La prière d'intercession

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La prière d'intercession

Beauport (Québec) 19 mai 1985

Bonsoir à tous ! Il nous est tellement agréable d'être ensemble une dernière fois autour de la Parole de Dieu pour savoir ce que Dieu a à nous dire !

Nous croyons que Dieu voudra bénir richement cette réunion, non parce que vous allez entendre un homme mais parce qu'ensemble nous allons nous mettre à l'écoute de la Parole de Dieu, à l'écoute de la voix de Dieu.

Ceci étant dit, j'ai pensé qu'étant donné notre circonstance, c'est-à-dire l'effort d'évangélisation que nous menons ensemble, nous pourrions nous pencher sur un aspect du combat pour l'avancement de l'Évangile et cet aspect, c'est celui de l'intercession mais en matière d'intercession, un aspect nous échappe très souvent même quand nous sommes les intercesseurs. Nous allons donc essayer de voir en quoi cet aspect de l'intercession consiste précisément et pourquoi très souvent il nous échappe.

Lisons un texte dans la Lettre aux Colossiens au chapitre 4, versets 12 et 13, nous allons parler d'un ange de Dieu, d'un intercesseur :

Épaphras, qui est des vôtres, vous salue : serviteur de Jésus-Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières (voilà un intercesseur) afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu. Car je lui rends le témoignage qu'il a une grande sollicitude pour vous, pour ceux de Laodicée et pour ceux d'Hiérapolis.

L'intercession.

Pour commencer, disons quelques mots sur la prière. Chacun sait ici que la prière est une sorte de respiration permanente, au plan spirituel. De même que nous avons besoin de respirer pour nous oxygéner, nous avons aussi besoin de respirer spirituellement et cette respiration spirituelle c'est la prière, laquelle permet à l'oxygène spirituel de la présence de Dieu d'être constamment dans nos poumons spirituels. Pour nous revitaliser et nous fortifier, d’où cette parole en 1 Thessaloniciens 5/17 : Priez sans cesse. De même que nous respirons sans cesse, nous prions sans cesse.

Savez-vous qu'il n'y a que la respiration que nous faisons sans cesse ? La respiration devient une sorte d'automatisme, heureusement parce que nous pourrions oublier de respirer en dormant. C'est un automatisme absolument remarquable, une création de Dieu, Dieu l'a voulue automatique pour ne pas qu'il puisse arriver que nous oubliions de respirer.

Nous avons aussi à prier sans cesse, non pas de manière automatique mais de manière spontanée en gardant un lien constant avec le Ciel pour respirer constamment cet oxygène pur, cet oxygène spirituel de la présence de Dieu, cet oxygène du Ciel.

Souvent je prends cette image du scaphandrier dans l'eau. Le scaphandrier qui descend très profondément a besoin d'être relié à la terre par un tuyau afin de pouvoir respirer. Il évolue dans un milieu qui n'est pas le sien, il est dans l'eau mais l'eau n'est pas son milieu, il y travaille, il y fait toutes sortes de choses mais il a besoin de ce lien constant avec l'air libre là-haut et si ce lien venait à être coupé, c'est l'asphyxie, c'est l'étouffement, c'est la mort. Le scaphandrier est dans l'eau, mais il n'est pas de l'eau. Nous sommes dans le monde mais nous ne sommes pas du monde. Nous avons donc besoin de cette respiration perpétuelle.

Quelle joie de pouvoir prier partout ! Ici on l'a fait. Quelle joie de pouvoir prier au volant de la voiture, je passe quant à moi des heures à prier en voiture. Pour moi, la voiture est l'endroit, le lieu où je passe le plus de temps avec le Seigneur. Évidemment je suis un grand voyageur devant l'Éternel, en Europe surtout, je sillonne l'Europe avec ma Peugeot et je ne sais pas si Peugeot savait en créant ma voiture qu’ils allaient fabriquer un sanctuaire roulant ! Car c'est un sanctuaire roulant. Puisse le Seigneur faire de nos voitures des sanctuaires roulants. Priez pour cela.

Quand je dis à ma femme que j'aime prier en voiture, elle me répond : " Garde quand même les yeux ouverts ! " Bien sûr !

