La dépression 1 A : Maladie, blessure de la conscience

Série: La dépression

Messages donnés à en 1985 à Cernier (Suisse)

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La dépression 1

Maladie, blessure de la conscience

Message donné à en 1985 à Cernier (Suisse)

Nous avons parlé précédemment de l’angoisse, de l’angoisse universelle en précisant toutefois que nous ne traitions pas des angoisses pouvant résulter de troubles organiques ou « somatiques » comme les appellent nos savants, c'est-à-dire des angoisses liées à une maladie corporelle, mais spécifiquement des angoisses résultant de troubles psychiques, psychologiques et qui posent d’énormes problèmes à nos scientifiques.

L’angoisse a pour origine le doute, c’est biblique. Ceci déjà en Genèse 3, lorsque le diable est venu semer le doute dans l’oreille de nos premiers parents en ces termes : « Dieu a-t-Il réellement dit ? » .Cette même question aujourd’hui est posée un peu partout dans le monde : « Dieu a-t-Il réellement dit ? », en d’autres termes : Dieu a-t-Il réellement parlé ? Aujourd’hui on émet de sérieux doutes sur le fait que Dieu ait pu parler un jour.

Et nous nous souvenons aussi de la manière dont le diable a tenté de faire chuter le Fils de Dieu au désert : Si tu es le Fils de Dieu etc., essayant de le faire douter de sa propre condition de Fils de Dieu. Nous avons observé que le rôle du diable est de toujours nous faire douter. Que le doute ne vient jamais de Dieu car Christ est venu pour que nous ayons des certitudes, des certitudes inébranlables : c’est un thème que je chéris assez lors de mes tournées d’évangélisation à travers le monde, je prêche souvent sur le thème «  Certitude inébranlable pour un monde en crise ».

Nous avons besoin de certitude quant à nos origines, de certitude quant au sens à donner à nos existences, de certitude quant à notre destinée etc.

Plus que jamais, le doute s’est insinué partout, jusque dans nos foyers où il y a doute entre conjoints : la confiance, c’est le moins que l’on puisse dire, ne règne plus. Il y a doute au plan professionnel, entre collègues de travail, entre patron et employé, il y a doute partout. Et ce doute est un mal considérable que Dieu veut chasser de notre cœur. Il ne veut pas que nous vivions de doute.

Nous parlions de l’angoisse comme d’une maladie de la conscience. C’est d’ailleurs un Suisse éminent, psychologue, du nom de Maeder, qui a déclaré : « L’angoisse est une maladie de la conscience. » Je ne sais si le docteur Maeder est chrétien et s’il vit encore, mais enfin j’ai au moins un livre de ce médecin qui s’intitule « Vers la guérison de l’âme ».

Mais bien avant ce docteur Maeder, la Bible avait mentionné au psaume 107 que l’angoisse est une maladie de la conscience et puis notamment dans ce texte percutant de l’apôtre Paul en Romains 2.9 : Trouble et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal. En d’autres termes, le péché est source d’angoisses immenses, et la plupart du temps, nous sommes angoissés à cause de notre péché. C’est donc bien avant le docteur Maeder que la Bible l’avait déclaré.

Aujourd’hui, nous allons commencer de traiter de cet énorme sujet que celui de la dépression.

En traitant de la dépression, on aborde un sujet considérable que je ne prétends pas cerner en trois heures. Des séminaires de psychiatres durent des semaines, sinon des mois, sur ce thème et nos psychiatres n’arrivent pas à bout de ce sujet, tellement il est vaste, tellement il touche de domaines, tellement il est souvent mystérieux. Mais nous avons, nous, je dirais, l’avantage sinon la chance, le privilège de disposer du livre de psychologie le plus extraordinaire qui soit. Quel est ce livre ? Non ! Je n’ai pas sous les yeux un livre de Sigmund Freud mais… la Bible et c’est Victor Hugo qui l’a ainsi qualifiée : « La Bible est le plus grand livre de psychologie qui soit. » Il a affirmé ces choses en son temps parce qu’il a constaté que la Bible pénètre les profondeurs de l’individu.

Quand nous pensons à ce texte des Hébreux qui indique que la Parole de Dieu est comme une épée à double tranchant qui nous pénètre profondément et nous révèle ce qui est caché très au fond de nous-mêmes, alors nous comprenons du même coup que la Parole de Dieu est véritablement la Parole de Celui qui est le Divin psychologue, le Divin psychiatre, de Celui qui sonde les cœurs, les reins, et qui nous connaît parfaitement. Si la psychologie en est à l’heure qu’il est à des tâtonnements, il faut dire ce qui est, j’ai là des réflexions de psychiatres parisiens éminents, et de réputation internationale, qui admettent en être seulement au stade des balbutiements, des tâtonnements  ; la psychiatrie, la psychologie arrivent parfois à apporter de l’aide, on ne rejette pas comme cela en bloc ce qu’a énoncé par exemple un certain Freud. On ne rejette en bloc non plus ce que pose la psychologie en général, nous avons appris beaucoup de choses, seulement, la plupart du temps, les mécanismes profonds qui régulent l’équilibre de l’homme au plan psychique et au plan psychologique sont tellement mystérieux que seul Dieu qui les a créés les connaît à fond et c’est Dieu qui peut réellement nous aider dans ce domaine, qui peut nous conduire, qui peut nous donner de pénétrer ces mystères, le mystère humain dans ses profondeurs psychiques, psychologiques et mentales.

J’aimerais en introduction à cette première réunion sur la dépression, lire un texte très important en 2 Corinthiens 7.10-11 : En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort.

