin de ne pas nous répéter dans les animations. Avec tous ces animateurs diplômés, nous avions d'abord à considérer ce qui est le plus important : le Seigneur et l'Évangile. Ensuite, comment allions-nous procéder sur le plan technique ? Cela ne va pas de soi ! Pour ne jamais nous répéter dans l'animation, il a fallu se creuser la cervelle et apprendre beaucoup ! Mais cela a vraiment porté du fruit et l'assemblée s’est constituée à partir du groupe de jeunes. Ce sont tous ces jeunes qui se sont convertis, que nous avons baptisés et qui se sont mariés ensuite. Nous en avons marié à la pelle !…

Qui représente le socle d’une assemblée? On ne fait pas une assemblée avec des jeunes, cela n'existe pas. La jeunesse est trop fluctuante, mais avec des couples, c’est possible ! Des jeunes couples, l'assemblée en était remplie, voilà l'espoir ! Ils ont commencé à avoir des enfants, c'était formidable, et c'est ainsi que l'assemblée est née. Mais nous avons tâché de ne rien négliger… dans notre faiblesse évidemment, des erreurs se sont produites, c'est sûr, le Seigneur nous a corrigés, aidés, mais tout a démarré de la jeunesse. Quand je parle de jeunes, attention ! Je ne fais pas allusion à des jeunes de 14 ou 15 ans, non ! Mais de 17 à 25 ans, ces jeunes venaient très nombreux, au point que cela avait inquiété les autorités administratives et politiques (du douzième arrondissement) qui avaient alors souhaité me rencontrer. J'étais donc allé les voir, et je me suis trouvé en présence de chargés de mission et d'hommes politiques parlant ainsi : " Nous voudrions quelques explications, sachez bien que nous sommes heureux de vous avoir dans notre secteur : nous avons tenté de lancer un groupe de jeunes gaullistes, ça a capoté et nous entendons dire que, vous, vous avez lancé un groupe de jeunes chrétiens et ça marche, vous ne savez plus où les mettre ! Vous avez un secret : vous devez certainement faire de la politique parce qu'il n'y a que cela qui les intéresse ! " N'oublions pas qu’il s’agissait des années 1960 et suivantes. Je leur ai répondu : " Vous pouvez venir, nous prêchons l'Évangile, nous annonçons qu'il y a autre chose à vivre ! " J'ai dû convenir avec eux qu'il y a des formes de christianisme si poussiéreuses et si moyenâgeuses que l’on éternue quand on s’en approche de trop près ! On ne peut pas apporter cela aux jeunes, cela n'est pas possible. On ne peut pas dire aux jeunes de la rue : " Venez à une étude biblique. " Que voulez-vous que cela leur fasse ? C'est une animation ciblée, une approche à leur niveau qu'il leur faut, alors comme cela ne tombe pas tout cuit, il faut se former ; en tout cas, voilà comment tous ces jeunes sont venus au Seigneur.

Ils aimaient la Parole de Dieu, assidus au temple, persévérant dans l'enseignement des apôtres. Mais cette Parole qu'ils recevaient, ils la rendaient, c'est ce qui nous manque, peut-être ?

Vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement ! Avons-nous rempli notre ville de notre enseignement ? Voici donc la raison d’être des campagnes d’évangélisation dans ma région, le département de l'Essonne (un million d'habitants), ce département du 91 que j'habite et que j'ai désiré voir atteint par l’Évangile. J'ai réuni serviteurs de Dieu, anciens d'assemblées, pasteurs d'Églises et je leur ai dit : " J'ai cela sur le cœur, qu'en pensez-vous ? Il faudrait que nous emplissions ce département de la Parole de Dieu. Je serais d'accord pour envisager des réunions avec vous, mais pas avant deux ans. Mais emplissons de l'Évangile ce département… "

