Les chrétiens face à leurs responsabilités 3

Série: Les chrétiens face à leurs responsabilités dans l'église

Série de 3 messages donnés lors d'une convention nationale à Warquignies (Belgique).

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Les chrétiens devant leurs responsabilités dans l'Église (3)

(Message donné à Warquinies Belgique)

Nous nous retrouvons pour la troisième fois dans cette étude : les chrétiens devant leurs responsabilités dans l'Église.

Le premier soir, nous avons tenté de dégager une définition de l'Église.

Le deuxième soir, nous avons parlé de cette métaphore du corps de Christ.

Ce soir nous parlerons des dons spirituels et des ministères. Il est important que nous nous penchions sur cette grande question qui fait des vagues depuis quelques années. Des vagues un peu partout. Nous essaierons là encore d'en dire l'essentiel, en serrant de près la Parole de Dieu car elle est notre autorité, notre seule autorité en matière de foi, de doctrine et de vie chrétienne.

1 Corinthiens 12 :

Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous étiez conduits. C'est pourquoi je vous déclare que personne, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ! et que personne ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n'est par le Saint Esprit. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or à chacun (je répète : à chacun, à chacun, pas seulement à quelques uns, à chacun, à chacune !) la manifestation de l'Esprit est donnée (quelle que soit donc cette manifestation de l'Esprit qui m'est donnée) pour l'utilité commune. En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons par le même Esprit ; à un autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre l'interprétation des langues.

Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme Il veut.

Comme Il veut : Dieu est donc souverain dans la dispensation des dons spirituels. Nous ne pouvons pas Lui imposer de nous accorder tel ou tel don, c'est Lui qui en décide de façon souveraine.

Quelques généralités à propos des dons. Le mot don nous vient du mot grec - le Nouveau Testament ayant été écrit en grec - charisma. Ce mot s'oppose en grec à un autre mot, opsonia, ceci pour mieux comprendre ce que signifie le don spirituel. Il s'oppose à opsonia donc il s'oppose à toute idée de salaire. L'opsonia c'est le salaire, c'est ce qui est mérité, tandis que le don est par définition immérité et pour une meilleure compréhension de ce qu'il signifie, la meilleure traduction du mot charisma c'est don de grâce. Mais il y a dans don de grâce une sorte de pléonasme parce que le don, c'est déjà une grâce. Il s’agit d’insister, car il y a des pléonasmes utiles. Un pléonasme est la répétition d'une idée dans un même contexte. Il est bon qu'il existe certains pléonasmes afin que nous soyons réellement avertis de ce que Dieu veut que nous recevions et que nous saisissions.

Aucune gloire, aucun mérite en ce qui concerne les dons spirituels. Ils nous sont envoyés comme autant de grâces de la part du Dieu de grâce pour que nous puissions exercer le service auquel le Seigneur voudrait que nous nous attachions.

Premièrement, l'apôtre veut nous faire savoir qu'il y a diversité de dons et de ministères. Les dons sont toujours accordés de la part du Saint Esprit en vue d'un service, en vue de l'exercice de ministère. Le Seigneur ne nous accorde pas un don spirituel pour que nous nous enorgueillissions ou pour que nous nous flattions, certainement pas, mais pour que nous puissions Le servir de la meilleure façon. De la meilleure manière, oui, pour Le glorifier dans notre service au niveau de notre Église. Tous ces dons procèdent du même Esprit, du même Dieu, du même Seigneur, ils doivent donc travailler à l'unité puisqu'ils nous viennent du Dieu qui fait un. S'il y a division au niveau d’un don spirituel, il faut nous remettre en question très sérieusement. Parce que je le disais hier, le signe du baptême du Saint Esprit qui correspond à la nouvelle naissance, à la régénération, à la conversion, le signe du Saint Esprit à la lumière de 1 Corinthiens 12/13, c’est l’unité. L'apôtre déclare : Nous avons été tous baptisés du Saint Esprit (dans quel but ?) pour former un seul corps. Voilà le signe du Saint Esprit. Soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres. Tous ensemble. Au moment de notre nouvelle naissance, le Saint Esprit nous immerge dans le corps de Christ et nous donne de réaliser, avec ceux qui y sont déjà, cette unité du corps de Christ et Il ne nous met pas n'importe où dans ce corps, mais à la place que Dieu nous a choisie.

Baptisés du Saint Esprit pour ne former qu'un seul corps. Oh ! quel message d'unité ! Le corps, un triple message : un message d'unité, un message de diversité, un message d'harmonie.

Les dons spirituels ne doivent pas être confondus avec certaines dispositions naturelles dont nous pouvons avoir été gratifiés et qui peuvent se remarquer de façon évidente ou pas. Ils n'ont rien à faire avec des dispositions naturelles. Certains ont des dispositions naturelles remarquables, des dons naturels remarquables. Mais ce n'est pas parce quelqu'un a un don d'orateur de façon naturelle, qu'il deviendra un bon prédicateur pour Dieu. J'en veux pour preuve par exemple Moïse, Moïse qui était, nous est-il dit dans Actes 7, puissant en parole. Que veut dire cela ? Quand il était à la cour d'Égypte : puissant en parole. Qu'est-ce qu'un homme puissant en parole ? C'est un homme au verbe facile, aisé, persuasif, un animateur, quelqu'un qui s'est entraîné par le verbe et quand Dieu est venu à lui pour lui demander de s'adresser à son peuple alors qu'il se trouvait dans le désert, au service de son beau-père, Moïse a répondu à son Dieu : Envoie qui Tu voudras, moi j'ai la langue embarrassée. Il avait oublié qu'il avait été puissant en parole ! Voila donc un homme qui avait un don naturel exceptionnel, mais pour ce qui avait été ensuite de servir Dieu au niveau de ce don naturel, zéro ! Je ne suis pas ton homme, va chercher qui tu voudras, je bégaie… Le pauvre ! Alors Dieu lui a donné Aaron. C'est Aaron qui parlait, mais il n'est pas dit de lui qu'il avait un don particulier d'orateur. C'est cependant ainsi que Dieu œuvre parce qu'Il veut réellement que toute la gloire ne cesse de Lui revenir.

