Des oreilles pour Christ

Série: Posséder son corps dans la sainteté

Groupe de messages d'évangélisation sur le thème de posséder son corps dans la sainteté, donnés à Béthoncourt (France) en 1984.

Audio

Texte

Posséder son corps dans la sainteté (3)

Des oreilles pour Christ.

25/5/1981 à Ste Croix (Suisse)

Nous voilà une troisième fois ensemble à l'écoute de la Parole de Dieu pour étudier le sujet suivant : Des oreilles pour Christ.

Je vais donc avoir besoin de vos oreilles ce soir ! Vous me les prêterez, vous les prêterez plutôt à la voix de Dieu, pour qu'elle puisse atteindre votre cœur, qu'elle puisse atteindre le mien bien sûr.

Deutéronome chapitre 15 versets 12 à 18. Si vous avez vos Bibles avec vous, vous pouvez suivre la lecture, sinon… l'écouter !

Si l'un de tes frères hébreux, homme ou femme, se vend à toi, il te servira six années ; mais la septième année, tu le renverras libre de chez toi. Et lorsque tu le renverras libre de chez toi, tu ne le renverras point à vide ; tu lui feras des présents de ton menu bétail, de ton aire, de ton pressoir, de ce que tu auras par la bénédiction de l'Éternel, ton Dieu. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Égypte, et que l'Éternel, ton Dieu t'a racheté ; c'est pourquoi je te donne aujourd'hui ce commandement.

Si ton esclave te dit : Je ne veux pas sortir de chez toi, parce qu'il t'aime, toi et ta maison, et qu'il se trouve bien chez toi, alors tu prendras un poinçon et tu lui perceras l'oreille contre la porte, et il sera pour toujours ton esclave. Tu feras de même pour ta servante. Tu ne trouveras point dur de le renvoyer libre de chez toi, car il t'a servi six ans, ce qui vaut le double du salaire d'un mercenaire ; et l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans tout ce que tu feras.

Nous tournons plusieurs pages pour lire d'autres textes au 28e chapitre des Actes des Apôtres, versets 26 à 28.

Va vers ce peuple et dis : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs oreilles, qu'ils ne comprennent de leur cœur, qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.

Que Dieu bénisse pour nous la lecture et la méditation de Sa Parole ce soir dans ce lieu.

Bien avant que nos appareils électroniques apprennent à recevoir les sons, l'oreille disposait de tout le nécessaire : un entonnoir fait de cartilages pour recueillir les sons, des poils et de la cire pour décourager poussières et insectes, un tympan vibrant à la façon de la peau d'un tambour et dont les vibrations sont transmises à une série d'organes débouchant sur un appareil merveilleux composé de six mille cordes en quelques centimètres, tandis que dix-huit mille cellules, véritable microphone, transmettent ces sons au cerveau…

Mes amis, quel prodigieux organe que notre oreille ! N'est-il pas vrai ? Une merveille de création. Nous est-il arrivé de remercier Dieu pour nos deux oreilles ? Et qui plus est, c'est en relief que nous percevons les sons, en stéréophonie, littéralement. Oui, l'oreille est une merveille de création ! Il se peut que les vôtres, à l'heure qu'il est, subissent l'érosion du temps et de l'âge et s'en trouvent endommagées, mais il n'empêche que vous en avez joui pendant plusieurs années. Mais en espérance, vous êtes dans l'attente d'oreilles extraordinaires qui vous viendront avec ce nouveau corps promis par l'Évangile, par la Parole de Dieu. Car notre salut ne consiste pas seulement dans le pardon de nos péchés et dans la vie éternelle, il consiste dans la promesse d'un corps nouveau au jour de la pleine consommation de notre rédemption. Ce jour-là, le Seigneur nous donnera des oreilles qui, en ce qui les concerne, ne subiront plus aucune érosion pour l'éternité. En tout cas, vous qui perdez l'ouie, réjouissez-vous dans cette espérance !

Une merveille de création.

