Les 4 As: Barnabas

Série: Les 4 As des Actes des apôtres

Série de quatre messages sur les As du Nouveau Testament. Ces messages ont été délivrés à Paris-Nation, l'Eglise d'Alain Choiquier. Celui-ci aborde la vie exemplaire des ces 4 As des Actes des apôtres : Ananias, Barnabas, Silas et Epaphras

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Texte

Les " 4 As "(2)

Barnabas

Étude donnée à Paris-Nation

Nous poursuivons donc notre étude des 4 As. Hier soir nous avons vu Ananias et nous nous sommes laissés instruire par sa disponibilité, sa vie de foi, son obéissance, son courage, son humilité.

Aujourd'hui nous nous intéressons à Barnabas. Dans le Nouveau Testament bien sûr, à partir du livre des Actes des Apôtres, il est beaucoup plus question de cet homme que d'Ananias, qui n'apparaît qu'à deux reprises en Actes 9 et en Actes 22, et dont le nom est toujours lié à celui de Saul de Tarse, tandis que pour ce qui est de Barnabas, il en est question dans les Actes et aussi dans quelques épîtres, en tout, une vingtaine de fois dans le Nouveau Testament.

Il serait intéressant que nous commencions par dire ce qu'était cet homme avant sa conversion en lisant un texte en Actes 4 verset 36 et 37 :

Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d'exhortation, Lévite, originaire de Chypre, vendit un champ qu'il possédait, apporta l'agent, et le déposa aux pieds des apôtres.

C'est ainsi que nous prenons le premier contact avec cet homme : il s'appelait Joseph avant de s'appeler Barnabas, il était originaire de Chypre, c'était donc un Juif de la Diaspora, c'est-à-dire de la dispersion mais qui, néanmoins, semblait servir à Jérusalem, et il était Lévite de surcroît ; le fait qu'il soit mentionné qu'il était Lévite manifeste qu'il était Juif, Juif de Chypre. On peut dire que ce texte d'Actes 4/36 nous le présente, dans un premier temps, comme ayant été un homme à l'épreuve de la consécration, du don. Il vendit un champ et donna le produit de la vente à l'œuvre de Dieu en le déposant aux pieds des apôtres. C'est ainsi que l'on apprend à le connaître dans un premier temps. C'était quand même un acte considérable que celui-là.

Il était Lévite et les Lévites étaient une sorte de tribu au service du Temple, ils étaient attachés au temple et ils aidaient les sacrificateurs dans leur service ; les Lévites servaient l'Éternel à plein temps, comme les sacrificateurs et pour Joseph, remettre ce champ, le vendre pour offrir le produit de la vente aux apôtres représentait un acte considérable. Il manifestait ainsi qu'il avait absolument compris que l'Ancien Testament, c'était fini, surtout que les propriétés des Lévites étaient des propriétés inaliénables. On leur avait donné des villes en même temps que leurs banlieues (par exemple pour ceux qui étudient ces questions en Josué 21, en Nombres 18), les Lévites n'avaient pas le droit de disposer ainsi de ce qu'on leur avait donné et ceci relevait d'un commandement d'ordonnance de Moïse qui le tenait directement de Dieu. Voilà donc cet homme, Joseph, qui bouscule ces ordonnances de l'Ancien Testament et qui indique par là qu'il a compris qu'une ère se terminait et qu'une nouvelle commençait, parce qu'un Lévite qui prenait la liberté de vendre une propriété, un bien inaliénable, c'était dangereux, il pouvait perdre sa qualité et en même temps sa fonction de Lévite. Puis d'autre part, pour ce qui est de vendre un champ pour l'œuvre de Dieu, c'est un geste énorme, car en ce temps-là, un champ était vraiment une richesse, on était agricole beaucoup plus qu'aujourd'hui ! Le monde ne connaissait pas encore la révolution industrielle, le champ était un bien à honorer, à respecter… S'en débarrasser ainsi pour en donner le produit de la vente aux apôtres faisait montre d'une consécration totale. Il avait vraiment tout donné. On peut dire que recevoir n'a pas besoin de s'apprendre, mais donner quelque chose de précieux, il a donné le meilleur, le champ était à l'époque ce que l'on pouvait avoir de meilleur. Il a donné son champ pour l'œuvre de Dieu. Et puis en tant que Lévite, Joseph était versé dans la religion et il devait aussi posséder de solides bases vétérotestamentaires, c'est-à-dire de solides bases au niveau de l'Ancienne Alliance.

Barnabas n'était pas n'importe qui.

Il est dit que beaucoup ont agi de même, avaient vendu leur champ ou leur propriété et en avaient remis aux apôtres le produit de la vente. Pourquoi, lui, a-t-il été de façon particulière, certainement en raison de sa qualité de Lévite, attaché au Temple et je pense aussi que cet homme devait être un homme assez impressionnant, nous allons le voir au fil de l'étude.

En tout cas ce que nous pouvons dire dans un premier temps, c'est qu'il s'agissait d'un homme fort doué, d'où son surnom Barnabas, qu'il a tenu des apôtres, ceci est précisé en Actes 4/36, Joseph surnommé par les apôtres Barnabas : or pour l'avoir surnommé ainsi, les apôtres avaient dû très certainement reconnaître chez lui ce don révélé par ce surnom qui veut dire fils d'exhortation. C'était un homme qui avait un don d'exhortation, mais ceci pourrait être rendu par encouragement, consolation, voilà quel était le don de Barnabas.