Cette diversité des dons spirituels ne doit pas fournir de causes d'affrontement mais au contraire, l'occasion d'exercer nos services dans cette complémentarité miraculeuse du corps de Christ. Le don (à partir du verset 7 de 1 Corinthiens 12), le don est une manifestation de l'Esprit. Or à chacun, la manifestation de l'Esprit est donnée. Le don spirituel est donc une manifestation de l'Esprit, dans quel but ? Pour l'utilité commune. Si un don m'est dispensé, c'est pour qu'il serve les autres, qu'il puisse aussi, si je suis évangéliste comme c'est mon cas, en appeler le plus grand nombre au-dehors pour rejoindre ceux qui sont sauvés. Nous le disions tout à l'heure, à propos des généralités (1 Corinthiens 12/11 et 18) : Dieu reste souverain dans la dispensation des dons. Nous ne pouvons pas Lui dire : " Tu vois, Seigneur, je pense qu'il me faudrait le don de guérison. Arrange-toi comme Tu le veux mais accorde-moi ce don ! " Eh bien non ! cela ne marche pas comme cela, c'est Dieu qui décide réellement parce qu'Il nous connaît mieux que nous-mêmes et qu’Il sait quel don adapter à notre personnalité, non seulement pour épanouir cette personnalité, mais pour que nous puissions être authentiquement en bénédiction aux autres. Et comme Il nous connaît bien mieux que nous-mêmes, c'est Lui qui en décide. Encore qu'il nous soit autorisé d'aspirer aux dons les meilleurs. Alors, les dons les meilleurs ? Il s'agit des dons pour l'édification de l'Église, pour le perfectionnement des saints, des dons indispensables et quand ils font défaut dans l'Église, ce peut être dramatique, ce peut être tragique ! Des dons pour l'extension de l'Église, des dons pour conduire l'Église. Voilà les dons qui nous sont indispensables, qu'il nous faut à tout prix dans l'assemblée, sinon nous pouvons aller n'importe comment, vacillant de côté et d'autre. Parfois nous ne comprenons pas que nous en soyons arrivés à insister sur des dons qui ne sont pas absolument indispensables mais que Dieu se plaît aussi à dispenser dans Sa grâce, tandis que d’autres dons s’avèrent absolument nécessaires pour la bonne marche de l'assemblée.

Nous pouvons donc aspirer aux dons, certes, mais aux dons les meilleurs. Il y a une chronologie voulue de Dieu, une sorte de crescendo dans les dons spirituels et le Seigneur nous invite à réfléchir à cet enseignement. Le don est aussi personnel et c'est justement le mot "chacun" qui le précise dans ce texte de 1 Corinthiens 12/7. Le don est véritablement personnel. Pourquoi ? Comme je le disais, il s'adapte de la part de Dieu à notre personnalité et Dieu qui nous connaît décide du don qui nous conviendrait le mieux.

Les dons et ministères doivent servir l'Église. Chacun, chacune a reçu un don, en avons-nous conscience ? L'avons-nous réellement découvert en vue de l'exercice du ministère que Dieu a pour nous dans l'assemblée ? Il me semble que, nous y faisions allusion dernièrement, s'il y a ce taux de chômage dépassant les 80 % dans les assemblées alors qu'il n'en est qu'à 12 % dans le monde, c'est précisément parce que nous n'avons pas encore découvert le don que Dieu nous a accordé dans Sa grâce pour Le servir dans Son Église. Mais servir Dieu ne consiste pas à paraître une fois par semaine dans Son assemblée. Nous ne faisons rien de plus qu'un fidèle catholique qui va à la messe tous les samedis ou tous les dimanches, quelle différence ? Aucune différence ! Ce n'est pas du tout comme cela que le Seigneur attend que nous Le servions. En créant Nation voilà 25 ans, j'avais dressé une liste, la plus exhaustive qui soit, pour la présenter à tous ceux qui se convertissaient afin qu'ils puissent cocher le service qu'ils désiraient accomplir dans l'Église, mais en leur faisant savoir que ce n'était pas parce qu'ils auraient choisi un service que ce service-là leur serait attribué ou accordé. Il faut voir cela avec l'autorité établie de Dieu dans l'Église. Sinon, ce peut être la foire, on ne peut jamais dire : " Moi c'est tel service que je veux accomplir ou rien ! " Ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Il faut que les choses soient faites en pleine harmonie avec l'autorité établie de Dieu dans l'Église. Mais si vous saviez le nombre de services possibles dans une Église, tout ce qu'il y a à faire dans une Église… Mais nous laissons ce qu'il y a à faire à quelques-uns, à quelques-unes. Quand on ne sert pas, on devient ces chrétiens-satellites qui tournent autour du noyau : non engagés, nous pointons un doigt, nous critiquons, nous jugeons et nous disions à cet égard que la Bible ne nous entretient pas du don spirituel de la critique, il n'y en a pas ! Le don spirituel du jugement n’existe pas  parce que c'est un don qui nous est naturel. Mais attention à ce don-là qui fait tellement de ravages dans nos communautés, dans nos Églises ! Comme nous ne faisons rien, nous critiquons, nous jugeons ceux qui font, et font beaucoup, et n'en peuvent plus de porter ce qu'ils portent mais nous ne voulons surtout pas nous joindre à eux pour porter ensemble les fardeaux et les problèmes et entrer dans une responsabilité que le Seigneur a prévue pour nous au milieu de Son peuple.

Les dons et ministères sont destinés à l'utilité commune. Ils ne sont pas pour que nous en fassions ce que nous voulons en faire. Ils doivent travailler au perfectionnement des saints, à l'édification du corps de Christ, à l'affermissement des croyants. Romains 1/11 : Je désire vous voir, pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis et qu'ensemble nous soyons encouragés.

Le don spirituel n'est pas un grade, bien que l'on ait parlé d'armée. On n'accède pas à un grade, on le reçoit comme une grâce et il y a certaines dispositions à réaliser en vue de la réception du don spirituel. L'apôtre Paul nous en parle en Romains 12 : Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, sain, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Et vous savez le reste, il évoque les dons spirituels aussi, écrivant aux Romains comme il les a enseignés aux Corinthiens. La disponibilité, c'est le don de notre vie, de notre corps au Seigneur pour Lui être entièrement consacré. Ce don spirituel peut se recevoir de plusieurs façons, directement du Saint Esprit : je crois que c'est la manière la plus courante. Le Saint Esprit décidant de façon souveraine, accorde un don spirituel à quelqu'un qui vient de se convertir ou qui a peut-être dans la foi, peu de jours, peu de mois, ou peu d'années, mais que chacun sache qu'il lui est réservé une manifestation de l'Esprit qui peut aussi se recevoir, assure la Bible, par imposition des mains de la part des anciens ou celles d'un apôtre, apôtre signifiant "envoyé" ; pour ce qui me concerne, lorsque j'ai quitté mon Église pour un ministère, j'avais demandé à mes anciens une imposition des mains, une recommandation, je n'étais pas marié à l'époque, j'avais vingt-trois ans et je l'avais reçue surtout de la part de cet homme de Dieu qui m'a conduit au Seigneur. Avec le groupe d'anciens, Ralph Shallis m'avait imposé les mains avant de me voir partir, et je pense que c'est depuis ce moment-là que le Seigneur m'a accordé ce don d'évangéliste et de pionnier.

