Le chant dans les Psaumes

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Le Chant dans les Psaumes

Message donné au Culte à Paris Nation

Le 20 février 2000

Ce sont les psaumes et en particulier les chants sacrés dans les Saintes Écritures qui vont nous intéresser ce matin parce que la Bible enseigne le chant, et elle nous dit beaucoup à son sujet et je crois qu'il nous faut être très attentifs à tout cet enseignement sur le chant, le chant individuel ou le chant collectif dans les Saintes Écritures. Pour introduire ce message, nous allons aborder deux Psaumes remarquables.

Psaume 47 :

Au chef des chantres. Des fils de Koré.

Vous tous, peuples, battez des mains ! Poussez vers Dieu des cris de joie !

Car l'Éternel le Très-Haut est redoutable,

Il est un grand roi sur toute la terre.

Évidemment, ce psaume est un psaume messianique : ce que l'Israélite était invité à chanter ne s'était pas encore réalisé en son temps. Cela ne l'est pas non plus dans les nôtres mais nous marchons dans des temps semblables. Oui, l'Éternel Roi sur toute la terre, grand Roi sur toute la terre.

Il nous assujettit des peuples, Il met des nations sous nos pieds ;

Il nous choisit notre héritage, La gloire de Jacob qu'Il aime.

Dieu monte au milieu des cris de triomphe,

L'Éternel s'avance au son de la trompette.

Et puis, des exhortations au chant.

Chantez à Dieu, chantez !

Car Dieu est roi de toute la terre :

Chantez un cantique !

Dieu règne sur les nations, Dieu a pour siège son saint trône.

Les princes des peuples se réunissent.

Au peuple du Dieu d'Abraham  :

Car à Dieu sont les boucliers de la terre.

Il est souverainement élevé.

Puissent ces temps annoncés par ce Psaume messianique advenir le plus vite possible !

De la part de tous les hommes un jour montera de la terre un chant à la gloire de Dieu, un chant qui réellement retentira et fera vibrer les Cieux mêmes tellement il sera puissant parce que le Seigneur doit venir régner sur cette terre. Déjà sur la terre, des chants de gloire, d'actions de grâce, de reconnaissance monteront vers Dieu, sans compter tous ces chants qui font vibrer le Ciel de la part de tous ceux qui L'ont déjà rejoint. Le Ciel est un endroit où l'on chante. Il est tellement important que nous puissions, déjà sur cette terre, apprendre à chanter.

C'est ce que nous dira justement cette étude, ce message.

Après ce Psaume véritablement remarquable, nous allons lire le Psaume 113 :

Louez l'Éternel !

Serviteurs de l'Éternel, louez,

Louez le nom de l'Éternel !

Que le nom de l'Éternel soit béni, dès maintenant et à jamais !

Du lever du soleil jusqu'à son couchant,

Que le nom de l'Éternel soit célébré !

L'Éternel est élevé au-dessus de toutes les nations,

Sa gloire est au-dessus des cieux.

(Sa gloire est au-dessus des cieux !)

Qui est semblable à l'Éternel, notre Dieu ?

Il a sa demeure en haut ;

Il abaisse les regards sur les cieux et sur la terre.

De la poussière il retire le pauvre,

Du fumier il relève l'indigent, pour les faire asseoir avec les grands,

Avec les grands de son peuple,

Il donne une maison à celle qui était stérile,

Il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants.

Louez l'Éternel !

Le chant dans les Saintes Écritures.