La toute première voix qu'une oreille humaine ait entendue fut celle de Dieu. Oui, c'est la voix de Dieu que l'oreille humaine a entendue la première. Puissions-nous nous aussi  en faire autant : chaque matin,  avant d'entendre autre chose, entendre premièrement la voix de Dieu…

Il y a quelques années, j'écoutais ce grand évangéliste hindou Bath Sink. A Paris, où je l'avais alors invité, il nous disait qu'il refusait de rencontrer quiconque le matin avant d'avoir entendu la voix de Dieu dans Sa Parole, avant d'avoir reçu les ordres d'En-haut pour la journée. Suite à cette déclaration, j'ai failli rentrer avec lui aux Indes. Il est vrai que là-bas, l'on vit plus calmement qu'à Paris. A Paris, nous vivons une vie de fous ; dans cette seule capitale aujourd'hui, nous comptons plus d'habitants que dans votre Suisse toute entière, puisque le 28 mars 1976, nous avons dépassé la barrière des dix millions d’habitants. C’est vous dire que nous ne sommes pas des privilégiés comme ce Bath Sink, mais nous l'avons écouté avec beaucoup d'intérêt.

Par cet organe qu'est notre oreille, nous pouvons jouir d'une belle musique, entendre le vent, écouter des paroles agréables. Mais par ce même organe, notre âme peut être souillée ; par ce même organe, nous pouvons recevoir toutes sortes de mauvaises choses jusqu'au fond de notre cœur.

Victor Hugo disait à juste raison : " L'oreille est un chemin vers le cœur ". L'oreille est un chemin vers le cœur : le cœur comme l'esprit s'alimentent et se nourrissent en effet par cette voie-là, et c'est la raison pour laquelle le Christ nous avertit en ces termes dans l'Évangile de Luc au chapitre 8 verset 18 : Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez, dont vous entendez. Et pour ce qui est de la fin des temps dans laquelle nous sommes entrés, l'apôtre Paul nous dit ce qui suit dans sa deuxième lettre à Timothée, chapitre 4 verset 3 :

Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils […] détourneront l'oreille de la vérité et se tourneront vers les fables.

Et je crois que ceci est vrai plus que jamais auparavant pour ce qui est de notre génération, car elle se détourne de la vérité pour se précipiter vers les chimères.

Garder ses oreilles, c'est garder son corps et aussi son âme du péché. C'est posséder son corps dans la sainteté. Il nous faut nous souvenir que c'est par cet organe, que le péché, au commencement, est entré en nous. Lorsqu’Ève tendit une oreille attentive au diable qui s'adressait à elle (" Dieu a-t-Il vraiment dit ...  ? "), le malheur fut qu’il s’agissait d’une oreille attentive. C'est après cela qu'elle regarda vers l'arbre pour le trouver agréable à la vue. C'est donc par l’oreille que le péché, une toute première fois, est entré chez nous. C'est par ce moyen-là aussi qu'il pénètre aujourd'hui profondément en nous, souvent.

Le chrétien peut-il prêter son oreille à n'importe quoi ? La Bible répond à cet égard par la bouche du prophète Ésaïe au chapitre 33 : Qui pourra rester auprès de flammes éternelles ?… Celui qui ferme l'oreille pour ne pas entendre de propos sanguinaires. Nous avons le droit de nous boucher les oreilles pour ne pas entendre n'importe quoi. Le diable voudrait déposer, au fond de notre cœur, par cette voie-là, par ce biais-là, le poison de la médisance par exemple, ou le poison de la flatterie, ou alors le poison de la calomnie : eh bien nous avons le droit, lorsqu'il en est ainsi, de nous boucher les oreilles pour ne pas que ce poison-là nous atteigne et nous fasse énormément de mal. C'est pourtant par nos oreilles, par l'oreille, que d'une façon générale naît la foi : mais oui, l'oreille est l'organe de la foi selon ce que nous enseigne l'apôtre Paul en Romains 10/17 : La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ. Ceux qui refusent d'entendre la Parole de Dieu risquent de ne jamais posséder la foi. L'oreille est l'organe de la foi. Lorsque la Parole de Dieu nous atteint et que nous la recevons par nos oreilles, elle pénètre en nous comme une semence, une semence de vie. Nous trouvant ouverts à la Parole de Dieu, le Saint Esprit vient alors à son tour comme féconder en nous cette semence qui a été déposée, et le miracle de cette fécondation spirituelle produit l'être nouveau, l'être nouveau qui porte en nous l'image du Christ. C'est ainsi que Dieu opère en nous la nouvelle naissance. La nouvelle naissance se produit sous l'effet de la Parole de Dieu et du Saint Esprit, le Saint Esprit venant féconder en nous cette Parole que nous avons reçue par ce moyen-là, par nos oreilles. Mais certains ne veulent rien entendre et que Dieu oblige parfois à entendre.