Aujourd'hui l'Espoir : vous connaissez ? Nous avions commandé des centaines de milliers d'Évangiles, mais il fallait mettre les chrétiens en action. Depuis les villes, il fallait atteindre les Essonnois, partout, à tous les niveaux : collèges, lycées, universités, casernes, prisons, hôpitaux, il fallait atteindre tout cela ! Vous comprenez que quatorze Églises qui s’étaient mises à agir, cela avait fait du bruit dans le département ! Les autorités ont voulu nous rencontrer et Jacques Lang (rien à voir avec le Ministre de la Culture !), alors en contact avec certaines d’entre elles dans le département, avait pu leur expliquer : " Voici ce que nous voulons faire, tout simplement, nous croyons être porteurs d'un message d'espoir, d'un message libérateur, celui de l'Évangile et nous vous demandons d'accepter ce grand effort que nous voulons engager pour atteindre tout le département. " Et savez-vous ce qu'ont répondu ces autorités ? Par le biais de Jacques, le Préfet m'a inspiré les sujets que je devais prêcher au moment où il a affirmé : " Voilà, si Alain Choiquier veut être utile, il faut que soient abordés les problèmes d'angoisse, de solitude, de drogue, de violence. " Quand les autorités vous donnent les sujets, c'est formidable ! Dès lors que l’on veut réellement bouger, le Seigneur est là et Il nous fortifie.

Et cette Parole de Dieu qui circulait donnait lieu à une multiplication de disciples. J'aime bien cette expression : " La Parole de Dieu ". Il la faut comme une semence dans le cœur de ceux qui sont perdus. Alors il faut la répandre et la Parole de Dieu se répandait de plus en plus. Et le nombre des disciples augmentait. Voilà le message du livre des Actes des Apôtres en ce qui concerne l'évangélisation pour l'Église actuelle.

J'aborde le quatrième point : l'Évangile de l'Église primitive était réellement une puissance de vie, l'Évangile puissance de Dieu, doctrine mais puissance de Dieu qui répondait aux problèmes des hommes et des femmes de la génération autour de cette première Église. Voyez-vous, à l'heure qu'il est, ce qui m'attriste, c'est que l'Église primitive passait le plus clair de son temps à prêcher l'Évangile. Aujourd'hui, l'Église de cette fin de siècle passe le plus clair du sien à savoir comment faire passer le message, comment le redéfinir. Mais l'Évangile n'a pas changé ! Quelle réponse aux problèmes des hommes et des femmes de notre génération ! Il y a là des thèmes généraux que je présente un peu partout dans le monde. Pour un monde malade des hommes ! Quel espoir ? Il faut entrer avec l'Évangile dans des situations vécues de nos jours et pour lesquelles il n’y a pas aucune issue proposée par les philosophes, les psychologues, la politique, rien ! Plus personne ne peut plus rien pour notre génération. L'Évangile y peut-il quelque chose? Bien entendu ! Nous le voyons, nous le vivons, nous l’expérimentons nous-mêmes et nous savons que réellement c'est la Vérité ! Seulement, le croyons-nous ? Que faut-il redéfinir ? Il n'y a rien à redéfinir, ce qu'il faut faire, c'est appliquer l'Évangile face aux grandes crises, c’est tout ! Mais l'Évangile, lui, reste le même, on ne doit pas le modifier. On prêche l'Évangile en notant ceci ou en modifiant cela : et bien non ! Quand le Seigneur prêchait cet Évangile, Il était puissance de révolution. Qu’avait-on dit du Seigneur ? Luc 23/5 : Il soulève le peuple en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où Il a commencé, jusqu'ici.