Aussi loin que nous puissions remonter dans les Saintes Écritures, le premier chant ne nous est pas venu d'un homme de Dieu (c’est dommage !) mais d'un certain Lémec qui avait dit à ses femmes : Écoutez ma voix. Certainement, ses enfants l'avaient-ils accompagné de leurs instruments de musique, car il est précisé en Genèse 4 qu'il avait eu des enfants très portés (en tout cas le premier), vers la musique, la harpe, le chalumeau (du latin "calamus" qui signifie roseau d'abord et par extension, flûte) et puis un autre de ses fils était tout à fait habile dans la construction d'objets d'airain, ce qui peut se rapporter aussi à la musique. Il y avait là toute une famille concernée par la musique, et Lémec d’ordonner à ses femmes d’écouter sa voix en s’appuyant sur ses fils pour chanter ses crimes. C'est un peu en fait ce que les hommes ne cessent de nous faire entendre. Et quand on les entend aujourd'hui, de-ci et de-là, il est vrai que chants et chansons ne manquent pas dans ce monde actuel, la radio et les disques déversent sur les foules des torrents de musiques et de chants. Dès que vous ouvrez la radio le matin, vous entendez des chants, des chants du monde, de la musique du monde, dont la plupart n'ont d'autre effet que d'étourdir ceux qui les écoutent ; quel bruit ! Ou encore ces torrents de musiques et de chants sont répandus sur nous pour célébrer des passions, exalter les œuvres des hommes. Prenons une chanson de Johnny : " Allumer le feu " Mais quel feu ? Qu'a-t-il chanté ? Je vous pose la question ! Que j'aime ce cantique de l'Armée du Salut " Flamme sacrée, brûle en nous " ! Je crois que pour ce qui nous concerne, il est vrai qu'il y a en nous un feu, mais pas du tout celui de Johnny ! " Allumez le feu " Quel retentissement sur les foules ! On ne cessait d'entendre, j'allais dire ce cantique, non, c'est un cantique des hommes, pour marquer le contraste avec ces cantiques que la Bible définit comme des cantiques spirituels. Eh bien là, Johnny, en criant " Allumer le feu ", entend embraser les passions des jeunes et surtout, en même temps, les œuvres des hommes. Et puis il y a aussi tous ces hymnes patriotiques, ces chants de partis politiques que l'on entend très couramment lors de manifestations de ce genre.

Le chant sacré n'a rien à voir avec tout cela. Quand je pense aux chants patriotiques qui peuvent exalter eux aussi le meurtre, l'assassinat etc. Nous nous souvenons de ces gardes rouges du temps de Mao Tsé Toung qui pouvaient chanter : " Sans effusion de sang, il n'y a pas de révolution qui tienne ou qui vaille ". Attention ! Ce n'est pas le verset de la Bible. On en arrive alors à des sortes d'hymnes qui peuvent être des hymnes nationaux exaltant jusqu'aux crimes, jusqu'aux assassinats, un peu du genre de celui de Lémec à ses femmes.

Et puis, aussi loin que nous pouvons remonter dans les Saintes Écritures pour ce qui est du chant, cette fois, du chant sacré, c'est en Genèse 31/27 que nous le trouvons, du temps de Laban, celui qui avait reproché à Jacob de l'avoir quitté de façon secrète.

Nous pourrions lire ces textes à partir du verset 27 car les choses auraient pu se passer autrement, Laban demandant à Jacob : Pourquoi as-tu pris la fuite en cachette, m'as-tu trompé et ne m'as-tu point averti ? Je t'aurais laissé partir au milieu des réjouissances et des chants, au son du tambourin et de la harpe.

Dans l'Ancien Testament toujours, il faut reconnaître que les chants à l'Éternel, le chant sacré par définition, ont eu pour auteur un certain… qui avait été appelé un chantre agréable à Israël, même de la part de Dieu : il s'agit donc bien entendu de David.

Là, nous avons fait un bond chronologique, mais on a déjà chanté auparavant, mais comme je ne pourrai pas mener cette étude du chant pendant quarante minutes, il nous faut aller tout de même assez vite. Rappelons quand même que, peu après la sortie d'Égypte, une fois la Mer Rouge traversée, on avait chanté avec les encouragements d’une femme, la sœur d'Aaron, qui avait lancé des choses tout à fait significatives en ces termes (Exode 15/21) : Chantez à l'Éternel, car Il a fait éclater sa gloire. Et cela avait jailli de son cœur et du cœur de tout Israël après avoir vu, par la seule puissance de Dieu, l’engloutissement de Pharaon dans les eaux de la Mer Rouge. Ce cantique était sorti de façon bondissante du cœur de tous mais il avait fallu des personnes comme Marie, sœur d'Aaron, et d'autres femmes pour l'encadrer, l'encourager et réellement, l'alimenter et je crois que dans l'Église, il doit également en être ainsi.