Dans quel cadre ces dons doivent-ils être exercés ?

Dans l'Église et aussi dans le monde, si l'on est évangéliste par exemple. Tout dépend donc du don reçu de la part de Dieu. La Bible dit que le don spirituel doit se cultiver pour s'épanouir. S'il a tendance à s'éteindre, il peut se ranimer. 2 Timothée 1/6 : Je t'exhorte à ranimer la flamme du don de Dieu que tu as reçu par l'imposition de mes mains. Cela veut dire que ce don spirituel que Dieu m'a accordé quelque temps après ma conversion ou au moment de ma conversion, Dieu est souverain dans sa façon de le dispenser. S'il n'est pas mis en pratique, ce don-là s'éteint, et il me semble que nous en soyions arrivés là souvent, nous ne savons plus quel don nous avons, nous n'avons peut-être jamais su et puis nous ne l'exerçons pas, nous ne le cultivons pas, nous ne l'entretenons pas, alors il s'éteint. L'apôtre à Timothée : Ranime le don qui est en toi et que tu as reçu de l'imposition de mes mains. Ce qu'il ne faut surtout pas dire, c'est que les dons spirituels n'existent plus. Mes amis, si l'on annonce et enseigne ces choses, il faut fermer la boutique ! Puisque le don spirituel est donné en vue de l'exercice du ministère, n'y aurait-il plus de ministère dans l'Église ? Mais c'est grave cela ! C'est peut-être ce qui explique que justement, il n'y a plus de ministère, que l'Église vacille et que l'on en arrive à des états de choses tellement difficiles à encaisser.

Dans notre Église, à Nation, nous essayons, parce que la découverte ne se fait pas simplement au plan individuel (nous vivons une famille spirituelle), la découverte du don spirituel, du service fait ensemble. Je dis cela pour vous préciser que nous avons voulu vivre ce qu'enseigne l'Écriture, et nous l'avons fait d'une façon tellement faible… Quel est l'évangéliste dans notre assemblée ? Il en faut un, sinon notre assemblée va péricliter. Le don d'évangéliste est destiné à l'extension de l'Église. N'avons-nous plus en vue l'extension de l'Église pour que des hommes et des femmes au-dehors puissent se joindre à nous ? Nous devrions être littéralement débordés par ceux du dehors venant vers nous pour vérifier si ce qu'on leur a dit au-dehors est vrai au-dedans. Attention ! Ils sont attentifs, ils ouvrent un œil, ils observent, et s'ils découvrent que c'est vrai, alors généralement, ils en arrivent au pied de la Croix, dans la repentance, pour leur salut.

Quel don ai-je reçu ? Pour ma part je le sais : un don d'évangéliste par la grâce de Dieu. Certains m’abordent pour me dire : " Ne devriez-vous pas demander à Dieu encore d'autres dons ? " Je ne m'en sors déjà pas avec ce don d'évangéliste, j'en suis submergé, je prends des campagnes d'évangélisation sur trois années, j'ai suffisamment à faire avec ce don-là, je suis littéralement débordé ! Je ne crois pas que nous devions avoir tous les dons. Certains disent qu'il n'y a plus de don spirituel : c'est absolument faux, foncièrement faux. D'autres estiment que nous devrions avoir chacun pas mal de dons pour exploser. Non ! Volontairement et à dessein, le Seigneur tient chacun dans le besoin des autres. C'est important cela, parce que si nous avions plusieurs dons, nous pourrions déjà nous enorgueillir et penser aussi que nous n'avons pas besoin des autres. Or comme nous l'avons dit, l'œil ne doit pas prendre la place de l'oreille, l'oreille pas celle du pied, le pied pas celle de la main et chacun doit être à sa place dans l'exercice de son ministère avec le don que Dieu lui a dispensé. Et je puis vous dire que lorsque l'on a reçu un don, cela suffit largement : si on l'entretient, si on le cultive, si on l'exerce, on ne cherche pas à en avoir d'autres parce que l'on est déjà débordé !

Mais toute la question alors est là : quelle manifestation de l'Esprit pour moi ? Quel don spirituel ? Cette question est véritablement importante en même temps que d'actualité pour l'Église de Jésus-Christ.

Je le répète, le Seigneur volontairement nous tient dans la faiblesse, surtout pour que nous réalisions que nous avons besoin des autres et que nous ne sommes pas à ce point doués pour vivre de façon autarcique au plan spirituel. Dans certaines dénominations, certains le pensent mais non, vraiment, cela ne marche pas, vraiment pas. Ai-je réalisé que j'ai besoin des autres, besoin de leur service dans l'Église, besoin de leurs ministères, besoin de leur présence ? J'apprends avec eux et eux apprennent aussi avec moi, voilà comment il y a partage, l'Église étant un lieu de communion par excellence.

Maintenant nous en arrivons à un autre chapitre très important. Nous pourrions diviser les dons spirituels en cinq groupes que nous allons maintenant énumérer.

Premièrement, les dons auxiliaires, dont certains pourraient être à caractère social : ces dons auxiliaires sont nécessaires à la bonne marche de l'Église et à son avancement.

Les dons auxiliaires, pourquoi cette expression ? Parce qu'elle est employée par la Bible : un auxiliaire, c'est une personne qui aide en prêtant son concours. Le don auxiliaire appuie et vient en aide, et il peut venir en aide de mille et une façons. A propos de ces dons auxiliaires, la Bible enseigne, en Romains 12/7, ce don du diaconat. Ce don de service et de servir qui, la plupart du temps concerne les tâches matérielles, les tâches administratives, et c'est important, parce que là encore, il faut être rempli du Saint Esprit pour les accomplir. Actes 6 : la première crise de l'Église, de l'Église première, a failli déboucher sur un schisme entre Hellénistes et Hébreux, parce que les veuves hellénistes étaient négligées aux tables, aux tables de la cafétéria de l'Église primitive. Qu'est ce qui avait dû se passer ? On va y réfléchir. Au service, aux tables, quand une veuve des Hébreux passait, deux louches de bonne soupe. Quand une veuve des Hellénistes passait, une seule louche ! On faisait des distinctions, cela avait créé des problèmes, c'était peut-être autre chose, mais il s'agissait de service aux tables, aussi comme cela commençait sérieusement à gronder à l'intérieur de l'Église, on était allé voir les apôtres pour leur exposer la situation. Les apôtres avaient discerné sur-le-champ un problème important.

