Des mains pour Christ

Série: Posséder son corps dans la sainteté

Groupe de messages d'évangélisation sur le thème de posséder son corps dans la sainteté, donnés à Béthoncourt (France) en 1984.

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Texte

Posséder son corps pour la sainteté (4)

Des mains pour Christ.

Le 21 mai 1981 à Ste Croix (Suisse)

"Posséder son corps pour la sainteté" : dans le cadre de cette étude qui nous a intéressé tout au long de cette retraite, nous terminons notre série de rencontres sur le thème : des mains pour Christ.

Livre de Job chapitre 37 verset 7 :

Dieu met un sceau sur la main de tous les hommes afin que tous se reconnaissent comme ses créatures.

Je reprends ce verset en raison de son importance : Dieu met un sceau sur la main de tous les hommes afin que tous se reconnaissent comme ses créatures.

D'autres textes, en Jacques maintenant au chapitre 4 verset 8 :

Approchez-vous de Dieu et Il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs ; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus. Sentez votre misère ; soyez dans le deuil et dans les larmes ; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur et Il vous élèvera.

Parmi les merveilles du corps humain, il y a la main.

Oui, la main, cet outil de chair et d'os articulés, mécanique vivante et combien étonnante aux innombrables possibilités…

Dans le verset en Job 37 verset 7, Dieu veut signifier qu’à elle seule, la main devrait persuader l'homme de Son existence, devrait le persuader qu'il est une créature de Dieu. Dieu met un sceau sur la main de tous les hommes afin que tous les hommes se reconnaissent comme ses créatures. Merveille de création que la main, et dire que nous en avons deux ! Vous est-il arrivé de remercier Dieu pour ces deux mains qu'Il vous a données ? Il se peut que ces mains se soient fatiguées et qu’elles aient subi, elles aussi, l'érosion du temps et de l'âge, mais il n'empêche que vous êtes dans l'espérance d'un corps nouveau, au jour du retour du Christ. Avec ce corps qui nous sera donné et qui ressemblera à celui du Christ, nous recevrons des mains toutes neuves pour le service auquel le Seigneur nous destinera. Eh bien si vos mains étaient en train de se fatiguer, usées qu'elles sont par le passage du temps, de l'âge, de la vie, vous êtes dans l'espérance de mains nouvelles avec ce corps nouveau qui vous sera accordé au jour où le Christ reviendra. Quelle bénédiction !

Comme la main est un organe vivant, elle s'exprime : il y a tout un langage de la main, et si ce langage est muet, il n'en est pas moins précis et éloquent : par exemple, la main sait dire oui et non ; la main parle ; la main peut caresser, frapper, brutaliser ; elle peut bénir, travailler, prier, supplier, corriger. La main peut donner, prendre, tricher, voler, soigner, accueillir, apprécier, louer, etc. Nous pourrions ainsi poursuivre, car il y a tout un langage de la main et pour cette raison, la Bible nous engage à veiller sur nos mains pour posséder notre corps dans la sainteté.

En dehors, peut-être, du réflexe qui est l'expression parfois brutale de notre instinct de conservation, la main évidemment n'agit jamais seule, elle est commandée par la tête et le cœur. Elle n'agit pas seule, et par elle nous pouvons donc communiquer.

Il est par exemple très courant que l'on dise de quelqu'un de très généreux par exemple, de quelqu'un de très serviable, qu'il a le cœur sur la main. De quelqu'un de très généreux, on a en effet coutume de parler ainsi.

Il est des mains qui sont pleines d'amour, pleines d'affection, pleines de bonté. D'autres qui sont avares, qui ont les doigts crochus tellement elles sont égoïstes.

Quand je prêche sur Zachée, je parle souvent des mains de Zachée. Ah ces mains qui affectionnaient l'argent de façon toute particulière, ces mains qui en voulaient sans cesse, en voulaient toujours plus, ces mains aux doigts crochus du fait de son cœur, égoïste, avare, cupide.