Maintenant, pour ce qui est de l'exhortation au chant, évidemment, les formes les plus nombreuses se retrouvent dans ce recueil de chants qu'il est convenu d'appeler le Psautier. C'est un recueil de chants dont entre autres, ce Psaume 9/12 : Chantez à l'Éternel qui réside en Sion. Psaume 30/5 : Chantez à l'Éternel, vous qui l'aimez, célébrez par vos louanges sa sainteté.

Nous pourrions continuer ainsi…

Aimez-vous chanter ? Au culte, le dimanche matin ? Ou bien chantons-nous dans nos cuisines, Mesdames ? Ou bien au bureau, dans la voiture ? Vous savez, le lieu où je chante le plus, en ce qui me concerne, c'est au volant de ma voiture et j'ai le sentiment que tous ceux qui, dans les villes de France ou celles du monde où le Seigneur m'envoie pour la prédication de l'Évangile, me voient rythmer et ouvrir la bouche, ceux-ci doivent donc se dire : " Il a un grain ! " Oui, mais un bon grain !

Pour la gloire de Dieu, oui, nous pouvons chanter où que nous nous trouvions ici-bas, et le chant dans l'Ancienne Alliance était tellement important que David avait nommé des chantres, des chantres attachés à la maison de l'Éternel. Qu'est ce que cela signifie ? Qu'il s'agissait de personnes qui avaient, de façon totale et complète, le chant pour ministère, parce que là, on le prenait au sérieux.

Quand je suis au Canada, aux États-Unis ou dans certaines régions du monde, je suis ravi de voir à quel point le chant est important dans l'Assemblée et tout le temps qu'on peut lui consacrer, tandis que très souvent en Europe et en France, comme il est difficile de s'organiser sur ce plan du chant !

Autour de lui, David avait nommé des chantres parmi les fils de Koré, les fils d'Asaph dont nombre d'entre eux étaient aussi des poètes.

En Néhémie 12/46 : Car autrefois, du temps de David et d'Asaph, il y avait des chefs des chantres et des chants de louange et d'actions de grâces en l'honneur de Dieu.

Où sont-ils les chefs des chantres aujourd'hui ? Ils sont rares. Un peu partout dans nos Assemblées, il faut qu'ils se lèvent, par le chant, voilà une manière de servir le Seigneur de façon glorieuse.

Le chantre : Quel était son rôle ?

Non seulement celui de composer des chants, des cantiques sacrés à la gloire de Dieu, mais aussi d'entraîner au chant  ; l'un des secrets du succès qui ont porté Billy Graham au point où il en est, c'est tout simplement de s’être entouré de gens qui savent réellement chanter et entraîner à la louange.

Vous ne pouvez imaginer ma joie toutes les fois où j'arrive quelque part quand, pour occuper la première partie de mes réunions, des chorales ont été mises sur pied soit à partir d'une seule église soit de plusieurs églises ensemble. Des chants que l'on a travaillé, des chants qui portent un message puissant à la gloire de Dieu, c’est fantastique comme ces chants-là peuvent introduire le message de l'Évangile dans le cœur des auditeurs !

Le chantre, quelqu'un qui compose.

Le chantre, quelqu'un qui bien entendu, aime chanter.

Le chantre, quelqu'un qui encadre le chant.

David avait nommé des chantres pour encadrer Israël parce que sinon, lors des chants d'Israël, on pouvait aller dans toutes les directions !