A Lystre, lors du premier voyage missionnaire avec Saul de Tarse surnommé Paul – nous allons lire les textes en Actes 14/12 et 13 –, il a reçu un autre surnom : Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul, Mercure, parce que c'était lui qui portait la parole. Le prêtre de Jupiter, dont le temple était à l'entrée de la ville, amena des taureaux avec des bandelettes vers les portes, et voulait, de même que la foule, offrir un sacrifice. Jupiter Barnabas, Mercure Saul de Tarse. Il est intéressant de voir pourquoi on les a surnommés ainsi. Jupiter Barnabas ? Jupiter est le grand dieu romain dont le temple était le temple du Capitole, il était le dieu du feu, le dieu du tonnerre à la parole de feu. Certainement Barnabas devait avoir une prédication de feu ! Il semble aussi que cet homme devait être grand puisque que Jupiter était un grand dieu, pas un dieu romain mais un grand dieu tandis que Mercure était aussi un dieu romain mais pas un grand dieu. Saul de Tarse a été surnommé Paul qui signifie petit en latin. Donc c'étaient presque David et Goliath qui se promenaient ensemble, ces deux hommes du nom de Barnabas et Saul de Tarse. Ce n'est pas pour rien que ce dernier a été appelé Jupiter, il devait être impressionnant  ! Ce n'est pas pour rien non plus que Saul de Tarse a été appelé Mercure parce que Mercure en ce temps-là était le patron des orateurs et en effet, il est précisé dans le texte que c'était lui qui prêchait et certainement Paul était-il un orateur de première classe. Ce qu’il est intéressant de savoir aussi, c'est que, aux yeux des Romains, Jupiter était plus grand que Mercure et ceci pose un problème au niveau de l'équipe Barnabas et Paul parce que, pour commencer, dans cette première équipe, le patron c'était Barnabas et puis presque toutes les fois où il est question de Barnabas, il est question d'exhortation, d'encouragement ou de consolation ; Actes 11/23 ; Actes 13/43 ; Actes 14/22 : toujours encouragement, exhortation, consolation, un ministère absolument indispensable dans l'Église !

Encourager, exhorter, consoler c'est aider au relèvement des enfants de Dieu, c'est travailler pour qu'ils se fortifient, c'est aussi les entourer, les protéger et il est dit de Barnabas en 11/24 qu'il était bon, un homme bon, ma Bible traduit par un homme de bien, pourquoi ? Parce que… qu'est-ce que la bonté ? C'est cette qualité de cœur qui travaille au bien des autres, de manière désintéressée, et il était bon, Barnabas, il a donné à Dieu le produit de la vente de son champ sans rien espérer en retour, il a toujours travaillé de cette façon-là, en Actes 9, il a accueilli de manière tout à fait désintéressée Paul qui rentrait de Damas, tandis que tous le craignaient et se demandaient s'il était vraiment converti. Puis on le voit aussi travailler de manière tout à fait désintéressée à Antioche. Il est aussi remarquable de remarquer qu’en latin, les termes "bon et bête" ont même racine. Bête, sans intelligence, d'ailleurs bon et bête, benete en latin ont même racine parce qu'il arrive souvent que l'on dise de quelqu'un qui est trop bon qu'il en arrive à être bête. Or il est vrai que la bonté souvent nous fait passer pour des gens tout à fait "poire" en quelque sorte aux yeux du monde, le monde ne comprenant pas pourquoi cette bonté faite de générosité, faite de charité, faite d'altruisme aussi, le monde ne comprend pas ces choses, le monde qui est dominé par des notions de profit, d'intérêt, de gain… C'est cela le monde, on ne travaille pas pour rien et quand on donne, on attend de recevoir en retour, c'est sur cette base-là que notre société est bâtie, tandis que la société de Dieu, elle, est bâtie sur la bonté. Il est dit que Dieu est bon et que même Dieu est le seul qui soit vraiment bon, pourquoi ? Parce que Dieu n'attend pas en retour, Dieu est bon, Il est généreux, Il s'est donné, Il travaille au bien des hommes qu'Il a créés de manière désintéressée, Il travaille pour les hommes mais dans le but du bien des hommes, Il veut le meilleur non pas pour Lui, mais pour les hommes et quand on est bon, on travaille de cette manière-là, et à ce point bon, de manière désintéressée que l'on peut passer pour bête, d'où précisément cette même racine des mots bon et bête.

On peut passer pour bêtes, nous chrétiens ! Prenons le cas de Barnabas, il vend son champ au lieu de le garder : déjà, il aurait pu rester disciple et puis cultiver son champ et être un bon chrétien. Puis, au lieu de profiter de la vente de son champ, il dépose la somme aux pieds des apôtres et tout est liquidé, il est bête franchement, aux yeux du monde, il est complètement cinglé, il n'a pas du tout profité mais il a tout misé sur la gloire de Dieu, l'avancement de l'Évangile, il a eu à cœur les intérêts de Dieu, les intérêts du Seigneur, sa bonté l'a conduit jusque là et le Christ voudrait que nous soyons bons de cœur.