Ceci me fait penser à ces deux Suisses qui sont venus chez nous et que j'étais allé chercher à la gare. Ils descendaient de leur tranquille village de Suisse pour se retrouver à la gare de Lyon à Paris où passent chaque jour un million cinq cent mille passagers. C'est vous dire qu'il sont arrivés là complètement perdus, ils voyaient les foules qui couraient, ils se demandaient pourquoi tous couraient ! Je suis arrivé et une fois dans ma voiture, en roulant au milieu de cette circulation énorme, je leur ai suggéré : " Si vous voulez, nous pourrions prier ensemble. " Eux n'avaient pas l'habitude de ces embouteillages. Donc en conduisant, j'ai commencé de prier : " Merci Seigneur pour le voyage de ces deux frères, je Te demande de les bénir, fais-nous du bien, merci de les avoir gardés pendant ce voyage. " J'étais en train de prier quand tout à coup j'ai vu la tête de ce Suisse qui était à côté de moi, devant moi pour vérifier si j'avais gardé les yeux ouverts. Quelle joie de pouvoir prier les yeux ouverts ! Quand je suis dans vos forêts et devant les panoramas splendides, je garde les yeux ouverts pour louer le Seigneur pour ce qu'Il a fait. David disait : Quand je contemple l'ouvrage de Tes mains… Il n'avait pas les yeux fermés, là !

La prière, cela nous fait du bien. Épaphras était un intercesseur, l'intercession est un des aspects que la prière peut avoir. Intercéder, c'est intervenir auprès de quelqu'un en faveur d'autrui, et quand il s'agit de la prière, c'est intervenir auprès de Dieu en faveur d'autrui. Vous l'avez fait pour cette campagne, et je crois que Dieu vous a exaucés, Il a touché plusieurs de vos parents et de vos amis dans Sa grâce, ce qui nous a réjouis.

Épaphras va maintenant nous enseigner à prier. Savez-vous pourquoi ? Parce que selon la Bible, il n'est pas interdit d'imiter ceux qui par la foi et la persévérance héritent des promesses. En Hébreux 6/12, l'écrivain sacré dont nous ignorons le nom indique : … que vous imitiez ceux qui par la foi et la persévérance héritent des promesses. Il n'est pas interdit d'imiter les hommes de Dieu.

Qui était Épaphras ? Il faisait partie de ces as dont l'apôtre s'était entouré pour faire équipe avec eux. Il y avait plusieurs as autour d'Épaphras. Pour commencer il y a eu Ananias, c'est le premier as, il a conduit l'apôtre au Seigneur. Puis ensuite Ananias est retourné dans l'ombre et c'est Barnabas, deuxième as, qui a pris la relève : l'apôtre Paul a fait équipe avec lui pour aller évangéliser plus loin. C'était la première équipe missionnaire. Troisième as, Silas… Vous comprenez pourquoi les as… Ensuite il y a eu d'autres as dans son équipe, il y a eu Stéphanas, Aquilas et maintenant Épaphras, autant d'as qui ont accompagné l'apôtre dans son combat pour l'avancement de l'Évangile.

Et voyez-vous, si l'apôtre n'avait pas parlé d'Épaphras, nous n'en aurions rien su. A peine quatre à cinq allusions à cet homme, dans l'épître aux Colossiens et dans l'épître à Philémon, et c'est tout. En dehors de cela, Épaphras est un illustre inconnu et c'est pourquoi j'ai désiré vous parler de lui parce que j’ai songé que, si je parlais de l'intercesseur qu'a été le Seigneur et de Sa vie d'intercesseur et de Son ministère d'intercesseur aujourd'hui auprès du Père, plaidant notre cause, plaidant la cause des perdus pour leur salut, intercédant auprès du Père, nous allions tous faire des complexes ! " Vous nous demandez Alain Choiquier d'être des intercesseurs comme le Seigneur l'a été ? Ce n'est pas possible ! " Et en effet, Son ministère d'intercesseur a été exceptionnel. Quand on se penche sur la vie d'intercession du Seigneur, c'est quelque chose de merveilleux, on est confondu de voir comment…

Alors j'ai pris un illustre inconnu pourquoi ? Afin que vous puissiez vous reconnaître dans cet illustre inconnu et moi aussi. Pour que nous puissions nous dire que si un illustre inconnu a pu prier de cette manière-là, alors pourquoi pas nous ?

Épaphras ne nous est pas connu pour ses formidables prédications, peut-être savait-il prêcher on n'en sait rien, l'apôtre ne nous le fait pas savoir. Il savait prier, il ne cessait de prier.