Oui les mains ont tout un langage ; une seule poignée de main peut en dire long sur notre personnalité. Alors au sortir de cette réunion, n'essayez pas mes amis, dans votre chambre ou ailleurs de travailler, au niveau de vos mains, la façon de serrer celle de vos frères et sœurs. Non ! Cela doit couler de source, cela vient du cœur. Mais la main peut exprimer toute notre personnalité, notre caractère. Une poignée de main peut être éloquente, plus éloquente encore qu'une parole selon qu'elle peut être fraîche ou cordiale, chaleureuse, selon qu'elle peut être également ferme ou molle. Vous en avez qui, lorsqu'ils vous tendent leur main, vous donnent littéralement l'impression de vouloir l'abandonner dans la vôtre. Oui la main peut être ferme ou molle, franche ou hésitante. Ainsi pourrions-nous poursuivre, car la main révèle notre personnalité et notre caractère par un simple serrement.

Savez-vous que chez celui qui vous parle, le travail du Seigneur a commencé il y a maintenant il y a un peu plus de 26 ans avec une poignée de main ?… Par sa façon de me serrer la main, Ralph Shallis (cet homme dont j'ai eu l'occasion ici de citer le nom, m'a été présenté sur un terrain de volley-ball en Algérie) avait laissé filtrer quelque chose que sur le moment je n'avais pas pu définir, quelque chose de rare, qui m'avait donné à penser qu'il avait quelque chose (quoi ? Je n'en savais rien à l'époque) que les autres autour de moi n'avaient pas. En réalité, sa main avait été pour moi pleine d'affection, d'accueil, de compréhension et c'est ce qui était passé de la part du Christ.

Oui, la main peut être très éloquente.

La Bible parle aussi de la main d'association, la main de communion. Par une poignée de main, par nos mains peut passer la réalité du lien fraternel entre nous, enfants de Dieu. Et c'est tellement vrai, que lorsque deux personnes se fâchent, elles commencent par ne plus se serrer la "pince" comme on dit en France. En commençant par ne plus se serrer la main, elles se boudent l'une l'autre.

Selon la Parole de Dieu, la main peut être paresseuse. Ecclésiaste 10/18 : Quand les mains sont paresseuses, la charpente s'affaisse ; et quand les mains sont lâches, la maison a des gouttières.

Elle peut être égoïste. Deutéronome 15/7 : Tu ne fermeras point ta main devant ton frère indigent. Tu seras généreux, en d'autres termes.

La main peut être aussi dominatrice, elle peut être de fer, elle peut être dure, mais aussi esclave ou prisonnière : la main peut exprimer, manifester ce qui est en nous, notre personnalité, notre caractère et c'est la raison pour laquelle nous sommes appelés à sanctifier nos mains. Jacques nous demande : Purifiez vos mains, pécheurs.

Nous nous souvenons que c'est par la main qu'Ève prit du fruit défendu pour en manger. Bien sûr qu'elle avait déjà péché dans son âme par cette intention chez elle d'y goûter, la main n'a fait que traduire ce désir et cette convoitise qui s'étaient installés chez elle. La main peut traduire le péché en pensée, le péché de notre cœur, le péché de notre âme et ainsi consommer le péché au niveau de nos pensées, elle peut traduire, en quelque sorte achever, consommer le geste. Et c'est la raison pour laquelle le Christ dit : Si ta main droite… (Il parle de la main droite, celle dont nous, qui sommes droitiers, avons le plus besoin. Les gauchers ne sont pas très nombreux généralement. Jésus parle alors de la main droite, de celle dont nous avons le plus besoin, de celle qui sait travailler, de celle avec laquelle nous sommes le plus habiles)… Si ta main droite est une occasion de chute, coupe-la, et puis jette-la loin de toi.