Comment avaient-ils pu régler une telle question et de service, comment avaient-ils pu régler le problème ? Écoutons bien ensemble : Choisissez parmi vous sept hommes qui soient de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit Saint et de sagesse. Pourquoi faire ? Pour tenir une louche en main. Dans l'Église du Seigneur, pour tenir une louche en main, pour tenir le chiffon pour entretenir la salle, dans l'Église du Seigneur, pour tenir l'aspirateur, il faut rendre un bon témoignage, il faut être rempli d'Esprit Saint et rempli de foi. Pour régler le problème, on avait alors choisi des hommes de Dieu parmi lesquels se trouvaient Philippe l'évangéliste (en herbe car il apprenait son ministère mais il était là, alors on l'avait choisi), on avait aussi choisi Étienne, homme déjà d'une dimension spirituelle ! Étienne qui prêchait au-dehors avec puissance, Philippe l'évangéliste qui apprenait son ministère, les voici alors aux tables en train de régler le problème, c'est fantastique ! Mais dans l'Église primitive, il fallait être rempli du Saint Esprit pour exercer un ministère très humble. C’est ainsi que parfois, on ne veut pas s'occuper de l'entretien de notre salle de culte : moi je ne suis pas là, je serais plutôt fait pour prêcher ou pour autre chose. Non ! Quelle leçon pouvons-nous en tirer ?

Ainsi l'Église primitive pouvait-elle régler ses problèmes.

Permettez encore cette petite histoire vécue à Nation : au tout départ, nous connaissions alors un bouillonnement fantastique, le Seigneur ajoutait à notre groupe au moins une personne par semaine. Parce que nous habitions très loin, à trente-cinq kilomètres au moins de l'assemblée, il me revenait très souvent de mettre en ordre les chaises, de passer le chiffon, de nettoyer avant les réunions et j'aspirais à ce que quelqu'un ou quelqu'une le fasse à ma place : j'avais alors épinglé une feuille blanche au tableau des annonces et elle était restée longtemps désespérément vierge, comme c'est souvent le cas. Je ne sais pas ce qui se passe chez vous mais ce fut le cas chez nous. Alors je lançais une annonce de temps en temps : que tous ceux et celles qui voudraient s'engager pour l'entretien de la salle (mais attention ! c'est un engagement) puissent inscrire leurs noms. Mais désespérément personne. Le Seigneur m'avait donné alors de prêcher un dimanche matin sur Actes 6. A la fin du culte, il n'y avait plus de place sur la feuille, tout à coup, tous avaient été remplis du Saint Esprit, tous s'étaient engagés pour servir ! Mais oui, on commence par d'humbles tâches et nous trouvant fidèles dans les humbles tâches, le Seigneur nous en confie de plus grandes. Mais quel parfum à ses yeux quand ces services humbles au sein de l'assemblée sont exercés de façon cachée. Oui ! ces services-là sont d'un grand prix aux yeux de notre Dieu.

Les dons de service concernent surtout les tâches matérielles parce lorsqu'il est question de diaconat, il est souvent question de tâches matérielles.

Ensuite, le don de donner.

Vous allez dire : mais cela s’adresse à tous ! Non… La Bible nous entretient du don de donner. Vous en avez qui ont à donner plus que d'autres. Romains 12/8. Certaines personnes sont comme cela, concernées par cette affaire. Je me souviens de cette femme partageant son témoignage : en dehors de son travail, pour pouvoir donner davantage au Seigneur et à l'œuvre du Seigneur, elle allait faire des ménages. J'ai trouvé cela tellement merveilleux ! Elle ne faisait pas d’heures supplémentaires pour elle afin de pouvoir s'acheter ce qu'elle ne pouvait pas avec son salaire habituel, non, le plus c'était pour l'œuvre de Dieu ! Tel est le don de donner, un don tout à fait remarquable.

Je me souviens quand je commençais à m'inquiéter à propos de cette épave de voiture que je traînais au début de mon ministère d'évangéliste, (ce qui est assez répandu chez les évangélistes, ils traînent des épaves ! ) Chez nous en France, nous n'avions pas encore tous les cinq ans le contrôle obligatoire de nos véhicules aussi pouvions-nous rouler littéralement avec des cercueils et j'en avais eu des cercueils avec lesquels je roulais ! En commençant le ministère d'évangéliste, je m’étais adressé au Seigneur : " Tu te rends compte, je vais rouler avec ce tacot ! " Il mit alors sur mon chemin une personne que je ne connaissais que depuis deux jours et qui a eu tout à coup à cœur de m’acheter une voiture neuve. Cela ne m'était jamais arrivé. Il m'a expliqué : " J'ai le don de donner… " C'est fantastique ! La Bible affirme : (il y a plus de joie à recevoir qu'à donner. Cela c'est notre version des choses.) Il y a plus de joie à donner qu'à recevoir. Et c'est comme cela que le problème a été résolu pour ma voiture et depuis, ce frère et son épouse changent ma voiture tous les trois ans en me disant : " Vous apportez ce qu'il y a de meilleur au monde ; quant à moi je suis un homme d'affaires et mes vendeurs vendent des choses qui vont passer avec ce monde, je les crois utiles pour un temps mais que vendons-nous comparé à ce que vous, vous apportez ? Vous ne vendez rien, vous apportez gratuitement, vous prêchez gratuitement mais vous apportez ce qu'il y a de meilleur et moi je n'accepte pas que vous rouliez à tombeau ouvert. Alors allez chercher une voiture et je vais régler cela directement. Je ne vois pas d'argent, cela se passe au garage directement. "  Depuis 1975, mes voitures sont renouvelées comme cela. C'est la preuve que le Christ veut que je roule, que je roule pour Lui : un routier du Seigneur c'est fantastique !

Le don de donner.

Le don de présider.

De présider à une séance comme celle-ci par exemple. On peut discerner la dimension d'un frère au niveau de sa capacité à animer une réunion ou à l'introduire. Que de frères dans notre assemblée à Nation ont commencé de grandir avec ce ministère de présider. Je leur disais toujours : " Attention ! faites-le avec zèle ! " Voyez-vous, introduire une réunion n'est pas chose aisée. Vous avez l'accueil à faire, vous avez à mettre les gens à l'aise, vous avez à les accueillir au nom de Jésus-Christ comme nous l'avons entendu ici tout à l'heure… Il faut que cela se fasse vraiment de tout votre cœur et c'est à partir de là que nous allons aussi essayer de comprendre avec vous (ils étaient plusieurs) le ministère que Dieu a pour vous. "

Toute une volée de serviteurs de Dieu a pu se développer de cette façon-là en six ans, et nous avons pu discerner des dons. Mais nous avons eu à mettre en garde certains : " Non ! ce n'est pas ce qui convient. Mais tu as reçu une manifestation de l'Esprit, tu as reçu un don, on va essayer de le découvrir ensemble et on va prier surtout ensemble pour que le Seigneur nous dirige et que nous puissions réellement le découvrir ensemble dans ta fidélité à l'Église. "

Il y a aussi le don de pratiquer la miséricorde.