Jésus parle de bonté en Luc 6/45 : L'homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur. Et le Christ a été bon, animé d'une bonté divine, Il était la bonté par excellence.

Barnabas était donc un homme de bien, prodiguant le bien, aidant évidemment autour de lui ceux qui en avaient besoin. Il était particulièrement doué parce qu'il était aussi docteur (Actes 11/26), il était aussi évangéliste (verset 24), il enseignait. Il faisait aussi partie des prophètes et des docteurs de l'église d'Antioche (Actes 13/2). Le courage aussi l'a animé de façon toute spéciale, nous parlions du courage d'Ananias mais le courage de Barnabas aussi a été remarquable. Quand Paul, une fois converti, conduit au Seigneur par Ananias, décida de rejoindre Jérusalem, c'est Barnabas qui l'a accueilli, tous le craignaient, reprenons les textes dans Actes 9 verset 26 : Lorsqu'il se rendit à Jérusalem, Saul tâcha de se joindre à eux ; mais tous le craignaient, ne croyant pas qu'il fût un disciple. Pourtant, Ananias l'avait reçu, Ananias l'avait conduit à la conversion, Ananias l'avait baptisé, Ananias l'avait introduit dans le cercle des chrétiens de Damas, mais à Jérusalem, on se demandait toujours si c'était vrai. Alors Barnabas, l'ayant pris avec lui, le conduisit vers les apôtres (eux-mêmes se demandaient si c'était vrai) et leur raconta comment sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment à Damas il avait prêché franchement au nom de Jésus. Barnabas s'était placé entre Saul de Tarse et les chrétiens de Jérusalem, et les apôtres ; heureusement qu'à Jérusalem, il s'était trouvé un homme comme celui-là pour accueillir Saul de Tarse ! Car les Juifs avaient su qu'il s'était converti et d'ailleurs quelques versets plus loin, on note qu'il a dû quitter Jérusalem parce que les Juifs l'avaient poursuivi à cause de sa conversion. A Jérusalem, les chrétiens n'avaient pas accepté sa conversion, les Juifs le pourchassaient parce qu'ils avaient entendu dire qu'il s'était converti, Saul s'était retrouvé entre l'enclume et le marteau et s'il ne s'était pas trouvé un homme comme Barnabas pour l'accueillir, c'était dangereux pour Saul.

Que Dieu donne à l'Église des hommes comme Barnabas, des hommes qui savent accueillir, qui soient accueillants en même temps que courageux !

Il avait un ministère d'accueil, il est écrit : Barnabas l'ayant pris avec lui. Et certainement, dans ce premier contact avec Saul de Tarse, Barnabas dut remarquer l'envergure de cet homme, parce qu’une fois Saul de Tarse de retour dans sa ville natale, Barnabas était allé le chercher là-bas, à Antioche. Il était allé voir ce que Saul de Tarse faisait, devenait chez les siens à Tarse : en Actes 11, tout ceci est encore précisé.

Un homme remarquable, ce Barnabas, un animateur de surcroît ! Il était un homme de confiance auquel l'église de Jérusalem avait confié une mission. A Antioche, des Juifs se convertissaient, des païens également, une œuvre prenait corps dans la ville et le bruit de ces événements était arrivé jusqu'aux oreilles des apôtres à Jérusalem, on se posait toutes sortes de questions à propos de ce qui se passait à Antioche, on s'en inquiétait même. On décida donc d'envoyer un délégué qui fut précisément ce Barnabas. Nous lisons ces textes en Actes 11 à partir du verset 19. Il faut savoir qu'il y a eu, tout de suite après la Crucifixion, la Résurrection, l'Ascension, la Pentecôte, un boom absolument fantastique au plan de l'évangélisation. Si nous retrouvions ce dynamisme-là, je crois que la France serait vite évangélisée en même temps que l'Europe !

D'abord je pose la question : voilà que tout à coup on parle de Barnabas en Actes 4 : cet illustre inconnu, originaire de Chypre, se convertit, on ne sait pas d'où il arrive, mais en tous cas, il est chrétien. Ensuite on parle d'Ananias, qui intervient en Actes 9, on ne sait pas d'où il vient, il sort de l'ombre puis il y retourne. On ne sait pas comment il s'est converti, on ne sait pas comment les choses se sont produites mais il y a une telle explosion de l'Évangile que Chypre, Antioche de Syrie, Damas ont été atteintes, et ce fut absolument extraordinaire, cette percée de l'Évangile ! A partir d'Actes 8 surtout mais déjà dès le début…