Et puis un autre texte en Philippiens 4.4 : Réjouissez-vous… (de temps en temps dans le Seigneur ?… ah ! Merci de réagir, parce que j’en aurais été attristé !...), réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous. Voilà ce qu’a dit Paul et depuis quel endroit a-t-il écrit ce texte magnifique qui exhorte à la joie, qui encourage à la joie ? Depuis le palais de César à Rome, sur une magnifique terrasse, avec devant lui une vue splendide, au soleil  ? Était-il en train de se faire bronzer ??? Mais pas du tout ! Depuis une obscure et inconfortable prison qui n’a rien à voir avec nos prisons actuelles en France. Nos prisons sont des prisons chauffées, où l’on trouve la télé en couleur, des terrains, des parcs où l’on peut faire du sport, des prisons qui peuvent à la limite donner envie aux plus défavorisés matériellement  ! Un commissaire me disait dernièrement : «  Vous savez qu’en hiver à Paris, il y a des gens qui viennent nous voir vers 11 heures du soir pour passer la nuit en prison parce que c’est chauffé, qu’on peut regarder la télé etc. ils sont assurés d’une tasse de café et ainsi ils peuvent même échapper éventuellement à la mort d’une nuit froide et glaciale… ».

Mais les prisons du temps de Paul n’étaient pas du tout cela, seulement des prisons très inconfortables où il ne faisait pas bon séjourner, c’est pourtant là que l’apôtre a lancé cet encouragement : Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous.

La dépression, son actualité, parlons de son actualité.

Elle est là, irrépressible, des hommes et des femmes connaissent un mal-être comme le formulent ces savants qui s’intéressent à la dépression dont l’origine leur échappe souvent et qui peut conduire au suicide.

En Allemagne fédérale sont prescrites pour ce mal 64 millions d’ordonnances par an. C’est énorme ! C’est donc un fléau, un fait social considérable en même temps que très actuel et les caisses de maladie en Allemagne remboursent pour ce mal de la dépression 3 milliards de francs français soit un peu moins d’un milliard de vos francs suisses : tout ceci consommé en comprimés antidépresseurs ! En Allemagne fédérale, toujours pour souligner ce que nous venons de dire, à savoir un mal-être pouvant se terminer en suicide (on compte une tentative de suicide toutes les trois minutes), on a comme l’impression que ce pays voudrait se suicider. Or dans ce pays, on y vit bien, le mark allemand est assez fort mais 64 millions d’ordonnances pour tenter de guérir ce mal qui généralement finit dans le suicide, une tentative de suicide toutes les trois minutes, un suicide réussi… Il y en a un qui réussit son suicide toutes les 40 minutes. C’est énorme ! Ceci donne 13 000 suicides par an. En France, nous en comptons 12 000.

Toujours en Allemagne fédérale, 30 % des enfants en âge scolaire, c’est une statistique qui m’a littéralement renversé, 30 % des enfants qui vont à l’école ont besoin de calmants, ils ont besoin de tranquillisants déjà à leur âge ! Parce que justement vivant d’une manière générale dans un climat pas très favorable pour eux, anxiogène.

En France, 95 millions de boîtes d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et de neuroleptiques et 72 millions de boîtes de tranquillisants sont vendues chaque année ce qui est absolument gigantesque. Un lit sur deux à l’hôpital est occupé par un malade mental. Nous parlons donc du phénomène au plan mondial pour que nous prenions conscience précisément qu’il s’agit vraiment d’un fait social considérable, à la limite, le mal du siècle, c’est le mal du siècle. Trois Français sur quatre connaissent dans leur entourage au moins une personne dépressive. Il y a 7 millions de déprimés en France, 7 millions d’hommes et de femmes en hôpitaux psychiatriques pour dépression, ce qui fait beaucoup plus que la seule population de la Suisse, imaginez toute la Suisse à l’hôpital pour dépression ! Plus personne chez lui, c’est énorme !

La consommation des antidépresseurs a triplé ces dix dernières années.

Toujours selon le document que j’ai ici, un Français sur deux se trouve généralement triste sans raison, selon le « Nouvel Observateur » qui est un hebdomadaire français passant pour être assez crédible dans ce qu’il présente de documents, d’articles etc.

En Angleterre, selon un organisme sérieux, l’Association pour la santé mentale, une fille sur six, tandis qu’un garçon sur neuf, à l’école aujourd’hui passeront une partie de leur vie en hôpitaux psychiatriques. Vous rendez-vous compte ?

En Suède, on a compté, il y a peu de temps, 20 000 suicides par an : les Suédois ont battu les Allemands pour une population de 20 millions d’habitants, c’est impressionnant ! Et le phénomène-suicide est tel que dans ce pays, et vous savez que la Suède est donc le pays d’Occident au niveau de vie le plus élevé (on vit en Suède un peu comme en Amérique, certains assurent même que le niveau de vie en Suède est plus élevé encore qu’aux Etats-Unis), pays riche par conséquent où l’on se suicide pourtant de façon étourdissante ; à partir de ces chiffres-là, il semble que l’on n’ait pas du tout répondu aux aspirations profondes et fondamentales de l’individu en le comblant sur le plan matériel parce qu’on a longtemps cru que lorsque l’homme vivrait bien sur ce point, on aurait résolu de cette manière-là une grande partie de ses problèmes ! Eh bien voilà qui n’est pas du tout vrai ! Les savants constatent aujourd’hui que plus la civilisation, ou la société, est riche, aisée et opulente, plus elle connaît de crises et en particulier de dépressions.

Le Japon n’échappe pas au phénomène, et il fait partie de ces pays où la dépression sévit terriblement et pour ce qui est du monde en général, selon les documents que j’ai en ma possession, le nombre des dépressifs a doublé dans le monde ces dix dernières années. Dans dix ans, nous aurons peut-être encore doublé, sinon triplé, au rythme de la croissance de ce fléau phénoménal. Il y a, à l’heure qu’il est, 100 millions de dépressifs pour soins en hôpitaux psychiatriques. 100 millions, cela fait deux fois la France ! Et l’OMS d’affirmer dans ce document que ce chiffre n’est pas le vrai parce que beaucoup vivent leur déprime en cachette et que le chiffre authentique devrait tourner autour de 300 millions de dépressifs…

Une enquête récente, présentée par le magazine français « Ça m’intéresse » signale : « Personne n’échappe à la dépression à un moment ou à un autre de son existence. » Savez-vous qu’à l’heure qu’il est, les plus grands laboratoires du monde et je dirais même tous les laboratoires du monde, sont mobilisés pour trouver la pilule anti-tristesse, la pilule anti-dépression ? C’est quand même quelque chose ! Et en attendant, notre monde se gave de médicaments.