Si l'exercice de ce ministère correspond au pardon (miséricorde), il consiste aussi à venir en aide aux nécessiteux et c'est un ministère vraiment indispensable aujourd'hui étant donné le chômage que nous connaissons. Il est important que nous ayons un œil ouvert parce que ceux qui sont au chômage dans l'assemblée ne vont pas dire leur besoin. C'est difficile. Peut-être certains parmi nous sont-ils au chômage, ce n'est pas une situation facile. Si les gouvernements viennent en aide aux chômeurs, à plus forte raison l'Église si elle constate qu'un couple ne tourne plus, qu'il a besoin d'être aidé, qu'il a des enfants, qu'il ne peut plus payer le loyer : cela concerne l'Église, l'exercice de la miséricorde. Pour ce qui nous concerne, nous sommes loin d'être une Église pilote, certainement pas. Mais il nous a semblé bon de créer une antenne sociale dans l'Église, avec quelques amis, des frères et sœurs pour étudier les situations et aller au-devant de frères et de sœurs peut-être au chômage ou dans la difficulté en leur posant carrément la question afin de voir dans quelle mesure l'assemblée peut aider, peut faire quelque chose.

Voilà par exemple un ministère qui peut échapper encore à nos Églises, le ministère de la miséricorde. Voilà pourquoi je parlais tout à l'heure de ministère à caractère social. La Bible dit : Heureux celui qui s'intéresse au pauvre, et en raison du chômage, des frères ou des sœurs peuvent en arriver à une pauvreté qu'ils cachent et qu'ils portent avec tellement de peine. A nous de découvrir ces frères et sœurs pour leur venir en aide.

Et puis cet autre don de consoler, d'encourager.

Que celui qui exhorte s'applique à l'exhortation. Alors exhorter signifie consoler aussi, signifie encourager, signifie littéralement, nous pourrions traduire en grec le don du Paraclet. Voilà pourquoi le Saint Esprit est appelé le Paraclet, le Consolateur. Le don d'avocat également, car le Paraclet est aussi un avocat. Nous avons un Paraclet auprès du Père, Jésus-Christ le Juste, en grec c'est bien cela, Il intercède pour nous, Il plaide notre cause, c'est un avocat.

Il nous faut aussi discerner les besoins pour visiter, dans le but de consoler, d'encourager. J'ai entendu sur l'antenne de Radio Fraternité, notre cher Léon, je crois que c'est lui qui a parlé ce matin, il disait qu'il nous faut dans l'Église le don d'encouragement.

Il y a le don de secourir, évoqué en 1 Corinthiens 12/28. Le don de secourir ! Il nous faut être très vigilants dans l'Église pour savoir et discerner ceux qui ont besoin d'être secourus. Nous le disions hier : que les membres du corps aient soin les uns des autres. Il faut donc que nous ayons soin les uns des autres.

Et maintenant après le premier groupe des dons auxiliaires et parfois à caractère social, le deuxième groupe : les dons pour l'édification du corps de Christ, pour le perfectionnement des saints. Ce sont des dons absolument nécessaires.

Quels sont ces dons-là ? Nous les avons énumérés tout à l'heure, celui de prophète. Très souvent, chez nous, lorsque nous entendons ce mot, cela bouillonne. Mais qu'est-ce qu'un prophète ? Sa définition nous est donnée dans 1 Corinthiens 14/3. Un prophète est celui qui édifie, exhorte et console. Voilà la définition donnée par l'apôtre Paul. Surtout, ne voyons pas systématiquement le prophète comme celui qui annonce l'avenir, certainement pas ! Un prophète c'est celui qui annonce les oracles de Dieu, qui parle parce que réellement inspiré de Dieu, avec cette particularité qu'il est conduit par Dieu pour atteindre des problèmes qu'il ignore la plupart du temps dans l'Église, mais qui alors atteint des frères et des sœurs de plein fouet pour leur permettre de résoudre leurs problèmes : telle est la caractéristique du prophète. Le prophète peut exercer un ministère béni dans l'Église.

Il y a aussi celui de pasteur. Oh quel don nécessaire, quel don indispensable pour veiller aux brebis blessées, meurtries par la vie, pour ces soldats blessés au combat aussi. Le ministère de pasteur est absolument indispensable. Surtout ne disons pas : " Nous n'avons pas besoin de pasteur ", c'est absolument faux et c'est pourquoi le travail de visites n'existe pas ou est excessivement rare. Vous savez, le secret de l'extension d'une Église c'est le travail pastoral. Et là où il n'y a pas de pasteur qui réellement et systématiquement entreprend un très sérieux travail de visites, mais quel manquement ! Que de problèmes dans l'Église à cause de cela !… Il faut un travail pastoral dans l'Église, c'est absolument nécessaire, mais en complémentarité avec d'autres ministères, celui du prophète, du docteur et de l'évangéliste. Le pasteur garde un œil sur le troupeau, s'intéresse à ceux qui ne viennent plus, prend alors le téléphone, s'inquiète, visite, pose des questions etc. Il a réellement ce cœur d'une très grande douceur, qui sait entourer les âmes et leur apporter ce dont elles ont besoin.

Et puis il y a ce don de docteur. Le docteur enseigne, c’est la Parole qu’il enseigne. La Bible signale : La connaissance enfle, l'amour édifie. Il doit donc enseigner de la part de Dieu avec beaucoup d'amour pour ne pas écraser ceux qu'il enseigne dans l'Église.

Évidemment, chaque point pourrait faire l'objet d'une réunion, mais nous ne le pouvons pas. Par le docteur, nous grandissons dans la connaissance de la Parole de Dieu. Par le docteur, nous grandissons dans la connaissance de Dieu, dans la connaissance de Jésus-Christ. Mais souvent, voilà que nous ne croyons plus à ce ministère de docteur. Nous ne venons plus aux réunions d'études bibliques. Nous n'apprenons plus la Parole de Dieu et puis nous nous écroulons, nous n'avons plus les fondements, nous n'avons plus cette colonne vertébrale en acier dont nous avons besoin pour tenir le coup au jour des grandes tempêtes. Pourquoi au culte y a t-il foule et aux réunions d'études bibliques pas grand monde ? La Bible nous fait savoir que le nouvel homme reçu au jour de notre conversion croît, du verbe croître : il croît par la connaissance de Dieu, il grandit par la connaissance de Dieu.

Avant d'aller plus loin, il est important de demeurer quelques instants encore sur les dons pour l'édification de l'Église, nous le disions, pour le perfectionnement des saints, pour l'édification du corps.