Mais lisons Actes 11/19 qui rappelle Actes 8 : Ceux qui avaient été dispersés par la persécution (en Actes 8) survenue à l'occasion d'Étienne (ceci souligne l'événement) allèrent jusqu'en Phénicie, dans l'île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs. Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, étant venus à Antioche, s'adressèrent aussi aux Grecs, et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. On ne sait pas d'où sortent ces évangélistes qui viennent de l'île de Chypre, qui viennent même de Cyrène. La Cyrénaïque c'est en Afrique du Nord (tournez vos pages de la Bible, et à la fin, vous trouverez une carte), Simon de Cyrène venait de là, c'est la Libye. Alors on se demande vraiment d'où sortaient ces évangélistes. On peut aussi faire le rapprochement avec Actes 2 où il est mentionné qu'il y a eu énormément de conversions, la prédication de Pierre le jour de la Pentecôte a atteint des Juifs qui venaient de pas mal de régions sous le ciel et qui se trouvaient à Jérusalem pour la fête. Pierre a prêché de manière extraordinaire et puis là, trois mille personnes se sont données au Christ et certainement, après la fête de la Pentecôte, beaucoup étaient rentrés chez eux de Cyrène, de Chypre et d'ailleurs et c'est pourquoi l'on peut comprendre que tout à coup des chrétiens, des évangélistes arrivent d'endroits nous surprenant car on se demande comment ils ont été atteints au préalable. Alors nous voyons des évangélistes venus d'Afrique du Nord, de Chypre pour évangéliser à Antioche et Barnabas les rencontre. Actes 11/22 : Le bruit en parvint aux oreilles des membres de l'Église de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu'à Antioche. C'est donc lui qui fut chargé d'aller voir, sur place, ce qui s'y passait et lorsqu'il fut arrivé, et qu'il eut vu la grâce de Dieu (il y avait pourtant des païens qui se convertissaient), il s'en réjouit, et il les exhorta tous à rester d'un cœur ferme attachés au Seigneur, car c'était un homme de bien, plein d'Esprit-Saint, et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur. Vous savez, il a eu un message remarquable à Antioche, il a donné un fort coup de main à tous ces évangélistes venus d'ailleurs.

Barnabas se rendit ensuite à Tarse pour chercher Saul justement parce que précédemment, Saul s'était rendu à Tarse vers les siens, sans doute pour leur rendre le témoignage de sa conversion, il avait eu à cœur de retrouver les siens ; et sachant qu’il l’a trouvé (Tarse était une ville importante et Barnabas n'avait ni l'adresse, ni le téléphone de Saul mais il l'a quand même trouvé !), qu'est-ce qui pourrait nous aider à comprendre comment Barnabas a pu mettre la main sur Paul dans cette grande ville ? Paul devait certainement témoigner de façon terrible, annoncer l'Évangile parmi les siens en même temps que dans la ville de Tarse et donc Barnabas n'a évidemment pas eu de peine à le rencontrer ; il a dû poser la question : " N'avez-vous pas vu un prêcheur annonçant Jésus ? – Ah oui, cet homme-là ? Il doit être par là-bas ! "

A cette époque, comme le téléphone arabe fonctionnait bien, il n'a pas eu de peine à trouver Saul de Tarse, et pourquoi faire ? D'abord pour savoir ce qu'il devenait, c'était un homme qui avait le souci des âmes, un berger de cœur, et puis il avait compris que Saul pouvait l'aider dans un ministère utile à Antioche. Il est donc allé le chercher et ensemble, ils commencèrent un travail sur place. Et c'est à Antioche que pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. Pour commencer, ceux qui se donnaient au Christ étaient appelés "disciples", dans un second temps ces mêmes disciples étaient appelés "saints" et nous l'avons dit, ce fut Ananias qui le premier appela "saints" les disciples du Christ : maintenant, les mêmes disciples du Christ sont appelés "chrétiens". Je ne pense pas que la décision fut prise à l'intérieur de l'église, quand nous lisons les contemporains du Christ, les personnalités du monde politique, du monde religieux de ce temps-là, nous nous apercevons que pour finir, c'était la génération d'alors qui, en regardant aux disciples du Christ, avait cette tendance à les appeler "chrétiens" parce qu'attachés au Christ, parce que parlant du Christ. Nous voyons qu’Agrippa lance à Paul en Actes 26 /28 : Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien. On appelait chrétiens ceux qui s'étaient attachés au Christ en même temps qu'à Sa doctrine mais il semble aussi que, très certainement, ce terme-là avait été retenu par l'Église, car il sonnait bien. Mais en ce temps-là, être chrétien ne représentait pas du tout ce que cela représente aujourd'hui.

Qu'est-ce qu'être chrétien aujourd'hui ? Sortez dans la rue, posez la question dans le métro, au travail : on est tous chrétiens ! on vous dira même : " On nous a fait chrétiens, on ne nous a rien demandé, on nous a fait chrétiens, on nous a baptisés, je ne crois pas en Dieu, je ne crois pas en Christ mais je suis quand même chrétien. " On se demande jusqu'où ce fut une bonne chose, parce le mot "disciple" en dit davantage, un disciple, c'est autre chose qu'un chrétien au niveau de la compréhension des termes aujourd'hui. Chrétien on l'est tous, sans exception. Un homme de Dieu remarquable, Allemand, auteur de plusieurs livres (entre autres " Tempête sur la Bible ") a expliqué que la première fois qu'il s’est rendu aux États-Unis, on l'a évangélisé dans la rue, une personne s'est approché de lui et lui a demandé :

Monsieur, êtes-vous chrétien ?