Peut-être qu'avec moi, vous pensez à cet homme dont nous parle John Wesley dans un de ses livres. John Wesley, ce grand évangéliste du 18e siècle, raconte qu'un jour, dans une réunion qu'il présidait, se trouvait au fond de la salle un homme que des amis avaient forcé à venir pour l’entendre. Venu donc par force, cet ami s'était promis de ne rien écouter du discours de la prédication de l'évangéliste. Et sitôt que John Wesley monta en chaire, cet homme mit ses deux mains sur ses deux oreilles pour ne rien capter. John Wesley ne l'avait pas vu, ne l'avait pas aperçu. Et tandis que cet homme était là, décidé à ne rien entendre, se bouchant les oreilles, tout à coup, une mouche qui était dans la salle (peut-être comme auditrice, on n'en sait rien, en tous cas sûrement envoyée de Dieu !) vint se poser sur le nez de cette personne, visant, mais j'allais dire dans le mille, le nez de cette personne ce qui obligea cet ami à enlever quelques instants ses mains de ses oreilles pour chasser cette mouche qui venait l'ennuyer de la part de Dieu. Et c'est alors qu'à ce même moment John Wesley lisait de toutes ses forces une parole de Christ : Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende, sans savoir que cet homme avait résolu de ne rien entendre du message de l'Évangile. C'est ainsi que très souvent, le Seigneur nous oblige à nous mettre à l'écoute de Sa voix parce qu'Il veut, Il veut vraiment nous sauver. S'il y avait parmi nous quelqu'un qui n'était pas encore sauvé, nous l'invitons à ouvrir grand ses oreilles, à recevoir par cette voie-là la semence de vie qui peut transformer son cœur, son âme, par la puissance du Saint Esprit. Oui, c'est par ce moyen-là que nous vient la foi.

La foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole du Christ.

Mais quand nous disons ces choses, quand nous les affirmons, on nous renvoie généralement la balle en ces termes : " De quelle foi voulez-vous parler Monsieur Choiquier ? Parce qu'il y a tant de fois, tant de gens qui disent avoir la foi ceci, la foi cela, ainsi il y a-t-il la foi protestante, la foi catholique, la foi baptiste, la foi pentecôtiste, la foi méthodiste, la foi salutiste, la foi darbyste, la foi… dois-je poursuivre ? Et nous voilà en pleine crise de foi ! Quelle direction donner, de quelle foi voulez-vous parler ? "

Eh bien il s'agit de la foi tout court, de cette foi qui nous vient à la lecture de la Parole de Dieu. Et cette foi-là n'est pas la foi ceci ou la foi cela, c'est la foi tout court, c'est la vraie foi, celle qui nous ouvre l'accès à Dieu et nous installe dans une relation personnelle avec le Christ. Celle qui nous fait toucher Dieu, oui, celle qui nous Le fait connaître. Ah la foi ! C'est vraiment un don merveilleux ! Mais Dieu la donne à quiconque s'ouvre à Lui, Il la donne à quiconque présente des dispositions qu'Il agrée, qu'Il aime. Le cœur ouvert.

La foi donc naît grâce à cet organe. Mais bien sûr que la foi peut aussi nous venir à la lecture de la Parole de Dieu parce que lire représente également une façon d'écouter.

Pour ce qui est de l'oreille physique, deux dangers la menacent constamment : le bruit et le bouchon de cire ! Deux agressions, l'une venant de l'extérieur et l'autre de l'intérieur.