Il y avait là tout un ministère remarquable. Oui, nous aurions besoin de chantres aujourd'hui, dans nos églises. Et entre tous ces chantres du temps de David, il y avait David.

De David, comme je le mentionnais tout à l'heure, il est signalé, en 2 Samuel 23/1, qu'il était le chantre, j'allais dire par excellence, le chantre agréable d'Israël. David était un homme qui se plaisait à chanter. Poète de surcroît, cet homme qui aimait le Seigneur l'exprimait de tout son cœur au travers de chants et nous lui devons énormément sur le plan du chant sacré en général. Il eut là un ministère unique, tout à fait unique.

Si Johnny a chanté " Allumez le feu ", nous savons de quel feu il s’agit, mais j'ai très souvent l'impression que dans nos églises, on chanterait plutôt : " Éteignez le feu "… Attention ! Il faut savoir que le chant sacré a toujours accompagné les réveils spirituels. Surtout, qu'il en soit de même aussi de nos jours parce que nous croyons que le Seigneur n'a pas fini de nous réveiller.

Dans l'histoire d'Israël, il y eut cependant des périodes où l'on n'eut plus envie de chanter le Psaume 137 : Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée, nous avions suspendu nos harpes... Plus de chant pourquoi ? Parce que, en captivité… Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants… Pourquoi ? Parce qu'il avait été connu que l'on chantait bien en Israël, les chants ayant représenté quelque chose de tout à fait unique en ce temps-là. Alors on voulait que ce peuple emmené en captivité, puisse continuer de chanter, de chanter à Babylone…

Là nos vainqueurs nous demandaient des chants et nos oppresseurs, de la joie. Chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion... Imaginez !…Comment chanterions-nous les cantiques de l'Éternel sur une terre étrangère ?

Quand les cantiques s'arrêtaient, cela était synonyme de malédiction, d'état spirituel très bas, au plancher. Nous pourrions le juger sur nous-mêmes, sur un plan personnel : si nous aimons chanter, le chant est constamment là, présent, même s'il ne s'exprime pas à haute voix, il est dans notre cœur : Chantant dans vos cœurs…dit la Bible… sous l'inspiration de la grâce. Mais il est un chant perpétuel parce que le Ciel est un lieu où retentit justement un chant perpétuel à la gloire de Dieu.

Où en sommes-nous ce matin quant au chant ?

Je disais que le chant accompagnait les réveils spirituels. Si les chants s'étaient tus en captivité, ils avaient repris au retour de la captivité et de façon unique.

Par exemple en Esdras 3/10, lors de la reconstruction du Temple : Lorsque les ouvriers posèrent les fondements du temple de l'Éternel, on fit assister les sacrificateurs en costume, avec les trompettes et les Lévites, fils d'Asaph (donc les chantres) avec les cymbales, afin qu'ils célébrassent l'Éternel d'après les ordonnances de David, roi d'Israël. On n'avait pas oublié cela : Ils chantaient célébrant et louant l'Éternel par ces paroles : Car Il est bon, car sa miséricorde pour Israël dure à toujours ! Et tout le peuple poussait de grands cris de joie en célébrant l'Éternel parce qu'on posait les fondements de la maison de l'Éternel. Mais plusieurs des sacrificateurs et des Lévites et des chefs de famille âgés, qui avaient vu la première maison, pleuraient à grand bruit pendant qu'on posait sous leurs yeux les fondements de cette maison. Beaucoup d'autres faisaient éclater leur joie par des cris en sorte qu'on ne pouvait distinguer le bruit des cris de joie d'avec le bruit des pleurs parmi le peuple, car le peuple poussait de grands cris dont le son s'entendait au loin.

Il y avait eu là un véritable réveil spirituel au retour de la captivité pour célébrer l'Éternel en même temps que la reconstruction du Temple.

Les chants cessent : symbole de malédiction.

Les chants reprennent : symbole du réveil spirituel.