Oui je suis chrétien, je n'ai pas besoin de ce tract : en Allemagne nous sommes tous chrétiens.

Qu'est-ce que cela veut dire pour vous "être chrétien" ?

Je suis né dans une famille chrétienne, j'ai été baptisé chrétien et puis je suis luthérien ! En Allemagne nous sommes tous chrétiens.

L'Américain a quand même mis les choses au point, et puis il s'est rendu compte ensuite qu'il n'était pas du tout chrétien, il n'était chrétien que de nom.

Tandis que lorsque nous parlons d'être "disciple", c'est tout à fait différent, disciple parle d'engagement, de discipline, d'adhésion à un être, à une doctrine, c'est plus fort comme terme, et lorsque nous parlons de "saint" aussi, je trouve qu'il en est de même. Parce que ce terme "chrétien" a dégénéré dans son sens, tous sont chrétiens, c'est tout, croyez que vous l'êtes et vous n'avez pas besoin d'autre chose.

Et puis c'est à ce Barnabas que l'on a confié une collecte, parce qu'après un certain temps à Antioche et suite à une prophétie d'un certain Agabus, prophète, les chrétiens d'Antioche firent une collecte pour la remettre à Barnabas et à Saul de Tarse en partance pour Jérusalem. Et quand on peut, surtout à cette époque, confier de l'argent à des personnes c'était quelque chose ! Parce que l'on pouvait faire la belle en chemin… mais cette collecte est arrivée à Jérusalem, aux frères de la Judée qui connaissaient la famine en même temps que le besoin. Quand on peut confier de l'argent à un chrétien, c'est déjà beaucoup, et ceci manifeste que cet homme était un homme de confiance. C'était un homme de confiance ce Barnabas.

Et puis c'était un lanceur d'hommes, il avait à cœur de lancer des hommes, et des hommes de Dieu. Nous disions hier en terminant l'étude sur Ananias, qu'Ananias a conduit Saul de Tarse au Seigneur, que Barnabas prit en main ce même Saul de Tarse, relayant Ananias, et qu'ensuite Silas a fait équipe avec ce Saul de Tarse devenu Paul.

Barnabas avait vraiment du discernement. Il a vu que Saul de Tarse pouvait devenir un homme de Dieu. Il ne semble pas Barnabas ait rencontré Ananias, il ne semble pas non plus qu'Ananias ait remis aux chrétiens de Jérusalem une lettre par Saul de Tarse parce qu'Ananias avait reçu la révélation que Saul de Tarse deviendrait un témoin, un apôtre pour les gentils, les païens, pour les Juifs aussi, mais pas Barnabas ; Barnabas avait d'entrée de jeu discerné l'envergure de cet homme et les possibilités, les capacités d'un tel homme : alors il avait décidé de le lancer et la première équipe s'était donc formée à Antioche. Elle était restée un temps à Antioche, Barnabas et Saul, puis cette même équipe est devenue la première équipe missionnaire partie d'Antioche avec la recommandation des Anciens et des frères de cette église et le chef de cette équipe était Barnabas.

En Actes 13/1, c'est lui qui est cité le premier. Il y avait dans l'église d'Antioche, des prophètes et des docteurs : (pour commencer) Barnabas (parce que c'était la personnalité la plus en vue), Siméon appelé aussi Niger, Lucius de Cyrène, Manahen qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque et Saul. Saul arrive en dernier parce Barnabas était allé le chercher et certainement, il avait marqué l'église d'Antioche, beaucoup plus que Saul de Tarse. Puis ensuite quand le Saint Esprit demanda de mettre à part cette première équipe missionnaire, il est écrit au verset 2 : Mettez-moi à part Barnabas et Saul (Barnabas est cité le premier) pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Puis ensuite Barnabas est constamment cité le premier dans les textes qui suivent, verset 4 Barnabas et Saul, verset 7 Barnabas et Saul et plus loin encore toujours Barnabas et Saul. Puis tout à coup, les choses ont changé, on ne sait pas comment, on ne sait pas pourquoi, verset 43 Paul et Barnabas, verset 50 Paul et Barnabas, chapitre 14 verset 1, Paul et Barnabas. Il semble que tout à coup, Paul ait dépassé Barnabas, qu'il ait pris la relève et se soit imposé par son autorité, sa maturité, sa connaissance de Dieu et tout ce qui s'ensuit. Il semble aussi que Barnabas l'ait tout à fait accepté, que c'est dans ce sens là qu'il a voulu Paul avec lui pour le lancer. Un lanceur d'hommes.

Puisse le Seigneur précisément trouver dans l'église de ces Barnabas qui encouragent. Ce ministère d'encouragement et d'exhortation a été très bénéfique pour Saul de Tarse qui a même changé de nom au passage, tout à coup il s'est appelé Paul. Ce n'est certainement pas Saul de Tarse qui a décidé de changer son propre nom, je pense que Barnabas y est pour beaucoup, mais en tout cas, Paul est maintenant lancé.

Pour commencer donc le chef de la petite équipe fut Barnabas, puis il s’est produit un renversement de situation et ce fut Paul. Et Barnabas a suivi. L'envergure de Paul a été absolument irrésistible mais je pense que Barnabas l'avait tout à fait acceptée, c'est dans ce sens-là qu'il avait voulu Paul avec lui.