Il ne nous est pas connu pour ses puissantes prédications.

Il ne nous est pas connu non plus pour avoir été au bénéfice de dons spirituels exceptionnels, là non plus.

Il ne nous est pas connu pour avoir été au bénéfice de capacités d'administration, de chef. Non il était dans l'ombre de l'apôtres, mais c'était un homme dont l'apôtre avait besoin pour son ministère d'intercesseur.

Si nous savions combien ont prié pour nous ! La plupart du temps, d’ailleurs, à notre insu, c'est-à-dire sans que nous l'ayons su. Souvent quand nous nous sommes trouvés dans des circonstances difficiles, souvent quand nous nous étions crus seuls dans ces circonstances difficiles, le Seigneur avait mis des fardeaux sur celui-ci ou celle-là dans leur cœur pour qu'ils prient pour nous sans que nous en ayons eu connaissance.

Il m'est arrivé il y a peu de temps, en Suisse, l'événement suivant : entre deux campagnes d'évangélisation, j'avais un jour de libre et j'en avais profité pour aller écouter un serviteur de Dieu dont j'avais entendu parler et qui passait à Lausanne. Il avait été missionnaire au Liban. Il avait donné une bonne étude à des chrétiens et au terme de son étude, il se tenait à la porte pour saluer ceux qui sortaient. En passant près de lui, je lui ai serré la main en lui disant :

Je suis tellement content de vous rencontrer, j'ai entendu parler de vous.

Qui êtes vous ? me demande-t-il.

Je suis Alain Choiquier, de Paris.

Dès que je lui ai dit cela, il m'a pris dans ses bras, me serrant fort sur sa poitrine.

Je lui demande : " Mais que vous arrive-t-il ? " car il n'avait pas fait cela à tout le monde, il se trouvait bien là quatre cent personnes.

Il m'annonce alors :

Monsieur Choiquier, vous ne l'avez peut-être pas su, mais pendant des années j'ai prié pour que Dieu vous sauve, pour votre conversion. Pendant des années.

Vous avez prié pour que Dieu me sauve ? Mais je ne vous ai jamais connu.

Non ! moi non plus je ne vous connaissais pas, mais avec Ralph Shallis, celui qui vous a conduit au Seigneur, nous étions grands amis, nous nous écrivions et nous nous envoyions des noms et Ralph me demandait : Prie pour Alain, prie pour Alain…

Moi je n'en savais rien du tout. Ce frère était au Liban et j'étais à cent lieues de penser qu'au Liban on priait pour mon salut. L'intercession ! Et cet homme a ajouté : " Non seulement maintenant je vous vois chrétien, je n'ai pas prié en vain, mais je vous vois serviteur de Dieu, vous servez le Seigneur, mais quel exaucement pour moi, merci Seigneur ! "

Il était vraiment béni, il en avait des larmes.

On prie parfois sans rien voir, vous avez peut-être prié pour des personnes ici, vous avez désiré les voir ici ce soir, elles ne sont pas venues et vous êtes découragés. Non ! Ce missionnaire avait prié pour moi des années durant, il n'avait pas su ce qui s'était passé et tout à coup je le rencontre, non seulement en étant sauvé mais serviteur de Dieu. Il y a peut-être des serviteurs de Dieu, des servantes du Seigneur que Dieu prépare à Beauport. Vous avez prié pour eux, ils ne sont pas encore venus, l'heure n'était pas encore là, c'est le Seigneur qui sait. Un jour le Seigneur va les sauver, le Seigneur un jour va vous remplir de joie. Continuez l'intercession, continuez la, ne vous découragez pas et le Seigneur va vous exaucer, j’en suis persuadé.

Vous savez, Dieu ne nous dit pas toujours ce qu'Il fait. Souvenez-vous d'Actes 12 : Pierre est en prison, dans les chaînes, dans l'obscurité d'une prison très inconfortable (en ce temps-là, ce n'étaient pas du tout ces prisons avec télévision en couleur, terrain de sport, matelas tout à fait corrects…). L'apôtre était là dans les chaînes, enchaîné à des gardes, derrière une porte de prison et qu'est-il dit ? L'Église ne cessait d'adresser pour lui des prières à Dieu.