En tout cas, je bénis Dieu de ce qu'ici nous chantions beaucoup et il le faut, je crois. C'est une réelle façon d'exprimer au Seigneur tout ce que nous ressentons de façon profonde pour Lui.

Et puis à présent, le chant dans le Nouveau Testament :

Dans le Nouveau Testament, le chant en commun et le chant individuel.

Le chant en commun, en Marc : immédiatement après le repas de la Pâque, Christ et Ses disciples chantèrent ensemble dans la chambre haute. Jésus donc avait chanté avec Ses disciples. Et même s'il n'est dit qu'une seule fois dans les Évangiles que le Seigneur avait chanté avec Ses disciples, il reste que toutes les fois, à Pâques, il était convenu de chanter le grand hallel.

Le grand hallel était composé de six psaumes qui allaient du psaume 113 au psaume 118. A chaque Pâque, les Juifs chantaient le grand hallel d'où nous vient le terme " Alléluia ".

On ne l'entend pas tellement souvent cet " Alléluia " ! A-t-on peur de le dire ? C'est tout à fait biblique pourtant ! Voulez-vous qu'on le dise ensemble ? Alléluia ! Bien sûr, il ne faut pas craindre de le proclamer. Que signifie ce terme Alléluia ? Gloire à Dieu ! C'est formidable ! Ce grand hallel constitué de six psaumes exalte la personne du Seigneur. Voilà pourquoi il était chanté chaque fois après le repas de la Pâque.

Le grand hallel, dans la chambre haute. Il me semble, puisque au culte nous rappelons la mort du Seigneur, Sa résurrection etc., il nous faudrait présenter au Seigneur une sorte de grand hallel à Sa gloire.

De sorte que nous pouvons penser que, sans aucun doute, le dernier chant du Seigneur sur cette terre a été le psaume 118, c'est-à-dire le dernier du grand hallel et j'imagine avec quelle émotion et en même temps avec quelles vibrations dans Son cœur, Il dut chanter ce psaume 118 dont le verset 17 est : Je ne mourrai pas, je vivrai. C'est fou ! C'est un psaume messianique, un psaume tout à fait unique, qui avait dû retentir de façon tout à fait sensible dans le cœur du Seigneur.

Puis encore, toujours au psaume 118 verset 20 : Je te loue parce que tu m'as exaucé… La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle.

Le Seigneur savait par là qu'il s'agissait de Lui et ce fut en fait Son dernier cantique avant de Se rendre sur la montagne des Oliviers où Il fut pris comme le dernier des hommes pour être ensuite crucifié. Verset 27 : Attachez la victime avec des liens. Bien sûr, comme ce cantique avait dû résonner dans Son cœur ! La victime ! L'animal certes, mais l'animal innocent annoncé, c'est Lui et également en même temps la Croix. Le grand hallel, ce fut donc le dernier chant du Seigneur avant d'être prisonnier pour être conduit jusqu'à la Croix.

Quant aux chants ensemble dans le Nouveau Testament, l'Église première était très exercée aux chants et le chant représentait tout un ministère au milieu des premiers chrétiens. Par exemple, en Éphésiens 5/18 : Ne vous enivrez pas de vin ; c'est de la débauche. Soyez au contraire remplis de l'Esprit... Et aussitôt après… entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels… C'est une des expressions de cette plénitude du Saint Esprit que ce jaillissement des chants au milieu du peuple de Dieu… chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ; rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ.

Voilà ce que l'on faisait dans la première église. Ma Bible a ces mots " entretenez-vous " que l’on aurait pu traduire par " instruisez-vous ". Le rôle du chant peut aller jusqu'à instruire. Je soutiens qu'il existe des chants qui m'ont beaucoup apporté, qu'il s'agisse de chants modernes dans l'église ou de chants anciens datant de la Réforme. Il en est un qui m'a fait énormément de bien et qu'il est convenu de nommer le chant de Luther :

Que Dieu se montre seulement

Et l'on verra dans un instant,

Abandonner la place.