Je disais : un lanceur d'hommes. Il en a été de même avec Marc (Actes 12/25) qui avait accompagné la première équipe mais avait démissionné en route, ce Jean surnommé Marc. Il est écrit par exemple que Marc avait collé à la première équipe mais qu’il avait décroché ensuite pour des raisons peu louables. Cet événement avait mis Paul et Barnabas en difficulté, c'est à cause de ce Marc-là que Paul et Barnabas s'étaient accrochés très sérieusement à Antioche (Actes 15/36-39).

Barnabas a voulu donner une seconde chance à Marc et il avait décidé de le prendre avec lui pour l'île de Chypre et engager ainsi un voyage missionnaire tandis que Paul ne voulait plus entendre parler de ce Marc qui les avait abandonnés (Actes 15/38-39).

Barnabas donc, un lanceur d'hommes. Il en faut des lanceurs d'hommes, des hommes qui encouragent, qui exhortent. Qui discernent autour d'eux ceux et celles qui ont été vraiment choisis de Dieu pour un ministère. Barnabas était de ceux-là, il avait les yeux ouverts, il regardait autour de lui.

Un lanceur d'hommes, il nous en faut dans l'Église. Bien sûr, Dieu reste souverain dans la désignation des serviteurs à venir, mais il en faut des hommes pour lancer des serviteurs, Moïse a lancé des serviteurs de Dieu après lui, Josué, Caleb, et il a lancé aussi des chefs. L'apôtre Paul a lancé à son tour Timothée et puis toute l'équipe que nous savons, qu'il ramassait ici et là : Tite un Grec et d'autres encore dont les noms sont cités.

A ce sujet, j'aimerais vous proposer le livre de Georges André, qui traite de ces personnages : Stéphanas, Silas, Barnabas, Onésiphore, Aquilas et Priscille, Tabitha, Épaphras, Tychique, surtout de tous ces personnages des Actes des Apôtres et des épîtres, qui sont un peu dans l'ombre mais qui ont joué un rôle extrêmement important.

Voilà pour Barnabas. Il est question que nous ayons un temps de partage. Auriez-vous des questions à poser sur cet homme qu'a été Barnabas ? Parce qu'avec lui, nous aurions pu traiter aussi de l'enfantement spirituel de serviteurs de Dieu dans toutes les Écritures, nous aurions pu aussi rester un peu plus longtemps sur la dispute entre Barnabas et Saul, mais nous passons donc au moment de partage.

Question : Dans Actes 13/2, de quelle manière le Saint Esprit dit-Il : Mettez-moi à part Barnabas et Saul ?

Réponse : Alors ça vraiment, je n'étais pas là ! Mais je pense que c'est dans la prière, le jeûne et dans une conviction absolument unanime, qui n'avait fait l'objet d'aucune réserve de la part de ceux qui étaient là. C'est de cette manière que Barnabas et Saul ont été mis à part.

Il est intéressant de savoir que ce ne sont pas Barnabas et Saul qui ont carrément offert de partir et d'accomplir le travail qu'ils ont accompli, mais c'est tous ceux qui étaient là, cela s'est fait de manière unanime. Il y a là le schéma à suivre quand on veut devenir serviteur de Dieu. Il y en a trop qui peut-être pensent la chose différemment et j'en ai vu que l'on pourrait exprimer de la manière suivante :

" Qui m'aime me suive ! moi j'ai eu un appel, maintenant vous me suivez dans l'église ou vous ne me suivez pas ! "

Cela ne marche pas devant Dieu. Il faut que l'église soit dans le coup, il faut que l'église envoie. Et en effet, Antioche est restée l'église de base de cette première équipe missionnaire qui comptait sur ces chrétiens d'Antioche, sur leurs prières, sur leur recommandation et c'est à Antioche que revenaient constamment ces apôtres, ces serviteurs de Dieu. Donc pas question de partir sans accord, on en voit trop qui partent de cette manière-là et qui pour finir, se cassent la figure de façon terrible, ce peut être très dangereux.

Maintenant s'ils ont entendu une voix, cela n'est pas dit.

S'ils ont eu une vision, cela n'est pas dit, c'est le Seigneur qui le sait, nous le saurons plus tard, nous Le questionnerons là-haut.

Question : Il y a une certaine fatalité du Seigneur qui emploie des hommes avec une église qui vient de naître et les envoie contre vents et marées, ou est-ce que ça discute quand même au chapitre 15/39 où il est dit : Ce dissentiment fut assez vif pour être cause qu'ils se séparèrent l'un de l'autre. Et Barnabas, prenant Marc avec lui, s'embarqua pour l'île de Chypre avec lui. Et cela continue ainsi Paul fit choix de Silas et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur, ils parcoururent la Syrie et la Cilicie, fortifiant les Églises. Autrement dit, il s'en va et continue son ministère malgré ce pavé dans sa vie spirituelle parce qu'il est dit que le dissentiment fut assez vif.