Vous connaissez cela ? Elle ne cessait, jour après jour, jour après jour, jour après jour, et ce Pierre en prison dans les chaînes et dans l'obscurité d'une prison inconfortable est comme une illustration des perdus qui sont là aussi dans leurs chaînes, dans la prison de leur péché, derrière ces portes de fer dans la nuit, dans l'obscurité, souvent enchaînés à des démons. L'Église ne cessait, ne cessait, ne cessait de prier pour Pierre et tout à coup, voilà pourquoi je disais tout à l'heure, à notre insu, un ange est intervenu. L'Église n'en savait rien, elle continuait de prier (Seigneur tire-le de là, sauve-le de là), le Ciel s'était ouvert sur la prison, l'Église n'en avait rien su, les chaînes de Pierre sont tombées, mes amis, l'Église n'en avait rien su, un ange a secoué Pierre : " Allez debout, lève-toi, sors ! " Pierre aurait pu lui opposer : mais cela ne va pas ! Il y a une porte blindée là, non ? Pierre a écouté l'ange, il est allé vers la porte, la porte de fer s'est ouverte devant lui, sans le secours d'aucune main, par la puissance de Dieu. Aujourd'hui, les portes s'ouvrent, on arrive tout près et elles s'ouvrent par l'électronique. Mais avec Pierre ce n'était pas l'électronique, c'était la puissance de Dieu ! Une porte de prison ! La porte s'était ouverte, reprenez Actes 12 et vous allez voir la puissance d'une réunion de prière, la puissance d'une intercession fidèle. La porte de la prison s'est ouverte devant Pierre et il s'est retrouvé libre. L'Église n'en savait encore rien.

Vous avez prié, vous avez lutté ? Cela a certainement mis des âmes en recherche. Pierre est sorti de là et il s'est retrouvé entre deux portes. Vous ne savez pas ce que Dieu a fait pendant que vous avez prié et pendant que vous priez. Le Seigneur ne nous dit pas toujours tout ce qu'Il fait, heureusement parce que nous n'arrêterions pas d'écrire, on ne pourrait pas prendre des notes, il faudrait toutes les dactylos du monde pour savoir tout ce que le Seigneur fait. Vous avez prié, je suis convaincu que le Ciel s'est ouvert sur plusieurs âmes qui sont maintenant en recherche.

Pierre se retrouve dans la rue et qu'a-t-il fait ? Il a réfléchi un moment. Il était entre deux portes : celle de la prison et celle derrière laquelle une Église était en prière chez Jean, surnommé Marc, dans la maison de sa mère. Il a soudain décidé de s'y rendre et il commence à frapper.

Derrière cette porte, on priait : " Seigneur, sors Pierre de là, tire-le de là… " et voici qu’il était là !

" Seigneur, fais quelque chose " et Il avait déjà agi.

La servante Rhode est allée à la porte : " Qui est là ? C'est moi, Pierre." Folle de joie, elle est allée l'annoncer à la réunion de prière. On demande qui est là parce qu'il y avait des persécutions, il ne fallait pas ouvrir tout de suite.

"Qui est là ? - C'est Pierre ! " Ils lui répondirent : " Tu es folle, Pierre est en prison ! " Cela m'a fait du bien parce qu'ils priaient, priaient, priaient mais ils n'étaient pas à même de croire que Pierre aurait pu sortir de là par la puissance de Dieu. Cela nous ressemble. On prie et on ne croit pas que Dieu peut agir puissamment. Et le plus spirituel d'entre les frères présents a laissé entendre : " C'est peut-être son ange." On n'arrivait pas à penser que c'était bien Pierre qui était là, on avait tardé à ouvrir, or il était là, c'est lui qui était là.

Qu'a-t-il fallu faire ? Il a fallu s'arrêter de prier. Il y a un temps pour la prière. Maintenant, il fallait agir. Deux temps : l'intercession et l'action. Il a fallu se lever et aller ouvrir cette porte. Cette porte-là ne se serait jamais ouverte si l'on avait continué de prier, tandis que la porte de prison s'est ouverte.

Dieu ouvre les portes que nous ne pouvons pas ouvrir, la porte de prison, la prison des perdus, la prison du péché des hommes, cela, Dieu le délivre.

Mais il y a des portes qui sont à notre dimension et que nous pouvons aller ouvrir. Entre deux portes, Pierre était en danger.