Le perfectionnement des saints. Perfectionner, c'est rendre parfait, c'est travailler au progrès de l'Église, à son avancement, c'est rendre mûr, c'est travailler à son épanouissement : ceci concerne l'autorité établie de Dieu dans l'Église. Ceci nous est enseigné dans la Parole de Dieu qui nous indique aussi qu'il y a trois sortes de perfections (très souvent on vient à moi avec ces mots : " La Bible me dit que je suis parfait mais je constate tous les jours que je ne le suis pas. " Cela fait problème…) Trois sortes de perfections, donc : celle qui nous a déjà été acquise en Jésus-Christ parce qu'Il est parfait : elle se situe au plan de la foi et se saisit par la foi. Jésus demande : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Une parole comme celle-ci me donne envie de mettre la clef sous le paillasson et de faire autre chose ! Pas vous, mais c'est vrai ? Soyez parfaits. Il reste que le Seigneur enseigne cela. L'apôtre a repris cette pensée en 1 Corinthiens 2/6 : C'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits. Qui sont ces parfaits-là ? C'est vous, c'est moi. Sommes-nous parfaits ? Si nous étions parfaits dans l'Église, nous n'aurions plus ni problème ni difficulté dans l'Église, et pourtant nous sommes appelés parfaits. Philippiens 3/15 : Nous qui sommes parfaits… Il s'agit simplement de cette position de perfection dans la foi et en devenir, en Jésus-Christ et par grâce, mais qui nous donne de comprendre cette parole de l'apôtre, toujours dans l'épître aux Philippiens : bien qu'il pose par exemple : Nous tous qui sommes parfaits… il dit aussi en Philippiens 3/12 : non que j'aie atteint la perfection. Alors s'il y a la perfection positionnelle qui nous est acquise en Christ parce qu’étant en Lui, cachés en Lui, cachés dans Sa justice, entièrement couverts par Lui sur tous les plans, il reste néanmoins que nous ne sommes pas du tout parfaits et qu'il y a cette deuxième perfection à mettre en pratique à partir de ses paroles. L'apôtre Paul déclare par exemple en Colossiens 2/20 : Si vous êtes morts en Christ ; on est mort en Christ, c'est acquis, et la perfection se situe dans cet acte de foi qui nous identifie à la mort de Christ. Et plus loin en Colossiens 3/5 : Faites mourir, mise en pratique (pas évidente tous les jours) de cette mort par la sanctification. Romains 8/13 : Si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, voilà comment on met en pratique notre avancement dans notre perfection en devenir.

Deuxième point au plan de cette perfection : la perfection pratique.

Nous sommes tous concernés par cette affaire puisqu'il s'agit directement de la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur.

Et puis il y a cet autre, ce troisième point à propos de perfection, c’est la perfection absolue. Cette perfection se situera dans notre glorification. La Bible l'enseigne, nous serons glorifiés en Jésus-Christ. Elle parle des esprits des justes qui eux sont déjà parvenus à la perfection parce que morts. Alors nous tendons vers cette perfection absolue en Jésus-Christ mais ceci, lorsque nous avons quitté cette terre ou alors au jour du retour de Christ si nous devions être trouvés encore debout, ici-bas sur cette terre. Mais rappelons-nous cette parole merveilleuse de l'apôtre qui nous entretient de perfection en Jésus-Christ, cette parole en Romains 8/29 : Il nous a prédestinés à être semblables à l'image de son Fils et le Fils est parfait. Dieu vise donc la perfection pour chacun d'entre nous. Acceptons ceci : nous sommes déjà parfaits par la foi et il y a une pratique quotidienne de cette perfection en faisant mourir les actions du corps dans un chemin de sanctification.

Maintenant, le rôle des dons spirituels et des ministères.

C'est absolument merveilleux, voilà pourquoi je disais des dons des ministères qu’ils sont indispensables. Souvenons-nous toujours ce que nous avons établi au début : le don est toujours accordé en vue de l'exercice d'un ministère pour le perfectionnement des saints. Que veut dire cela ? Pour l'œuvre du ministère, selon les mots de l'apôtre en Éphésiens 4/12. La réponse est donnée. Mettre les saints au travail et ce n'est pas évident du tout, parce que les saints ne veulent pas travailler dans l'Église. Ils veulent bien être saints mais ne veulent pas davantage la plupart du temps. Pour le perfectionnement des saints ? Mais c'est pour mettre les saints au travail ! C'est pour les aider à entrer dans l'œuvre du ministère, voilà l'expression de l'apôtre.

Je me souviens : longtemps attaché à une Église à Paris, il m’a fallu travailler dans ce sens parce que c'est enseigné. Mais ce n'est pas du tout évident, il faut mettre les saints à l'œuvre et ceci relève de l'autorité de l'Église. Il vaut la peine d'insister sur cet aspect du ministère.

Travailler aussi à l'édification du corps, à la construction du corps, c'est-à-dire que l'Église est en chantier. Elle doit recevoir ceux de l'extérieur et grandir en Christ pour atteindre l'unité de la foi. Travailler au perfectionnement des saints c'est viser l'unité de la foi dans l'Église, c'est viser la connaissance du Fils de Dieu : Éphésiens 4/12-13. Nous visons donc la connaissance du Fils de Dieu. Il faut que dans l'Église nous apprenions à Le connaître, et ceci relève aussi de l'autorité de Dieu établie dans l'Église, pour que chacun et chacune puisse atteindre l'état d'homme fait. C’est de cela que parle l'apôtre quand il parle du perfectionnement des saints : en vue d’atteindre la stature parfaite de Christ.

Voilà pour ce qui est des dons pour l'édification et là, deux agents travaillent à la perfection au niveau de l'autorité établie de Dieu dans l'Église : le Saint Esprit qui est le divin sculpteur et qui est allé nous chercher comme une pierre dans la carrière de ce monde, s'appliquant à la sculpter en regardant au modèle Jésus-Christ afin que nous soyons rendus semblables à Lui. Il est donc le divin sculpteur (2 Corinthiens 3/18) qui nous transforme à l'image de Christ. Nous tous qui, le visage découvert, reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur (le miroir c'est la Parole de Dieu), nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire comme par le Seigneur l'Esprit. Cela veut dire que ces deux agents, le Saint Esprit d'une part et de la Parole de Dieu de l’autre, travaillent ensemble à nous façonner à l'image de Jésus-Christ.

Troisième groupe : les dons pour l'extension de l'Église, les dons d'apôtres.