Nous venons de parler de l’actualité de la dépression, parlons à présent de son étendue.

Nous sommes obligés d’être quelque peu technique pour commencer, ceci pour deux raisons au moins : d’abord pour appréhender au mieux la question, et puis deuxièmement pour que ceux qui peut-être entendront ces réunions par le biais de cassettes puissent se rendre compte que nous ne parlons pas à la légère de cette affaire, mais que nous l’avons étudiée autant que faire se peut, qu’elle nous a intéressé et que nous avons tenté, Bible en mains, non seulement de comprendre le fléau, mais aussi d’y répondre.

Son étendue :

Elle frappe partout. Il y a des dépressifs partout dans le monde. Elle atteint toute les couches de la société, ce n’est pas du tout une maladie des gens aisés, encore que nous le signalions tout à l’heure, elle frappe surtout à ce niveau-là. Mais elle touche tous les niveaux, il y a aussi des pauvres qui tombent en dépression, elle touche tous les milieux, quels qu’ils soient, toutes les races, tous les âges et j’ai là un document assez important à propos des nourrissons. Quand nous traiterons des causes de la dépression, alors je ne reviendrai pas sur ce que je vais lire maintenant mais ce document m’a considérablement impressionné. Je vous le donne tel que je le lis ici :

« Jusqu’alors, on connaissait surtout la déprime qui visait le nourrisson, le psychiatre américain René Spitz décédé à Denver le 14 septembre 1974 l’appelait la dépression anaclitique, c’est à lui que la médecine doit la première description de cet insolite malaise. Il atteint certains bébés vers l’âge de 6 à 8 mois. De 6 à 8 mois, un bébé peut être dépressif. Ceux qui se sentent abandonnés ou rejetés, qui souffrent des séjours en collectivité de ce qu’il est convenu d’appeler l’ « hospitalisme », comme disent les psychiatres, en bref tous les petits qui ne supportent pas une privation brutale de l’affection maternelle. Le mal se traduit par la montée progressive d’une indifférence à l’entourage, c'est-à-dire qu’il présente à peu près les mêmes symptômes que les adultes, indifférence qui conduit à un refus total de contact, l’apathie s’accompagnant de signes cliniques, perte de poids, troubles du sommeil des bébés qui ne dorment pas. C’est bizarre ! Régression des acquis motriciels et intellectuels, sensibilité accrue aux infections… Diagnostiquer une pareille souffrance, au moins dans ses débuts, n’est pas aisé, cela suppose une grande vigilance chez les praticiens car la dépression du nourrisson ne figure pas toujours dans les manuels. »

La dépression peut donc frapper nos gentils et nos beaux bébés de 6 à 8 mois !

Elle atteint, bien sûr, les personnes âgées, les jeunes, les adolescents, les enfants. Elle est donc présente dans toutes les tranches d’âge par lesquelles l’homme passe, elle atteint aussi tous les milieux et ces gens qui sont, généralement, enviés pour leur fortune, leurs succès dans les affaires ou bien le sport. Il y a peu de temps, Yannick Noah, premier du tennis mondial à 25 ans et déjà milliardaire, a été interviewé par un animateur de radio : « Je marche toutes les nuits dans les rues de Paris, je ne dors pas, je me trouve sur le pont de l’Alma, je regarde l’eau et je me dis : je plonge ou je ne plonge pas ? Je me dis : il y a un problème quelque part et ça me tue, dans ces choses-là, je suis seul, je suis tout seul, je suis tout seul ! » Yannick Noah au faîte de la gloire, envié de millions de jeunes Français pour ses victoires sportives et pour son argent, en pleine dépression !

Et puis il y a aussi les milieux du cinéma qui présentent des artistes dépressifs comme Isabelle Adjani, elle qui tourne des films mi-figue mi-raisin. En jouant un rôle de femme déprimée dans « L’été meurtrier » (que je n’ai pas vu mais j’ai lu ces choses), elle a versé dans la déprime. On se souvient aussi qu’une certaine Marilyn Monroe au paroxysme de la gloire, véritable idole américaine adulée de tous, a mis fin à ses jours ; elle s’est suicidée et c’est impensable !

Pour ce qui est des écrivains, Gérard de Nerval, écrivain français, a été trouvé pendu près des Halles à Paris, en 1855. Il a mis fin à ses jours, il était très dépressif. Ernest Hemingway, écrivain américain auquel nous devons en particulier «  Pour qui sonne le glas » et d’autres grands romans, s’est suicidé en 1961.

Parmi les artistes peintres, et quel artiste ! un certain néerlandais nommé Vincent Van Gogh s’est suicidé en 1890 !

Quant aux hommes politiques : atteint de psychose maniaco-dépressive, un certain Thomas Eagleton, démocrate américain écarté de la course à la Maison Blanche, a mis fin à ses jours en 1972.

Des hommes du monde politique, des écrivains, des artistes, des hommes arrivés au faîte de la gloire ont mis fin à leurs jours de manière tout à fait incompréhensible.

Essayons maintenant de cerner la dépression, tentons de la définir. Qu’est-ce que la dépression ?

Selon le professeur Deniker, éminent psychiatre, de réputation internationale et directeur de l’hôpital Sainte-Anne à Paris, textuellement : « Faire une dépression, c’est passer par un dérèglement de l’humeur. ».

Pour le professeur Zarifian à Sainte-Anne (l’hôpital Sainte-Anne étant spécialisé dans les soins aux malades mentaux), tout comme le professeur Deniker, « c’est une maladie de l’humeur, la dépression est aussi un symptôme de société ».

Il ne définit pas de quelle sorte de société, moi j’ajouterais que c’est véritablement le symptôme de la société matérialiste, en même temps que le symptôme de la société versant dans des pratiques occultes parce que matérialiste.