Alors j'ai demandé à Dieu : " Pourquoi cet ange n'a-t-il pas touché à cette deuxième porte, pourquoi, par Ta puissance, l'ange n’a-t-il pas touché pour l'ouvrir cette porte de fer, cette porte blindée, cette seconde porte ? " Cela m'a posé un problème, je me suis dit : " Si Ton ange a eu la puissance d'ouvrir la porte de fer, comme les portes de maison sont généralement en bois, Ton ange aurait donné un coup d'aile à cette porte, elle aurait volé en éclats et Pierre serait rentré ! " Pourtant, Pierre tapait et la porte restait fermée.

Simplement, s'il y a des portes que la prière ouvre, il y a aussi des portes que la prière n'ouvre jamais. Il faut l'apprendre. S'il y a des portes de fer que la prière ouvre, la prison des hommes, il y a d'autres portes, les nôtres, celles qui sont à notre dimension, à notre niveau. Pourquoi Dieu n'avait-il pas touché à cette deuxième porte ? Simplement parce que les chrétiens de cette réunion de prière pouvaient le faire.

En évangélisation, Dieu a ses portes, les portes de fer, les portes pour lesquelles nous ne pouvons rien, les chaînes des hommes. On ne peut rien pour cela, Dieu peut les briser. Mais nos portes, attention, Dieu nous les laisse et Il demande que nous allions les ouvrir. Les premières portes, c'est pour la prière, pour l'intercession. Ouvriers avec Dieu dans la prière pour que les chaînes des hommes tombent, pour que le Ciel s'ouvre sur les perdus, pour que les portes de leur prison s'ouvrent pour leur libération. Les portes de bois, notre action, pour aller les ouvrir, ça c'est le symbole de notre action et nous avons chacun des portes à ouvrir à nos dimensions.

A Dieu les portes de fer, à nous les portes de bois.

C'est clair ?

Continuons avec Épaphras, disons comment il priait.

L'apôtre nous le signale : " Cet homme ne cesse de prier. "

Il ne cesse. Restons quelques instants sur cette expression. Que veut dire " il ne cesse " ? Simplement, chez lui, l'intercession ne se faisait pas par à-coups ou au gré de ses bonnes dispositions intérieures, non pas du tout. Il ne cessait, c'est-à-dire qu'il cultivait l'intercession. Un homme qui intercédait tous les jours fidèlement, sans relâche, priant avec Paul, dans la prison, c'est fantastique. Et Paul le regardait, dans l'intercession, il l'entendait, il cultivait l'intercession et cet homme n'arrêtait pas. Il priait en toutes circonstances… Dieu cherche des intercesseurs, est-il écrit. Les trouve-t-il ? Les "as" de l'intercession, les trouve-t-Il parmi nous ?

Daniel était un intercesseur. Si vous lisiez Daniel 6, il était en captivité, loin de son pays, loin de Jérusalem et il servait, là, devenu premier ministre de Babylone. Il avait été installé à un poste très élevé pour son intelligence, sa sagesse. Tout à coup, un ordre du roi Darius était arrivé : on ne doit plus adorer quiconque sinon Darius pendant un mois, au risque de sa vie ; l'ordre est tombé, Daniel en entend parler. Il avait l'habitude d'aller dans sa chambre pour prier trois fois par jour, pour se mettre à genoux, pour ouvrir sa fenêtre sur Jérusalem.

Quand il a entendu cet ordre de Darius, il est écrit que Daniel se rendit dans sa chambre, qu'il se mit à genoux comme d'habitude et que trois fois par jour il a continué de prier, devant cette fenêtre ouverte sur Jérusalem ainsi qu’il en avait l'habitude. Il n'avait rien changé, ce n'est pas parce qu'un ordre était arrivé, que tout à coup il avait dû changer quelque chose à sa vie d'intercession, il avait continué de prier comme chaque jour.

Tandis que nous, que nous arrive-t-il ? Nous devrions prier toute l'année et alors nous verrions des choses fantastiques. Et comme je vous l'ai déjà dit, en créant la petite église de Nation, mon église à Paris (voilà pourquoi j'aime venir chez vous, parce que vous êtes une petite Église, et je sais ce que c'est d'avoir une petite église…), on a commencé avec une poignée, on était cinq et maintenant après dix-sept ans, nous sommes dix églises parce que, de notre première église sont sorties neuf autres églises. Pourquoi ? Parce que j'ai enseigné dès le départ que la réunion de prière est la réunion la plus importante de l'église, ce qui n'enlève rien au culte. Toute les activités de l'Église reposent sur la réunion de prière, c'est là que l'on prie pour les enfants de l'Église, pour la réunion de jeunesse de l'Église, pour les réunions de dames, pour les réunions d'hommes d'affaires, pour le culte du dimanche matin. On prie pour toutes les réunions, on est là ensemble et on crie à Dieu. Bien sûr que tous ne peuvent pas venir, il y a des cas de force majeure. Je crois que chaque chrétien devrait prendre conscience de cette nécessité de la prière, de l'intercession ensemble.