Ah mes amis, si nous avions pris ce texte à la lettre depuis le commencement, où en serions-nous aujourd'hui avec nos mains ? C'est vous dire combien Jésus savait que la main peut pécher, pécher encore, pécher facilement. Zachée, je vous le mentionnais tout à l'heure, avait les doigts crochus, il aimait l'argent, cet argent lui avait pourri les mains ; cet argent, qu'il gagnait la plupart du temps malhonnêtement, lui avait sali les mains et surtout le cœur et la conscience. Mais lorsque le Christ est passé chez lui, Il lui a donné d'autres mains : ces mains qui ne cessaient d'en vouloir et d'en ramasser, voulaient maintenant donner, rendre, réparer. Vous vous souvenez de l'histoire, elle est en Luc chapitre 19, versets 1 à 10. Ces mains tout à coup ne sont plus les mêmes ! Christ lui a changé les mains parce qu'Il lui a changé le cœur, parce qu'Il lui a changé la conscience. Voici Seigneur, je donnerai aux pauvres la moitié de mes biens et si j'ai fait tort de quoi que ce soit à quelqu'un, je le lui rendrai quatre fois. Mais ce n'est pas possible, il n'a plus les mêmes mains parce qu'il n'a plus le même cœur.

C'est ainsi que le Seigneur peut nous changer les mains, nous donner des mains généreuses, des mains bénissantes, des mains accueillantes, des mains qui Le servent, Le glorifient. En réalité pour que nous ayons des mains pour Christ, il nous faut regarder à ses mains, à ses mains à Lui. Il faut que nous cachions les nôtres dans les siennes, il faut que nos mains soient crucifiées dans les siennes. Crucifiées quant au mal, quant au péché, quant au monde afin de ne servir qu'à son règne, qu'à sa gloire. Quant à ses mains, elles n'ont fait que du bien ; elles ont été tout d'abord des mains d'ouvrier, des mains calleuses, des mains rugueuses, des mains habituées au travail. Il se peut que vous ayez ce genre de mains et que vous vous en plaigniez : sachez que Christ a eu ce genre de mains-là, et toutes les fois où j'ai eu l'occasion de parler en France en milieu ouvrier, je dis aux ouvriers : " Mes amis, le Seigneur a eu ce genre de mains qui sont les vôtres." Oui, Il a travaillé de Ses mains dans un premier temps. A tous les ouvriers je dis également : " La seule façon pour vous réconcilier avec vos patrons, c’est de regarder au Christ qui, Lui, a été patron et ouvrier à la fois. Il a été le patron des univers et des mondes, tout est sorti de ses mains, Il a été le patron de la vie, mais dans l'humble atelier de Nazareth, Il a été l'humble ouvrier aux mains rugueuses, aux mains calleuses, Il a su ce que c'était que de travailler durement de ses mains. Il a donc été parfaitement patron et parfaitement ouvrier, de sorte que patrons et ouvriers ne peuvent se rencontrer, s'entendre et se comprendre que dans le Christ. Oui, je dis aux ouvriers en France de prendre Christ pour chef de leur syndicat puisqu'Il a été l'ouvrier de Nazareth et qu'Il comprend et sait ce qu'est le travail.

Ses mains ont donc été des mains d'ouvrier dans un premier temps et puis elles ont été ouvertes pour tous, Il n'a fait acception de personne… Elles ont touché, soigné, guéri tant de malades. Elles ont multiplié le pain à des foules, des foules affamées, elles ont lavé les pieds des disciples. Ses mains étaient d'humbles mains, traduisant ainsi ce qui était dans son cœur : son humilité, son amour pour ses disciples. Des mains pleines d'affection à l'égard de ces disciples-même qui allaient, quelques instants plus tard, L'abandonner, Le trahir… Quand on pense à Judas, quand on pense que les mains de Jésus ont lavé les pieds du traître Judas, quand on pense qu'elles ont lavé les pieds de Pierre, ces pieds qui, quelques instants plus tard, allaient Le suivre, mais de loin. Ces pieds du reniement, ces pieds de Pierre qui allaient mettre une distance entre le Christ et eux, ces pieds-là, le Christ les a lavés de tout son amour, de toute son affection, Il a aussi lavé les pieds des autres disciples, ces disciples qui allaient l'abandonner au moment de son arrestation…