Apôtre signifie en grec : envoyé, et nous pourrions le rendre par pionnier. Le pionnier est celui qui va en avant, qui passe le premier. Voilà pourquoi nous parlons de pionnier de l'aviation, de pionnier de l'électronique…

Que fait le pionnier ? Il part à la conquête de terres souvent hostiles pour y implanter l'Église de Jésus-Christ, le témoignage de Jésus-Christ ; le pionnier a un travail indispensable. Souvent le pionnier, l'apôtre, a été doté de plusieurs dons parce qu'il a besoin d'enseigner ceux qu'il amène au Seigneur. Il doit être d'abord un évangéliste. Là encore, cela a été pour moi toute une révélation quand le Seigneur m'a demandé de travailler pendant six ans à l'implantation d'Églises nouvelles : cela ne dépendait pas du tout de moi, c'est le Seigneur qui l'a fait, Il m'a ouvert les yeux, en premier lieu sur ce don d'évangéliste qu'Il m'avait dispensé. Moi je m'étonnais de voir des âmes venir au Seigneur toutes les semaines. Voyons-nous toujours cela dans nos Églises ? Je m’exclamais : " Mais Seigneur Tu es merveilleux ! " Les frères me disaient que j’avais un don dans ce sens, mais pour moi ce n'était pas manifeste. Mais avec ce don d'évangéliste, le Seigneur avait dû aussi m’accorder un certain don d'enseignement, mais je ne suis pas un docteur, j'en ai tout à fait conscience : j'ai eu besoin de savoir enseigner parce que j'ai eu à enseigner les âmes toutes nouvelles. J'ai eu besoin par ailleurs d'être doté de ce don pastoral nécessaire pour pouvoir entourer ces âmes, pour une cure d'âme avec elles. J'étais seul comme pionnier à Nation, ce n'est pas évident ! Alors le Seigneur nous accorde ce dont nous avons besoin, ces dons absolument nécessaires pour pouvoir implanter l'Église.

Le don de pionnier.

Quant aux dons de l'extension, il existe aussi celui d'évangéliste qui travaille au dehors et il est bon que chaque Église demande au Seigneur un évangéliste. Alors là, ça travaille, on voit passer des âmes ! Parce que le pasteur n'a pas été doté dans ce sens, encore qu'un pasteur sache amener une âme au Seigneur, c'est clair, il a réellement le rôle de s'intéresser à ceux qui passent par des difficultés, à ceux qui sont blessés, à ceux qui ont de la peine et pour cela, il a été doué par le Seigneur et il lui faut avoir à ses côtés un ministère d'évangéliste.

Et puis, quatrième groupe de dons : les dons pour conduire. Celui de diriger.

1 Timothée 5/17 ; Hébreux 13/17. Ces dons-là sont aussi attribués à l'autorité établie de Dieu dans l'Église, personne ne peut diriger ni gouverner l'Église comme cela, de son plein gré, car c'est le Saint Esprit qui établit les évêques, nous apprend l'apôtre Paul en Actes 20/28. Le don de gouverner (1 Corinthiens 12/28) n'étant pas celui de dominer : non comme dominant sur le troupeau mais le gouvernant de la part de Dieu parce que devant en rendre un jour des comptes au Seigneur.

Et puis le cinquième groupe de dons. Je ne voudrais là heurter personne, telle n'est pas mon intention, mais nous qualifierons ce cinquième groupe de dons de dons accessoires.

Qu'est-ce qu'un accessoire ? C'est quelque chose qui accompagne (selon notre Larousse) et c'est tout à fait ce que définit la Bible à propos du cinquième don que nous pourrions qualifier de don miraculeux. Il s’agit de dons d’accompagnement et Jésus le dit Lui-même (Marc 16/17) : Voici les miracles qui accompagneront… Accompagner dégage justement cette idée de dons accessoires, ceux qui accompagnent, qui accompagnent l'exercice des ministères, le don des miracles, le don des guérisons, le don de la foi. On a tous la foi, on est tous sauvés ( C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ), c'est clair, mais à certains il est attribué une dose de foi, oui une dose supplémentaire de foi. Certains marchent ainsi : j'ai par exemple connu un serviteur de Dieu qui avait faim et qui était entré dans le ministère, marchant un peu comme je marche, par la foi uniquement et se laissant vraiment diriger par Dieu. Il avait faim, c'était l'heure de midi et il n'avait pas un sou en poche. Il est entré dans un restaurant en remerciant pour ce restaurant, il a pris place et passé commande. Lorsqu'il m'a raconté cela, je lui ai répondu :

Mais tu es complètement…

C'est le Seigneur qui m'y a poussé.

Mais comment tu t’en es sorti ? Tu n'avais pas un sou !

Le Seigneur a réglé la note ! Il y avait là un homme que je ne connaissais pas et qui ne me connaissait pas, il est venu s'asseoir à côté de moi et m’a dit : je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que je dois payer votre repas, alors je le fais, c'est tout !

Ce fut pour cet ami l'occasion de lui rendre son témoignage et d’expliquer à cet homme qu'il était entré dans ce restaurant sans un sou dans sa poche. C'est un serviteur de Dieu que je connais bien : originaire de Suisse, il exerce son ministère en France.

Voilà le don de la foi. C'est merveilleux d'avoir cela, mais on ne croit plus dans ces choses-là. Le don de la foi. Pour nous aussi en tant que serviteurs de Dieu, il y a la dîme de la dîme et nous devons donner aussi, encore que pour ma part je n'aime pas tellement parler de la dîme, la dîme devant être un point de repère si vous voulez, mais quand nous avons vraiment compris la générosité… La dîme était enseignée dans l'Ancien Testament pour des gens qui n'étaient pas convertis et pas régénérés. Alors non seulement j'enseigne que normalement, si nous sommes consacrés au Seigneur, nous donnons plus que la dîme, mais aussi, c'est facile à dire, avec mon épouse, nous nous imposons de donner plus que la dîme au Seigneur tous les mois.

Un jour j'entrai dans un congrès missionnaire, je m'assis à côté d'un cher ami, et tandis que j'écoutais un message qui n'avait rien à voir avec ce que je suis en train d’exposer, le Seigneur m’ordonna : " Donne-lui cent francs, il est dans la peine ". Je répliquai alors : " Seigneur, je veux bien, mais tu sais que je n'ai qu'un billet de cent francs en poche ! " Je n'avais que cela. Je voulais bien le donner à cet ami, mais après, que fallait-il que je fasse ? " Donne-le lui ". Le Seigneur a Ses plans. La réunion s'est terminée et je m’adressai à ce serviteur après l'avoir salué : " Tiens, le Seigneur me demande de te donner cela. " Mais il faut cette disponibilité, et souvent nous ne sommes pas disponibles. Nous avons pris un certain pli, nous allons comme cela, c'est toujours comme cela, comme cela, comme cela. Nous ne sommes plus disponibles ! Moi aussi je suis comme cela, mais là, il fallait lui donner ces cent francs, alors je les lui ai donnés. Je dois dire que je les ai sortis avec un élastique, ce n'était pas facile ! Puis je l’entendis :

Mais qui t'a dit de me donner cent francs ?