Que le Seigneur trouve des as comme cela parmi nous !

Spurgeon a eu cette phrase : " Les hommes de prière sont comme une muraille de feu autour de leur pays. "

Ne pensez-vous pas que le Québec a besoin d'une muraille de feu ?

John Nox, réformateur qui a introduit la Réforme en Écosse : en raison de sa puissance d'intercession, on le craignait, est-il rapporté, plus que des armées de dix mille soldats, tellement il était puissant dans l'intercession !

L'Église ne cessait de prier pour Pierre dans cette maison de la mère de Jean surnommé Marc. Elle priait constamment : quelle réponse et quel exaucement !

Voilà comment priait Épaphras.

Il ne cesse ensuite de combattre. Parlons donc du combat. Nous allons passer dans le monde invisible, voilà l'aspect du combat d'évangélisation qui nous échappe. Mais avant d'entrer dans le monde invisible pour savoir ce qui se passe au-dessus de Beauport pendant cette campagne d'évangélisation, ce qui se passe toutes les fois où l'Église veut réellement bouger pour l'avancement de l'Évangile, il est écrit en Ésaïe 59/16 ou en Ézéchiel 22/30, que Dieu cherche des intercesseurs et qu'Il n'en trouve pas. C'est quand même une tristesse dans le cœur de Dieu, parce que l'intercession, ce n'est pas cinq minutes à supplier : " Seigneur sauve des âmes ", sans savoir quelles âmes et l'on a fini. Ce n'est pas cela l'intercession. Dieu cherche des intercesseurs.

En Ésaïe 59 il est écrit : Dieu s'étonne de ce que personne n'intercède. A sa grande tristesse…

En Ézéchiel 22/30 Dieu affirme : Je cherche parmi eux un homme qui se tienne devant moi en faveur du pays mais je n'en trouve point.

Pourquoi il y a-t-il peu d'intercesseurs ? Nous allons l'expliquer.

Ce mot "combattre", est en grec le mot "agoniser". Il ne cesse d'agoniser pour vous dans ses prières. Nous n'avons pas rendu cette phrase comme cela sinon nous n'en aurions pas compris le sens. Chacun sait ce que c'est que l'agonie, c'est un combat fantastique d'intensité. L'agonie parle d'une lutte considérable, d'une lutte formidable d'intensité. Prions-nous comme cela ? L'agonie est une lutte contre la mort avec l'énergie du désespoir.

Quand il est question d'intercession, c'est aussi une lutte contre toute la puissance de mort du diable mais avec l'énergie de l'espoir pour voir des hommes et des femmes venir au Seigneur.

Pas l'énergie du désespoir mais l'énergie de l'espoir.

Pourquoi y a-t-il peu d'intercesseurs ? Parce que l'intercession, quand elle est fidèle et solide et vraie, elle a face à elle toute la puissance de l'ennemi qui veut s'opposer au salut des âmes, s'opposer à l'avancement de l'Évangile, s'opposer à l'Église, au témoignage du Christ, oui, toute la puissance de l'ennemi. Si vous voulez prendre la mesure de ce que représente la puissance de l'ennemi, l'apôtre Paul l'a exprimé en Éphésiens 6/12 : Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. Pas dans les lieux célestes en Christ, retenez bien cela, parce qu'il y a plusieurs cieux.

Autre texte d'Éphésiens chapitre 2 verset 6 : Christ nous a ressuscités ensemble, et Il nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ. On apprend, à partir de l'épître aux Éphésiens seulement, qu'il y a déjà deux lieux célestes : un lieu infesté de démons, d'autorités et de principautés qui luttent, et ceci je le répète, après la venue du Christ puisque c'est l'apôtre Paul qui le précise en Éphésiens. Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde des ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.