Oui, ces mains ont béni, accueilli des enfants venus à Lui. Ces mains ont sorti Pierre des eaux tumultueuses du lac dans lequel, par incrédulité, il s’enfonçait dangereusement. Peut-être y a-t-il quelqu'un ici qui, en ce moment, est en train de s'enfoncer dans les eaux tumultueuses de la vie : il peut saisir la main du Christ pour se sortir de là. Peut-être êtes-vous dans de grands tourments intérieurs, dans de grandes inquiétudes. Peut-être que, tout chrétien que vous soyez, vous passez en ce moment par une crise, si vous êtes, comme Pierre, décroché par l'épreuve : vous pourriez saisir cette main que Christ vous tend, cette main percée pour vous, cette main de grâce, cette main de bénédiction, vous pourriez la saisir pour sortir de ces eaux qui menacent de vous engloutir.

Pour exercer la justice, ces mains ont aussi chassé les vendeurs du Temple, parce que, si elles ont été des mains pleines de bonté, d'affection, de générosité, elles ont été également des mains qui ont exercé la justice : chez le Christ, la justice a été inséparable de son amour, de sa miséricorde même… Des mains pures, des mains innocentes, généreuses, accueillantes, toujours ouvertes, pleines d'amour, de bonté, voilà ce qu'ont été ses mains, ses mains à Lui, et si nous souhaitons des mains qui, quelque peu, leur ressemblent, il nous faudrait les mettre dans les siennes, les cacher dans les siennes.

Ses mains divines et saintes, ses mains qui n'avaient jamais péché, ses mains qui n'avaient jamais connu le péché, se sont pourtant crispées d'angoisse aux heures sombres de la croix, elles se sont tordues de douleur et de souffrance, ses mains saintes, ses mains pures, ses mains propres… Sur le calvaire, s'étant chargées de nos péchés et de notre corruption, elles ont été cruellement déchirées par les jugements de Dieu et par la violence et la haine des hommes, elles ont été

blessées à cause de nous.

Oui ses mains pures, ses mains saintes, ses mains pleines d'amour, d'affection ont été meurtries pour chacun d'entre nous. Elles ont porté le poids de nos péchés, Ses mains ont été jugées comme si elles avaient été les nôtres. Quand je pense que les mains du Christ ont été blessées, châtiées comme j'aurais dû l'être moi-même non seulement au niveau de mes mains, mais aussi de mes pieds, de mon être tout entier. Christ a été déchiré sur la croix, sur cette croix de Golgotha où nous en avons fait une vraie loque humaine. A cause de notre péché, non seulement ses mains ont été meurtries mais encore son âme a été déchirée par cette séparation soudaine d'avec son Père,. Et tout cela afin de nous rendre des mains pures, des mains nettes, des mains comme si elles n'avaient jamais péché. Est-ce possible, demandez-vous ? Mais oui ! Des consciences aussi, comme si elles n'avaient jamais péché. Je ne suis pas de ceux qui pensent que lorsque l'on devient chrétien on ne pèche plus ou bien que l'on n'a plus le goût à pécher parce que notre cœur a été changé par Christ : nous affectionnons autre chose que tout ce que nous aimions auparavant, mais il peut se faire que nous péchions encore en pensée de nos mains, de nos pieds, de nos bouches, nous l'avons vu. Oui cela peut se faire malheureusement car tant que nous serons dans ces corps de péché, il nous arrivera de pécher. Mais il n'empêche que Christ est capable de nous donner des consciences pures, claires et nettes comme le cristal. Avez-vous du cristal chez vous ? Ah, vous savez combien le cristal est pur et combien il est clair. Le Christ est capable de nous rendre des consciences pures, claires, limpides comme le cristal. Le sang de Christ nous purifie de tout péché. Voilà ce qui fait le secret de notre joie. Quand nos consciences ne nous accusent plus, c'est la fête au cœur, littéralement ! Quand nos mains ne nous accusent plus, c'est aussi la fête au cœur. La fête du salut, la fête de la communion avec Christ. Oui des mains comme si elles n'avaient jamais péché, parce que cachées dans les Siennes, crucifiées dans les Siennes pour qu'elles ne servent qu'à sa gloire, et c'est alors que nos mains changent vraiment et qu'elles plaisent au Christ.