Pour ce qui est de l'ouïe spirituelle, qui est là comme cachée derrière l'ouïe physique, l'oreille est un chemin vers le cœur. Parlons tout d'abord de ces deux agressions physiques qui ont trait à notre oreille physique. Le bruit : nous vivons plus que jamais le siècle du bruit, le bruit représente un fléau considérable. Je vous parlais de Paris : avec ma femme, nous avons envie de quitter la région parisienne, Dieu nous y maintient toujours, nous y sommes depuis vingt-deux ans maintenant, nous en avons vraiment assez ! Le bruit est épouvantable. A cause du bruit, vous en avez qui deviennent comme fous. Dernièrement, à cause du bruit, tout près de place de la Nation, un homme a pris son fusil pour tirer sur des ouvriers qui travaillaient au marteau-piqueur à la construction du RER (le métro de banlieue). Évidemment, je comprends cet habitant du quartier de la Nation qui ne cessait d'entendre ces bruits assourdissants de huit heures du matin à cinq ou six heures du soir sans interruption : il a fini par perdre patience, car le bruit peut rendre fou ; heureusement, il n'a pas atteint un ouvrier, ç'eut été pénible, difficile.

J'ai souvenir de l'événement suivant lorsque j'étais enfant, il y a maintenant… j'allais dire bien des années… je suis encore jeune ! Lorsque j'étais enfant, c'était pendant la guerre, je revois mon père, mon cher papa, l'oreille collée au poste (il s’agissait à l'époque de grands postes de radio, le transistor n'existait pas), je vois mon papa encore l'oreille collée au poste pour saisir une voix qui n'arrivait pas à passer, tant il y avait de bruits dans ce poste, de parasites, de friture. C'était l'ennemi qui remplissait le poste de toutes sortes de bruits afin que la voix de l'espérance, à l'époque celle du Général de Gaulle, ne passât point vers les Français, il y avait un ennemi qui faisait tout ce qu'il pouvait pour que les Français n'entendent point cette voix et elle passait difficilement. Eh bien sur le plan spirituel, nous avons aussi un ennemi, pire encore qu'Hitler, un ennemi qui, lui, agit autant qu'il peut pour brouiller la voix de Dieu, pour brouiller la voix du Christ, pour brouiller les ondes divines afin qu'elles ne nous parviennent pas, nous avons un ennemi. Voilà pourquoi nous sommes dans ce siècle du bruit. Du bruit extérieur mais aussi du bruit intérieur. Ah que de bruits intérieurs que ces agitations de toute sorte ! Le bruit des soucis, le bruit des ennuis, le bruit des tourments, le bruit des luttes, des combats, toutes sortes de bruits intérieurs sont là comme des parasites pour tenter d'arrêter la voix de Dieu afin que nous ne La percevions point. Parce que l'ennemi sait que Dieu a dit dans Sa Parole : Écoutez et votre âme vivra. L'ennemi sait que Dieu voudrait régaler nos oreilles de Sa Parole, offrir à nos oreilles un vrai festin, chaque jour un vrai festin spirituel ; il fait son maximum pour brouiller la voix de Dieu afin qu'elle ne nous parvienne point. Pascal disait que le malheur de l'homme vient de ce qu'il lui est difficile d'être seul, dans sa chambre, quelque temps. Il est vrai qu'il a certainement fait allusion à la chambre, à la vraie chambre, mais ce même Pascal a certainement fait allusion à la chambre intérieure, cette chambre intérieure où nous devrions nous retrouver en silence devant Dieu pour entendre Sa voix : Écoutez, dit Dieu, et votre âme vivra. Eh bien, puissions-nous chaque jour mes amis, faire silence dans nos cœurs pour entendre la voix de Dieu. Il n'est rien de plus extraordinaire que d'entendre Dieu nous parler dans Sa parole. Bien sûr, quand je dis entendre la voix de Dieu, je ne dis pas bien sûr entendre des sons, des paroles : la voix de Dieu, nous l'entendons à l'écoute de Sa Parole, à la lecture de Sa Parole.