Mais il y a des lieux célestes en Christ et pour comprendre encore mieux ce qui se passe dans le monde invisible, lisons un texte en Daniel 10 qui va nous situer de façon tout à fait claire et utile parce que nous avons besoin de savoir ce qui se passe lorsque nous prions : la plupart du temps, nous n'avons pas ce regard dans le monde invisible, peut-être maintenant allons-nous devenir plus efficaces dans l'intercession en sachant ce qui se passe.

Daniel 10 : Daniel est en captivité, il est inquiet de connaître le sort réservé à son peuple en captivité. Le ciel était comme d'airain sur sa tête, aussi avait-il décidé de prendre le sac et la cendre pour savoir, pour comprendre ce que Dieu avait comme plan et comme dessein pour Son peuple.

Daniel 10/2 : En ce temps-là, moi, Daniel, je fus trois semaines dans le deuil. Je ne mangeai aucun mets délicat, il n'entra ni viande ni vin dans ma bouche, et je ne m'oignis point jusqu'à ce que les trois semaines fussent accomplies.

Ensuite un ange lui est apparu, un ange magnifique de beauté et de gloire.

Mais pour ma part, c'est la réponse donnée par l'ange qui m'a étonné. Quelle réponse ?

Il me dit : Daniel, ne crains rien ; car dès le premier jour (dès le premier jour) où tu as eu à cœur de comprendre et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues (alors pourquoi est-il venu trois semaines après ?) et c'est à cause de tes paroles que je viens. Le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours (quel combat !) : mais voici, Micaël, l'un des principaux chefs, est venu à mon secours (expliquons cela : Micaël est un chef spirituel, établi de Dieu dans le monde invisible pour combattre la puissance de l'ennemi, Micaël est du côté du peuple de Dieu. Mais de l'autre côté il y a aussi des chefs dont parle l'apôtre en Éphésiens 6/12 : Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, ces chefs établis du diable et c'est un de ces chefs-là qui, au passage, a intercepté l'ange. Dans le monde invisible, quel combat entre cet ange dès le premier jour ! Ayant entendu Daniel, le Seigneur a alors ordonné  : Vas-y. En route, intercepté par un chef ennemi, une domination diabolique, quelle lutte ! Il a fallu que Micaël, autre chef, vienne au secours de cet ange et il me semble que si Micaël n'était pas intervenu, l'ange aurait eu beaucoup de peine à passer, il n’y serait peut-être même pas parvenu. Alors il dit ceci : Le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours mais voici, Micaël, l'un des principaux chefs (établi de Dieu bien sûr, on sait que Micaël est un archange) est venu à mon secours.

Quel combat dans les lieux célestes ! En avons-nous conscience ? Savons-nous ce qui se passe au-dessus de Beauport en ce moment ? On a besoin de le savoir. Et pour bien distinguer entre le chef du royaume de Perse et les rois de Perse, l'ange poursuit au verset 13 : … et je suis demeuré là auprès des rois de Perse. L'ange fait une distinction entre le chef du royaume de Perse et les rois de Perse qui n'ont rien en commun. Il explique encore mieux, au verset 20 ce qui s'est passé : Il me dit : Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi ? Maintenant je m'en retourne pour combattre le chef de la Perse (établi par Satan) ; et quand je partirai, voici, le chef de Javan (c'est-à-dire de la Grèce) viendra. Mais je veux te faire connaître ce qui est écrit dans le livre de la vérité. Personne ne m'aide contre ceux-là, excepté Micaël, votre chef. Un combat de chefs dans le monde invisible. Le chrétien doit savoir ce qui se passe dans le monde invisible quand il lutte et qu'il combat pour l'avancement de l'Évangile.

Ceci doit nous mobiliser pour l'intercession, ceci doit nous mobiliser sur nos genoux pour l'avancement du règne de Dieu afin de nous mettre du côté des chefs spirituels établis de Dieu pour vaincre toute la domination de l'ennemi, toutes les principautés.

En 2 Corinthiens 12/2, l'apôtre parle de plusieurs cieux, il n'y a pas sept cieux. Cela c'est chez Bouddha mais pas dans les Saintes Écritures.

Il y a trois cieux : Je connais un homme en Christ qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait) et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis. A la lumière de ce texte, le troisième ciel c'est le paradis. C'est clair, c'est ce paradis-là qui a été promis au brigand sur la croix. (En vérité je te le dis, tu seras aujourd'hui avec moi dans le paradis.) C'est le troisième ciel, c'est le Ciel du Christ, c'est la présence du Christ, c'est le paradis du Seigneur, c'est le troisième ciel.