Le professeur Zarifian l’a défini ainsi : « C’est un état languide, une maladie qui éprouve tout l’organisme. » Nous parlions tout à l’heure de mal-être car tout l’organisme est concerné par la dépression. Selon ce professeur, la dépression, c’est une lourde tristesse, c’est une tristesse lancinante, en même temps qu’accablante qui se traduit par une douleur morale intérieure intense avec un sentiment de culpabilité que rien n’ébranle, avec des ruminations mentales de fautes passées ou présentes, avec la perte de tout plaisir à vivre et de tout goût de vivre. Le regard se ternit, la voix devient monocorde, le dépressif est sujet aux insomnies, aux pertes de l’appétit, aux désirs sexuels, il est littéralement assiégé par des idées noires, il en vient à se dévaloriser lui-même, il se déprécie lui-même, il éprouve une fatigue inexplicable. Retenons au moins trois termes : tristesse, sentiment de culpabilité, fatigue inexplicable. »

Le médecin chrétien Gérard Loeb ajoute : « Toute dépression a pour point terminal le suicide, quand elle évolue normalement. Tout dépressif est un malade suicidaire en puissance, puisqu’atteint d’anorexie vitale, perte du goût de vivre. »

On n’a plus envie de vivre, on est au fond du trou et tout ceci se traduit physiquement aussi bien que psychiquement et mentalement par un ralentissement de l’activité, par des blocages, par une perte des facultés de communication et le dépressif s’enferme généralement dans un monde intérieur qui lui est propre ; la forme la plus sérieuse de la dépression, quand elle évolue, c’est la psychose ou encore la psychose maniaco-dépressive qui fait perdre tout contact avec la réalité autour de soi et cette psychose se manifeste souvent de la manière suivante : une alternance de périodes d’euphorie et d’accablement, un dérèglement de l’humeur.

Voilà pourquoi j’ai tenu à ce que nous lisions ce texte de 2 Corinthiens 6 où il est question de deux sortes de tristesses :

- la tristesse selon Dieu qui produit une repentance ouvrant sur le salut et que l’on n’a jamais à regretter (c’est une tristesse salutaire),

- et la tristesse selon le monde, le monde au sens du péché, qui conduit à la mort. Il y a une tristesse qui conduit à la mort. Lorsque l’on me demande si la Bible parle de la dépression, voilà un texte qui parle de cette tristesse accablante, de cette douleur morale qui conduit à cette anorexie vitale laquelle se transforme en désir de suicide pour en finir avec une existence dénuée de toute saveur et de goût et le dépressif généralement en arrive là.

Précisons que la gaité et la tristesse sont des fluctuations normales de l’humeur mais dans des périodes déterminées. On peut être triste un moment et puis quitter notre tristesse pour d’autres états d’âmes intérieurs mais la dépression se caractérise par le fait que la tristesse se poursuit, elle est constante, elle est là. Elle ronge le malade, elle le tue, elle l’accable, elle devient chez lui une très grande douleur intérieure qui résiste aux meilleurs humoristes. Un dépressif ne rit pas en entendant ces humoristes-là et l’on reconnait un dépressif au fait que la plupart du temps, il ne sourit pas ou s’il tente de le faire, c’est un rictus qui apparaît sur son visage, c'est-à-dire un masque qui peut ressembler au rire mais qui en réalité ne l’est pas.

Le Docteur Wildöcher, éminent psychiatre de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris propose cette définition : « La dépression commence lorsqu’à la tristesse, au manque d’espoir, au pessimisme s’ajoute un manque de l’activité, du tonus, des difficultés de concentration mentale ainsi qu’une fatigue inexplicable. ».

Cette dépression, cette tristesse lancinante, profonde, accablante et qui dure, de laquelle on ne peut pas se dégager, qui est vraiment là comme la mort, nous tuant à petit feu, de cette tristesse profonde, de cette dépression, a bien sûr des incidences organiques, des incidences somatiques. C’est une maladie qui éprouve tout l’organisme. Vous savez que le psychique et le physique sont très liés chez l’individu, ils s’interpénètrent.

Le Docteur Henri Lôo que je citais tout à l’heure a affirmé : « Les douleurs sont l’expression de la dépression qui l’habite. ».

Douleurs faciales, douleurs cérébrales, douleurs lombaires, douleurs stomacales : ce qu’il est convenu d’appeler en psychiatrie l’ « hypocondrie » (l’hypocondre est la partie située à l’aine qui tout à coup devient douloureuse lorsque l’on est dépressif). Avec des troubles du sommeil, le dépressif est souvent un lève-tôt qui commence à ruminer ses problèmes. Le dépressif ne cesse de se plaindre, il se plaint de son mal-être, de sa tristesse mais aussi de ses douleurs physiques, il a mal au dos, aux reins, aux jambes, et le médecin, lorsqu’il l’ausculte et le palpe, ne trouve pas de mal physique et il en déduit que ces maux-là sont d’origine psychique, psychosomatique.

Et puis, il y a cette fatigue inexplicable. On va au lit, on passe quelques heures à dormir et en définitive, au lever, on est plus fatigué, beaucoup plus fatigué qu’à l’heure où l’on s’était glissé la veille dans le lit.

Certains, lorsqu’ils se lèvent le matin, se demandent comment ils vont pouvoir tenir au cours de la journée. Voilà un des signes, la fatigue, devenue non plus une fatigue physique mais une fatigue mentale. En d’autres termes, le corps était au repos mais l’esprit, lui, ne s’était pas reposé au cours de la nuit, d’où ce symptôme de fatigue physique qui se répercute bien sûr et qui a une incidence sur le corps.

Le Docteur Pelissier de l’hôpital Necker à Paris évoque trois signes de la dépression : la perte du goût de vivre avec le désir de suicide, le ralentissement de l’activité physique et puis une tristesse accablante.