Mais certains ne veulent pas des mains du Christ, crucifié sur la croix pour leur péché. Certains se lavent les mains, par exemple comme Pilate, au savon de l'indifférence, au savon de la neutralité. Le savon de l'indifférence ne nous rend pas des mains pures, des mains nettes. Certains aussi se lavent les mains au savon de leur conscience : " Moi j'ai ma conscience pour moi, laissez-moi donc passer mon chemin ! " entendons-nous très souvent de nos jours, et ainsi veulent-ils, ceux-là, se rendre les mains propres, les mains nettes en se lavant au savon de leur conscience. Mais la Bible, par l'apôtre Paul s’adressant aux Corinthiens, nous rappelle que ce n'est pas parce que notre conscience ne nous accuse pas que nous sommes sans péché ! Et puis il faut le dire, la conscience est aujourd'hui dépassée par les événements. Elle est détraquée par le péché, comment voulez-vous vous laver à ce savon-là ?…

Mais pour ce qui est du chrétien, sa conscience régénérée ne se lave pas à ce savon-là. Pour avoir des mains constamment propres et pures, sa seule fontaine, c'est le calvaire : il n'y a que là, au sang du Christ, que nos mains peuvent se purifier, que nos consciences peuvent être lavées, débarrassées totalement. Oui le sang du Christ, la source du calvaire, c'est là le seul endroit.

C'est Charles Péguy qui lance : " Oh conscience impénétrable à la grâce !… " Souvent ceux qui veulent absolument vivre selon leur conscience se rendent imperméables à la grâce de Dieu. Seulement, lorsque le Christ nous visite, lorsque nous Lui ouvrons la porte de notre cœur, la première chose qu'Il touche, c'est bien notre conscience. Il la remet en état de marche parce qu'elle ne marchait pas bien, Il la purifie de tout péché et cette conscience, une fois régénérée et dès que marchant correctement, peut nous garder du péché.

D'autres veulent se laver les mains au savon de leur morale, de leur idéologie, où je ne sais encore avec quel autre nettoyant. Mais la Bible souligne que c'est vain, absolument vain parce que toute notre justice devant Dieu est comme un vêtement sale, seul le sang du Christ peut purifier nos consciences des œuvres mortes pour que nous servions le Dieu vivant et vrai ; seul le sang du Christ peut nous purifier de tout péché, sur confession de tout notre cœur. Alors nous en sommes purifiés, lavés. Telle est la promesse du Christ. Et quel bonheur d'avoir des mains propres, cela fait du bien au cœur, des mains propres, des mains propres à servir le Christ aussi. C'est ainsi que le Christ peut nous rendre des mains généreuses, des mains qui savent donner, j'allais dire que, chez ces êtres que nous sommes, tellement égoïstes par nature, recevoir n'a peut-être pas besoin de s'apprendre, encore qu'il y a tout une façon de savoir recevoir, de Dieu ou des autres. Mais disons que donner, alors cela !.. Eh bien ces mains, tout à coup, apprennent à donner. Et Jésus affirme (Actes des Apôtres chapitre 20 verset 35) : Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. En sommes-nous vraiment persuadés ?