La petite équipe apostolique était arrivée à Philippe, qu'avait-on dit d'elle ? Ces hommes troublent notre ville. Avez-vous troublé Carnières ? Avons-nous troublé Paris ? Je peux vous répondre : non ! Parce qu'en fait, sur dix millions cinq cent mille habitants, tout ce que le Seigneur nous a donné de voir d’encourageant, c'est une goutte d'eau dans l'océan ! Troublons-nous nos villes en Belgique, en France ? Et puis, en Actes 17/6 : Ces hommes qui ont bouleversé le monde sont arrivés jusqu'à nous. On craignait partout ces disciples, parce que leur Évangile était puissant, l'Évangile faisait trembler les hommes, mais aujourd'hui, ce sont les hommes qui nous font trembler. Comme il semble que ce soit tout à fait le contraire, qu'est-ce qui a changé ? Et pourtant, cette petite équipe n'avait pas de traités, pas d'imprimerie… Parfois j'arrive ici, 10.000 traités ont été distribués (attention, il faut continuer à le faire !), mais je puis vous dire qu'en France cela ne rapporte rien. Je crois que, lorsque c'est encourageant, pour 3000 traités distribués, une personne peut venir ! Et quand nous recevons cette personne, nous sommes heureux. A l'Église de Nation, lors de plusieurs campagnes sans traités, nous avons demandé à nos frères et sœurs de devenir eux-mêmes ces traités d'évangélisation, cette lettre de Christ, de vivre cette lettre de Christ au travail, dans la famille, dans le voisinage, pour lancer des invitations et puis le Seigneur nous a encouragés et bénis ; à Nation, nous tenons une campagne tous les deux mois, vendredi soir et samedi soir, en terminant le dimanche matin au culte, pour que ceux qui ont pris une décision puissent vivre un premier culte et voir comment, véritablement, on peut louer le Seigneur pour nous avoir fait grâce et nous avoir sauvés. C'est très court, j'en assure une par mois. Des petits week-ends, qui ramassent les fruits d'un travail permanent à l’instar de ce travail permanent qui est sous nos yeux dans le livre des Actes des Apôtres et les Épîtres.

Oh ! Puissions-nous retrouver cette vision-là !

Demandons, crions au Seigneur qu'Il nous donne cette vision, ce dynamisme, qu'Il suscite parmi nous des as du Seigneur, lesquels ne savaient pas qu'ils étaient des as. Mais demandons-Lui d’en susciter afin que Son Église soit bénie, renouvelée, pour que nous puissions entrer dans des temps de rafraîchissement spirituel. Très souvent, on fait mention de certains mouvements extrémistes ou charismatiques qui représentent un danger pour l'Église, mais pourquoi ? Parce que nous sommes endormis ! Devenons une Église vivante et il n'y aura plus de problème. Nous avons fait cette observation, nous n'avons jamais été ennuyés avec cela, mais ces Églises charismatiques savent que nous entretenons les meilleurs rapports avec elles : avec ces frères et sœurs, nous ne concevons pas les choses de la même façon, mais nous gardons tout de même le contact avec leurs Églises  ; mais ces Églises savent cependant que si, depuis 29 ans, nous avions décidé de rester ensemble sans nous diviser, de demeurer dans l'harmonie pour créer de nouvelles Églises, nous serions certainement l'Église la plus importante de Paris. Imaginez qu'en ce moment, tous les deux mois, nous avons un culte réunissant seulement trois Églises : nous remplissons un cinéma. Tous les deux mois, nous voulons nous retrouver à trois Églises : Nation, Daumesnil, Télégraphe, le cinéma est plein ! Nous le louons une fois tous les deux mois. Nous n'avons pas réussi à réunir toutes nos Églises pour pouvoir être ensemble, nous ne disposons pas de salle assez grande, et voilà pourquoi nous n'avons aucun problème car le Seigneur, dans une communion fraternelle authentique, nous a vraiment bénis dans nos relations avec ceux qui voient les choses autrement.

Oh ! Il nous faut réellement retrouver ce dynamisme de l'Évangile, puissance de Dieu ! Alors que cet Évangile nous dynamise ! Que le Seigneur le fasse dans Sa gloire !

Amen.

Prière : Seigneur, nous voulons te bénir pour cette parole de rafraîchissement que tu nous as envoyée ce soir depuis ton livre. C’est vrai, elle nous humilie, mais c'est pour notre bien. Nous voulons T'en remercier mais ne pas en rester là, Seigneur nous voudrions tant que Tu nous aides à entrer dans ce que Tu as réellement prévu pour nous, pour nos Églises, nos assemblées, dans le domaine de l'évangélisation, source de rafraîchissement spirituel considérable. Tu vois que nous voudrions être fortifiés, bénis, encouragés. Suscite au milieu de nous, de cette sorte d’as dans la foi, des animateurs, des hommes d'équilibre sur le plan doctrinal, Seigneur, des servantes aussi, comme Priscille, comme Phœbé, qui font réellement avancer ton règne dans cette région de la Belgique. Toute notre attente est en Toi, Seigneur, Tu sais ce qui est en nous, exauce, bénis, visite, pour l'amour de Jésus.

Amen.