Ce vocable dépression, nous le devons à un certain Jean-Pierre Falret en 1853. C’est la première fois que ce terme a été employé, mais de façon courante par la suite. Jean-Pierre Falret a qualifié ainsi la dépression : il s’agit d’une tristesse (encore toujours de la tristesse d’où précisément ce texte que j’ai tenu à lire avec vous en Philippiens 4/4 : Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous.) qu’escortent des symptômes comme l’anxiété, la perte du sommeil et des troubles corporels.

Le Docteur Henri Lôo a précisé : l’asthénie est une grande fatigue psychique en même temps que corporelle qui atteint toutes les capacités motrices et intellectuelles et engendre un ralentissement somatique, c'est-à-dire corporel, et se traduit par des perturbations du sommeil, des troubles cardio-vasculaires, digestifs et sexuels.

Peut-être que certains ce matin ont reconnu ce genre de symptôme en eux. Qu’ils ne s’en sentent pas visés ou n’en soient point effrayés car nos psychiatres reconnaissent qu’il s’agit d’une maladie, c’est une maladie.

La Bible parle du salut, je veux le dire dès à présent… savez-vous que le terme « salut » en grec, la langue du Nouveau Testament, c’est tout simplement le terme « sauteria » qui signifie « santé ». Parce que le salut, c’est la santé et pas simplement la santé de l’âme, mais c’est la santé de l’être tout entier. Et vous devez savoir que le Seigneur est venu pour nous restaurer sur tous les plans. Quand on parle du salut des âmes, on ne touche qu’à un aspect du salut en général. Un aspect fondamental certes, mais nous ne touchons pas à toute l’étendue du terme salut. En grec, «  salut » c’est « santé » et quand on prêche le salut, on prêche la santé. On prêche d’abord la santé de l’âme parce que c’est plus important, parce que l’homme court le risque d’une perdition éternelle loin de la face de Dieu, mais on prêche aussi la santé du corps, la « sauteria », et il suffit de considérer le nombre de malades que le Seigneur a guéris du temps de Son ministère terrestre : c’est impressionnant ! Il a guéri énormément de monde et cela faisait partie de Son œuvre de salut, de Son œuvre de rédemption.

Gardons cela à l’esprit : salut égale santé. Et salut égale santé sur tous les plans. Il y a donc un formidable espoir et nous pouvons dire que le véritable psychiatre, le véritable psychologue qui, Lui ne Se trompe jamais, c’est véritablement le Seigneur qui veut notre santé sur tous les plans.

Maintenant j’aimerais voir rapidement avec vous un historique de ce mal. Parce qu’on le considère comme un mal de la civilisation mais la dépression a bien sûr existé depuis longtemps. La dépression ne date pas d’hier !

Cinq siècles avant Jésus-Christ, le père de la médecine, un certain Hippocrate, avait appelé « humeurs » les liquides qui, selon lui, circulaient dans le corps humain. On ne connaissait pas bien sûr l’anatomie de l’homme comme on la connaît aujourd’hui. Cet Hippocrate avait donc nommé « humeur » ces liquides qui circulaient et qui circulent encore dans le corps humain et il a constaté, chose intéressante, que l’une de ces humeurs, la bile sécrétée par le foie, rendait les selles curieusement noires dans le cas de grandes tristesses. Il avait fait cette constatation en tant que médecin. D’où précisément le terme « mélancolie » qui nous vient de lui, parce que le terme « mélancolie », qui est avec la tristesse le signe fondamental de la dépression, vient du grec « mélas » qui signifie « noir » et « khôlé » qui signifie « bile ». « Mélancolie », bile noire. En réalité, état de celui qui « se fait de la bile ». Et là encore nous pouvons dire que la dépression a une incidence somatique c'est-à-dire organique, physique, elle influe sur la bile. Être mélancolique c’est donc produire de la bile noire.

Longtemps dans l’Antiquité, la dépression a été appelée « humeur noire ». Puis jusqu’au dix-neuvième siècle, on l’a dénommée « mélancolie » et puis en 1853, on a commencé à l’appeler dépression grâce à Jean-Pierre Falret dont je viens de citer un texte. Il s’agit d’une tristesse qui comporte des symptômes comme l’anxiété, la perte du sommeil et des troubles corporels.

Sigmund Freud, mort en 1939 et qui est un des pères de la psychanalyse, l’a qualifiée de blessure narcissique à cause d’une autodépréciation. L’individu s’autodéprécie, il se dévalue lui-même et ceci crée chez lui une sorte de blessure intérieure qu’il s’inflige lui-même ; il s’est fixé des objectifs qu’il n’arrive pas à atteindre, des dimensions peut-être intellectuelles ou physiques qu’il n’arrive pas à acquérir et parce qu’il est en difficulté dans sa propre vie, il en arrive à s’autodéprécier et cette autodépréciation, je crois qu’il a vu juste, relève littéralement de l’égoïsme mais le malade n’interprète pas les choses de cette manière-là. Si vous lisez le livre que j’ai littéralement dévoré, qui est très bon et que je vous recommande : «  Notre santé mentale », point de vue d’un psychiatre sur la dépression, vous verrez que ce médecin chrétien traite beaucoup de l’égoïsme à l’origine de la dépression. Non seulement chez le non-chrétien mais aussi chez le chrétien. L’égoïsme est précisément ce travers chez l’homme qui lui donne de vouloir tout accaparer à lui, qui lui donne aussi l’orgueil de s’élever lui-même, de s’apprécier lui-même, et de tout orienter vers lui-même.

Quand l’homme n’y parvient pas, il a donc une réaction assez bizarre puisque son « moi » n’a pas réussi à dépasser les dimensions, les limites qu’il a entrevues chez lui, il en vient à se blesser lui-même, à se frapper lui-même d’où blessure narcissique, d’où blessure intérieure, d’où précisément ce que je disais précédemment : si l’angoisse est une maladie de la conscience, la dépression est une blessure de la conscience beaucoup plus importante et beaucoup plus sérieuse que l’angoisse elle-même qui déjà est quand même sérieuse.