J'en veux pour preuve ceci : l'expérience d'une certaine Anne, mère de Samuel (1 Samuel 1 et 2), cette Anne, triste dans sa relation avec Dieu et avec son mari, a compris un jour que tout ce qu'elle devait demander à Dieu était à Lui rendre et non pas à garder pour elle-même. Quand elle prit conscience de cela, il est dit que son visage ne fut plus le même (1 Samuel 1/18) et qu'elle se mit à manger, elle qui ne voulait plus rien entendre sur ce plan., bloquée qu'elle avait été par son problème avec Dieu en particulier avec cette Péninna qui la mortifiait d'une façon très méchante. Eh bien, ayant compris cela, elle fit enfin la bonne prière, oui la bonne prière que Dieu a exaucée : Si tu me donnes un enfant mâle, je te le redonnerai. Je Te le demande oh Dieu, non pas pour moi mais pour Toi. Mes amis, c'est ainsi que l'on prie selon la volonté de Dieu. Que de fois sommes-nous égoïstes ! Nos mains sont égoïstes jusque dans nos prières, pour nous, toujours pour nous,  alors qu'il faut savoir demander pour Lui. Seigneur, si tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le consacrerai à l'Eternel pour tous les jours de sa vie. Et Anne aurait eu de bonnes raisons de ne point rendre à Dieu cet enfant qu'elle reçut pour finir, parce qu’à Silo il se passait des choses absolument effrayantes, abominables : elle rendit cet enfant en faisant confiance à Dieu et non point aux hommes.

Qu'est-ce qui me fait dire qu’il y eut bien plus de joie chez Anne au moment où elle rendit cet enfant qu'au moment où elle le reçut ? Bien sûr, nous ne doutons pas qu'elle ait éprouvé de grands moments de joie quand elle reçut de Dieu cet enfant tant désiré. Mais tant qu'elle eut cet enfant avec elle, chez elle, Anne ne s'était pas encore mis à chanter. C'est au moment où elle rendit cet enfant qu'alors son cantique jaillit de ses lèvres et de son cœur. C'est la preuve qu'elle connut à ce moment-là bien plus de joie que lorsqu'elle accueillit cet enfant de la part de Dieu. Lorsqu'elle rendit son enfant, elle se mit à chanter. Eh bien, Dieu voudrait que nous soyons de ces chrétiens-là, qui savent Lui rendre ce qu'Il leur a donné, en chantant, comme Anne, et non en présentant des têtes patibulaires et tristes., Il veut que nous sachions Lui rendre en chantant ce qu'Il nous a donné.

Mais que signifie : Lui rendre ? Cela veut dire : Lui rendre au niveau de Son œuvre et de son Église d'une façon très pratique. Anne a été très pratique dans sa façon de rendre cet enfant au Seigneur, elle est allée jusqu'à Silo pour le laisser là, en présence d'Élie, sacrificateur. Elle a été très pratique et vous croyez que chez elle  c'est allé sans souffrance ? Pour cet enfant qu'elle avait tant souhaité, tant désiré, pas de souffrance, pas de larmes ? Vous n'y pensez pas, j'en suis sûr. Je suis persuadé qu'Anne a dû rentrer chez elle en pleurant. Mais en pleurant, elle chantait et en chantant, elle pleurait. C'est ce genre de chrétien-là que Dieu veut trouver chez nous : des chrétiens qui savent chanter en pleurant et des chrétiens qui savent pleurer en chantant parce qu'ils sont généreux. Ils savent tout rendre à Dieu.

Vous croyez que je quitte ma famille comme cela, joyeusement ? Souvent, je sais que du côté de ma femme comme du mien, c'est difficile. C'est la raison pour laquelle très souvent nous nous quittons rapidement, pour ne pas faire traîner. Mais que de fois j'ai quitté la maison en larmes, je vous le confesse, mais en chantant en même temps, au volant de ma voiture, en chantant. Et je me suis souvent même pris à chanter tandis que je pleurais dans mon cœur pour avoir laissé mon foyer une semaine, quinze jours, que sais-je ? Ce n'est pas facile de servir Dieu, il n'est pas du tout facile de prendre les traces du Christ, cela coûte quelque chose. Mais quelles bénédictions dans ces sacrifices, dans la joie que nous rendons au Christ, en nous souvenant que ce qu'Il a fait pour nous et qui dépasse, et de loin, tout ce que nous pouvons faire pour Lui… J'ai honte parfois de ce que je rends à Christ comparé à ce qu'Il a fait pour moi, mais je le fais de tout mon cœur et je sais qu'Il l'accepte : c'est très peu, mais Il l'accepte. Quelle bénédiction ! Et quelle joie de pouvoir chanter, même quand cela est difficile.