Quel puissant chant !

Des chants qui instruisent, des chants qui entretiennent la foi, des chants qui l'encouragent. Si Éphésiens commence par : Soyez remplis du Saint Esprit, Colossiens 3/16 commande : Soyez remplis de la Parole de Dieu. Avant de parler des chants, je trouve qu'il y a là un complément unique, remarquable. En effet Paul écrivit aux Colossiens : Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment… et une façon d'exprimer cette Parole qui nous habite abondamment, quelle est-elle ?… Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l'inspiration de la grâce. C'est-à-dire que la Parole de Dieu doit retentir dans nos chants, manifestant ainsi qu'elle habite abondamment parmi nous.

Remplis du Saint Esprit pour chanter.

Remplis de la Parole pour chanter.

Et c'est de cette façon-là que nous en arrivons à glorifier notre Dieu. Ceci signifiant que même si nous ne chantons pas textuellement la Parole de Dieu, les chants que nous exprimons doivent s'inspirer d'elle et s'inspirer en même temps du Saint Esprit.

Voilà pour ce qui est du chant de l'Église, dès la première Église.



Maintenant il y a aussi, dans le Nouveau Testament, des chants individuels comme celui de Marie, la mère de Jésus, après l'Annonciation, ce chant qu'il est convenu d'appeler le Magnificat et qui s'inspire grandement du cantique d'Anne en 1 Samuel 2 et la suite. Marie, après cette annonce, avait réellement élevé le Seigneur dans son cœur, elle l'avait fait personnellement dans la présence de son Dieu.

Toujours pour ce qui est du chant personnel, il y a ce verset de Jacques 5/13, le frère du Seigneur : Quelqu'un est-il dans la joie ? Qu’il chante des cantiques. " Quelqu'un ", cela peut donc arriver à ce quelqu'un que vous êtes, ce quelqu'un que je suis, quelques soient nos situations traversées, le chant n'est pas systématiquement collectif, au contraire, je pense que nous avons à gagner de le pratiquer seul où que nous nous trouvions. Le chant seul.

Disons encore que le chant était pratiqué jusque dans les combats, c'est-à-dire lorsque tout allait mal apparemment, lorsque la situation semblait désespérée. Alors le chant opérait une sorte de miracle de la part de Dieu pour rétablir des situations désespérées.

Dans l'Ancien Testament par exemple, en 2 Chroniques 20/22, il est dit de Josaphat se dirigeant avec ses armées pour combattre les fils d'Ammon et de Moab, qu’il avait placé les chantres devant les militaires dans sa marche vers l'ennemi ; étonnante stratégie ! A l'État-major des Invalides, on vous rirait au nez !

" C'est comme cela que vous allez au combat ? Vous êtes perdus d'avance ! ". Mais non ! Parce qu'il est écrit au verset 21 : D'accord avec le peuple, il nomma des chantres qui, revêtus d'ornements sacrés, et marchant devant l'armée... je crois qu'il nous faut faire cela aussi dans nos combats. Chanter, mettre des chantres devant l'armée et puis ensuite, verset 22… Au moment où l'on commençait les chants et les louanges, l'Éternel plaça une embuscade contre les fils d'Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séir, qui étaient venus contre Juda. Et ils furent battus. L'ennemi fut pris de panique, il quitta la place, il avait été effrayé, je suppose. Quand on voit un ennemi venir vers soi en chantant, on panique, on se dit : " Que se passe-t-il, il est si sûr de lui ! " Mais Dieu en plus était là.