De ce fait, chez le dépressif, il y a énormément d’agressivité rentrée, de colère rentrée et toutes ces fureurs refoulées finissent par blesser celui qui les éprouve, d’où blessures narcissiques, d’où blessures de la conscience dont il faut alors prendre la mesure et qu’il faut alors guérir.

Posons-nous alors la question : un dépressif peut-il guérir ?

Selon les spécialistes et j’ai eu un chiffre par une infirmière d’un hôpital voisin, les psychiatres disent qu’ils peuvent reprendre et restaurer 20 % des malades, quant aux autres, ils le sont à vie. Pour le moment, au niveau des connaissances que nous avons de ce mal, tout en essayant de faire au mieux, 80 % restent malades de dépression.

Il y peu de temps à Montréal, au terme d’une conférence sur l’angoisse, une journaliste est venue vers moi : « J’aimerais vous interviewer une demi-heure pour mon journal. ». Quand je me mis à part avec elle, elle commença : « Vous avez touché un sujet terriblement important parce que je suis couramment en contact avec des psychiatres à Montréal et la plupart du temps, ils me disent : "face à certains cas de dépression, si notre cabinet est situé au troisième étage, nous avons comme une envie d’ouvrir la fenêtre et de balancer le malade tellement nous sommes dépassés par les événements". ».

Or quelle joie de savoir que le Seigneur guérit la dépression, que le Seigneur a les moyens de nous tirer d’affaire et ce, de façon absolument merveilleuse !

Je le précisais tout à l’heure :

La dépression, une maladie de la conscience ; trois choses : tristesse accablante, sentiment de culpabilité, douleur physique, somatique, corporelle.

De quelque nature que soit la dépression, le Seigneur a véritablement pouvoir sur elle, Il a puissance sur elle et je voudrais simplement prendre le cas d’une dépression, celle de David.

Au Psaume 32, David rapporte comment il a enduré une dépression et il en révèle les symptômes, c’est tout à fait remarquable, en particulier aux versets 3 et 4 : Tant que je me suis tu, mes os se consumaient (et nous savons pourquoi il était entré en dépression, par adultère et par crime, faisant assassiner Uri, le mari de Bath Shéba, l’un de ses généraux qui était au combat et qu’il avait placé au meilleur endroit pour le faire assassiner. David avait oublié qu’il avait une conscience et il révèle ses états intérieurs, ses humeurs), je gémissais (plainte du dépressif) toute la journée ; car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été. Tels sont véritablement les symptômes du dépressif, qu’une tristesse littéralement pathologique avait envahi. Et puis nous savons comment il en est sorti : en confessant son péché au Seigneur, en mettant en règle sa vie de croyant.

Il parle de joie ensuite car il est passé de tristesse à la joie et au verset 5 il ajoute : Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité (surtout ne cachons rien au Seigneur si nous sommes dépressif, blessé dans notre conscience), j’ai dit : j’avouerai mes transgressions à l’Éternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché. Qu’ainsi tout homme pieux te prie au temps convenable, si de grandes eaux débordent, elles ne l’atteindront nullement, tu es un asile pour moi, tu me garantis de la détresse, tu m’entoures de chants de délivrance. Il est passé du gémissement aux chants, aux chants de délivrance, aux chants d’allégresse, aux chants de joie !

Et puis il y a eu aussi un autre dépressif : Asaph le psalmiste, au psaume 73, qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait, qui se trouvait dans une situation un peu analogue à celle de Job, à vues humaines sans raison, et voici ce qu’il dit. Lui donc connaissait un abattement intérieur profond tandis qu’il voyait autour de lui des méchants, heureux et il avait ressenti de l’envie :

Oui, Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur pur. Toutefois, mon pied allait fléchir, mes pas étaient sur le point de glisser ; car je portais envie aux insensés en voyant le bonheur des méchants. Rien ne les tourmente jusqu’à leur mort, et leur corps est chargé d’embonpoint ; ils n’ont aucune part aux souffrances humaines, ils ne sont point frappés comme le reste des hommes, aussi l’orgueil leur sert de collier, la violence est le vêtement qui les enveloppe ; l’iniquité sort de leurs entrailles, les pensées de leur cœur se font jour. Ils raillent et parlent méchamment d’opprimer ; ils profèrent des discours hautains, ils élèvent leur bouche jusqu’aux cieux et leur langue se promène sur la terre. Voilà pourquoi son peuple se tourne de leur côté, il avale l’eau abondamment, et il dit : comment Dieu saurait-Il, comment le Très-Haut connaîtrait-Il ? Ainsi sont les méchants : toujours heureux, ils accroissent leurs richesses (franchement, on ne peut pas le critiquer, Asaph ! N’avons-nous pas eu ce sentiment dans notre cœur ? En tant que chrétiens, on se demande ce que Dieu fait avec nous tandis que ceux qui ne Le connaissent pas nous paraissent heureux, tranquilles et calmes !). C’est donc en vain que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence : chaque jour je suis frappé, tous les matins mon châtiment est là (signe d’une dépression : le dépressif est un lève-tôt et il ressasse ses problèmes).

Si je disais : je veux parler comme eux, voici, je trahirais la race de tes enfants (je ne peux pas me mêler aux infidèles !). Quand j’ai réfléchi là-dessus pour m’éclairer, la difficulté fut grande à mes yeux, jusqu’à ce que j’eusse pénétré dans les sanctuaires de Dieu, et que j’eusse pris garde au sort final des méchants.

La difficulté a été grande aux yeux d’Asaph, il a été déprimé : comment ? moi qui aime le Seigneur, qui Lui ai donné toute ma vie, qui Le chante, qui ai purifié mon cœur, qui ai lavé mes mains dans l’innocence ?...

Et c’est ainsi que nous chrétiens nous pourrions parler. Comment est-ce que tous les matins, mon châtiment est là ? Comment comprendre que tous les jours je suis frappé, alors qu’eux autour de moi semblent heureux ? Mais est-ce moi qui me suis trompé ou est-ce que ce sont eux qui sont dans le bon chemin ?

Cela ne vous est-il jamais arrivé ?