Réponse : C'est le terme "paroxysme" qui est employé dans le grec ici, c'est-à-dire que la dispute est allée très loin, elle est allée à son paroxysme. Imaginez Mercure et Jupiter en conflit…

Question : Et on voit là quand même que le Seigneur a béni, n'y a-t-il pas là aussi une fatalité, le Seigneur a pris comme ouvriers ces hommes et quoiqu'Il fasse…

Réponse : Ah non ! absolument pas, ce n'est pas du tout comme cela qu'il faut voir les choses. Je crois que cette dispute a été voulue de Dieu et plus tard, nous allons parler de ce témoins silencieux qu'a été Silas, un homme de situation critique, qui a tenu bon. En tous cas, cette bagarre entre Jupiter et Mercure, entre Paul et Barnabas, aurait pu mettre l'Église à terre. Elle aurait pu mettre à plat d'autres hommes qui commençaient à se lever comme Jude, Silas etc. Mais il faut savoir que très certainement, Paul et Barnabas se sont arrangés et que pour finir, ils ont compris que l'heure était venue de se scinder, de créer deux équipes pour se multiplier. Ils ne se sont pas séparés à couteaux tirés, certainement pas, ils se sont arrangés parce que Paul a parlé de façon tout à fait convenable et amicale de Barnabas en 1 Corinthiens 9/6 et en Galates. Il a fait allusion à Barnabas en bons termes après la dissension, cela est une chose et puis à propos de Marc, Paul n'est pas resté sur cet avis qu'il s'était fait de lui, il avait changé de point de vue et puis je pense que Marc s'était aussi amélioré. Par exemple en 2 Timothée 4/11, il parle de Marc en des termes tout à fait remarquables, à Philémon verset 24 aussi. Donc Paul ne s'était pas enfermé dans son opinion à propos de Barnabas ni à propos de Marc, il avait changé d'avis et je pense que l'affaire s'était arrangée entre eux, mais il faut expliquer cette dissension simplement par le fait que l'heure était venue de créer deux équipes et que Paul et Barnabas n'avaient pas compris.

Il y avait eu aussi d'autres difficultés entre eux que soulève Paul aux Galates (chapitre 2). Il y avait eu pas mal de problèmes entre Paul et Barnabas à propos de la judaïsation, à propos d'être légaliste, de revenir à la loi. Barnabas avait un tout petit peu flanché sous l'influence de Pierre. Il n'est pas dit ici en Actes 15 que Pierre soit passé à Antioche mais en Galates 2, c'est précisé. Pierre était, lui aussi, monté à Antioche et la dispute s'était produite non seulement entre Barnabas et Paul mais aussi avec Pierre. Et Silas avait été un peu le témoin silencieux de toute cette dissension, il avait tenu bon mais il avait été aussi envoyé par l'église de Jérusalem pour mettre de l'ordre dans cette affaire de judaïsation des païens.

On peut dire que les choses se sont bien arrangées par la suite entre Paul et Barnabas, au point que les frères d'Antioche avaient accepté de recommander Paul et Silas à la grâce du Seigneur pour le deuxième voyage missionnaire. Et peut-être qu‘il y a eu également des questions de personnalité parce qu‘il faut dire que c'étaient deux géants ! Et quand, dans une équipe, il y a deux têtes, cela peut créer des étincelles, cela en a créé, mais je crois que Dieu S'est quand même servi de ces personnalités-là. Je ne crois pas qu'il faille se décourager quand deux serviteurs de Dieu entrent en conflit, cela s'est déjà passé. Mais l'un et l'autre avaient vraiment pour souci l'œuvre de Dieu, la gloire de Dieu, l'avancement de l'Évangile et comme leur cœur était dans de bonnes dispositions dans ce sens, eh bien les choses se sont arrangées. Moi je suis soufflé de la façon dont Paul fait allusion à Barnabas dans plusieurs textes, il aurait pu ne plus parler de cet homme, couper les ponts avec lui, mais il n'a pas du tout fait cela. Il a parlé de Barnabas, je le répète, dans des termes tout à fait élogieux, il a même ainsi recommandé Marc aux Colossiens : Accueillez-le. Il dit même à Philémon que Marc est avec lui. Il avait donc accepté de reprendre Marc dans l'équipe. Donc les choses s'étaient vraiment arrangées. Ce qu'il ne faut pas, c'est, dans une dispute (cela peut nous arriver car nous sommes faits de chair et d'os), rester sur nos positions, nous enfermer dans une opinion définitive : très dangereux… mais il faut accepter de se laisser reprendre et surtout, de tout faire pour être en paix avec tous. Je crois que Paul, Barnabas et Silas étaient des hommes de paix et c'est pourquoi les choses se sont arrangées. Et Pierre aussi parce que Pierre et Paul se sont affrontés à Antioche, et tout cela devant des nouveaux convertis et des païens qui se convertissaient, cela aurait pu faire un mal considérable à l'Église ; mais parce que c'étaient des hommes de Dieu, marqués du doigt de Dieu, parce que l'on reconnaissait chez eux l'empreinte du Saint Esprit, on continuait de leur faire confiance et ces hommes ont continué d'être employés par Dieu.