Et puis il y a aussi le bouchon de cire, deuxième agression venant du dedans ; de la même façon que nous sommes agressés du dehors, nous sommes aussi agressés du dedans. Ce bouchon de cire qui peut nous rendre sourds, totalement sourds. La cire est très insidieusement secrétée par notre oreille et finit par obstruer, par boucher le canal auditif, nous rendant ainsi totalement sourds.

Je me souviens de cette dame qui, au sortir d'une réunion de ce genre est venue vers moi pour me dire : " Écoutez, Monsieur Choiquier, j'ai l'impression d'entendre de moins en moins bien, quelque chose se passe au niveau de mes oreilles, pourtant je suis encore jeune, que pensez-vous que ce soit ? - Madame je ne suis pas oto-rhino, mais si vous le voulez, je vous conduis à l'instant même chez un médecin pour voir de quoi il s'agit." Nous y sommes donc allés à la fin de cette réunion et bien sûr, cet oto-rhino a immédiatement décelé l'existence de bouchons de cire dans les deux oreilles. Tandis que je la conduisais chez ce médecin, nous parlions dans la voiture ; elle était à côté de moi, mais pour me faire entendre, j'étais obligé de hurler ce que je lui disais. J'ai vu ensuite intervenir le médecin au niveau des oreilles de cette sœur pour la débarrasser de ces deux bouchons, j'ai vu les bouchons sortir de ses oreilles un peu comme le bouchon de champagne au cours d’une fête… mais c'est sorti !… Vous savez comment le médecin s'y prend : il introduit un canulet très fin à l'intérieur, lequel laisse jaillir un filet d'eau puissant qui alors fait sauter le bouchon de cire. Et cette femme de me dire dès le premier bouchon sorti : " Mais parlez-moins fort, je vous en supplie, parlez moins fort ! " Et quand le second à son tour est parti, cette dame se tenait presque les oreilles bouchées tellement il lui semblait que nous hurlions à ses oreilles alors que nous lui parlions normalement. Enfin libérée de ces deux bouchons, elle se sentit bien à l'aise.

Ah mes amis ! Il existe aussi ce bouchon du péché qui vient obstruer ce canal auditif spirituel par lequel la voix de Dieu nous parvient à la lecture de Sa Parole, à l'écoute du message. Oui, ces bouchons qui nous viennent lentement, insidieusement, mais nous viennent néanmoins jusqu'au jour où nous sommes tout surpris de ne plus entendre Dieu nous parler. Mais comment se fait-il qu'on ne L'entende plus ?

Comment se fait-il qu'on ne L'entende plus ? Ésaïe a ces mots dans son livre au chapitre 50 verset 5 : Le Seigneur, l'Éternel m'a ouvert l'oreille et je n'ai point résisté. En d'autres termes, le Seigneur a été pour Ésaïe cet oto-rhino intervenu au niveau de son ouïe spirituelle afin de le libérer de son bouchon du péché. Et c'est ainsi que la voix de Dieu et la Parole de Dieu ont pénétré l'esprit du prophète, son âme et son cœur, et c'est ainsi qu'Ésaïe est devenu le prophète que nous savons.

Peut-être nos oreilles sont-elles en train de se boucher. Demandons au divin oto-rhino de venir vers nous pour nous déboucher les oreilles afin que nous puissions continuer à entendre la voix de Dieu, la Parole de Dieu qui est une parole de vie et continuer de vivre de cette Parole-là. Qu'elle inonde notre cœur, notre âme, que nous en soyons intérieurement tout imprégnés pour l'accomplissement de la volonté de Dieu sur cette terre, pour l'avancement de l'Évangile dans notre monde.

Prenons-nous le temps, chers amis, chers frères et sœurs, d'entendre la voix de Dieu chaque jour, à la lecture de Sa Parole.