Ceci a été difficile à comprendre pour Asaph, un état dépressif jusqu’au moment où il vit les choses non plus d’en bas, mais d’en haut. C’est important à retenir cela ! Quand on regarde les choses à partir d’en haut, du sanctuaire de Dieu, on les voit alors différemment et que se passe-t-il chez nous ?

Verset 26 :

Ma chair et mon cœur peuvent se consumer (c’est-à dire : je peux continuer à être frappé tous les jours, mon châtiment peut être encore là tous les matins), Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et mon partage.

Puis il dit ensuite : Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien (voilà comment il a résolu le problème, en s’approchant de Dieu, en entrant dans l’intimité de Dieu). Je place mon refuge dans le Seigneur l’Éternel afin de raconter toutes ses œuvres.

C’est très souvent le cas chez le chrétien qui n’arrive à saisir certaines choses que lorsqu’il entre dans la « chiquina » de Dieu, c'est-à-dire dans la présence intime du Seigneur, dans une intimité avec le Seigneur qui ne lui enlève pas ses souffrances, tout comme Asaph : Mon cœur et ma chair peuvent se consumer, mais Dieu sera toujours mon partage et son âme en a été enrichie et il a compris, là, à partir du sanctuaire de Dieu, quelle était en réalité la manière dont Dieu voit les choses. Ce qui est important pour nous, c’est le regard de Dieu sur les choses.

Asaph évoque ensuite les méchants autour de lui, les méchants qui s’enorgueillissaient de leurs prospérités matérielles, de leurs joies apparentes tandis que lui connaissait des moments de grands troubles. À partir des sanctuaires de Dieu, il a compris énormément de choses.

Je dirais que pour Asaph, le sanctuaire de Dieu était difficile d’accès. Pour nous, le voile a été déchiré, le sanctuaire de Dieu est tout à fait accessible et nous devrions même nous y tenir constamment afin quà partir de là, nous puissions réellement voir les choses comme Dieu les voit, même si des maux nous atteignent comme Asaph, et que nous puissions interpréter ces maux-là à la façon de Dieu et non pas de la manière humaine qui risque de nous porter au découragement, tout chrétiens que nous soyons. Et c’est à partir de là, vraiment, qu’Asaph a été littéralement métamorphosé, transformé dans sa façon de voir et de considérer, d’approcher, d’apprécier la situation.

Nous avons, nous aussi, besoin de recourir à cette façon divine d’approcher et de considérer les choses, qu’elles nous touchent de près, qu’elles nous concernent directement ou ceux qui nous entourent afin que nous ne risquions pas la dépression. Asaph a risqué la dépression, in extremis, accablé, mon châtiment revient tous les matins. Il est là, rumination de problèmes, ruminations mentales, autant d’expressions de son état de déprime.

Il arrive très souvent que notre humeur se trouve au plancher ! Non ! Jamais ? Dites-moi votre secret, dites-moi comment cela ne vous arrive pas ? Eh bien la meilleure façon d’éviter cela, quand l’humeur a tendance à descendre, il faut que notre foi monte. Vous comprenez le système du balancier ?

Qu’est-ce que la dépression ? C’est une chute de l’humeur. C’est un dérèglement de l’humeur. Que se passe-t-il dans ce cas-là ?

Il y a dérèglement de la sécrétion de certaines glandes qui régulent notre humeur. Il y a les surrénales qui secrètent le cortisol appelé l’hormone du stress dont l’abondance peut créer un état dépressif. Il y a aussi les autres hormones que secrètent le cerveau dont une carence peut créer aussi un état dépressif et tout ceci joue sur notre humeur, la dérègle, et la plupart du temps, la dépression qui est une chute verticale de notre humeur atteignant des planchers épouvantables d’où précisément le goût d’en finir avec l’existence. Mais quand on en est arrivé là, Asaph était en train de chuter dans son humeur et qui l’a sorti de cet état-là ? C’est précisément, par la foi, d’entrer dans les sanctuaires de Dieu et une fois entré dans ces sanctuaires, son humeur a été rétablie. Son âme en a reçu du bien et il a été tiré d’affaire.

Souvenons-nous, quand le ciel s’assombrit, quand l’orage est là, quand notre humeur décline, quand nous sentons que nous perdons pied, tout de suite, les sanctuaires de Dieu, la présence intime du Seigneur, Sa communion intime et nous nous retrouvons alors bien, nous retrouvons une restauration totale, nous comprenons les chemins par lesquels le Seigneur a voulu que nous passions, nous expliquons même, nous interprétons certaines circonstances et tout cela participe donc à nous faire du bien puisque que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.

À partir de ces exemples-là, nous pouvons déjà comprendre le mécanisme de la dépression et puis, grâce au Seigneur, nous en guérir. Le chrétien a besoin de repentance, le chrétien a besoin de vider son cœur, parfois on en prend trop, on prend ce qui est à nous, on prend ce qui est autour de nous, c’est précisément ce qui écrase psychiatres et psychologues. Le Docteur Jung, l’un des inventeurs de la psychanalyse, conseillait aux psychologues de se psychanalyser les uns les autres, car à force d’encaisser et d’entendre, chacun d’entre eux finissait par être tellement chargé qu’il risquait à son tour la dépression et la chute de son humeur. Jung leur conseillait de se libérer sur un autre psychologue, lequel avait aussi besoin d’en faire autant avec un autre, cercle vicieux bien sûr, mais cela leur était déjà bénéfique.

Sigmund Freud a aussi avancé des choses intéressantes : pour se dégager de fardeaux, de charges intérieures, de l’agressivité, il fallait faire passer de l’inconscient dans le champ du conscient tout ce qui pèse, égratigne et blesse et une fois effectuée la prise de conscience de ces fardeaux-là, il fallait confesser tout cela devant un tiers. La confession, Sigmund Freud en a parlé. Ce dont il n’a pas parlé du tout c’est de la confession à Dieu parce qu’il ne croyait pas en Dieu. Mais il a parlé du fait de confesser, de faire en quelque sorte sortir ce qui pèse.