Il nous est absolument impensable qu'il pût y avoir d'autres cieux au-dessus des cieux de Dieu, parce que Dieu voit tout sous Ses cieux. En Hébreux 2/8 : Tu as mis toutes choses sous ses pieds. Dieu voit sous Ses pieds les cieux en bas. Nous nous les voyons en haut. Alors il n'y a rien au-dessus de Dieu, Dieu occupe l'endroit le plus élevé qui se puisse situer dans l'infini des cieux. La Bible dit que Dieu voit tout sous ses pieds. Ces lieux célestes infestés de démons, de principautés, de dominations qui luttent contre nous, contre l'Évangile, contre l'avancement du règne de Dieu, ne peuvent se situer au fond qu'entre le ciel de Dieu et le nôtre et la Terre. Et on comprend mieux alors que l'ange, envoyé du Trône, en descendant, à un certain niveau, Dieu le sait, a été intercepté dans cette zone infestée de démons, infestée de principautés, dans laquelle il a combattu terriblement pour passer vers Daniel. Vingt-et-un jours de combat intense, alors Micaël est arrivé et Micaël a fait reculer ce chef diabolique et il a permis à l'ange de passer.

Je ne sais si on a conscience des combats là-haut, des combats pour le salut d'une âme. Vous savez, moi, pour une âme, je loue le Seigneur, pour une seule âme !

Mais j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer, une merveilleuse nouvelle :

Les choses ne sont plus aujourd'hui ce qu'elles étaient du temps de Daniel, je répète, retenez-le bien, les choses d'aujourd'hui ne sont plus ce qu'elles étaient du temps de Daniel, pourquoi ? Parce que le Christ est venu depuis.

Pourquoi dites-vous cela, Alain Choiquier ?

Le Christ a prononcé une parole que je serre sur mon cœur tous les jours et Il est témoin que toutes les fois avant de me lever pour venir prêcher soit ici, soit dans le monde où que ce soit, je rappelle au Seigneur Sa promesse. Laquelle ?

Jean 1/51 : Vous verrez désormais le ciel ouvert.

Le ciel ouvert aujourd'hui. Ce ciel qui n'était pas ouvert dans l'Ancien Testament, qu'est-ce qui me fait dire cela ? C'est le mot désormais. Jésus précise : Vous verrez désormais le ciel ouvert. S'Il a dit désormais, c'est que précédemment ce ciel était fermé. Et que verrez vous ? Les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme. Le ciel a été ouvert et comment ? Colossiens 2/15 : Le Christ a dépouillé les dominations (ces dominations qui ont lutté avec l'ange) et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la croix.

Le Ciel ouvert par la Croix du Seigneur, le Ciel ouvert par le sang du Christ, la victoire du Seigneur ! Mais il nous revient de nous saisir par la foi de ce ciel ouvert. Seigneur accorde un ciel ouvert sur Beauport. Le Lui demande-t-on ?

On peut intercéder à ciel ouvert, pas comme Daniel, mais attention, on peut le faire quand on entre par la foi dans la victoire du Christ sur toute la puissance de l'ennemi. Elle est dépouillée, Il a dépouillé les puissances, Il les a vaincues, Il a triomphé d'elles en triomphant par la Croix.

Elles sont vaincues, quelle bonne nouvelle !

On peut prier à ciel ouvert, on peut prêcher à ciel ouvert, on peut vivre à ciel ouvert, on peut travailler tous les jours dans notre travail à ciel ouvert. Le ciel ouvert sur nous, à l'usine, au bureau, les autres ne le voient pas mais nous savons que c'est vrai !

On a un ciel ouvert. Le croyez-vous ?

Saisissons la victoire du Christ par la foi au Calvaire grâce à la Croix, à Son sang précieux qui nous ouvre les cieux.

Si l'on a sur notre terre un ciel d'airain comme me le disait une personne hier, je vous l'affirme, le Ciel est ouvert, il n'est pas fermé, le Christ l'a ouvert. Aussi, saisissez-vous par la foi de ce Ciel ouvert dans le sang du Christ afin que vous soyez heureux et que votre vie chrétienne soit radieuse, rayonnante...

Les intercesseurs, où sont-ils ?

Ils agonisent, c'est vrai, mais combattent à ciel ouvert.

Amen !

C'est extraordinaire.

Que Dieu bénisse cette parole et qu'elle nous reste !