La Bible dit en Proverbes 28/9 : Si quelqu'un détourne l'oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination. Je dirais : de toutes manières, comment prier si nous n'avons pas entendu Dieu nous parler, si nous ne nous sommes pas mis à l'écoute de Sa voix dans Sa Parole ? Notre prière même est une abomination. Proverbes 18/13 poursuit en ces termes : Celui qui répond (à Dieu peut-être) avant d'avoir écouté fait un acte de folie et s'attire la confusion. Le Seigneur donc nous convie, nous appelle chaque jour à nous mettre à l'écoute de Sa Parole. Nous citions tout à l'heure ce texte de Jésus Lui-même en Marc 4/9 : Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. Mais entende, dit Jésus, ce que j'ai à lui dire, et à lui dire tous les jours.

En évangélisation, je raconte volontiers ce qui s'est passé du temps de mon service militaire, que j'ai en partie effectué en Afrique du Nord pendant la dernière guerre. J'avais été mobilisé en France à l'issue de mes études à l'Institut Biblique de Nogent-sur-Marne, pour être envoyé quelque temps plus tard en Algérie. Mais à l'époque, j'étais officiellement fiancé. Et tandis qu'avec Jeanne, puisqu'il s'agit d'elle, nous étions l'un avec l'autre sur le quai de la gare de Lyon, savez-vous ce que nous nous étions promis, mes amis, je vous le donne en mille… de nous écrire tous - les - jours !… Il faut le faire !… Il ne faut pas avoir de poil dans la main, ni le poignet foulé, pour se promettre chose pareille ! Et tous les jours, dans ma solitude militaire, j'avais une lettre de Jeanne, tous les jours, elle recevait une lettre de moi. Mais tous les jours nos lettres se croisaient, tous les jours j'attendais de la lire, mais je brûlais de la lire, oui, tous les jours, sauf le dimanche bien sûr et les jours fériés. Mais qu'ils étaient pénibles ces jours fériés, et qu'ils étaient pénibles ces dimanches parce que je ne recevais rien d'elle, je languissais après ses lettres. Pour ce qui était des jours de la semaine, ce courrier m'arrivait avec une fidélité… Mais quelle compagnie que les lettres de Jeanne dans ma solitude militaire, quelle compagnie ! Et chaque jour, j'avais donc, sous les yeux, la lettre de Jeanne : une lettre de Jeanne, quel bienfait elle me procurait ! Ces lettres étaient pour moi une vraie bénédiction. Et qui peut dire ici ce que je cherchais tous les jours dans les lettres de Jeanne ? Je vous pose une colle !… Qu'est-ce que je cherchais ? Son amour ? C'est un peu vrai, je dirais que c'est vrai mais cela reste insuffisant. Bien plus que son amour… Dans les lettres de Jeanne, c'est simple, je cherchais Jeanne, c'est clair… Dans ses lettres, je la cherchais et à tous les coups, je la rencontrais, oui, dans ses lettres. Et je dirais que c'est un peu de cette manière-là qu'il nous faut lire la Bible, l'étudier tous les jours, aller à la rencontre d'une personne, Christ, afin de Le connaître davantage pour L'aimer davantage, Le contempler davantage. Dans le livre du Christ, on cherche le Christ, celui qu'on rencontre un peu comme je cherchais Jeanne dans ses lettres.