Mais dites-moi, quand nous avons, nous, le Seigneur qui est notre berger personnel ! Quand on pense qu’Il est notre pasteur personnel !

Amis chrétiens, vous avez votre pasteur personnel auquel vous pouvez tout dire, tout confesser, vous décharger pour avoir un cœur constamment léger ! Que faites-vous de cela ?

La difficulté a été grande à mes yeux jusqu’à ce que j’eusse pénétré dans les sanctuaires du Très-Haut.

Puisse le Seigneur nous faire pénétrer, pour nous y garder, dans Ses sanctuaires afin que là nous puissions décharger notre cœur, décharger notre âme, décharger notre conscience aussi, notre péché de chrétien, nous en avons. Il faut le confesser, cela fait du bien, nous en soulager et puis ensuite voir, à partir des sanctuaires de Dieu, les « pourquoi » qui nous ont agacés, les comprendre si Dieu veut bien nous les faire comprendre parce que certaines choses cachées Lui appartiennent, Il ne nous dit pas tout mais afin que nous soyons en paix et apaisés dans Sa présence.

Le Seigneur veut que nous ayons des vies paisibles, des vies en paix et des vies sereines et joyeuses. Alors Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! C’est impossible ! Eh bien il faut arracher cette page dans la Bible, déchirez-la et contentez-vous du reste.

Mais non ! Réjouissez-vous toujours ! Vous savez que le terme « toujours » en français est une contraction de l’expression tous les jours, toujours signifie donc tous les jours. Tous les jours, en quelque circonstance ce soit, chaque jour. Du lundi matin au dimanche soir, réjouissez-vous dans le Seigneur.

Quand la santé est bonne comme lorsqu’elle n’est pas bonne, réjouissez-vous dans le Seigneur !

Dernièrement je suis passé par un mauvais état de santé et je commençais à ruminer très sérieusement : pourquoi Seigneur ? Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas Toi qui veux cela ! Et le Seigneur souvent, comme ce fut le cas pour Asaph et d’autres, n’a pas d’autre moyen : comme notre oreille spirituelle n’est pas suffisamment aiguisée pour savoir ce qu’Il veut, alors Il nous envoie quelques temps au lit et lorsque l’on est couché, on regarde en haut (quand on est debout on regarde en face) et alors là, couché, toutes sortes de réflexions sont venues à mon esprit et je dois dire que j’ai frôlé la déprime… et tout à coup, ces paroles du Seigneur, toujours appropriées, réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ! Avec le diabète, cette arthrite à l’épaule, Seigneur, me réjouir ? Mais oui réjouis-toi !

Et c’est une fois dans les sanctuaires de Dieu, que l’on quitte facilement, qu’alors nous comprenons alors le sens des choses, le sens de nos maux et qu’alors nous pouvons même dire au terme des épreuves que Dieu nous envoie, « Mais heureusement qu’il y a eu ces épreuves car dans ces épreuves-là, nous avons été meurtris certes, mais combien nous avons grandi au plan spirituel en ayant désiré le Seigneur plus proche ! »

Pour moi, m’approcher de Dieu c’est mon bien. Les épreuves que Dieu nous fait traverser nous introduisent dans une plus grande intimité, dans une plus grande connaissance de notre Dieu qui est alors extraordinaire et nous en avons besoin la plupart du temps de ces épreuves douloureuses pour apprendre à Le connaître davantage.

Puisse le Seigneur être béni dans des moments qui nous sont favorables, et béni aussi dans des circonstances qui nous sont pénibles, douloureuses, et même malheureuses ! Que de toutes manières le Nom de l’Éternel soit béni et c’est cette joie retrouvée dans le Seigneur, après un temps de tristesse, qui conduit à une plus grande connaissance de notre Dieu et qu’alors la joie jaillit et avec elle la louange.

Je ne pense pas qu’un chrétien puisse être affecté de cette tristesse qui conduit à la mort c'est-à-dire de cette mélancolie qui conduit au suicide. S’il se produit qu’il en arrive là, c’est parce qu’il a certainement péché de façon très grave avec le refus obstiné de réparer, de confesser, de se repentir alors bien sûr qu’il peut en arriver là, mais cette tristesse qui conduit à la mort n’est pas le lot du chrétien, c’est impossible parce que l’apôtre a dit : Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur je le répète, réjouissez-vous.

Triste à cause d’un péché ? Oui !

Confession du péché, le péché réglé, la conscience restaurée, c’est la joie, c’est la louange et c’est l’action de grâce, la reconnaissance et la poursuite de l’épanouissement chrétien. Un péché non confessé peut déboucher sur la mélancolie, la grande tristesse, la souffrance morale intérieure dépressive voire le suicide.

Voilà pourquoi il peut se faire de temps à autre que l’on entende dire qu’un chrétien se soit suicidé, c’est peut-être très grave.

Pour ce soir, je propose que nous nous intéressions aux causes de la dépression, elles sont multiples, en même temps qu’au remède et à la guérison de la dépression.

Un dernier mot : peut-être se trouve-t-il ici une personne dépressive, déprimée… une personne hier soir l’était, nous avons prié avec elle, elle s’en est trouvée soulagée, elle a prié elle-même…

Peut-être il y a-t-il d’autres personnes ici qui passent par des moments pénibles, nous sommes là pour vous aider, nous sommes prêts à vous entendre et à prier pour vous et peut-être même à vous venir en aide par imposition des mains, ou par onction d’huile, nous préciserons cela ce soir, mais le Seigneur guérit la chute de l’humeur et Il met dans notre cœur la joie du salut, la joie du pardon du péché, la joie de l’exaucement chrétien, la joie de donner, la joie du témoignage chrétien, la joie éternelle du salut. Parce que le signe distinctif du chrétien c’est la joie en même temps que l’enthousiasme.

Puisse le Seigneur, donc, nous remplir de joie pour la gloire de Son Nom et pour notre épanouissement chrétien !

Ce que le Seigneur veut, c’est une joie parfaite pour nous.

Jean 15/11 : Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

Gloire à Son Nom !

Amen !