Il faut savoir que Barnabas a été appelé apôtre lui aussi (Actes 14/14), les autres n'ont jamais été appelés apôtres. Il y avait deux apôtres dans la même équipe, cela faisait beaucoup ! L'apôtre avait non seulement pour mission de lancer l'Église, mais il avait aussi pour tâche de former de nouveaux serviteurs de Dieu. De cette manière-là, Paul a pris Silas et l'a lancé, et puis Barnabas a pris Marc et lui a donné une nouvelle chance. Ils ont donc été, chacun, dans leur vrai rôle, dans leur vraie mission d'apôtre, on ne peut rien leur reprocher sinon le fait qu'ils ne se soient pas compris, mais cela s'est bien arrangé.

Je trouve que l'événement que tu cites nous fait du bien. On pourrait croire que les problèmes ne sont que dans l'Église de notre génération. Il y en a eu des problèmes dans ce temps-là, hier nous avons parlé d'Ananias mais nous avons précisé qu'il ne faut pas le confondre avec Ananias d'Actes 5, le mari de Saphira : lui n'a pas fait comme Joseph surnommé Barnabas, il a aussi vendu une propriété mais il a mis de côté une certaine somme, laissant croire qu'il avait tout donné. Cela a abouti à une crise et la rigueur du châtiment avait certainement impressionné l'Église, certains avaient pu s’exclamer : " Ah non, Dieu est trop sévère ! " Non, cela a été accepté. Il y a eu des crises (Actes 6, les Hellénistes contre les Hébreux) comme il y a des crises dans la famille de Dieu, comme il y en a eu dans mon église, j'en ai eu, ici quand j'étais pasteur il y a plusieurs années. Il y a aussi des dissensions, des difficultés dans des familles chrétiennes, mais ce qu'il ne faut pas, c'est se coucher sur sa colère. Il ne faut pas se coucher sur sa colère c'est-à-dire qu'il faut savoir reprendre contact avec ceux avec lesquels on a eu des dissensions, des difficultés, il faut savoir retrouver la paix avec eux, il faut savoir capituler sur certaines choses, cela est difficile, accepter ce qui est dit en face, même si ce n'est pas vrai du commencement à la fin, il y a peut-être quelque chose qui est vrai, c'est cela la capitulation, pour faire la paix. Il faut aussi reconnaître les ministères et les respecter. Il faut aussi que l'on apprenne à se soumettre les uns aux autres dans la crainte de Christ, dans la crainte de Dieu. Et cela n'est pas facile, on est orgueilleux de nature, l'orgueil est là quand même. Quand on parle du grand Saul de Tarse, l'apôtre, il a eu des problèmes d'orgueil. D'ailleurs il a eu une écharde (2 Corinthiens 11/22 et la suite) pour l'empêcher de se glorifier, il se connaissait lui-même. Un homme de Dieu remarquable du temps passé, qui a conduit des milliers d'âmes au Seigneur, a reconnu qu'il était poursuivi par l'orgueil de façon terrible. Il est terrible de prendre pour soi la gloire qui ne revient qu'à Dieu et la seule façon pour Dieu de nous aider à Lui laisser la gloire du commencement à la fin, c'est le brisement. Il nous tient dans le brisement, on n'aime pas être brisé. Et quand Dieu nous brise, on remarque que ce n'est plus nous, c'est Lui, parce que nous on est brisé, nous on est fini…

L'apôtre qui a eu une écharde dans sa chair a dû songer : " Si je n'avais pas cette écharde, je serais plus puissant. " Alors Dieu a maintenu cette écharde dans sa chair pour pouvoir continuer de l'utiliser.

Paul en a eu assez et L’a supplié : " Libère moi ! " Dieu lui a répondu : Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse.

Et parfois moi aussi je rouspète avec tout ce j'ai : " Maintenant, fais de moi un horticulteur, fais de moi un routier, fais de moi un homme d'affaires… " mais cela se passe bien parce que le Seigneur nous réconforte. Souvent je quitte la maison pour une semaine, les larmes aux yeux, pour un combat, pour le salut des âmes, je pars pour convaincre les hommes, pour les conduire au Christ. Ce n'est quand même pas facile, je suis fatigué, je laisse une femme fatiguée, je laisse des enfants qui auraient besoin de moi, il faut aller ici, il faut aller là, il faut prêcher comme si tout allait bien.

Parfois je m’exclame : " Seigneur ça suffit ! "

Et Alain Choiquier prêche. " Oh qu'est-ce qu'il a bien prêché ! ", alors on vient à lui, merci du message, mais où en sommes-nous ? S'ils savaient ce que l'on porte comme larmes, comme fardeaux, comme factures sur le bureau pour lesquelles on prie. Quand on monte en chaire, on est obligé de s’adresser au Seigneur :

" Maintenant c'est Toi, parce que si c'est moi, c'est la catastrophe ! "

Et tout à coup, le Seigneur nous saisit, on regarde les âmes qui avancent, on se demande ce qui arrive…

Le Seigneur fait son travail. Dieu nous tient dans la faiblesse et le brisement pour pouvoir nous employer afin que toute la gloire Lui revienne et que nous ne puissions pas compter sur nous. Et sans le brisement, nous en sommes incapables.

Merci Seigneur pour le brisement puisque c'est au travers du brisement que Ta puissance agit de façon tellement évidente.