Eh bien c'est la raison pour laquelle nous sommes invités à nous mettre à l'écart chaque jour, et puis à écouter comme écoutent les disciples. C'est encore le prophète Ésaïe qui l'enseigne dans son livre au chapitre 50 verset 4 : Le Seigneur éveille chaque matin mon oreille pour que j'écoute comme écoutent des disciples. Ah mes amis, des disciples sont tout ouïe vers leur Maître, ils n'ont d'oreilles que pour leur Maître, ils ne regardent qu'à leur Maître. Dieu veut que nous ayons des oreilles ainsi vers Lui, chaque jour, toutes pour Lui à Son écoute. Le Seigneur éveille chaque matin mon oreille pour que j'écoute comme écoutent des disciples. Oui, comme Samuel, disons-Lui chaque jour : " Parle, ô Éternel car ton serviteur écoute ". Mais il arrive très souvent que nous renversions ce verset, vous savez de quelle manière ? " Écoute ô Éternel, ton serviteur parle ". Oui ou non ? Nous ne sommes pas enseignés à parler de cette façon-là, certainement pas. Parle ô Éternel car ton serviteur écoute. Mais pour que l'écoute soit réellement efficace, qu'elle nous soit bénéfique, pour qu'elle produise son fruit en nous, il nous faut des oreilles assistées constamment d'une conscience en bon état de marche, régénérée par le sang du Christ par la Parole de Dieu. Et cette conscience servira d'antiparasite et de filtre à nos oreilles ; cette conscience nous permettra de retenir dans ce que nous entendons ce qui est bon, de rejeter ce qui est mauvais, dans tout ce qui nous arrive de droite et de gauche. L'apôtre Paul le dit en 1 Thessaloniciens 5/21 : Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon. Oui nos oreilles ont besoin d'une conscience en bon état de marche. Le secret de la foi, de la foi vivante, de la foi enthousiaste, de la foi efficace, de la foi dynamique, c'est une conscience en bon état de marche. Le secret de la foi, de la foi vivante, de la foi enthousiaste, de la foi efficace, de la foi dynamique, c'est une conscience en bon état de marche. Et l'apôtre dit même que plusieurs ont fait naufrage par rapport à la foi pour avoir perdu une bonne conscience. Mais oui, il nous faut donc constamment une bonne conscience assistant notre ouïe spirituelle, c'est alors que véritablement nous entendons la voix de Dieu, qu'elle passe sans obstacle, qu'il n'y a pas de difficulté, que ce canal qui conduit vers le cœur n'est pas encombré, n'est pas bouché.

Une conscience en bon état de marche.

Et pour finir, l'écoute doit produire l'obéissance. Si l'écoute de la voix de Dieu et de la Parole de Dieu ne produit pas l'obéissance, elle est vaine. Jésus l'enseigne en Matthieu 7/24 : Si quelqu'un écoute la parole et ne la met point en pratique, il est comme un homme qui a bâti sa maison sur le sable ; les vents sont arrivés, la tempête est venue et puis rien n'est resté. Il faut que l'écoute se traduise par une obéissance pratique.

J'ai été stupéfait de constater qu’en grec, la langue du Nouveau Testament, les termes " écouter, entendre et obéir " ont même racine. Écouter se dit en grec akouo, obéir se dit upakouo : ces deux termes ont même racine de telle manière que si nous n'obéissons pas à la voix et à la Parole de Dieu, ceci ne sert de rien. Si l'obéissance ne suit pas immédiatement l'écoute, cela ne produit absolument rien. Oui, il nous faut obéir. Cette obéissance que Dieu préfère au sacrifice. Je disais que ces deux termes en grec ont même racine, mais que le terme obéir a un préfixe "up", qui indique que pour obéir, il nous faut être dans une attitude de soumission lors de l'écoute. Oui, le préfixe "up" devrait nous pousser à une obéissance immédiate du fait d'une écoute soumise, d'une écoute docile.  Tel est l’enseignement de l'apôtre Jacques dans le premier chapitre de sa lettre au verset 21 : il nous exhorte à écouter docilement, à recevoir docilement la Parole de Dieu, bien sûr pour la mettre en pratique immédiatement. Il faut donc que l'écoute soit immédiatement suivie d'obéissance.

Si l'oreille est dans un premier temps l'organe de la foi, elle est dans un deuxième temps, immédiatement après, l'organe de l'obéissance et nous en arrivons tout naturellement à cet esclave dont il était question lors la lecture de la Parole de Dieu en Deutéronome chapitre 15. Cet esclave qui, après un temps de service chez son maître, décidait de ne pas le quitter par amour pour lui, par amour pour sa maison, cet esclave devait accepter de se laisser percer l'oreille en signe d'esclavage volontaire, en signe d'amour pour son maître. Et pourquoi donc l'oreille ? Pourquoi pas le pied, ou le nez, ou la main, ou un autre membre ? Pourquoi l'oreille ? Eh bien parce que l'oreille est l'organe de l'obéissance, et que l'esclave est par définition quelqu'un qui doit absolument obéir.