Ceci dans l'Ancien Testament. Mais dans le Nouveau Testament en Actes 16 verset 25, Paul et Silas avaient été jetés de façon brutale dans une prison romaine à Philippes. Ils avaient été même mis aux fers, battus, et les voilà pourtant en train de chanter dans la nuit : n'est-ce-pas incroyable cela ! Et ce sont leurs chants qui avaient ébranlé la prison, qui avaient en réalité fait trembler la terre. Non qu'ils étaient désireux de fuir la prison, ils avaient même demandé à leur gardien de ne pas se suicider, ce que faisaient les gardiens quand les prisonniers s'enfuyaient car ils étaient menacés de mort, ils risquaient la mort. Eh bien non ! Ils restèrent dans la prison en rassurant le gardien : Ne te fais point de mal, nous sommes tous ici. Ce fut là l'occasion de le conduire au Seigneur avec toute sa famille. Mais le gardien avait certainement dû les entendre chanter après les coups, et voilà qu’après tout ce qui s'était passé de méchant et de violent sur eux et sur leur personne, ils chantaient ! Je demande au Seigneur de m'accorder cette grâce, ce n'est pas évident ! Et pourtant c'est de cette façon-là qu'ils triomphèrent de la prison et qu'ils purent conduire au Seigneur toute la famille du geôlier.

Chantons-nous dans les larmes ? Nous pouvons être appelés à chanter dans les larmes. Oui, dans des situations de deuil, de départ, dans toutes sortes de situations, de maladies par exemple, chantons-nous ?

Et puis, que l'on chante juste ou que l'on chante faux, le Seigneur agrée nos chants. Lors d'une réunion, je me trouvais assis à côté d'une personne qui chantait faux. Elle chantait de manière fausse, mais de tout son cœur. De temps en temps, j'étais tenté de lui donner un petit coup de coude pour lui demander de baisser un peu la voix parce que je ne savais plus où j'en étais personnellement : quand je chantais, je ne savais plus qui d’elle ou moi chantait faux, mais elle chantait tellement fortement et de tout son cœur que je n'ai jamais pris la liberté de lui suggérer de baisser un peu le ton, et j'ai découvert qu'en fait, même si l'on chante faux, chanter de tout son cœur, c'est chanter juste devant Dieu et chanter juste devant Dieu, c'est beaucoup plus que de chanter selon les notes, mais c'est de chanter avec son cœur ! Alors chantons juste et si certains à côté de nous chantent faux, bénissons le Seigneur parce qu'ils chantent de tout leur cœur.

Et puis, nous sommes aussi exhortés à chanter sous l'inspiration de la grâce. Qu'est-ce que cela veut bien dire ? Que jamais nos cantiques n'exaltent nos œuvres : nous sommes sauvés par la grâce et cette grâce inspire nos cantiques, c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.

Saint Augustin disait : " Chanter c'est prier deux fois. "

Essayons de faire en sorte que, comme le montre le cantique, nous puissions en chantant, chanter mille fois " Seigneur que n'ai-je mille voix pour chanter tes louanges ! ", dans l’attente du retour de Christ qui nous prendra dans Son ciel et nous introduira dans cette chorale céleste où tous alors chanteront juste parce que nos cordes vocales seront rédemptées. Et qu'il est bon de le savoir, ceci faisant partie de ce corps tout entier qui sera sauvé au jour du retour de Christ.

Dans le livre de l'Apocalypse à propos de ces chants aux Cieux :

Apocalypse 5/9

Apocalypse 14/3

Apocalypse 15/3

Apocalypse 15/3-4 etc.

Ces textes nous exhortent au chant.

Le chant a pour finir, un rôle absolument unique, remarquable parce qu'il travaille dans le sens de l'unité du peuple de Dieu.

Quand nous chantons ensemble, nous unissons nos voix, voilà pourquoi nous ne devons jamais nous désunir après le chant, dont le ministère consiste à nous unir au niveau de nos voix.

Que le Seigneur puisse réellement faire en sorte que nous restions unis, non seulement au niveau de nos voix, mais au niveau de nos ministères, au niveau de nos fonctions, au niveau de tous ces services que nous Lui rendons dans l'Église comme hors de l'Église.

C’est aussi dans nos chants que cette précieuse unité peut se concrétiser…

Merci de votre attention.