Anne a été généreuse, et au moment où elle rendit cet enfant, elle connut une joie plus grande que celle ressentie au moment de la venue de cet enfant. La joie de rendre, de donner. Il y a plus de joie, de bonheur à donner qu'à recevoir et c'est vrai. Et ce qui m'étonne aussi chez Anne, c'est qu'en rendant cet enfant à Dieu dans les larmes et dans le chant, elle dit merci ! Elle dit merci ! Alors qui, ici pourrait nous dire pourquoi elle dit merci ? Il y a là une logique qui nous dépasse. Généralement, on attend un merci de la part de celui auquel on a donné quelque chose. A Noël dernier, nous nous sommes fait des cadeaux et puis nous nous sommes dit merci. Mais ici, Anne, donne à Dieu son enfant. Elle le Lui rend et en le Lui rendant, elle dit merci. C'est une logique qui nous échappe. En effet, son cantique est un grand merci, c'est une action de grâces. Anne, au moment où elle rend son fils en disant son grand merci par ce chant, a conscience que si Dieu ne l'avait pas aidée dans ce geste, elle aurait été incapable de l'accomplir. Et c'est la raison pour laquelle, éprouvant à ce moment précis cette grâce de Dieu capable de la conduire à Lui rendre cet enfant, elle dit merci ! Eh bien dans ce que nous rendons à Dieu de nos mains, de notre cœur, sachons aussi dire merci. On n'a jamais le droit d'attendre de Dieu un quelconque merci. Dans tout ce que nous Lui offrons de nous-mêmes, de notre temps, de notre vie, de notre argent, de notre foyer, il faut le Lui donner en Lui disant : merci de cette grâce que Tu m’accordes.

Eh bien oui, des mains qui savent remercier, c'est quelque chose, et c'est ainsi que nos mains deviennent alors des mains en bénédiction à Dieu et j'allais dire aux hommes. Des mains qui savent bénir, des mains qui savent prier, des mains aussi qui savent montrer le chemin. Un peu ces mains qu'avait Jean-Baptiste, lorsqu'il présenta le Christ, l'Agneau de Dieu à Israël : Voilà l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Mes amis ! Des mains comme celles de Jean-Baptiste, qui savent indiquer le chemin, la route, qui savent montrer le Christ à ceux qui en ont besoin, puisse le Seigneur nous donner ce genre de mains-là ! Des mains à son service. Des mains qui savent prendre celles des désespérés pour les aider à en sortir. Christ pourrait-Il se servir de nos mains comme des siennes pour ce monde ?

Des mains pour Christ. Dans ces temps difficiles, il est urgent, impératif, de consacrer nos mains au Christ, de les Lui abandonner totalement pour qu'elles Lui servent. Parce qu'il est écrit dans le livre de l'Apocalypse que tous ceux qui n'auront pas reçu sur leurs mains le sceau de Dieu recevront celui de l'antéchrist, le sceau de l'antéchrist sur leurs mains pour accomplir le mal.

Rendons les armes, offrons nos mains au Christ pour qu'Il s'en serve dans le monde, à sa gloire, pour qu'Il puisse ici bénir, ici guérir, ici secourir, ici appeler, ici indiquer, oui, consacrons-Lui nos mains, et que nos mains soient crucifiées dans les siennes pour ne servir qu'à sa gloire.

Dieu le fasse, nous prions pour qu'il en soit ainsi, au nom de Jésus.

Amen !