Quelle est belle cette image ! De cet esclave qui par amour pour son maître, accepte de se laisser percer l'oreille comme pour signifier qu'à partir de ce moment-là, il n'avait plus d'oreille que pour son maître.

Mes amis, acceptons de nous laisser percer l'oreille par notre Maître ! De nous laisser crucifier l'oreille en quelque sorte afin qu'elle soit fermée au péché, fermée au monde et qu'elle ne soit plus ouverte que pour la voix de Dieu, que pour la Parole de Dieu. Dites-moi, ami, notre oreille est-elle percée ? L'esclave pouvait prendre sa liberté, rien ne l'obligeait à rester chez son maître après six années de service. C'était volontairement et par amour que l'esclave devait décider de rester chez son maître qu'il avait appris à aimer, à servir, à affectionner. Il me semble que le Seigneur nous pose ce soir une même question, cette question posée à Ses disciples et à Pierre en Jean chapitre 6 verset 67 : Et vous, ne voulez-vous pas vous en aller ? Et qu'a répondu Pierre à cette question du Maître ? Mais à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. En d'autres termes : " Oh Maître ! Perce-moi l'oreille, je veux me faire ton esclave par amour pour Toi, par affection pour Toi ; parce que Tu m'as aimé le premier, je Te demande de me percer l'oreille, parce que Ta voix m'est agréable, elle m'est bienfaisante, elle est une bénédiction. Parce que Ta parole est une parole de vie, Seigneur, je veux rester avec Toi. Perce-moi l'oreille, que mon oreille soit crucifiée, crucifiée pour ce monde, crucifiée quant au péché, crucifiée quant à la médisance, quant à la flatterie, quant à la calomnie, quant à la démangeaison d'entendre n'importe quoi, et qu'à partir de ce soir, je n'aie d'oreille que pour toi, oh mon Maître !

Et c'est ainsi que nous pourrons Lui parler dans les instants qui nous restent. Seigneur, que mes oreilles à partir de ce soir, soient toutes consacrées à Toi. Que je puisse aussi avoir des oreilles pour ceux qui m'entourent et qui sont sans Toi, qui ont besoin de Toi, que je puisse les entendre, prendre le temps de les écouter comme Tu l'aurais fait, Toi sur la terre à ma place, comme Tu l'as fait du temps de Ton vivant. Il y a autour de nous tant de souffrance, tant de peine, tant de douleur.

J'ai été dernièrement stupéfait par les derniers chiffres nous venant de l'Organisation Mondiale de la Santé à Genève : aujourd'hui sur cette terre, sept personnes sur dix souffrent d'angoisse, ont besoin d'hommes et de femmes qui prennent le temps de les écouter, car ils ne trouvent point d'oreilles pour cela. On n'a pas aujourd'hui le temps d'entendre les gémissements des voisins, de toutes manières nous avons les nôtres. Nous ne prenons pas le temps de nous pencher sur la souffrance des hommes et des femmes autour de nous. Le Seigneur voudrait que nous ayons des oreilles pour ces hommes, ces femmes qui souffrent autour de nous afin que nous puissions les comprendre et puis leur annoncer la Bonne Nouvelle du salut.

Oui, des oreilles pour Christ dans ce monde. Le Christ a besoin de nos oreilles, Il a besoin de vos oreilles. Vous n’en doutiez peut-être pas ? Mais peut-être en doutiez-vous ? Eh bien vous voilà éclairé, vous voilà situé ce soir. Le Christ a besoin de vos oreilles comme des siennes sur cette terre pour entendre la souffrance des hommes, pour nous mettre à l'écoute des grands appels, des grandes questions de l'homme d'aujourd'hui qui cherche désespérément une voix qui vaille. Il a donc besoin de nos oreilles mais les trouve-t-Il ? Mais Il a surtout besoin de nos oreilles pour que nous L'entendions nous parler, afin de pouvoir, à toutes les questions, apporter au monde autour de nous des réponses solides, les réponses qui vaillent.

Eh bien Dieu fasse qu'à partir de ce soir, nous Lui offrions nos oreilles pour qu'Il les perce et qu'elles soient toutes à Lui pour Sa Gloire en Jésus Christ.

Amen !