C'est le Seigneur.

Tu sais que j'ai cinq enfants, et nous ne savions pas ce que nous allions manger ce soir.

Là, j'ai remercié le Seigneur.

Nous ne savons pas mais le Seigneur sait. Alors loue le Seigneur, car tout vient de Lui.

Il était heureux car avant de rentrer à la maison, il avait de quoi acheter le nécessaire pour nourrir ses cinq enfants.

J'allai quitter la salle de congrès et je lançai au Seigneur :

Tu sais maintenant que c'est moi qui suis en difficulté ?

C'est curieux : alors que je sortais de cette salle, un autre frère a couru vers moi, m'a mis quelque chose dans la main en me disant :

Le Seigneur me pousse à te donner cela.

Ah bon ?

Prends-le, c'est tout, que le Seigneur te bénisse !

Je me mets au volant de ma voiture, je regarde… Cent francs !… Le Seigneur les avait remplacés dans ma poche. C'est fantastique !

Le don de donner.

Et le Seigneur veut nous enseigner la générosité. Ceci nous concerne tellement de près chacun et chacune.

Le don de la foi, le don des langues, alors il ne faut voir là que celui que la Bible enseigne et qui nous est montré dans les Saintes Écritures, surtout en Actes 2 : un don qui permet d'atteindre ceux qui pourraient ne pas nous comprendre dans notre langue. Ce qui s'est passé au jour de la Pentecôte de telle manière que tant d'amis venant de tellement d'endroits sous les cieux, dit la Parole, furent réellement étonnés d'entendre parler de la gloire de Dieu dans leur propre langue. Pour ce qui est des autres langues dont on peut nous parler, la Bible, Parole de Dieu, évoque la langue des anges mais ne nous donne aucun exemple de quelqu'un qui a parlé la langue des anges. Certes les anges ont peut-être leur langue à eux mais on ne sait pas laquelle. Il ne nous est pas présenté le cas type d'un homme ayant parlé dans ce sens-là.

Le don d'interpréter les langues, c'est important, on ne peut pas parler en langues et dire n'importe quoi sans, là aussi, être contrôlé, contrôlé par quelqu'un qui a discerné ce qui a été dit et en a référé aux autres.

Mais il faut quand même insister sur ce point. La Bible indique que celui qui parle en langues parle à Dieu et s'édifie lui-même. C'est ce qui s'était passé au jour de la Pentecôte. Les apôtres étaient entrés dans la louange et l'action de grâces, et ceux qui étaient là avaient été surpris de les entendre dans des actions de grâces et dans des louanges adressées à Dieu. Mais qui leur avaient été en même temps adressées (c'est ainsi qu'il faut envisager ce don-là) avec le contrôle nécessaire d'un traducteur. Pour ce faire, il faut qu'il y ait parmi nous des personnes étrangères qui risquent de ne pas comprendre ce que nous serions en train de dire : quelqu'un pourrait tout à coup, saisi par l'Esprit de Dieu, en apporter la traduction en même temps qu'il contrôle ce que le frère a pu dire de la part de Dieu. Il faut de l'ordre dans ces choses, il faut retrouver les dons tels que la Bible les enseigne, je ne veux heurter personne, je l'ai déjà dit, car je compte de chers amis des Églises de Pentecôte par exemple avec lesquels j'ai une pleine communion et ils savent que je ne pense pas tout à fait comme eux sur ce plan. Mais surtout, ne nous heurtons pas avec ces affaires-là. Personnellement, je trouve bizarre que dans toute une assemblée connaissant le français, il s’en trouve un qui se lève et parle dans une langue que personne ne comprend et qui souvent n'est pas traduite aux autres. Traduire ? Franchement, si vous parlez français, pourquoi aller chercher une autre langue pour m'adresser à vous alors que je peux le faire directement, compte tenu que nous comprenons le même langage…

L'explication des langues, en Actes 2, c'est qu'il se trouvait là des gens qui avaient eu besoin d'entendre parler dans leur propre langue de la gloire de Dieu et de ses perfections. Voilà ce que le Saint Esprit avait pu réaliser dans ce jour tout à fait remarquable de la Pentecôte.

Ces dons miraculeux sont des dons accessoires qui viennent en aide, qui appuient l'exercice des dons fondamentaux. Les dons fondamentaux que nous avons énumérés pourraient éventuellement se passer des dons miraculeux, mais les dons miraculeux ne peuvent pas se passer des dons fondamentaux parce qu'ils sont accordés par Dieu pour les appuyer. Voilà les miracles qui accompagneront, telle est l'idée des dons accessoires : qui accompagneront ; ces dons accessoires ne peuvent pas tourner tout seuls. Nous n'avons pas compris le sens de ces dons-là si on les utilise sans l'exercice des dons fondamentaux.

L'exercice des dons spirituels doit être mis en œuvre sur cette toile de fond nécessaire de l'amour. Je vais vous montrer une voie par excellence, annonce l'apôtre en 1 Corinthiens 13 : Quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas l'amour, cela ne sert à rien. Tous les dons, quels qu'ils soient, doivent s'exercer sur cette nécessaire toile de fond de l'amour et puis sous le contrôle de la tête, le chef, Christ, pour que l'ordre soit constamment présent là où ces dons s'exercent. Dieu est un Dieu d'ordre, Il veut l'ordre dans Son Église et certainement pas le désordre.

Que toute la gloire Lui en revienne !

Il était nécessaire d'aborder franchement cette grande question des dons spirituels en lesquels je crois.

Vous dites : Alain Choiquier, êtes-vous charismatique ? Oui ! je le suis, je crois aux dons spirituels, à l'exercice des dons. Mais il y a charismatique et charismatique. Vous en avez qui ne croient qu’en deux ou trois dons et pour cela nous les appelons charismatiques. Il n'y a pas que deux ou trois dons, il y en a environ dix-neuf ou même vingt et un dans la liste que l'on peut dresser ; à chacun d’examiner un peu cette liste, elle peut différer d'un milieu à l'autre. Moi je crois en tous ces dons. Être charismatique c'est croire dans tous ces dons-là, pas simplement avec un accent sur trois dons ou deux spéciaux sur lesquels tout est dirigé, orienté et tout converge. Non, cela ne fait pas de quelqu'un un charismatique : on est charismatique dans l'exact sens du terme quand on adhère à l'enseignement sur tous les dons spirituels.

Merci de votre attention et que Dieu continue de nous enseigner ces choses qui sont tellement essentielles pour l'avancement de son Église sur cette terre !